René BARJAVEL (France)

LA TEMPETE - Barjavel




Quatrième de couverture :

Une jeune Américaine, Judith, va devenir l'héroïne la plus
extraordinaire de l'histoire de l'humanité. Mais avant il y aura eu une
guerre gigantesque, puis la paix, une prospérité fantastique, mais
dangereuse. Un péril monstrueux menace alors l'humanité d'une
destruction totale. Et c'est Judith qui est choisie par le destin pour
tenter de la sauver, en se trouvant confrontée à un homme qu'elle avait
connu le jour de ses quinze ans, et qu'elle avait voulu oublier. Une
histoire d'amour exceptionnelle.

mon avis: Quelle belle découverte encore une fois grâce à ce forum ! Le premier livre de Barjavel que je lis, et j'ai ADORE !! L' Amérique et la Chine sont en guerre, l'Europe connait une de ses meilleures périodes 'richesse, prospérité ...', mais le monde va sombrer à cause de cette guerre entre les deux puissances cependant grâce à Helen, la paix revient pour toujours dans le meilleur des mondes où chacun vit pour faire le bonheur de l'autre, quoique est ce aussi simple ? Tous ne sont pas de cet avis, et encore une fois l'être humain montre sa faiblesse, son égoïsme face à la planète, et quelqu'un décide alors de détruire l'humanité entière afin de sauver la planète Terre et le système solaire.
Livre clairement contre le nucléaire, écolo, c'est très prenant et ça se lit très vite grâce aux courts chapitres de l'auteur (1 ou 2 pages), du coup on en lit un puis un autre en se disant après j'arrête et bien sur, on continue la lecture avec plaisir. J'ai trouvé ça assez crédible, on rentre très vite dans son univers, on s'attache aux personnages (j'ai bien aimé le Pape !), pas mal d'humour, ou on ne rit pas forcément aux éclats, mais on sourit assez souvent des situations (le conseil des Baigneurs), et j'ai aimé la pointe d'optimisme à la fin, qui nous dit : 'ok les êtres humains sont égoïstes, stupides, mais bon avec le temps (beaucoup ) on peut changer. '

Bref , un énorme coup de coeur : 5/5

Ravage-René Barjavel

« – Vous ne savez pas ce qui est arrivé ? Tous les moteurs d’avions se sont arrêtés hier à la même heure, juste au moment où le courant flanchait partout. Tous ceux qui s’étaient mis en descente pour atterrir sur la terrasse sont tombés comme une grêle. Vous n’avez rien entendu, là-dessous ? Moi, dans mon petit appartement près du garage, c’est bien un miracle si je n’ai pas été aplati. Quand le bus de la ligne 2 est tombé, j’ai sauté au plafond comme une crêpe… Allez donc jeter un coup d’œil dehors, vous verrez le beau travail ! »

Avis :J’aime les romans catastrophes où la technologie humaine déborde, ce roman en ai une réussite.

Il est très bien construit, une première partie nous décrit le monde vu par Barjavel au milieu de XXI° siècle, l’électricité statique est le moteur des villes nouvelles et des exploitations agricoles ; bien que son imagination soit fertile, il était loin de s’imaginer ce que serait le XXI° siècle et l’Internet, toutefois son monde est une anticipation très probable de l’évolution technologique du XX° siècle.

La deuxième partie est la catastrophe, alors que l’homme ne peut vivre sans ses machines électriques, un phénomène inconnu le détraque, et oblige l’humanité à se suffire à elle-même, nous somme dans la nouvelle ville de Paris quand cela survient, au coté de 2 personnages principaux, François, un jeune étudiant de 22 ans et son ami Blanche qui commençait une carrière de chanteuse. La catastrophe va les réunir, ils vont s’entourer d’amis afin de survivre.

La troisième partie est le voyage de notre petite bande mené par François, vers la Provence où vit la famille de notre héros, le feu et le manque d’eau vont les accompagner durant ce long périple.

L’écriture est belle, même si ce n’est pas le premier livre du genre que je lis, la plume de Barjavel et son imagination sont plaisantes à lire, le coté démodé de la première partie ne m’a aucunement gêné.

Ravage, Folio Gallimard, 313 p.
1/5

Un roman pionnier de la SF en France mais qui est très daté et passe mal aujourd'hui, à lire uniquement pour l'histoire du genre en France.
Sur le même thème on a heureusement publié bien mieux depuis (La constellation du chien de Peter Heller, Dans la forêt de Jean Hegland, Je suis une légende de Bradbury pour en citer 3 parmi beaucoup d'autres...)! Rien a voir avec d'autres romans pionniers comme 1984 d'Orwell ou Fahrenheit 451 de Bradbury qui, eux, restent encore intéressants à lire par la richesse de leur récit.  J'ai failli ne pas aller au bout de ma lecture et de fait, c'est de pire en pire avec l'apothéose dans la dernière partie: sexisme, racisme, clichés se succèdent et gâchent un récit qui n'a plus rien d'original aujourd'hui.
Les femmes sont des être faibles à protéger des autres, et d'elles mêmes. Futures "mères de famille d'élite" au début, exhibitionnistes hystériques au milieu et outils reproducteur du genre humain à la fin...quelle radieuse destinée! De fait, Blanche à tout juste assez de caractère pour lui permettre d'être un individu indépendant digne du héros, c'est navrant. Pire encore, la "maladie des pucelles" (p152-153), les bras m'en sont tombés et j'ai hésité entre rire et fermer définitivement le livre!
L'empereur noir est décrit avec les termes de l'époque: "C'était un Noir de race pure, aux lèvres énormes, au nez plat. Mais ses yeux brillaient d'une intelligence exceptionnelle". Je remarque ce "mais" au sous-entendu subtil qui rend hommage à la clairvoyance et à l'humanisme de l'auteur dont la biographie m’intéresse tout d'un coup pour aller au fond de la chose: expression de l'époque ou idées personnelles? Je me repose la question à la lueur de la dernière partie de l'ouvrage, décrivant l'ordre revenu dans un système patriarcal autoritaire et polygame façon mormon... Les références religieuses sont nombreuses et parfois consternantes comme ce prêche sur la tour Eiffel...
En fait, il faut lire Farenheit 451 après Ravage, pour se rappeler que ce n'est pas parce qu'un livre est daté qu'il est mauvais et garder le fil conducteur de l'autodafé et de la censure mais avec une lueur d'espoir à la fin.

