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Richard RUSSO (Etats-Unis)

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Message  Lacazavent Ven 5 Déc 2008 - 10:49

De : Lhisbei Envoyé : 16/04/2004 19:47
Le déclin de l'empire Whiting de Richard Russo

Résumé (quatrième de couverture)
Bienvenue à Empire Falls, dans le Maine, autrefois puissant centre industriel à présent livré à la faillite et l'ennui. Miles Roby, le gérant du grill, nous guide dans cet univers de petites misères et grande décadence où tout le monde se connaît et où Mrs Whiting, incarnation tyrannique d'un passé prospère, règne en maître. Témoin d'une galerie de personnages drôles et bouleversants, hanté par le souvenir de sa mère, il se débat entre sa future ex-femme, son adolescente de fille, et son père, imprévisible et abusif. La découverte de lourds secrets de famille va bientôt bouleverser sa vie. Les histoires se mêlent dans cette fresque romanesque, prix Pulitzer 2002, où Richard Russo dresse avec humour et tendresse le portrait de l'Amérique d'aujourd'hui


Biographie de l'auteur
Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis. Son enfance dans une cité ouvrière l'a profondément marqué. Après avoir longtemps enseigné la littérature à l'université, il se consacre désormais à l'écriture de scénarios et de romans dans sa maison du Maine. Après Un homme presque parfait, adapté au cinéma avec Paul Newman et Melanie Griffith, et Un rôle qui me convient, Le Déclin de l'empire Whiting, immense succès aux États-Unis auprès du public comme de la critique, a été récompensé par le prestigieux prix Pulitzer en 2002 et élu roman de l'année par le magazine Time. Richard Russo a publié depuis un recueil de nouvelles, Le Phare de Monhegan.

Mon avis
Richard Russo nous propose une promenade apaisante dans une petite ville de l'Etat du Maine. Une petite ville moribonde et désertée depuis que l’industrie textile a fermé ses portes, une petite où il n'y a plus rien à voir sauf des gens très ordinaires, insipides, gris , mais que l'auteur parvient à rendre attachants au fur et à mesure de l'histoire. Les héros sont des anti-héros, des paumés touchants même si le lecteur a parfois envie de les secouer. Jamais le roman ne sombre dans le misérabilisme, le ton reste sobre et juste. Le Déclin de l’empire Whiting fait 633 pages en format poche mais quand on plonge le nez dedans impossible d’en sortir facilement. Et quand on referme le livre on se sent différent, on reste marqué par l'histoire

Ma note 5/5 car j'ai vraiment adoré. Ce roman m'a pris aux tripes et la drnière foisque j'ai ressenti ça c'était à la lecture de A l'est d'Eden de Steinbeck . Je vous le recommande vivement.




De : Claarabel Envoyé : 27/08/2004 15:43
Le phare de Monhegan, et autres nouvelles
3/5

Recueil insulaire

La grande puissance littéraire de Richard Russo est, sans doute, d'écrire des petites choses ordinaires avec une tournure sarcastique, tendre, cruelle et aussi pathétique. Beaucoup d'ingrédients pour une finalité attachante !.. Ce recueil de nouvelles comporte sept longues histoires, dont "Le phare de Monhegan" - titre donné en français à ce livre, boudant la version originale, "The Whore's Child", plus sulfureuse, de prime abord. Car les personnages de Richard Russo ne sont pas des êtres exceptionnels : c'est l'histoire d'une fille de prostituée devenue religieuse par obligation, ou d'un homme qui redécouvre l'amour à travers les yeux de l'amant, d'une mère et de son garçon qui filent sur la route d'Est en Ouest, ou d'un père qui aide le compagnon de sa fille à quitter le domicile conjugal...
Bref, l'auteur dresse plusieurs portraits sans complaisance, avec une certaine gravité, sans s'écarter de la tendresse. Car l'auteur est attaché à ses personnages et à leurs destins, il s'arrange pour le partager avec son lecteur. Du coup, on lit ce recueil de nouvelles avec un sentiment d'isolement et de protection. Impression de se retrouver aussi sur une île. Très confortable, apaisant et touchant.

