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Nicolas BOUVIER (Suisse)

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Message  gallo Lun 1 Déc 2008 - 12:56

De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 30/03/2004 10:44

Nicolas Bouvier "Le poisson-scorpion"
Folio 173 pages

L'auteur: Nicolas Bouvier est né en Suisse en 1929 , photographe, écrivain et grand voyageur, il est mort en février 98 à Genève.

Le livre: c'est le récit d'un séjour solitaire dans l'île de Ceylan, où l'auteur arrivé sans le sou et affaibli fait lentement naufrage, enlisé dans la solitudeet la maladie, frolé par la folie.
"le poisson-scorpion a reçu le prix de la critique en 1982, puis le prix Schiller en 1983.

Mon avis: L'île de Ceylan est certainement un paradis pour la flore et les insectes, mais m'apparaît plutôt comme un enfer pour les hommes: chaleur et humidité, mousson et pauvreté, et une atmosphère de magie noire qui enrobe tout!
L'écriture est somptueuse, précise et savante tout en étant poètique_un régal_ Ce récit est plein d'humour, de sagesse et d'espoir.
Un excellent livre, meilleur à mon avis que "l'usage du monde" que j'avais beaucoup aimé il y a quelques années.

Note: 5 /5
nimbus


De : Chantal5500 Envoyé : 13/04/2005 09:57
Nicolas BOUVIER - LE POISSON-SCORPION : (récit autobiographique)
Folio - 173 p.

Nicolas Bouvier, après avoir voyagé pendant deux ans, entre autres dans la péninsule indienne, "passe" sur l'île de Ceylan, pour rejoindre un couple d'amis malheuseument déjà repartis pour l'Europe. Le voilà bloqué sur cette île, à Galle, faute d'argent pour rejoindre le Japon et poursuivre son voyage. Malade de la typhoïde, il va vivre là plusieurs mois, au milieu des "petites bêtes" très variées et très nombreuses qui peuplent sa chambre...
Le lecteur est plongé dans une atmosphère nauséeuse d'humidité, de chaleur moite où l'écrivain vit et se noie dans sa solitude, où il part à la recherche de lui-même, de son intériorité, frôlant souvent la folie. On sent son mal de vivre dans son humour et son approche ironique des Cyngalais. L'écriture qui m'a surprise au début mais à laquelle je me suis vite habituée, peut être à la fois familière ou très poétique. Pour lui aussi, c'est le voyage, non pas pour "se garnir comme un arbre de Noël d'images et d'odeurs", mais pour se découvrir soi-même.
4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 16:52

Annemarie SCHWARZENBACH, Nicolas BOUVIER, Ella MAILLART:
Bleu immortel/Unsterbliches Blau - Voyages en Afghanistan/Reisen nach Afghanistan.
Editions Zoé, ISBN 2881824846

Sans doute les trois nomades les plus connus en Suisse. Trois aventuriers, écrivains, photographes, passionnés du monde, qui se retrouvent le temps d’un ouvrage. Et quel ouvrage…
Le périple afghan de Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach en 1939, celui de Nicolas Bouvier sur leurs traces en 1953. Un point commun (mais il y en avait plus qu’un) : ce besoin de liberté qu’on ressent en tournant chaque page de cet album bilingue français-allemand. Un album dans le sillage de l’exposition "La voix cruelle, la voix heureuse" montée un peu partout en Suisse et dans le monde pendant quatre ans.
De nombreuses photographies, dont une bonne partie inédites d’Annemarie Schwarzenbach. Le récit de la quête spirituelle des deux femmes en route vers l’Afghanistan, dont elles veulent découvrir l’indépendance et les coutumes, tout en se cherchant elles-mêmes. Un long voyage pas toujours facile oblige à se remettre en question, c’est ce qu’elles feront, c’est ce qu’elles nous livrent dans leurs notes. Tout comme Nicolas Bouvier, pressé de quitter la Suisse et de parcourir le monde, à la recherche d’autres gens, d’autres rencontres.
Deux périples, trois êtres, deux voitures… et un flot de souvenirs.

