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Shan SA (Chine/France)

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Shan SA (Chine/France) Empty Shan SA (Chine/France)

Message  Invité Dim 30 Nov 2008 - 14:24

De : Mousseliine Envoyé : 2003-04-16 05:34

Note biographique
Née à Pékin en 1972, Shan Sa y vécut jusqu’en 1990, subissant les évènements de Tien’anmen. Installée depuis douze ans en France, elle a poursuivi ses études à l’Institut catholique de Paris, puis a travaillé, de 1994 à 1996, pour le peintre Balthus. Son premier texte, Shan Sa l’écrit dès l’âge de sept ans. Elle finit lauréate au concours national de la Poésie des Enfants, quatre ans plus tard. Porte de la Paix céleste (Le Rocher, 1997) est son premier roman écrit en langue française, pour lequel elle reçoit la bourse Goncourt du premier roman, le prix de la vocation littéraire. Viendront ensuite Les quatre vies du saule (Grasset, 1999), récompensé par le prix Cazes, et La joueuse de Go (Grasset, 2001), couronné par le prix Goncourt des lycéens.



From: Filon (Original Message) Sent: 9/29/2002 9:17 AM

La joueuse de go
Éditions Grasset, 343 pages.

C'est un trésor. Pour le résumé, il est accessible sur plusieurs sites internet sous la recherche du nom de l'auteur. Le roman propose une intrigue d'une douce simplicité dans une écriture fluide et poétique. La structure est à deux voix : de court chapître de deux à trois pages où alterne la joueuse de go et un jeune officier japonais. Le contexte est celui d'une petite ville de la Mandchourie en 1937. Les personnages sont bien campés, crédibles et attachants. L'écriture est rafraîchissante, subtile et menée d'une main de maître. Les dialogues sont bien dosés, habiles.

Shan Sa nous intègre dans son imaginaire avec grâce. La finale est d'une beauté où à son souvenir mon coeur vibre dans des émotions qui s'entremêlent.Voici trois phrases du roman :
-Min m'embrasse avec l'ivresse d'un étudiant qui dévore un livre rare.
-Min dresse une échelle contre le mur et nous montons sur le toit. La ville étend sous nos yeux une infinité de toitures alignées, écailles de poisson gris aux reflets argentés. Les rues sinueuses creusent des sillons profonds.
-Les femmes de joie ont la fraîcheur furtive, semblable à la rosée du matin. Désabusées, elles sont les âmes soeurs des militaires. La fadeur de leur sentiment rassure nos coeurs fragiles. Issues de la misère, elles ont l'angoisse du bonheur. Damnées, elles n'osent songer à l'éternité. Elles s'attachent à nous comme des naufragés aux bois flottants. Il y a dans nos étreintes une pureté religieuse.

Un roman à lire lentement pour y goûter la saveur. Je m'en suis régaler.



From: Calou Sent: 9/29/2002 12:00 PM

La joueuse de go

Comme le disait fort justement Laetitia, la littérature chinoise est plus crue, inéluctable que la littérature japonaise même si la poésie des mots est omniprésente. Shan Sa joue sur l'alternance dans ce superbe roman: celle de la cruauté de la guerre contre l'insouciance de la jeunesse.
celle de la société traditionnelle chinoise prise dans ses convictions et son honneur, contre les velléités d'émancipation de la jeune génération.
Pas étonnant que ce livre est reçu le prix Goncourt des lycéens l'année dernière car elle touche l'âme sensible qui réside au plus profond de nous d'autant plus quand on est adolescent et qu'on s'identifie aux acteurs.

Note: 4/5



De : Mousseliine Envoyé : 2003-04-15 20:40

La joueuse de go

Deux personnages principals...l'auteur alterne avec chacun des personnages. D'abord il y la joueuse de go, une adolescente chinoise. Elle vit en Mandouchourie. A tous les jours elle joue au go sur une place publique. Elle parle de sa famille, de ses amis, de son pays. Ensuite il y a le jeune officier japonais. Il occupe la Mandouchourie. Il parle de chez-lui, de la guerre sino-japonaise, des atrocités que les japonais font subir aux chinois. À un moment donné la jeune choinoise et l'officier japonaise vont se rencontrer lors d'une partie de go...

Avec ces deux personnages, l'auteur nous fait découvrir une partie de la culture de ces deux peuples et surtout la période de l'occupation japonaise en Chine. Très intéressant. Un très bon roman, j'ai bien aimé. Une histoire racontée simplement qui se lit avec beaucoup de plaisir. C'est simple et agréable. Je vous le suggère!

note: 4/5



De : 5859Chouette Envoyé : 2003-05-04 11:47

Les quatre vies du saule
édition Gallimard Folio n°3543, ISBN:2-07-041461-2

En Chine, le saule pleureur symbolise la mort et la renaissance. Faut-il croire qu'une branche de saule puisse devenir une femme condamnée à poursuivre l'amour de siècle en siècle ? D'un Pékin bruissant dans les songes et la poussière aux silences de la Cité interdite, de l'ère des courtisanes vêtues de soie à la Révolution culturelle, des steppes où galopent les Tartares aux rizières qu'arrose le sang des gardes rouges, deux êtres se cherchent et se perdent. Tout les sépare. Toutes les tragédies d'un peuple ancien. Dans ce tumulte, il faudrait un miracle pour les réunir... Roman d'amour ? Oui. Mais ce roman lyrique est aussi une traversée de la Chine éternelle. C'est une fable qui a parfois le goût du thé amer.

Magnifique récit ! En fait ce n'est pas un roman mais 4 nouvelles qui parcourent des siècles de civilisation chinoise ( du 15 ème à nos jours). Dans la lignée de "La joueuse de go", j'ai beaucoup aimé ! A lire !

Note: 4/5



De : Izobretenik Envoyé : 2003-08-18 17:00

La Joueuse de Go

Voilà un roman que j'ai lu après voir parcouru une critique sur ce site. J'ai été époustouflé. Vraiment j'ai beaucoup aimé.

L’épique par les hommes
La Joueuse de Go est un récit qui fonctionne comme une mini galerie de personnages. D’un côté, elle décrit le quotidien tumultueux d’une jeune Mandchou amatrice du jeu de Go auquel elle s’adonne dès qu’elle a un moment de liberté. De l’autre, le lecteur peut suivre le récit initiatique d’un soldat japonais, pas plus âgé que la chinoise.

Le contexte du récit prend place pendant l’invasion de la Mandchourie par l’armée japonaise. Le contraste entre la douceur matinale de la Place des Mille Vents et la violence des combats aux pieds traînés dans la neige boueuse nous emporte dans un tourbillon de paradoxes. Les chapitres sont très courts et permettent l’éclosion de sentiments très rapidement. Cette concentration et l’accumulation qui en émanent font vaciller la lecture entre ravissement et horreur. L’épique est symbolisé au fil du récit par la rencontre supposée impossible entre les deux personnages principaux devant un Goban (plateau de jeu de Go).