Sur le même thème, je vais tenter ma chance avec La grande panne de Hadrien Klent.
Pour le même auteur j'avais adoré L'enchanteur et je n'ai pas gardé un mauvais souvenir de La nuit des temps... mais Ravage, non vraiment, je n'ai même pas envie de le garder dans ma bibliothèque!

... ce qui voudrait dire que Barjavel est plutôt une littérature pour ado ??? Peut-être. Ou alors c'est un univers qui a le gros et unique intérêt de surprendre au départ ? Ou est-ce une écriture qui n'est pas intemporelle ? 

Me concernant j'ai beaucoup lu de Barjavel étant jeune. Il a participer, parmi d'autres auteurs, à ma faire découvrir et aimé la littérature . Je garde un excellent souvenir de " LA NUIT DES TEMPS". Je ne sais pas si je retrouverai plaisir à le relire. Le dernier lu a été " RAVAGE" et je rejoins ton avis, Ondine.

Pour conclure, je me tiendrai à garder les bons souvenirs et ne pas y revenir.

L'Enchanteur



Relecture des aventures des Chevaliers de la Table Ronde. Merlin l'enchanteur est ici l'homme-clef, celui par qui tout arrive, celui qui rend tout possible, en quête du chevalier parfait qui pourra trouver le Graal. Arthur, Gauvain, Perceval, Lancelot et enfin Galaad, tous sont un espoir pour Merlin.

Je suis sorti un peu déçu de cette lecture que j'ai trouvée plus cul-cul-la-praline que poétique. C'est une succession de petites histoires, le chevalier Perceval par-ci, le chevalier Lancelot par-là, puis les amours de Merlin et de sa Viviane... et le temps d'apprécier une de ces histoires secondaires, de rentrer dedans, et hop, on change d'histoire. Et puis je n'ai pas du tout aimer les anachronismes utilisés pour donner une touche d'humour au récit. Un buldozer ou des boîtes de conserve qui déboulent au Moyen-Age, ça fout tout en l'air.

Note : 2/5

LA CHARRETTE BLEUE
René Barjavel
Folio - 1980 - 249 pages

4ème de couverture:
René Barjavel raconte son enfance dans la boulangerie provençale de ses parents. Au fil des pages et des souvenirs, parfois précis, parfois flous comme des couleurs dans la brume, nous voyons vivre un petit garçon naïf et ébloui, qui découvre les merveilles familières du monde. Autour de lui, c'est un bourg de Provence qui surgit, au temps de la Grande Guerre de 1914. Et si les hommes qui sont loin, au front, s'entre-tuent avec des moyens très modernes, à Nyons c'est encore la civilisation paysanne et artisanale qui subsiste, la civilisation de la main et de l'outil. Et les enfants regardent le charron fabriquer pièce par pièce un chef-d'oeuvre : la grande charrette bleue qu'un paysan lui a commandée et qui va porter dans cette histoire le signe du destin. Mais déjà le premier aéroplane, aux ailes de toile, se pose dans un champ...

Mon avis:
C’est un texte d’une grande tendresse non seulement sur l’ enfance de René Barjavel, mais aussi sur une époque qui n’existe plus, sur la vie dans la Drôme provençale au début du 20ème siècle ,dans une campagne où la religion, qu’elle soit de confession catholique ou protestante, imprègne chaque jour de la vie. Dans une interview Barjavel dit que la vie alors était plus proche de la vie au XVIIème siècle que de celle d’aujourd’hui!

Il parle de sa mère tant aimée, pleine de vie et cependant morte si jeune de la maladie du sommeil; de son père d’abord apprenti boulanger, qui après avoir travaillé chez différents boulanger, revint comme ouvrier dans la boulangerie de son premier patron décédé et épousa par la suite la veuve de ce dernier ( ce père qui faisait « le meilleur et le plus beau pain du monde »); de ses grands demi-frères aimés et admirés; de ses oncles et tantes, certains rugueux, d’autres pleins de douceur et de bonté. Il y a du bonheur, de l’amour malgré les drames, les épidémies, la guerre: les familles sont perpétuellement en deuil et les femmes sont en noir et gris. René Barjavel se raconte sa terre natale et il décrit le monde paysan qui vivait chichement, sans grande exigence. Il nous dit entre autre l’importance de l’eau, denrée rare et précieuse qu’il fallait aller chercher jusqu’au coeur de la montagne.

La charrette bleue est celle qu’il a vu construire là côté de chez lui, laborieusement et consciencieusement, par le charron dont il admirait l’habileté. Elle s’est arrêtée devant la boulangerie le jour où René a réalisé la gravité de l’état de sa mère. L’image de la charrette bleue ne cessera de hanter ses souvenirs.

Ce récit est un merveilleux hommage aux livres et à la lecture qui ouvrent René depuis le collège sur le chemin qui le mènera à devenir écrivain.  Cette lecture est un pur moment de bonheur. C’est une éloge des métiers de l’artisanat: le charron, le forgeron,… une ode à la boulangerie et au pain!

Note: 5/5

J'ai réellement fondu! C'est plein de fraîcheur et cela fait du bien!