On constate une différence entre les approches de Ella Maillart/AnnemarieSchwarzenbach et Nicolas Bouvier/Thierry Vernet (son ami artiste qui l’accompagne). Pas uniquement parce que ces derniers sont des hommes qui pénètrent une société où la femme est voilée et obéit à des traditions ancestrales qu’ils perçoivent autrement que deux femmes occidentales confrontées à la situation, mais aussi parce que les motivations, les années et les moyens de voyager sont ne sont pas les mêmes.
Roger Perret, le coordinateur de cette édition distingue les expériences respectives de chacun mais aussi leurs croisements, les repères immuables, l’arrivée à Kaboul, la perception de la société afghane…. Commentaires intéressants assortis de nombreuses citations des trois auteurs et de belles photographies. Coup de cœur de ma part pour les clichés inconnus de Annemarie Schwarzenbach, de somptueux paysages ou des scènes de la vie de tous les jours, photographiés avec beaucoup de sensibilité. Pour sa lucidité également face à la société afghane et à la destruction qu’elle estimait inéluctable de ce mode de vie.
"Ni en Turquie, ni en Perse, ni même dans les pays du Caucase russe, l'irruption visible et tangible d'un nouveau style de vie, lié à la technique occidentale, ne m'a paru aussi cruelle et aussi destructrice qu'en Afghanistan."

Un superbe récit de voyage, bien présenté, qui fait rêver et donne l’impression d’entendre les trois voyageurs nous conter leurs aventures.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 16:57
Nicolas BOUVIER: Charles-Albert Cingria en roue libre
Editions Zoé, ISBN 2881825354

On sait que Nicolas Bouvier a souvent évoqué la possibilité d'écrire sur Charles-Albert Cingria. Une rencontre littéraire entre deux Genevois, suscitée par la Fondation Pittard et qui ne verra jamais le jour, les étoiles ayant rappellé Bouvier à elles en 1998.
Nicolas Bouvier avait dans le passé donné des conférences et rédigé quelques textes dédiés à son homologue. Les voici aujourd'hui rassemblés dans ce volume édité par Zoé. Une partie de ces écrits sont inédits, ayant dormi pendant des années dans les tiroirs de Bouvier ou rédigés très peu de temps avant qu'il ne franchisse la dernière douane. D'autres textes sont connus et ont été rendus publics d'une manière ou d'une autre, notamment dans le Journal de Genève ou aux archives de la bibliothèque universitaire de Genève.

Bouvier raconte Cingria tel qu'il l'a vu mais aussi tel qu'il l'imagine, tel qu'il l'apprécie ou idéalise. Des textes courts, correspondant à des facettes de la personnalité cingrienne. Des anecdotes touchantes et en définitive, un bel hommage d'un écrivain à un autre, avec quelques points communs que Bouvier met en avant: le normadisme, l'empathie, le goût de Ramuz, l'ouverture au monde, l'envie de voir plus loin. Outre ces notes de Bouvier sur Cingria, on trouve également les textes chers à l'écrivian-voyageur, ceux qu'il relit sans cesse et dont il s'est longtemps inspiré.
L'écriture de Bouvier est ici efficacement accompagnée de l'appareil critique de Doris Jakubec qui apporte rigueur et complément là où Bouvier dépose une belle lettre d'amour. Un Bouvier encore plus à fleur de peau qu'il a pu l'être dans certains recueils, face à un Cingria dont l'âme planera à jamais sur les lettres romandes. Une belle rencontre, humaine et sensible, à savourer.

Ma note: 4,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:00

Nicolas BOUVIER, Journal d'Aran et d'autres lieux
Editions Payot, ISBN 2228894060

Avant un récent pèlerinage irlandais, ce texte de Bouvier appartenait déjà à la rubrique "favoris".
Après, c'est... comment dire... une révélation, une appréciation à leur juste valeur des mots de Bouvier, de son talent pour raconter les ambiances et les paysages en quelques mots, par quelques phrases bien pesées qui disent tout dans une subtile économie de langage.