« La position d’un pion évolue au fur et à mesure qu’on déplace les autres. Leur relation, de plus en plus complexe, se transforme et ne correspond jamais tout à fait à ce qui fut médité. Le go se moque du calcul, fait affront à l’imagination. Imprévisible comme l’alchimie des nuages, chaque nouvelle formation est une trahison. Jamais de repos, toujours sur le qui-vive, toujours plus vite, vers ce qu’on a de plus habile, de plus libre, mais aussi de plus froid, précis, assassin. Le go est le jeu du mensonge. On encercle l’ennemi de chimères pour cette seule vérité qu’est la mort. »

Il est parfois difficile de ne pas tomber dans le piège du jugement a priori des personnages. La jeune Mandchou ravive la flamme éteinte des lecteurs blasés. L’apprentissage de l’existence, l’approche de son état de femme et les découvertes terribles qu’elle fait jour après jour, la rendent attachantes. Passablement indifférente au conflit qui prend place autour d’elle, la jeune fille apprend peu à peu à ôter le voile de l’euphorie adolescente. L’ennemi est bien là. Il siège au cœur de son pays et ce n’est pas les quelques résistants idéalistes qui semblent pouvoir changer la donne. Son destin oscille entre peines et bonheurs éphémères, conséquences directes d’un contexte politique obscur. L’ennemi, c’est le jeune soldat japonais. Envahisseur haineux et redoutables, il n’hésite pas à avoir recours à la torture pour imposer sa voix. Shan Sa se réfère souvent à une forte idée de conditionnement qui traverse le récit en permanence.

« La cruauté de nos militaires puise sa force dans la dureté de notre éducation. Gifles, coups de poing, insultes sont les réprimandes quotidiennes réservées aux enfants. Dans l’armée, pour cultiver la soumission et l’humilité, les officiers frappent les gradés inférieurs et les soldats jusqu’au sang, ou tailladent leurs joues avec une règle en bambou aiguisée à cet effet. »

Le récit évoque la guerre sans états d’âmes. De la simple séquence où des soldats battent des paysans apeurés et ignorants à la pire scène de torture, le lecteur ne peut oublier que le roman évoque l’un des moments les plus sombres de l’histoire de la Chine et du Japon.

« -- Dis-lui que ses copains ont avoué. Elle est la seule à ne pas collaborer. A quoi bon nous résister ?
Elle se recroqueville sur le ventre. Je vois frémir son dos ensanglanté derrière lequel ses mains sont ligotées. Le lieutenant lui donne un coup de pied. En basculant sur le côté, elle dévoile un visage bleu et enflé. Il lui écrase la tête sous sa botte et sourit :
-- Dis-lui que si elle ne parle pas, je lui enfonce ce tisonnier dans le cul. »

La rhétorique des corps

Une chose est sûre, Shan Sa excelle dans la description des êtres. Elle traduit avec un talent incroyable la façon dont les personnages appréhendent le monde qui les entoure et leur propre civilisation. C’est sans doutes ce dernier point qui donne au roman son caractère si puissant. Puisant dans l’histoire littéraire chinoise et japonaise, l’auteur permet aux personnages de contempler leur époque, comme s’ils étaient extérieurs à celle-ci. Ils ont parfois des airs d’apatrides. Une seule chose semble les intéresser plus que leur existence elle-même : le jeu de go. La chinoise apprend certes la magie des corps enjoués. Elle se laisse séduire par les idéalismes qui flottent dans cette ville de Mandchourie aux parfums merveilleux et aux allures de Japon au printemps. « Le bonheur est un combat d’encerclement ». Découvrant les affres de la jeunesse, la douleur de la chair et son plaisir dans une même dynamique extraordinaire, la jeune fille ne cesse d’errer ça et là, cueillant les bourgeons d’une existence à rêver.

« Min s’effondre et s’endort, son bras sur ma poitrine. Il a laissé sur mon ventre quelques gouttes blanches. Elles sont chaudes et s’enroulent autour de mes doigts comme des fils de soie. Les hommes sont des araignées qui tendent aux femmes un piège tissé de leur semence. »

L’écriture de la féminité prend parfois une dimension sublime chez Shan Sa. Le développement du personnage du lieutenant japonais prend aussi des atours inattendus. Se laissant embrigader par des années d’éducation vouée à la victoire de la Péninsule et ignorant la douleur familiale et celle du corps, il arpente les chemins sales et vétustes de la Chine rurale. Il apprend à tuer. La guerre, la dureté des combats lui enseigne le goût du sang. Le plaisir orgueilleux s’évanouit rapidement et l’amertume s’installe progressivement. Songeant au passé par flashs, il demeure un jeune homme pris de doutes, cerné par le dilemme infini qui combine la colère envers l’expansion inexorable du Japon et la pitié servile envers des hommes issus d’une civilisation qui a permis au Japon d’éclore réellement.

« Tout homme doit mourir. Choisir le néant est la seule manière d’en triompher. »

« Mon frère, après ma première bataille, je n’idolâtre plus que le soleil. Cet astre représente la constance de la mort. Méfie-toi de la lune, miroir de ce monde de beauté. Elle croit, décroît, traîtresse et éphémère. Nous mourrons tous un jour. Seule la nation subsistera. Des milliers de générations de patriotes formeront la grandeur éternelle du Japon ».

Mais peu à peu, il devient tout comme la jeune chinoise, un être qui lutte contre la tentation du plaisir pour honorer sa promesse et son sacerdoce. Il sait que sa vie ne représente rien, pas plus pour le Japon que pour lui. Tout le conduit à une mort certaine. Son pire cauchemar n’est autre que la lâcheté. Il succombe comme ses camarades de combat à la tentation vile de la relation charnelle. Mêlée elle aussi de douleur et de plaisir, de répulsion et d’attirance, on sentirait presque le toucher des corps gémir dans une fusion improbable.

« Les femmes de joie ont la fraîcheur furtive, semblable à la rosée du matin. Désabusées, elles sont les âmes sœurs des militaires. La fadeur de leur sentiment rassure nos cœurs fragiles. Issues de la misère, elles ont l’angoisse du bonheur. Damnées, elles n’osent songer à l’éternité. Elles s’attachent à nous comme des naufragés aux bois flottants. Il y a dans nos étreintes une pureté religieuse. »

Le récit de Shan Sa est un bijou de lyrisme, une pierre brûlante sur laquelle viennent s’affaisser les dernières lueurs d’une espérance condamnée à être niée. La rencontre des deux personnages devant le Goban crée l’illusion d’une rupture de l’obscurité vers des cieux plus cléments. Les êtres se confondent, dans un travestissement des corps et des visages, dans les maniérismes poétiques propres à l’effusion amoureuse et se laissent guider vers une destinée jouée d’avance. Il n’y a finalement aucun vainqueur dans cette partie de Go.

Note : 4/5

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Message  Invité Dim 30 Nov 2008 - 14:36

De : crystal-jade54 Envoyé : 2004-05-21 08:20

Impératrice

Je l'ai trouvé encore plus époustouflant que "La joueuse de go" que j' avais lu avant. Du moins sur le plan de l'écriture. Je sais pas si ce qu'on dit sur l'auteure est vrai ( qu'elle se fait aidée dans l'écriture...), mais moi je m'en fou, j'adore le style de ses bouquins, alors que ce soit réellement d'elle ou pas m'importe peu car je passe toujours de supers moments à la lire, ou plutôt à la dévorer littérallement! Son écriture est ultra poétique, tipiquement orientale, avec de longues descriptions métaphoriques, qui éveillent les sens et où la culture du "Beau" est trés présente: Shan Sa décrit les choses en faisant ressortir tout ce qui est beau en elles. C'est super.Il y a également des passages quelque peu érotiques dans ce livre qui sont décrits tellement sensuellement qu' on peut se retrouver dans la peau du personnage parfois et qu 'on arrive même à ressentir ce qu'elle ressent!!! C'est incroyable. Par contre au niveau de l'histoire, c'est vrai qu'il y a parfois quelques longueurs, pour ceux qui n'apprécie pas les longues descriptions poétiques, je ne le conseille pas du tout. En même temps c'est un roman historique avec une petite touche de féminisme, puisque c'est l'histoire de la seule impératrice de Chine: Wuzhao (Lumiére dans le Livre).