Clarabel


De : odilette84 Envoyé : 29/04/2006 16:05
Quatre saisons à Mohawk
édition Quai Voltaire (2005)

4° de couv.
A se remémorer ses années d'adolescence c'est tout un monde que raconte ici Ned Hall. Lui que les amis de son père ont toujours appelé "P'tit Sam" afin de le distinguer de l'autre Sam.
Lui dont le paternel a justement échoué à devenir le plus ordinaire des hommes.
A peine marié, n'est-il pas parti faire la guerre en Europe ?
Et n'en est-il pas revenu tel un bateau à la dérive ?
Le tout pour délaisser femme et enfant, pour errer de bar en bar, pour jouer aux course avec le peu d'argent gagné sur ls chantiers à la belle saison ?
Pas un mauvais gars, mais un écervelé, un irresponsable alcoolique à ses heures, mais si charmeur...
Voyant sa femme désespérée de sa désertion conjugale plonger dans une grave dépression, Sam a récupéré son fils. Et voilà P'tit Sam intégré dans une bande de copains peu fréquentables. Le voilà à apprendre à jouer, à voler, à tricher, et à pêcher la truite aussi.
Même s'il lui faudra grandir pour comprendre qu'il a d'abord découvert, ces années là, le fantastique pouvoir rédempteur de l'amour.


Mon avis :
Apparemment, Mohawak fait partie de l'univers de Russo.
Ce roman ne peut qu'être autobiographique. Il y transparait tout l'amour qu'un fils peut porter à son père. Au travers de situations souvent drôles, ce roman plein d'humour aux personnages de poivrots attachants, est une très belle histoire d'amour.
Bref, j'ai été très touchée par la tendresse de l'auteur pour ce père hors norme, qui élève son fils à sa manière , pas très académique il faut l'avouer.
Beaucoup d'humour aussi.
C'était ma première rencontre avec Richard Russo.
je ne le regrette pas .
je suis surtout ravie que "le déclin de l'empire whiting "soit le livre du mois de juin...


ma note : 4.5/5



De : Pilou Envoyé : 13/06/2006 17:19
Richard RUSSO - Le déclin de l’empire Whiting pour le 12 juin 2006

C’est parti très fort le Déclin de l’empire Whiting. J’ai beaucoup aimé le début où j’ai retrouvé l’humour british que j’aime, distancié, décalé et surprenant. RUSSO commence par un tableau des membres de la dynastie Whiting, des mâles en particulier, tous martyrisés par leurs épouses qu’ils rêvent de tuer. Le dernier, CB, se vantent d’avoir toujours le dernier mot dans les discussions avec sa femme puisqu’elles se terminent toutes par « Mais oui ma chérie ! » Ca j’aime beaucoup. Comme j’avais lu le passage à haute voix à ma femme, elle a dit « Tiens c’est comme à la maison ! » et j’ai dû répondre quelque chose comme « Mais oui ma chérie ! »
Par la suite, c’est moins drôle, et plus du tout lors d’un mini Colombine. On suit la vie d’une quinzaine de personnages dans cette petite ville économiquement mourante qui sont tous, presque, sympathiques et colorés, mais avec d’anciens et persistants problèmes psychologiques. Amour et vénération du personnage principal, Miles, pour sa mère Grace qui va, par sa seule existence et présence perturber et empêcher un amour très fort de sa mère pour CB, un autre homme que le mari.
Tick, la fille adolescente qui vit très mal l’étrange divorce de ses parents Miles et Janine. Une surpuissante Francine Whiting qui apprenant la liaison de son mari CB avec Grace, l’embauche pour l’avoir à ses côtés. Un chat mystérieux et redoutable et une rivière fantasque. Globalement j’ai bien aimé, encore qu’à mon avis RUSSO aurait pu élaguer un peu. Cent pages de trop. Je ne supporte pas les flashes back.

NOTE 4/5


De : zeta-b Envoyé : 27/08/2006 22:34
Quatre saison à Mohawk - 4,5/5

Merci, vraiment merci de m'avoir fait connaître cet auteur.

Pour résumer ce roman rien ne vaut les mots de l'auteur à la première page :
"Contrairement à beaucoup de soldats, mon père savait très bien ce qu'il voulait faire une fois la guerre finie. Il voulait boire, courir les filles et jouer aux courses. "Il s'en lassera", à prédit ma mère et elle n'en doutait pas".
Sam, ce soldat revenu à la vie civile, hélas ne s'en lasse pas et le rôle de mari et de père ne lui convient pas.
Comment grandir et se réaliser entre une mère aimante et déprimée et un père bambocheur et irresponsable, Ned vas nous le raconter dans ce merveilleux roman.
Et je n'en dirai pas plus ; c'est tellement mieux de le lire et de se pénétrer de cette histoire qui pourrait être traitée en tragédie mais qui, grâce à l'humour et l'autodérision de l'auteur, nous fait rire de bout en bout, sans que ce rire n'empiète sur l'émotion et la tendresse que l'on peut ressentir pour ce jeune garçon.

Cest un roman que j'ai emprunté à la bibliothèque mais que je vais acheter pour pouvoir le relire et le posséder.