"La route bute contre un mur qu'on escalade : derrière, c'est une infinité de croix de pierre grise, moussues, couchées, dressées, plantées tout de guingois dans une herbe d'un vert indicible. A l'ouest, le pré jonché de tombes descend vers une tour munie d'une seule ouverture à quatre mètres du sol et qui a la forme d'un crayon."
Quelques lignes et tout est dit, admirable résumé de paysages qui composent l'Irlande, de ces vestiges que l'on découvre un peu partout dans le pays (et pas uniquement dans un Glendalough devenu trop touristique).

Tout le texte est de cette richesse d'imagination. Nicolas Bouvier n'a pas besoin d'en faire trop avec les mots, ils parlent d'eux-mêmes comme si sa plume remplaçait les mots par des dessins et des photos.
Ce "Journal d'Aran", journal de bord de quelques jours passés en 1985 à Clon-mac-Noïse pour un reportage, est dans ce sens une merveille. On sent le vent, le froid, la chaleur des habitants, la présence des moutons, on devine le désarroi de Bouvier (fiévreux, grelottant, se demandant ce qu'il fabrique dans cet endroit oublié du monde) et son attirance grandissante pour ce coin de terre désolé et séduisant à la fois. Au fur et à mesure des jours passés à Aran, on se laisse conquérir par l'endroit, on le parcourt à pied en compagnie de Bouvier, on y est, on y vit et on finit, comme lui, par tomber amoureux de ce petit bout du monde.
C'est humain, c'est beau, bien plus qu'un simple récit de voyage classique.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:06

Nicolas BOUVIER, Histoires d'une image
Editions Zoé, ISBN 2881824382

"Depuis trente ans, je suis chercheur d'images. Ce métier, aussi répandu que celui de charmeur de rats ou de chien truffier, ne s'enseigne nulle part. C'est dire qu'on ne le choisit pas ; il vous choisit, vous attrape au coin du bois. C'est un contrepoint merveilleux à la culture du texte."

Infatigable voyageur, Nicolas Bouvier était aussi iconographe. Pour son plaisir, bien sûr, mais aussi pour gagner sa vie à une époque. Une activité qu’il nommait "un merveilleux contrepoint à la culture du texte". Capteur d’images avec passion et poésie, on ne change pas Nicolas Bouvier. Pendant quatre ans, les lecteurs du "Temps stratégique" ont pu admirer les trouvailles de l’écrivain et les chroniques qu’il rédigeaient pour les accompagner. Tout n’a pas été publié et avant son grand départ, Bouvier a confié une partie de ses travaux aux éditions Zoé qui les a réunis et édités, belle initiative.
Une image, une histoire, une construction, une description, l’écriture éternelle de Bouvier, sa lucidité et sa poésie. Les illustrations sont variées, un brin hétéroclites, c’est un autre monde qui s’ouvre à nous, celui de l’imaginaire. Les diverses recherches de Nicolas Bouvier lui ont ouvert les portes de véritables cavernes au trésor, dans les réserves de prestigieuses bibliothèques ou de riches musées. Un voyage spirituel et intellectuel qui enchante Nicolas Bouvier, cela se voit et se ressent. L’écrivain suisse a voyagé dans les archives et sur terre, les deux modes se marient à merveille sous sa plume. Une simple image, en apparence, peut déclencher chez lui une inspiration sans fin qui lui donne littéralement vie, comme un insecte, un animal ou une fleur. Véritables exercices de style, ces textes sont de petits bijoux de pertinence et d’observation, avec la petite pointe d’ironie que Bouvier maniait si bien. Je suis une fois de plus sous le charme. C’est toute la vie de Nicolas Bouvier qui défile sous nos yeux, à travers ses voyages, ses découvertes et ses affinités.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:11

Nicolas BOUVIER, Le dehors et le dedans
Editions Zoé, ISBN 288182319X

Dans "Le dehors et le dedans", recueil de poésies du voyage et de l'errance, on retrouve la même magie des mots de Bouvier et cette envie inchangée de partir, de conquérir d'autres horizons. En lisant ces textes, mais aussi les autres, il m'est arrivé plus d'une fois de penser "qu'il a dû trouver Genève minuscule!", réflexion que je formule souvent quand j'erre dans ma ville. Mais Genève, c'est davantage qu'une petite ville aux yeux de Bouvier, c'est sa ville (Cologny en particulier, un de ses lieux de vie) et ce sont ses amis, des êtres si importants à ses yeux. On retrouve ces thèmes forts de l'amitié et des éternels départs à travers ces textes poétiques qui surprennent par leur caractère hétéroclite et rassurent par leur qualité d'écriture. C'est un autre Nicolas Bouvier, tout en étant lui-même.