Note : 4/5

J'ai lu également La joueuse de go, et j'ai beaucoup apprécié la simplicité d'écriture qui est également très imagée. La méthode de rédaction est très originale, le fait de ne connaître qu'à la fin le nom du personnage féminin, l'alternance entre les deux vies différentes du soldat japonais et de la jeune-fille mandchoue. Leurs existences paraissent très différentes, mais pourtant elles sont en même temps très proches, d'où l'intérêt de la rencontre des personnages.

C'est une pure merveille, on reste passionné du début jusqu'à la fin, qui est très triste mais nécessaire à la crédibilité du style, car si c'est un "roman" d'amour, c'est également une oeuvre historique et culturelle qui nous fait voyager au coeur d'une guerre mais dans un contexte exotique.

(Crystal-Jade)


De: Rockglobule
Ben, moi aussi j'ai lu "La joueuse de go", j'ai adoré! c'est vraiment bon, même splendide, je pense que c'est un livre tellement réel que... JE L'ADORE!!!


De : Chantal5500 Envoyé : 2004-06-12 06:08

La joueuse de go

Je suis un peu déçue : j'ai eu du mal à me mettre dans le livre. Jusqu'au 2/3, les chapitres, trop courts, en alternance de héros, me frustraient. Le style d'écriture ne me plaisait guère (phrases très courtes, un peu hachées), l'histoire me paraissait simpliste, pleine de clichés sur le Japon et sur la Chine. Puis, à partir du moment où Min et Jing sont arrêtés, j'ai commencé à m'intéresser beaucoup plus à l'histoire et ce , jusqu'à la fin (bien que la rencontre entre les 2 héros tout à la fin au milieu des combats, m'a paru bien surprenante, mais bon, c'est un roman). Il y a tout de même une recherche dans l'écriture, j'ai lu de beaux passages, notamment sur le jeu de go. J'ai beaucoup mieux fini le livre que je ne l'ai commencé.

Note : 3/5



De : Sandriine_1616 Envoyé : 2004-11-03 13:04

Impératrice

Résumé:
Voici l'histoire de Lumière, son ascension, ses doutes, ses sacrifices.Je ne sais pas comment résumé ce livre en fait .On la suit de son enfance pas très gaie, au palais de l'empereur où elle est une "talentueuse" parmi d'autres, puis amoureuse d'un des fils de l'empereur,nonne boudhiste, femme d'empereur,enfin, impératrice. Une femme de tête, intelligente qui prends la destinée de son peuple en main quand son empereur de mari pleurniche sur son sort.

Mon avis:
J'ai eu du mal au début, j'ai même pensé à abandonner. Les phrases courtes, hachées, le style m'énervait mais! la poésie de cette histoire m'a prise. J'ai sauté quelques passages au début et puis je me suis laissée emportée dans la Chine de cette époque et j'ai vraiment aimé.

Ma note: 3.75/5



De : Mousseliine Envoyé : 2005-01-02 16:16

Les quatre vies du saule
Gallimard (juin 2001)
Collection : Folio
Format : Poche - 187 pages

Ce sont quatre récits qui se déroulent en Chine à différentes époques, quoique les histoires soient différentes en soi elles forment un tout. Le saule, un arbre qui symbolise la mort et la renaissance en Chine, en est le centre. A chaque fois on retrouve un amour indéfectible.

Chong Yang, le héros de la première histoire qui se situe au quinzième siècle, étudie sans relâche afin de devenir mandarin au service de l'Empereur, après avoir vu sa famille ruinée il n'a d'autre ambition que de devenir riche et puissant et ce au prix de trahir ses saules... Le deuxième récit met en scène des jumeaux, un garçon et une fille, descendants d'une puissante famille qui a tout perdu lors de la chûte du règne des mandarins mais qui en exil dans le sud-ouest a rebâti sa fortune. Ensuite on tombe dans la Révolution Culturelle, c'est le règne de Mao et la rééducation dans les campagnes, probablement l'histoire la plus touchante. Pour finir un court récit à l'époque moderne, le règne des portables.

La Chine et son histoire, ses traditions défilent rapidement, s'arrêtent le temps d'une photo à certaines périodes. Le ton est discret et méticuleux. Le style est un mélange d'Occident et d'Orient. La construction est ingénieuse. Tout aussi réussi que La joueuse de go! J'ai bien aimé, une lecture plaisante qui me donne le goût de me garrocher dans un gros roman historique sur la Chine, peut-être Impératrice!

Note : 4/5



De : lalyre7032 Envoyé : 2005-02-09 11:24

La joueuse de go

Nous sommes en 1931 en Mandchourie et le Japon,y impose sa loi en attendant de conquérir le reste de la Chine, au mains de Chiang Kai Tchek. La férule japonaise est dure et chacun, occupant ou occupé, cherche à mener sa vie comme il peut et à y préserver un peu d'humanité.

Deux personnages vont alors se rencontrer jusqu'à une fusion dramatique de leurs destins. Elle est la joueuse de go, jeu où elle excelle, jeune fille mandchoue de seize ans. Lui, qui la rencontrera devant un go-ban, apprend à l'apprécier et à l'aimer. Union impossible dans son essence, car il est officier japonais. Mais la montée et le dénouement de ce drame nous captivent.

Le style est remarquable de densité, de clarté, construit sur de petites phrases courtes, factuelles, presque dures. Les paragraphes brefs s'enchaînent, où, dans une alternance imperturbable, les deux personnages s'expriment brièvement tour à tour. Une sorte de récitatif à deux voix qui conduit l'action. Un livre d'une lecture facile et d'un grand charme, j'ai préfèré celui-çi à Impératrice

Note : 4,5/5

Les origines du go
Rien n’est plus obscur que les origines du jeu de go. Certains historiens remontent jusqu’au Tibet pour retrouver ses racines. Les chinois l’attribuent aux empereurs mythiques Yao et Shun, lesquels auraient inventé le go il y a plus de 4000 ans, pour éduquer leurs fils respectifs moins avisés et sages qu’eux. Une autre légende rapporte que le go aurait été imaginé au XVIIe avant J-C par un vassal soucieux de distraire son suzerain. Ce qui est sûr, c’est qu’il est le plus ancien jeu du monde. On estime son éclosion réelle en Chine aux alentours de mille à deux mille ans avant Jésus-Christ ; mais la première trace écrite de son existence ne remonte qu’au cinquième siècle avant J-C. Le jeu de go est alors très empreint des philosophies et astrologies chinoises. Les premiers ouvrages concernant ce jeu (nommé " Weiqi " en chinois) ont été écrits sous la dynastie Tang, de 618 à 906.

Le go fut officiellement introduit au Japon via Kyôto en 735 – époque Nara, suite à une mission en Chine de l’ambassadeur Kibi No Makibi (il semble cependant que le go ait été connu plus tôt au Japon par le biais de la Corée). Le Japon, alors en pleine période de fascination pour son voisin chinois, réserva à ce jeu un bon accueil.