Cette petite ville de Mohawk ( je le confirme elle n'existe pas, l'auteur le dit en exergue) a quelque chose de la vallée de la Salinas, et je pense que Russo qui cite Steinbeck en avant-propos a écrit une histoire que n'aurait pas désavouée cet auteur.


J'ai oublié de dire : lorsque j'aime un livre, je rentre tellement dans l'histoire que pendant cette lecture je lui aurais bien mis deux bonnes paires de claques à ce père dénaturé.
Je ne lui trouve aucune excuse.
Ce que l'on peut juste en retirer c'est le nombre de beaux livres écrits par des enfants malheureux dans leur famille.
(si un jour ma fille m'annonce qu'elle sort un bouquin, je vais me faire du souci )


De :zeta-b Envoyé : 12/09/2006 16:07
Le déclin de l'empire Whiting de Richard Russo - 4,8/5

Ah quel livre mes chers razérates !

Certains l’ont lu et l’ont déjà résumé, pourquoi en dire plus sur l’histoire ? En fait il pourrait s’agir de la suite de « quatre saisons à Mohawk ».


Le petit Ned y a grandi, là il s’appelle Miles. Son histoire, traitée en parallèle avec celle de la ville d’Empire Falls et celle de la Famille Whiting, nous agrippe avec la même puissance que dans le récit de son enfance.


Quel merveilleux livre d’amour, sans aucune connotation mièvre ou sirupeuse.

L’amour filial de Miles et de son frère David pour leurs parents si imparfaits ; l’amour fraternel de Miles et de David qui les protège des imbéciles ; l’amour qui se cherche et qui s’égare dans de mauvaises directions des couples dépeints ; l’amour perdu et sacrifié d’une mère qui a su taire ses renoncements. L’amour absolu et dévorant enfin que l’on porte à son enfant.

J’ai aimé ce livre, autant que j’ai aimé celui que j’ai précédemment lu. Parce que l’histoire est trépidante et sans concessions, parce que les personnages principaux ont des fragilités, des défauts et des attachements qui nous touchent au plus profond. Parce que l’humour constant évite toute tentative d’apitoiement sur le sort des héros, et apporte la touche de dérision qui traduit si bien cette magistrale farce qu’est la vie, où chaque individu fait ce qu’il peut pour jouer au mieux sa partie, avec les cartes qui lui ont été distribuées iniquement par le sort.


Cet humour qui est présent dans ce livre jusqu’à la dernière phrase, et qui le clôt par une galéjade que Russo s’est amusé probablement comme un fou à réserver au personnage le plus antipathique de son histoire.
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Richard RUSSO (Etats-Unis) Empty Re: Richard RUSSO (Etats-Unis)

Message  Lacazavent Ven 5 Déc 2008 - 10:49

De : Plaisir_des_Mots Envoyé : 18/09/2006 16:36
Le déclin de l'empire Whiting de Richard Russo


Petite déception... Au départ, un peu d'appréhension, comme d'habitude face à une telle brique (633 pages). Puis, très rapidement, le charme opère : personnages attachants, construction astucieuse du récit, où les différents flashs back qui parsèment l'intrigue proprement dite ne gênent en aucune manière la lecture. Malheureusement, au fil de la lecture, l'intrigue s'étiole et l'intérêt se délite. Il me semble que l'auteur a eu le tort d'opter pour l'injuste milieu : ou bien il aurait fallu resserrer l'histoire en élaguant les événements connexes, ou bien l'ouvrage aurait dû compter au moins 500 pages de plus afin d'épuiser la richesse de l'empire construit puis déchu.

3,5 / 5


Le déclin de l'empire Whiting

Livre du mois sur le forum des rats en juin 2006



De : FilouDidlidou Envoyé : 22/01/2008 22:38
Déclin de l'empire Whiting


il y a maintenant près d'un an et demi, je me suis lancé dans la lecture du Déclin de l'empire Whiting.

Ce roman ne fut pas sans me rappeller Le coeur est un chasseur solitaire de l'américaine Carson McCullers, qui l'a précédé de plusieurs décennies, mais dans lequel, à l'instar du Déclin, on nous décrit la vie monotone d'un coin paumé à travers des personnages pas-complètement-mais-quand-même-un-peu désoeuvrés. J'aime beaucoup ce type de contexte, plus près de la vie des Dupont et Durand de ce monde que nombre d'autres oeuvres et par conséquent sûrement plus difficile à rendre crédible et touchant (mais je ne suis pas auteur, alors ce que j'en dis, vous pouvez y mettre une sourdine de la dimension qui vous conviendra, je n'en serai pas offensé).