A propos du poème "La dernière douane" repris en extrait, on trouve dans l'édition Quarto Gallimard des oeuvres de Bouvier une version manuscrite du texte présentée par le sculpteur Henri Presset, un ami de Nicolas Bouvier avec lequel il préparait un livre que l'infatigable voyageur ne put admirer de son vivant et que Presset imprima en un seul exemplaire, offert à Eliane Bouvier.

LA DERNIERE DOUANE
Depuis que le silence
n’est plus le père de la musique,
depuis que la parole a fini d’avouer
qu’elle ne nous conduit qu’au silence,
les gouttières pleurent,
il fait noir et il pleut.
Dans l’oubli des noms et des souvenirs,
il reste quelque chose à dire
entre cette pluie et Celle qu’on attend,
entre le sarcasme et le testament,
entre les trois coups de l’horloge
et les deux battements du sang.
Mais par où commencer
depuis que le midi du pré
refuse de dire pourquoi
nous ne comprenons la simplicité
que quand le cœur se brise.
(Genève, avril 1983)

Ma note: 5/5
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Message  gallo Lun 1 Déc 2008 - 12:56



De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:14

Nicolas BOUVIER, Le hibou et la baleine
Editions Zoé, ISBN 2881821871

"Le hibou et la baleine sont pour moi des amis tutélaires qui remontent à l'Arche de Noé. Vous me direz que la baleine n'était pas dans l'Arche, c'est vrai; elle batifolait autour avec cette anxiété des mammifères marins qui depuis toujours nous portent et témoignent une affection à laquelle nous ne comprenons goutte parce que nous sommes si cons. Quant au hibou, toujours perché sur la barre du gouvernail, son hululement faisait office de sirène et signalait les sommets à fleur d'eau ou les grosses souches (c'étaient des cèdres du Liban) à la dérive."

Le hibou et la baleine, ce sont deux animaux totems pour Nicolas Bouvier. En 1992, l'auteur suisse en parle dans un film intimiste de Patricia Plattner, où il se livre au sujet de son oeuvre, de sa personnalité, de ses lieux de vie, de ce qu'il aime, des animaux, de l'écriture, de la Suisse, des voyages, etc. Outre les textes récités par Bouvier, le film comporte également des dessins et des photographies. Les éditions Zoé ont regroupé et publié ces textes sous le titre "Le Hibou et la Baleine" (comme le film), divers écrits: " Le Hibou et la baleine, Le Point de non-retour, Les Mots, La Musique, A rire et à mourir, Le Rire et les larmes, Visite d’une image, Les Rêves du corps, Le Nord et D’est en ouest.

Des petits textes courts, simples, accompagnés de dessins, aborndant les thèmes délicats de la mort et de la souffrance mais aussi de la musique, de la poésie, de la place des animaux dans la destinée humaine, des souvenirs, de la nostalgie, des voyages, de l'errance. Petites perles enfilées sur un fil que l'on voudrait interminables.

Ma note: 4,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:17

Nicolas BOUVIER, Le Vide et le Plein : Carnets du Japon 1964-1970
Editions Hoëbeke, ISBN 2842301765

On sait l’attachement porté au Japon par Nicolas Bouvier, découvert lors d’un premier voyage en 1956 prolongé huit ans plus tard sur un paquebot des Messageries maritimes, avec femme et enfant. Un séjour de deux ans, des petits boulots de rédacteur et de traducteur qui permettent de survivre puis un retour à Genève. Vingt ans plus tard, Chronique japonaise livre les impressions et émotions de l’auteur extraites des carnets soigneusement annotés tout au long du voyage. La plupart de ces carnets étaient restés inédits, Eliane Bouvier a décidé de les rendre publics.
Avec la volonté de ne pas transformer le travail de Nicolas et de laisser ces notes telles quelles, nous offrant ainsi un panorama touchant de fragments, de sensations, de mots.