Le jeu de go prospéra ensuite au Japon jusqu'au XVIe siècle, mais, au début limité à la cour, le niveau resta faible. Par la suite, des écoles privées s'ouvrirent et, jusqu'en 1600, le go fut une discipline obligatoire de l'académie militaire japonaise. Les maîtres de go étaient reconnus, et bénéficiaient de privilèges à la cour des seigneurs féodaux.



De : Venusia Envoyé : 2005-04-16 23:41

La joueuse de Go

Je l'ai lu très rapidement, presque en diagonale et je l'ai terminé en quelques heures à peine. Il est donc possible que quelques subtilités m'aient échappées. J'ai éprouvé un peu d'impatience envers ce roman, surtout parce que les deux protagonistes ne se rencontrent qu'au bout de 140 pages environ. J'ai trouvé la collision tant vantée entre les deux cultures à peine explorée, et surtout, j'ai été décue par la fin précipitée, tragique à la sauce ( Romeo et Juliette). En évitant le dialogue entre ses deux protagonistes, Shan Sa s'est dérobée aux questions difficiles. Finalement, un petit roman élégant mais mélodramatique et insubstantiel.

Note: 2.75 sur 5.



De : teddyteddy_nounours Envoyé : 2005-05-19 00:38

La joueuse de go

Mon avis:
Au début, j'ai été très dérangé par la façon dont le livre est écrit, comme un dialogue ou par lettre. Par la suite le récit devenant plus prenant, le système de narration ne me dérangeait plus. L' histoire devient belle et terrifiante à la fois. C' est un peuple vraiment très différent de nous, qui cultive la beauté, la douceur, la mort, la torture, ces extrêmes avec la même désinvolture. Ceci me choque et en même temps m'attire car j'aimerai comprendre. L'histoire est parfaite, les personnages attachants surtout la gente féminines. Une écriture détaillée, en douceur et écrite avec le coeur. La fin du livre me frustre,cette fin ne me plaît pas et en plus il me semble qu'elle est bâclée. Dommage de finir sur une mauvaise note. Je tenterai quand même" L' imperatrice."

Note : 3,5 / 5



De : teddyteddy_nounours Envoyé : 2005-06-04 18:26

L'impératrice

Mon avis:
C ' est mon deuxième livre de cette auteure, et quel plaisir de la lire. Encore une fois les extrêmes de ce pays me font parfois hérisser les poils, et j' ai de la peine à comprendre leur mode de vie. Mais Shan Sa et sa façon d' expliquer, de détailler les paysages, les monuments et tous les personnages merveilleux de ce livre nous fait apprécier leurs coutumes. Un livre que l'on aimerait pouvoir lire d' une traite tellement que cela est prenant et intéressant. Vive L' Impératrice. Auteure à lire et à relire. Braaaaavvooooooo!!!!!!

Note : 4,8 / 5



De : Claarabel Envoyé : 2005-06-10 18:28

Porte de la Paix Céleste
Folio poche, 146 pages

L'histoire, ou plutôt le drame, d'Ayamei est d'être née à une époque troublée en Chine communiste. Née en 1968, elle a été élevée par une grand-mère, dont les pieds bandés la faisaient souffrir, alors que ses parents étaient envoyés dans un centre de rééducation. Ayamei a grandi dans la solitude jusqu'au jour où son chemin croise Min, un camarade d'école, avec qui elle va nouer une amitié fusionnelle. Cette amitié ne sera pas aux goûts des adultes, Ayamei et Min ne doivent plus se voir, se tenir séparés pour toujours ! Cette déchirure a façonné le parcours de la jeune étudiante, on le comprend, quand on la croise la première fois sur la place de la Paix Céleste (ou Tian an men), durant la nuit du massacre des étudiants contestataires au régime communiste. Apparaît alors un autre personnage clef du roman : Zhao le lieutenant chargé de partir à la recherche de la "criminelle" en fuite, dans un village de pêcheurs, dans la forêt... La jeune fille est insaisissable, le soldat la traque, lit son journal d'adolescente et les quelques feuilles qu'elle sème à tout vent; sans doute découvre-t-il une facette nouvelle, une perspective différente du conditionnement chinois, seule la toute fin du roman le dira !..

"Porte de la Paix céleste" est un roman riche, passionnant, qui commence sur un fait historique que l'auteur s'empare à peine. Shan Sa dévie son sujet, se fixe l'objectif de tracer un portrait en parrallèle de deux êtres que tout oppose et que le destin doit forcer à rencontrer. L'écriture est belle, influencée par la poésie, la description des chansons, des hymnes à la nature, aux légendes et transcende ainsi le personnage d'Ayamei, car comme dit la mère de la jeune fille, c'est "un oiseau indomptable qui mourrait si on l'enfermait". Un petit oiseau qui déploie ses ailes et laisse le souvenir fugace d'un esprit de toute beauté !

Note : 4/5



De : teddyteddy_nounours Envoyé : 2005-06-11 06:20

Les quatre vies du saule

Mon avis
Quatre petits contes nous font vivre des moments de tendresse, d'amour,de violence mais surtout de partage. Ca commence en 1430, en passant par la révolution de 1966 et pour finir en 1999. On comprend mieux la vie de ce peuple qui a vécu bien des guerres. Il y a des moments terribles et beaucoups d'autres plein d'amour. Certes, le passage del'explication du bandage des pieds des femmes, la façon de casser les os est atroce ! Mais ce peuple a fait de ses malheurs sa force, pour créer et avancer dans la vie et les amitiés ont été plus fortes que le mal. Shan Sa m'a fait vivre cela, avec sa plume qu'elle doit tremper dans la douceur, l'amour et la compréhension et grâce à elle j'ai fait un magnifique voyage dans un pays que je ne comprenais pas avant. Avec cette auteure, je vais faire, j'espère, d'autres voyages. Merci encore de me l'avoir fait découvrir.

Note : 4,5 /5



De : Cocotte8017 Envoyé : 2005-06-26 09:48

Impératrice
(Albin Michel, 2003, 448 pages)

C'est l'histoire de la première Impératrice de Chine nommée Lumière. C'est le récit de sa vie, de son enfance au bord du fleuve Long ou elle apprend à dompter des chevaux jusqu'au Gynécée imprérial où l'on assiste à son ascension vers le titre d'Impératrice. Elle règnera alors dans ce vaste emprire et sera témoin de guerres, d'épidémies, de complots et de trahisons.

Rarement un livre ne m'a laissé aussi perplexe! Mon impression générale est que je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. Le style d'écriture de Shan Sa n'est toutefois pas en cause, j'ai plutôt été séduite au départ par ce style poétique et ces jolies descriptions. Je peux même dire que la première moitié de l'histoire m'a plu. Par contre, à un moment donné, j'ai complètement décroché pour une raison que j'ignore encore. D'ailleurs, j'ai l'impression que j'ai passé le reste de ma lecture à me demander pourquoi je n'adhérais plus à l'histoire de cette femme, à ce voyage en Chine. Résultat : j'ai lu la dernière moitié du livre presque en diagonale avec une envie folle de passer à autre chose! J'ai sûrement passé à côté de plein de détails intéressants. Je n'aime vraiment pas terminer un livre avec une telle sensation de confusion! Je crois finalement que ce n'était tout bêtement qu'un mauvais timing...