Le choix du titre (tout un symbole) renvoie à l’ouvrage "Le Dehors et le Dedans" (Editions Zoé) et oppose le Japon urbain et trépidant à la sérénité des temples et des grands espaces. La ville face à la campagne. Allusion, peut-être, aussi, à Nicolas Bouvier affrontant quelques tourments intérieurs qui ressemblent à de la dépression.
Ces carnets sont des parcelles de bonheur à déguster avec beaucoup de précaution tant ils sont fragiles et personnels. Nicolas Bouvier, par ces mille et une petites notes, porte un regard lucide et tendre sur le Japon et ses habitudes, sa culture, sa population, ses mystères et cet hermétisme parfois agaçant pour les Occidentaux.
Beaucoup de subtilité, comme toujours, dans l’écriture de Nicolas Bouvier, qui tente une approche en douceur, veut comprendre, observe, raconte sans juger ou rejeter. Cela donne une jolie fusion entre deux mondes, un œil extérieur ouvert sur tout et nous invitant à la découverte.

Ce n’est pas un carnet de voyage, ce n’est pas un journal intime, ce n’est pas une biographie ou un documentaire, c’est tout cela et plus encore.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:19

Nicolas BOUVIER, Oeuvres
Editions Gallimard Quarto, ISBN 207077094X

Belle entrée dans la collection Quarto de Gallimard que ces œuvres de Nicolas Bouvier.
Un recueil de textes connus ou plus rares d’un des plus fabuleux écrivains auquel la Suisse a donné le jour. L’occasion de se replonger avec plaisir dans les écrits de Bouvier et ses visions étonnantes de la Terre et du monde.
A tout seigneur tout honneur, "L’Usage du monde" ouvre la danse. Travail de qualité qui donna de nouvelles lettres de noblesse à la littérature de voyage. Les dessins de l’édition originale sont reproduits ainsi que des extraits de "L’oeil du voyageur", publié chez Hoebeke en 2001 et début inachevé de la suite de "L’Usage du monde". Gallimard propose également, et il faut s’en réjouir, une partie du décryptage des bandes magnétiques des émissions radio dans lesquelles Nicolas Bouvier raconta la suite de son périple.
"Chronique japonaise" prend la place, avant de céder les pages au "Poisson-scorpion". Disposition quelque peu maladroite car "Poisson-scorpion" narre la fin de ce long voyage commencé dans "L’Usage du monde". Question de chronologie explique Gallimard. A souligner la grande richesse iconographique de ce volume Quarto : plus de 250 illustrations (dessins et photos) réalisées par Nicolas Bouvier lui-même ou Thierry Vernet (pour "L'Usage du monde"). Un régal.
Tout comme ces entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall édités par les éditions genevoises Metropolis en 1992 et repris dans ce volume.
Cerise sur le gâteau, pourrait-on dire, Gallimard, outre ces textes fondateurs, propose également des textes plus rares, des articles de presse devenus introuvables, des extrait de "L’Art populaire" et "Le Dehors et le Dedans", recueil poétique à découvrir absolument si ce n’est déjà fait.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 21/01/2006 17:21

Le Vent des routes: Hommages à Nicolas Bouvier, ouvrage collectif
Editions Zoé, ISBN 2881823319