Ma note : 3,25/5

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Shan SA (Chine/France) Empty Re: Shan SA (Chine/France)

Message  Invité Dim 30 Nov 2008 - 14:42

De : Ginevra3008 Envoyé : 2005-07-07 05:02

L'impératrice

C'est un livre vraiment magnifique ... Pour ceux qui connaissent l'écriture de cette auteure mandchoue mais qui écrit en français ... Ils retrouvront toute sa délicatesse ! Pourtant l'histoire de cette femme hors du commun, l'unique impératrice ayant régné sur l'empire du milieu, est loin d'êter tracée en une seule ligne droite ! C'est vrai que le lecteur occidental peut même être choqué par les descriptions de cette vie de cour en huis clos. Mais personellement, au-delà de la brutalité, j'ai vraiment été fascinée par cette biographie ! C'est un livre que je recommande chaudement à tous ceux qui sont attiré par la découverte de l'extrême orient !

Note : 4.5/5



De : Papiillon_vole Envoyé : 2005-08-08 13:48

Impératrice de Shan Sa
Le Livre de poche – 2003 – 444 pages.

Le fabuleux destin de l'impératrice Lumière qui vécut sous le dynastie Tang au VIIème siècle. Lumière est la fille d'un haut fonctionnaire impérial. C'est une jeune fille vive, tenace et intelligente. A la mort de son père, sa famille connaît une période difficile, mais heureusement Lumière est remarquée par un ministre et bientôt nommée au gynécée impérial. Cette nomination signifie que le jeune fille doit quitter sa famille pour aller s'enfermer dans la Cité Interdite. Mais cette séparation est aussi une promesse de gloire et de richesse si Lumière devient l'une des concubines impériales. En fait, Lumière ne partager jamais la couche de l'empereur mais deviendra la maîtresse de l'une de ses concubines… Mais surtout dans le gynécée elle fera la connaissance de Petit Faisan, l'un des héritiers du trône. Une profonde amitié va naître entre les deux jeunes gens. Grâce à petit Faisan, Lumière va gravir une à une les marches qui conduisent au trône impérial.

La première partie du livre est très intéressante car elle dévoile les secrets de la vie à la cour de l'empereur de Chine : rivalités, intrigues, complots, assassinats, amours contrariées. On n'est pas tendre en ce temps-là et tout le monde se bat pour le pouvoir. Mais le style fluide et poétique de Shan Sa ne parvient pas à combler le manque de profondeur du roman. L'impératrice, qui raconte son histoire à la première personne, s'étale avec beaucoup de complaisance sur ses talents, ses réalisations, l'amour que son peuple lui porte, sans que l'on sache concrètement quelle fut la réalité de son action et quelle empreinte elle a laissé dans l'histoire de la Chine. Dans la dernière partie, l'impératrice devient carrément pathétique : une femme seule qui a assassiné ou exilé la plus grande partie de sa famille, qui refuse de vieillir et qui s'accroche de toutes ses forces au pouvoir… Mais une auteure à suivre, pour la beauté de son style.

Ma note : 3 / 5



De : 2186Elfe Envoyé : 2005-11-15 08:09

Impératrice
Mon impression rejoint celle de la plupart des rats qui en ont fait la critique: la première partie m'a totalement envoutée (avec un début difficile pour s'habituer à l'écriture de Shan Sa), puis vers la fin je me suis lassée, je trouvai que l'histoire tournait en rond, toujours lesm êmes événements à raconter, et je me suis perdue dans les personnages!! J'avais adoré la joueuse de go du même auteur, et je suis légèrement moins enthousiaste pour celui ci!

Ma note: 3/5



De : van1709 Envoyé : 2006-02-27 10:34

Impératrice

Résumé : A la mort de son père, Lumière et sa famille se retrouvent dans la misère. On assiste ensuite à l’ascension de Lumière à partir du moment où elle entre dans la Cité Interdite.

Mon avis : J’attendais beaucoup de ce livre, je ne sais pas pourquoi je m’attendais à l’adorer. Et au début, c’est vrai j’ai trouvé le récit bien intéressant. De savoir comment cette fille a connu la misère à cause de ses demi-frères, de sa famille, comment elle est arrivée à la Cité Interdite, si elle va arriver à s’adapter, etc…. Et puis, arrive un moment où je commence à en avoir assez, je veux la fin du livre. Je ne comprends pas pourquoi il y avait autant de longueur. Tant de choses inutiles auraient pu être supprimées. Ca commençait même à devenir répétitif, les intrigues, les trahisons, les fils toujours à comploter, la fille si douce qui a trahie, les amants rejetés par la cour. Et blabla. Bref, c’est bien dommage car finalement à la fin, on reste sur l’impression d’incroyables longueurs alors qu’au début le livre n’était pas si mal.

Note : 3/5



De : odilette84 Envoyé : 2006-04-29 10:16

les conspirateurs
albin Michel
2005

Résumé : les trajectoires croisées de trois personnages, une Chinoise, un Américain et un Français. Tous trois sont espions et vont essayer de se faire plier et de sedémasquer mutuellement. Plus personne ne sais vraiment qui est qui, quand l'amour se met de la partie.

Mon avis : Il me semble bien que c'est mon premier roman de cet auteur.(je n'en suis pas sûre car ma mémoire me joue parfois des tours...) Si je n'avais pas lu vos critiques, je n'aurais pas eu envie de chercher plus loin. Je crois comprendre à travers vos écrits que Shan Sa varie beaucoup les sujets de ses livres. je vais donc persévérer (j'adore en général les Goncourt des Lycéens et la Chine me fascine). Je suis donc peut-être tombée sur le moins bon de ses romans. A noter tout de même qu'il est ici encore question d'Ayamei héroïn de "porte de la paix céleste".

Ma note : 2/5



De : JoAnn_Kamar Envoyé : 2006-11-15 17:24

La joueuse de go
Roman historique

= Résumé Une lycéenne Mandchoue, passionnée par le go, passe ses après-midis sur la Place des Mille Vents, offrant sa dextérité, sa ruse et son intelligence à tous les passants qui veulent bien la défier. Un jeune officier japonais arrivent à Mandchourie avec son régiment, prêt à se battre pour son Empire et conquérir le Continent. Il arrivera sur la Place des Mille Vents, prêt à contrarier la jeune mandchoue.
Mais leur jeu est aussi différents que leurs cultures et leurs visions de la vie.

= Mon avis Très joli roman à double voix. Les chapitres sont brefs et rapides, et les deux protagonistes parlent à tour de rôle. Le style est poétique et le rythme coule de source. Nous voyons une lycéenne idéaliste, vivement contre l'infidélité et les mariages forcés, qui se rebellera à sa manière contre les institutions... Et un officier japonais convaincu de sa supériorité sur le peuple chinois qui voit en son jeu, un idéal qui ne se plie pas aux réglements les plus basiques du go...

= Citation Il est un livre ouvert dont je composerai la grammaire...

Note : 4/5



De : sweety_delphine Envoyé : 2007-04-25 05:43

La joueuse de go
Nous sommes dans les années 30 en Mandchourie sous le règne de la Chine et occupée par les soldats japonais. D'un côté, nous avons "la joueuse de go", jeune chinoise de la Mandchourie. Et de l'autre un jeune soldat de l'armée japonaise. Dans cette ambiance de révoltes, de tortures, d'exécutions, de recherches d'espions, ces deux êtres opposés par leurs clans, idéologies vont se rencontrer à une table de jeu de go. Une longue partie débute qui va les amener à se dévoiler plus qu'il n'était raisonnable.