Merveilleux hommage que ce "Vent des routes" qui devait, à l'origine, être remis en cadeau à Nicolas Bouvier à l'occasion d'une exposition organisée en mai 1998. Mais Nicolas Bouvier a entretemps pris le large, surprenant ses amis, franchissant ce qu'ils ont pudiquement nommé "la dernière douane".
Cet hommage en est encore plus beau, plus sensible, recueil d'émotion et d'amitié, composition de textes offerts à l'auteur par des êtres qui l'ont connu, suivi et apprécié. Des textes courts et intenses qui disent tout l'amour et l'admiration que l'on pouvait porter à Nicolas Bouvier.
Après une introduction très émue de Pierre Starobinski, Jean-Marc Lovay entame le bal en parlant, avec énormément de poésie, de l'âme des morts qui profite de la prise d'une photographie pour échapper au royaume des ombres et se fixer ailleurs, un joli clin d'oeil au départ de Nicolas Bouvier.
Jacques Lacarrière insiste sur l'importance et le rôle essentiel de "L'Usage du monde", un livre-clé.
Alexandre Voisard dépose trois poèmes sensibles avant de céder la place à Kenneth White et à une formidable déclaration d'amitié.
Michel Audétat s'émerveille devant le pouvoir de transformation des mots par Nicolas Bouvier, qui arrive à donner vie à l'eau et au vent comme peu savent le faire, cela ressemblerait presque à de la magie.
Christophe Gallaz développe son style si particulier dans sa contribution, une succession de mots ou de phrases très courtes, une belle envolée sur ce qu'est le corps, ce qu'on en fait, à quoi il sert et sa présence dans cette vie qui défile et peu à peu s'échappe.
Olivier Bauer parle de l'écriture voyageuse et des tourments de Bouvier, tandis que Bernard Comment rêve d'oiseaux et de voyages aériens.
Michel Le Bris nous offre un superbe texte sur la force de "L'Usage du monde" et sa perception si pertinente, si visionnaire de notre société, un véritable bouleversement intime.
Le poème reproduit de Maurice Chappaz, son écriture, sa pudeur... un beau moment d'émotion reproduit tel quel dans ce précieux recueil, qui contient une autre merveille, le témoignage de Bertil Galland sur les écrivains voyageurs suisses, sur cet âge d'or de la littérature errante. Une photographie regroupant les ténors en la matière est un beau document inséré dans son texte, qui est suivi par l'au revoir de Pierre Starobinski, qui referme délicatement l'ouvrage en saluant l'ami Bouvier.

Un recueil à serrer contre soi tant il regorge d'amour, de respect et de douceur.

Ma note: 5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 01/03/2006 15:29

Nicolas BOUVIER, L'Oeil du voyageur
Editions Hoëbeke, ISBN 2842300726

Lors de son voyage de Suisse en Inde, périple qui donnera naissance au superbe "L'Usage du monde", Nicolas Bouvier a pris un nombre considérable de photographies, au fil des pays traversés et des êtres rencontrés. Personnages, paysages, humeurs, lumières et ambiances... avec toujours ce regard si particulier que Bouvier portait sur les choses et les gens.
Accompagnant ces photos, et c'est la deuxième belle surprise de cette édition, un texte inédit de Bouvier retrouvé par son épouse Eliane. Son périple vers l'Inde à travers le Pakistan, devenu indépendant quelques années plus tôt. Une suite, en quelque sorte, de la traversée du Khyber Pass qui clôturait "L'Usage du monde".
L'écriture est belle et intime, comme toujours chez Bouvier. Déchirée aussi, tourmentée, meurtrie. Ecrire lui demandait des efforts, il savait que c'était son âme qu'il couchait sur papier.
Un texte indissociable des dix-huit mois de voyage illustrés par les photographies reprises dans cet ouvrage.
Des images qui ne sont pas inconnues pour la plupart, car ayant été utilisées dans le cadre de l'exposition "Le Vent des Routes" (voir sur le site sous ce titre) et ont été publiées dans le recueil "Dans la Vapeur blanche du soleil" (Editions Zoé, 1999).
Un bonheur à déguster sans modération aucune!
La pudeur de Bouvier mêlée à son sens aigü de l'observation et à son amour du monde...

Ma note: 5/5
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Message  gallo Lun 1 Déc 2008 - 12:57



De : Chantal5500 Envoyé : 23/01/2008 18:34
Nicolas BOUVIER - L'USAGE DU MONDE :
Petite Bibliothèque Payot - 419 pages.
Dessins de Thierry Vernet.

Voilà ! J'ai enfin lu ce livre-culte des voyageurs, celui qui a motivé une quantité de personnes à partir sur les routes.

C'est le récit d'un très long périple effectué dans les années 53-54, à partir de l'Europe Centrale et l'ancienne Yougoslavie jusqu'à l'Afghanistan et le Kyber Pass, dans une toute petite Fiat retapée, avec son compagnon de voyage le peintre Thierry Vernet. Ils étaient partis pour deux ans de voyage avec de l'argent pour quatre mois. Donc ils vivent chichement, Nicolas écrit pour quelques journaux, Thierry peint, expose et vend, on gagne un peu d'argent quand il le faut pour poursuivre le voyage. Et avec eux, nous vivons la Serbie, la Macédoine, Istanbul, l'Anatolie, Tabriz et son long hiver, l'Iran, Téhéran, Ispahan, Quetta, Kandahar, Kaboul et l'Hindou-Kouch jusqu'au Kyber Pass.
Voilà un livre qui nous donne le goût du voyage à l'aventure, où l'auteur a fait de magnifiques rencontres quelquefois inquiétantes, quelquefois pleines d'amitié, a découvert des paysages grandioses. Le voyage est loin d'être facile, avec les aléas du temps (sécheresse ou hiver rude), les maladies, les problèmes mécaniques très répétitifs, mais où l'entr'aide et l'ingéniosité des autochtones les sauvent toujours.
Tout est raconté à l'aide d'une écriture superbe (Nicolas Bouvier mérite bien le terme d'écrivain-voyageur) quelquefois mêlée d'humour, une écriture qui plonge le lecteur dans le voyage : on sent la fraîcheur du melon sur la langue, on sue avec lui au milieu du désert sous un soleil ardent, on se sent imbibé de cambouis quand il est la tête dans le moteur, on sent les vapeurs d'opium, on partage sa cigarette quand il contemple un paysage à la tombée de la nuit....
Tout un éloge du voyage pour se découvrir soi-même, pour vivre pleinement et sereinement, atteindre la félicité à quelques moments rares mais tellement précieux, à accepter de vivre lentement, et à vivre intensément le temps présent.
Quoi dire d'autre, sinon que, vous l'avez deviné, j'ai énormément aimé.

5/5

"Nous nous refusons tous les lxes, sauf le plus précieux, la lenteur"

"Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l'aube se lève, s'étend...et on s'empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas pesant moins d'un kilo, et le mot "bonheur" paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive."

" On n'a pas, ici, l'habitude de si petites voitures ; et chargée comme la nôtre, il faut vraiment s'approcher pour se persuader que c'en est bien une. Sur notre passage, on voit les prunelles s'arrondir et les mâchoires tomber. L'autre matin, dans un faubourg de Qum, un vieillard en a éprouvé tant de surprise, et s'est tant de fois retourné qu'il a fini par s'embarrasser dans sa robe et choir sur le cul en s'exclamant :"Qi ye Sheïtanha!" (Qui sont ces démons?)

" On ne fait pas un voyage, c'est lui qui vous fait, ou qui vous défait."


De : Chantal5500 Envoyé : 14/02/2008 21:42
Nicolas BOUVIER - JOURNAL D'ARAN ET D'AUTRES LIEUX :
Petite Bibliothèque Payot-Voyageurs - 172 pages

Ecrits en trois parties qui nous emmènent tout d'abord aux îles d'Aran, à l'ouest de l'Irlande, puis en Corée avec "Les chemins de Halla San, pour finir avec Xian, très court récit d'un séjour en Chine.

Eh bien, je crois que je deviens accro à Nicolas Bouvier, en tout cas, j'ai très envie de lire toute son oeuvre. Cet auteur a un talent extrême, de par une écriture réellement "magique" (et tellement belle) à plonger son lecteur dans l'ambiance du pays, du moment. A chaque fois que je le lis, je suis transportée dans son "ailleurs" et j'en ressens toutes les sensations : odeurs, couleurs, chaleur ou froid, plénitude ou moral en berne, mauvaise humeur, apaisement ou tension...
Aux îles d'Aran en plein hiver, ce sont le vert et le gris qui dominent ces îles quasi désertes battues par les grands vents, où il déambule à pied malgré la fièvre à la rencontre de chapelle en ruines, de cimetières celtiques et de rares et rustiques habitants. En Corée, plein d'anecdotes, de rencontres, d'impressions et une tentative d'escalade du volcan de l'île Chedju non réussie, mais tout de même très riche. Et Xian nous décrit une belle rencontre avec un guide chinois auquel l'auteur rend un bel hommage.