Le livre est construit sous la forme d'alternance du récit de la chinoise puis du japonais. Une construction qui me plait bien et qui m'a amené plusieurs points de vue, plusieurs styles de sentiments parfois en contradiction, d'autres fois en harmonie. Une lecture qui a été très agréable. L'écriture est belle et nous entraine dans la culture poëtique chinoise, l'histoire et tradition japonaise/chinoise. Un gros clin d'oeil également à la maison d'édition "A vue d'oeil" qui édite les livres en gros caractères. Pour moi, qui passe ma journée entière sur écran PC, c'était fantastique de lire cette édition. Plus de fatigue des yeux au bout d'une demi heure de lecture, j'ai même pu lire pendant presque 3 h mardi soir, vraiment c'était agréable.

Note : 4.5/5



De : liza_lou55 Envoyé : 2007-06-17 12:23

La joueuse de go
(Folio, 325 pages)

Dans la Mandchourie des années 30, une jeune chinoise s'adonne aux plaisirs du jeu de go tous les jours place des Mille Vents. Devant elle défilent des inconnus venus tenter leur chance face à elle, alors que dans la ville éclatent les révoltes face aux occupants japonais. Un jour, arrive alors un nouvel adversaire, un soldat japonais venu pour espionner sur ordre de son capitaine. Entre eux va alors commencer une partie redoutable de go, silencieuse mais aussi tout en sous entendus...

Un roman absolument magnifique et que j'ai lu de bout en bout avec énormément de plaisir. L'histoire est très belle et l'écriture de Shan Sa très simple et en même temps, d'une douceur sans égal. L'auteur nous décrit avec précision les tourments que subit la Chine à cette époque, avec la guerre sino-japonaise, les exactions des deux camps face à l'ennemi, la torture, les horreurs du conflit... Mais Shan Sa réussit aussi à décrire avec beauté les sentiments d'une jeune fille de seize ans découvrant l'amour, la vie, avec ses joies et peines, les trahisons et les premières désillusions.

Une histoire décrite tout en finesse. L'auteur alterne tour à tour le point de vue des deux héros avec des chapitres courts. Un roman très intéressant sur cette période méconnue de l'histoire chinoise. Avec une histoire d'amour superbe et une fin inoubliable.

Ma note : 4,5/5

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Message  cecile Mer 27 Mai 2009 - 16:22

Impératrice
Albin Michel
440 pages

Que dire de ce roman qui a été commenté un bon nombre de fois sans tomber dans les répétitions. J'ai aimé ce récit, même si je me suis parfois perdue dans les nombreux personnages. C'est une histoire originale où l'on découvre la vie impériale au VIIe siècle en Chine, les coutumes, le sexe et la violence. J'ai aimé cette impératrice, même si elle a parfois fait preuve de cruauté. C'est une femme au destin fabuleux, et néanmoins attachante, qui a amené une ère de prospérité dans son pays. Ne serait-ce que pour le très intéressant témoignage sur l'Empire chinois, ce livre est à lire.

Note : 4/5
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Message  gallo Dim 31 Mai 2009 - 12:48

Shan Sa - Les quatres vies du saule.
Gallimard 1999, Prix Casez -Brasserie Lipp 2000; Folio 2001 1888 pg.

Saule est une jeune fille. Le saule est un arbre.
Et voici que sur je jeu de mots en français, qui n'est peut-6etre pas un jeu de mot en chinois, Shan Sa nous raconte en quatres épisodes, sorte de voyage dans le temps, la vie d'une jeune fille, née d'une branche de saule, morte pour revenir et mourir encore jusqu'à notre époque des mobiles et avions. Elle a reçu la vie d'un garçon qui a planté la branche de saule, alors elle l'aime et les deux se promettent de se retrouver à chaque nouvelle incarnation. Chaque épisode s'adapte à la culture ambiente; ainsi le livre se découpe en quatres histoires autour d'une amitié amoureuse entre une jeune fille et un jeune garçon; à chaque fois un saule ou branche de saule y joue un rôle.

La division en quatres récits permet, non pas une histoire de la Chine, mais un aperçu de l'evolution culturelle de la Chine. Je n'ai pas été impressionné par le résultat, mais cela vaut bien 3/5.

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Message  Ladybug Sam 6 Juin 2009 - 17:13

La joueuse de go

D'abord déconcertée par la brièveté des chapitres et l'alternance des récits, j'ai vite été conquise par le charme de la plume de Shan Sa, il y a un rythme et une poésie envoûtants dans ses mots. La délicatesse du style laisse dans la tête de belles images.

J'ai été passionnée par la vie de la jeune Chinoise, qui vit avec détachement les évènements politiques de cette période troublée, passionnée par sa découverte de l'amour, ses relations avec sa famille, ses amis, ses aspirations à une vie insouciante et également à la maîtrise de son destin.

Si dans un premier temps, j'ai moins été attirée par la vie du jeune officier japonais, au fur et à mesure où il révèle sa sensibilité, il m'a émue. Je l'ai trouvé très réceptif aux sentiments des autres, les choses les plus sensibles sont dites par lui. On le sent prisonnier de son identité de militaire qu'il porte comme un fardeau parfois car elle l'oblige à réfréner ses émotions et à obéir à des normes.

C'est un livre réellement puissant ! J'ai adoré.

J'ai relevé quelques phrases, belles, puissantes ou touchantes dans le contexte de l'histoire, je ne sais pas ce que cela va donner sorti du contexte mais je les copie quand même. D'autres jolies phrases ont déjà été citées dans les critiques plus haut, donc je ne les remets pas, mais je les apprécie également.

En uniforme ou en civil, je suis deux hommes différents. Le premier domine la ville avec l'orgueil du vainqueur, le second se laisse vaincre par sa beauté.

Le bonheur est un combat d'encerclement, un jeu de go.

Les hommes ressemblent à un fer qu'il faut frapper pour en faire une arme.

La communication fait naître de la tendresse chez les êtres les plus âpres (dit par l'officier japonais alors qu'il est le seul à parler la langue des prostituées chinoises, cela crée un lien).

Le chinois fut ma langue de rêve et de consolation (il parle de sa nourrice qui lui a apporté beaucoup d'affection et de douceur, ce qu'il n'a pas eu l'habitude de recevoir étant donné qu'il a été formé à la dure).

Et je voulais terminer en disant que j'ai lu de belles critiques ci-dessus en particulier celle de izobretenik.

Ma note : 4/5

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Message  Ladybug Dim 14 Juin 2009 - 7:44

Les quatre vies du saule
(Grasset - 244 pages)

Des récits qui nous transportent dans un autre monde, c'est joliment écrit. J'ai été intéressée, avide de connaissances sur les traditions et sur les façons de fonctionner des personnes aux différentes époques mais pas bouleversée, du moins pour 3 des nouvelles (mais je reste toujours un peu sur ma faim avec ce genre).

Seule la 3ème histoire qui se déroule sous Mao m'a passionnée et émue. C'est une histoire de terreur, de trahison des personnages par un système qu'ils servent et qu'il soutiennent, c'est une vraie tragédie. J'ai particulièrement été touchée par la jeune fille, Saule, qui a l'air un peu perdue dans ces temps troublés.

J'ai envie de continuer avec cette auteure et lirai prochainement Impératrice.

Ma note : 3/5

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Message  Lacazavent Jeu 10 Sep 2009 - 10:51

La joueuse de go de Shan Sa (Thème Littérature chinoise)
Prix Goncourt des lycéens en 2001
(Grasset / 343 pages)



Dans les années 193o en Mandchourie, une jeune fille lycéenne éprouve une passion sans borne pour le jeu de go. Tous les jours sur la place des Milles Vents assises devant un goban, elle cherche la perfection, les inconnus se succèdent face à elle adversaire d'un jour. Jusqu'au moment où un jeune inconnu vient la défier, venu aux ordres de son capitaine espionner l'atmosphère de la place. Entre ce jeune militaire japonais et cette jeune chinoise fière et indépendante se construit peu à peu une histoire faite de joies, de peines et de trahisons...


Bien vite je me suis laissée conquérir par cette histoire. On suit alternativement le destin de ses deux personnages, la façon dont ils ont vécu les instants en communs. Ce texte respire la douleur et la souffrance et c'est une écriture sans fausse note qui fait avancer impitoyablement cette histoire.
Je n'ai pu m'empêcher d'être déçu par la fin qui même si elle était prévisible m'a surprise... 4/5
Une bonne lecture agréable ...
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Message  Lacazavent Lun 21 Sep 2009 - 11:39

Porte de la paix céleste de Shan Sa (Thème Littérature chinoise)
Bourse Goncourt du premier roman 1998
(Folio/ 147 pages)

Shan SA (Chine/France) Porte-paix-celeste-L-1


C'est un petit livre riche et passionnant, un premier roman qui laisse présager son futur chef d'oeuvre « La joueuse de go ». Ce livre vraiment réussi nous entraîne à la suite de Ayamei la jeune étudiante révolté et de Zhao le soldat autodidacte et inflexible dans la période qui a suivi l'assaut mené par les forces chinoises contre les étudiants assemblés autour de la place de la paix céleste (Tian an men).
Ayamei principale animatrice du mouvement étudiant se cache, elle fuit et quitte Pékin poursuivit inlassablement par Zhao qui voit en elle une dangereuse contre révolutionnaire à éliminer.
C'est l'histoire d'une longue poursuite ou deux visions d' un même monde vont s'affronter. Arriverons t-il un jour à se comprendre ?



Certes on n'est pas loin du cliché (c'est d'ailleurs la même chose dans "la joueuse de go") mais cela passe bien. L'écriture influencé par l'occident s'inspire de la poésie des vieux contes chinois.
En lisant ce roman, je me suis détaché de mon environnement présent (le wagon d'un métro de banlieue) pour plonger dans le monde d'Ayamei et de Zhao ; et malgré la trame qui s' avère de plus en plus faible au fil de la lecture, j' en garderais un excellent souvenir.
Porte de la paix céleste est différent de
la joueuse de go, l'atmosphère, l'écriture sont changées, la qualité même du texte n'est pas la même cependant ils ont réussi tout deux à me faire m'évader de mon quotidien. Ce sont deux très bonnes lectures ... 4/5



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Message  cecile Sam 10 Oct 2009 - 17:31

Shan SA (Chine/France) 36485310


SHAN Sa - La joueuse de go
Quatrième de couverture :

1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l'armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquilement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule, l'adolescente joue au go. D'où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s'amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s'assoient en face d'elle à une table gravée en damier et la défient. Le go est une esquive. Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu'ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ? Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais, à peine plus âgé qu'elle, un samouraï de métal, sanglé dans le sacrifice nécessaire à la Patrie impérialiste qu'il défend.

Après des débuts difficiles de lecture cette histoire m'a de plus en plus enthousiasmée, d'autant que je ne connaissais pas très bien ce conflit. Le récit est composé de petits chapîtres où s'expriment les deux héros dont on ne connait pas les noms, c'est très original mais assez frustrant, fort heureusement l'on s'habitue très vite. J'aurais aimé vous écrire mon extrait préféré, mais comme il se situe à la fin, je ne veux pas vous la dévoiler !

Note : 4,75/5
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Message  gallo Mer 2 Déc 2009 - 21:16

SHAN Sa - La joueuse de go
(pour le thème Chine)

Le résumé a été donné plusieurs fois.
Dans des phrases très courtes, l'auteure décrit autour d'un jeu de go une rélation amoureuse en temps de guerre en tre La chine et le Japon. Les courtes phrases, parfois très poétiques, donnent au récit un air de rêve, les amoureux sont des personnages de rêve, ça passe à coté de la réalité, ça ne vit pas vraiment.
Même si le livre contient beaucoup de belles phrases et qu'il y a des moments touchants, je n'ai pas été impressionné par ce récit. Ma note 3/5.

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Message  Invité Ven 30 Juil 2010 - 13:34

Shan Sa, La joueuse de go, Folio 326 pages

Quatrième de couverture

Depuis 1931, le pdernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par 'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente de l'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. " Le bonheur est un combat d'encerclement" Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tanids que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille et torture.

Avis

Un gros coup de coeur en ce qui me concerne : l'histoire m'a captivé, et j'aime beaucoup la confrontation de points de vue sur ce qui se passe, intervertir le narrateur à chaque chapitre suivant est très intéressant. Tout le plaisir de ce livre réside dans l'attente : va-t-il se passer quelque chose ? Va-t-il repartir, et elle s'enfuir à Pékin ? Je sais , dis comme ça, on dirais un suspens de soap, mais je n'ai pas trouvé mieux ^^ Mine de rien, ce livre traite aussi le thème de la condition de la femme, en arrière plan, par petites touches : par exemple le droit à l'avortement. Elle doit se faire passer pour un femme de 30 ans pour pouvoir obtenir un remède. La question du mariage et de l'amour, ainsi que celle de la sexualité. Les deux sont incapables de se dire qu'ils s'aiment, excepté ( ATTENTION SPOILER ) à la fin, lorsque l'officier japonais choisit la mort, tant pour lui que pour elle, au lieu de la laisser se faire violer par les autres soldats de son détachement.
Une histoire magnifique Shan SA (Chine/France) 397940

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Message  géromino Mar 24 Mai 2011 - 7:27

"La joueuse de go" Folio 2003 326 pages

Abondamment résumé, je ne m'attarde pas...

Mon avis:
Sur fond de guerre sino-japonaise, une histoire d'amour peut-être un peu convenue mais bien construite (alternance des récits) qui allie contexte historique et tragédie humaine. Des ingrédients qui en font un roman exotique original, qui capte l'intérêt du lecteur en mêlant le charme de ces amours interdits au tragique du cruel conflit en cours: choc des cultures, choc des générations. La fin est inattendue, brutale, un poil trop mélodramatique peut-être...
J'aurais aimé en apprendre un peu sur le jeu de go, mais les trop brèves allusions ne m'ont rien apporté: dommage.


Note: 3.8
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Message  Nathalire Dim 3 Juil 2011 - 14:41

La joueuse de Go

Que de belles critiques déjà faites plus haut!

Voilà un roman tout en poésie comme je les aime. Dans ce livre pas de fioriture ni de trop grandes descriptions à n'en plus finir. Des petits chapitres très très courts se succèdent, un pour elle, un pour lui, et tous les deux se rencontrent un jour autour d'un jeu de Go.
L'atmosphère du livre m'a fait penser à L'Amant de Duras. La guerre entre le Japon et la Mandchourie au coeur de ces histoires d'amour et de passions apportent suffisamment de pimant pour maintenir le lecteur dans le suspens, même si j'ai trouvé à certains moments que l'histoire manquait d'action. Bon c'est un roman chinois, n'oublions pas...