Trop courts ces récits. J'ai tourné la dernière page, un rien frustrée. Heureusement j'ai d'autres livres de cet auteur à lire.

4,5/5


De : Laïze Envoyé : 30/03/2008 21:37
Nicolas BOUVIER - L’usage du monde

Il est des livres dont la profondeur et la puissance agissent comme une sorte de révélation chez le lecteur. L’usage du monde est de ceux-là.

Nicolas Bouvier narre son voyage de la Serbie aux portes de l’Inde en passant par la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan… Son compagnon de voyage, Thierry Vernet, est artiste. Au fil de leurs étapes ils tentent de gagner une maigre subsistance, Nicolas en donnant des conférences ou rédigeant des article, Thierry en vendant ses quelques toiles. Au long du périple, ils rencontreront des situations très variées, oscillant entre pire et meilleur : la maladie, la joie d’un repas partagé en musique, la chaleur excessive dans le désert, la solidarité des autochtones pour réparer leur voiture, le froid et le manque de moyens, le plaisir de trouver quelques livres en français… Certaines situations sont vraiment incroyables. Ainsi ils se retrouvent à Mahabad tacitement contraints à séjourner dans une prison.

Les aventures sont belles. Et le talent du narrateur, ne fait qu’amplifier cette beauté. Le style est extrêmement fluide, on le lit au fil de l’eau sans effort. Les images choisies sont originales et si parlantes. Nicolas Bouvier partage ses impressions et ses réflexions. Le récit et le voyage sont si entremêlés qu’on sent même à la fin une sorte de désamour de l’auteur, comme une lassitude à la fin d’un si long voyage. Il explique le mal qu’il a 6 ans plus tard à terminer ce livre, à se remémorer les détails. Et là il nous fait découvrir des personnages qu’il nous taisait jusque là : les autres voyageurs. Et oui, car ils ne sont pas seuls sur ces routes, aussi désertes soient-elles. Il nous brosse le portrait de plusieurs voyageurs, ce qui fait vraiment réfléchir sur ce que c’est qu’un voyageur.

Quelques passages qui m’on particulièrement touchée :

Ce qu’ils ont inscrit sur une portière de leur voiture : "Même si l’abri de ta nuit est peu sûr / et ton but encore lointain / sache qu’il n’existe pas / de chemin sans terme / Ne sois pas triste"
Sur la route de Mukur : "Ici, prendre son temps est le meilleur moyen de n’en pas perdre."
Après avoir regardé les étoiles adossé à une colline : "Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur."

Ce récit de voyage est incontestablement une perle du genre. Ma note : 5/5.

A noter, le site du photographe Frédéric Lecloux qui est parti en 2004-2005 sur les traces de Nicolas Bouvier : http://www.lusuredumonde.com/index.php



De : Chantal5500 Envoyé : 17/04/2008 21:13
Nicolas BOUVIER - CHRONIQUE JAPONAISE :
Petite bibliothèque Payot - 256 pages.

Plusieurs parties dans ce livre : la première nous fait un historique léger et très enrichissant des îles (mythes, culture, histoire) et les autres nous retracent des moments, des "tranches de vie japonaises" au cours de plusieurs séjours successifs que l'auteur a fait, seul ou avec femme et enfant, dans les années 1955/56 et 1964/65.
En écrivant à partir de ses carnets de voyage, Nicolas Bouvier plonge directement le lecteur dans une civilisation totalement différente de la nôtre (premier séjour), qui va énormément évoluer et ressembler bientôt (derniers séjours) à ce qu'elle deviendra et est devenue de nos jours. Il aura connu bien des difficultés pour se loger, se nourrir (et aimer ce qu'il mange) pour communiquer....Ses déambulations dans l'île d'Hokkaïdo (la plus septentrionale) dans le froid, le brouillard et la pluie sont souvent épiques. Mais les descriptions de paysages, les nombreux portraits "taillés sur le vif", tels des tableaux, m'ont une nouvelle fois enthousiasmée, et j'ai apprécié à nouveau la poésie de son écriture, son regard plein d'humanité sur l'autre et sur un "autre" monde.
Très beau et très enrichissant.

5/5
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