Je ne saurais pas dire si c'est l'histoire d'une femme uniquement, ou d'une femme et d'un homme, cela dit je pense que ce roman entre dans le thème "Histoires de femmes" puisqu'il souligne bien la situation d'une jeune adolescente chinoise en pleine recherche de sa femminité.
Note: 4.25/5
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Message  anna44 Mer 7 Mar 2012 - 14:46

La joueuse de go, Shan Sa

Mon résumé : Chant de nuit est une jeune lycéenne Mandchoue, adepte du jeu de go qu'elle a appris de son cousin. Alors que les japonais cherchent à s'emparer de la Mandchourie, la jeune fille continue à disputer de longues et féroces parties de go sur la Place des Mille Vents. C'est là qu'elle rencontrera cet homme, ce japonais dont elle ne connait rien que ses mains qui déplacent les pions sur le tablier de jeu. Elle fera en parallèle la découverte de l'amour, des plaisirs de la chair et du coeur, mêlée aux déconvenues de la politique et de la résistance.

Mon avis : Le texte porte en lui une musique qui en fait presque de la poésie, et qui porte l'histoire tout en douceur. On suit la jeune femme à travers sa recherche d'elle-même, ses découvertes communes à toute adolescente. Ce livre est très universel bien que l'on soit en 1931 en Chine. Il pourrait se dérouler aujourd'hui dans n'importe quel pays. Certes, la guerre est en arrière plan (et va même se retrouver en tout premier plan à la fin du livre) mais ce qui prime, c'est la rébellion des jeunes, la découverte de l'amour, la ténacité de la jeune femme et sa volonté de s'affirmer en tant qu'individu. Elle refuse de subir le même sort que sa soeur et sa mère face aux hommes. Elle veut avoir le pouvoir de décider et de choisir sa vie. Oui, elle a donné son corps mais ça ne signifie pas qu'elle veut donner sa vie !
Et il y a le go, et là c'est un tout autre univers qui s'ouvre devant nous. les descriptions des parties donnent l'impression de s'immiscer dans un monde fermé, presque interdit aux non-initiés. Chant de Nuit elle-même est une exception puisque les femmes ne sont d'ordinaire pas autorisées à jouer au go. Malgré la complexité de la chose et l'apparente répétition du jeu, il n'y a aucune longueur. L'auteur a su nous faire pénétrer dans ce monde par la petite porte, comme une curiosité à laquelle on peut s'ouvrir.
Un seul regret à ce livre : l'histoire d'amour vantée en 4e de couverture, et en quelque sorte objet du roman, m'a parue très insipide et trop peu exploitée.

Ma note : 4/5

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Message  Prospéryne Lun 9 Avr 2012 - 14:30

La joueuse de go Shan Sa Folio Gallimard 325 pages


Shan SA (Chine/France) La+joueuse+de+go
Résumé:
Une ville de la Mandchourie, les années 1930, pendant l'occupation
japonaise. Une jeune fille, sur la place de la ville joue au go. Elle y
bât tous ses prétendants. Elle ignore que son prochain adversaire est
un Japonais, tout entier dévoué à l'impérialisme japonais, dur comme le
fer et aussi douée qu'elle sur le damier.

Critique:
À l'origine, Shan Sa était une poétesse, ça transparaît dans le livre.
Même les passages en prose sont soigneusement travaillés et si on lit
attentivement, on y trouve le rythme de la poésie: des quatrains
d'alexandrins bien souvent. Seulement, ils sont placés selon une mise
en page normale, donc, on ne voit pas ce fait et qu'on se laisse porter
par l'écriture absolument sublime de Shan Sa. On en oublie que sa
langue maternelle est le mandarin, et non le français, tellement c'est
bien écrit. Ce roman est un plaisir de lecture au niveau de
l'écriture. Chose rarissime pour moi, j'ai même aimé les passages en
poésie pure, sans doute que l'ambiance générale du roman a aidé, je les
lisais en me régalant de leurs mots! Pour ce qui est du récit,
l'alternance entre les points de vues de l'étudiante et du soldat
japonais (on ignore leurs noms), donne un ton étrange au livre. Ils
jouent une partie de go l'un contre l'autre, mais ne se connaissent
pas. Ils apprennent à s'aimer sans un mot, sans un son, grâce au go.
Un jeu subtil, encore plus stratégique que notre jeu d'échec. On sent
bien la tension, la stratégie, la mise en oeuvre de celle-ci sur le
damier entre les deux personnages qui entament un chassé-croisé. Ils ne
se rencontrent qu'à la moitié du livre, mais pour autant, on sent déjà
leur rencontre au départ. Ils sont aux antipodes l'un de l'autre et
pourtant, ils ont en commun le go et la façon de penser qu'il crée. Les
événements se succéderont entre eux, mais entre leurs parties, ils ont
tous les deux leurs vies. Elle sera trahit par son amour, qui ne
voulait d'elle que le sexe et se fera avorter clandestinement. Lui,
tout entier dévoué à l'idéologie impérialiste, en constatera les
applications réelles et ce que cela cause. On ne cache rien des
exactions des japonais en Mandchourie, mais on montre que la vie presque
normale était quand même possible. La révolution, la même qui balaiera
la Chine au grand complet quelque années plus tard à peine, montre déjà
ses revers horribles. J'ai adoré ce livre, mais la fin est d'une telle
tristesse que j'ai posé le livre avec le coeur lourd, mais pas d'avoir
fini une bonne histoire, non, j'aurais aimé une autre fin. Comme si la
vie ne pouvait que finir d'une façon tragique, ce avec quoi je suis en
désaccord.

Ma note: 4.25/5

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Message  Mandarine Jeu 26 Avr 2012 - 15:38

La joueuse de go

Il est un peu difficile de dire encore de nouvelles choses sur ce roman, vu qu'il a déjà été critiqué pas mal de fois. Mon avis sera donc abrégé Razz

Globalement, j'ai bien aimé!!
J’ai beaucoup aimé la structure du roman : deux voix qui s’alternent, de la même manière qu’au jeu de go où l’on joue tour à tour.
De plus, il s’agit d’une période de l’Histoire qui m’intéresse beaucoup, et j’ai donc apprécié la découvrir « de l’intérieur », du point de vue d’un soldat japonais et de celui d’une jeune mandchoue.
Beaucoup de petits détails m’ont plu dans ce livre, par exemple
Spoiler:

La fin est très abrupte et très surprenante, mais je fais partie de ceux qui l'ont appréciée.

Certains aspects légèrement « cliché » empêchent cependant le coup de cœur, mais je recommande tout de même cette lecture.

4/5
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Message  Le petit montagnard Mar 1 Mai 2012 - 13:14

La joueuse de go, de Shan Sa

Voici la 23ème critique de ce roman sur le site, je vais donc faire court. Pour le résumé déjà, voir un des résumés déjà postés précedemment.

C'est une lecture agréable, simple, au rythme élévé par l'alternance des 2 points de vue. Mais j'ai trouvé les amours de cette jeune fille peu convaincants, que ce soit avec ses deux compagnons chinois, ou avec l'officier japonais. C'est mal amené, peu réaliste. De même pour la rencontre finale, ô combien impropable. D'un point de vue historique, le roman est intéressant car il, parle de la guerre civile chinoise qui a amené la guerre sino-japonaise, qui ont toutes deux commencé bien avant la seconde guerre mondiale (et aussi évoquée dans "le lotus bleu" de Hergé où Tintin se trouve pourchassé par de méchants japonais.)

3.5/5
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