Je me suis bien régalé de ce roman, mais ne le décrirai pas en détail, nombre de participants l'ayant fait avant moi lorsqu'il fut livre du mois de juin 2006

Les plus :
- Amusant, touchant...
- Désabusé, lucide et malgré tout optimiste en la nature humaine...

Quelques bémols :
- Je n'avais jamais vu un chat décrit de cette façon et soupçonne que Russo doit avoir pour les chats le sentiment que j'aurais pour un essaim de guêpes. Le chat de la dame Whiting est un personnage à ce point improbable qu'il en devient grotesque dans cette fresque par ailleurs si vraisemblable.

- La traduction!!! Si vous venez de France, elle ne vous offensera sans doute pas trop. Si par contre vous venez de la côte ouest de l'Atlantique, gare à vous! La quantité d'anglicismes utilisée pour lesquels le canadien-français moyen utilise couramment des équivalents francisés est atroce. Le fait que le traducteur n'aie pas même pris le soin de traduire NHL me révolte (après tout, LNH est officiellement le nom français de NHL), qu'il aie transformé en leurs équivalents français (entendre : de France) les niveaux scolaires des high schools américains me dégoute (bien que j'approuve lycée pour high school, je ne puis me faire à l'idée que la onzième année devienne la première en traduction), que les mesures de distances et longueurs américaines est été converties au métrique m'agace toujours énormément (mais il semble que ce soit une pratique assez courante, bien que je la déplore : le français n'a pas selon moi d'unités de mesure, mais sait se plier à plusieurs systèmes, comme le démontre bien nombre de romans chinois ou russes que j'ai lu, dans la traductions desquels on retrouve des li et des verstes sans que le lecteur français ne sente qu'il lit un charabia intraduisible). Bien sûr, je compte sur votre bonne foi pour comprendre que je sais très bien que je n'aurais pas fais mieux ni même aussi bien que le traducteur, mais j'aurais malgré tout évité certaines de ses erreurs (tout en en commetant nombre d'autres pour lesquels il s'est tiré d'affaire bien mieux que je ne l'eûs fait). Je puis très bien juger des qualités relatives d'ouvrages que je ne saurais accomplir, comme vous le savez sans doute, critiques de livres que vous êtes!

Le livre : 4,5/5
La traduction : 2/5


De :zeta-b Envoyé : 20/02/2008 12:08
Un homme presque Parfait - 4/5

Ne vous attendez pas à un héros survitaminé, jeune et beau. A une histoire très américaine de réussite sociale, de couple réussi, d'accomplissement grâce à la volonté et au labeur. Les personnages de Richard Russo sont en général une association de "bras cassés", de paumés loufoques, de "pauvres types qui auraient pu mais n'ont pas eu de chance", ou "pas voulu assez fort ". Sully le héros de ce roman en est l'exemple parfait, il joint à une malchance congénitale, un manque de diplomatie évident qui lui fait prendre à rebrousse poil son entourage. Maniant la répartie caustique à outrance il cache ses qualités sous un air bourru qui le dessert auprès de beaucoup. Dans sa petite ville où il navigue de petit boulots en petits boulots, entouré d'éclopés de la vie comme lui, il s'efforce pourtant de rattraper ses erreurs passées. C'est tendre et charmant, il y a quelques longueurs, mais moi je suis une inconditionnelle de cet auteur. Il y a tant d'humanité et de vérité dans ses personnages.


De :Mousseliine Envoyé : 12/05/2008 04:45

Ça m'étonne Zeta_b... quand tu dis :

"Ne vous attendez pas à un héros survitaminé, jeune et beau. A une histoire très américaine de réussite sociale, de couple réussi, d'accomplissement grâce à la volonté et au labeur."

et j'ai remarqué souvent dans des critiques de Français de romans américains des propos semblables.

Pourtant plus souvent qu'autrement les personnages dans la littérature américaine sont des gens qui se cherchent, problèmes psychologiques, familiaux, la vie est difficile, la misère, l'injustice sociale, c'est la réalité au quotidien... mais bien souvent l'humour sauve tout, et surtout le misérabilisme qu'on pourrait voir dans ce genre de littérature.



De : zeta-b Envoyé : 12/05/2008 12:49

Mea Culpa Mousseline, j'ai en effet véhiculé un lieu commun. Je me rends à ton argument, non sans avoir un peu bataillé, après avoir réfléchi et voulu te citer des exemples..... que je n'ai pas trouvé, ou si peu. Il y a bien le héros du "livre de Joe" de Jonathan Tropper, ou peut-être les personnages de Douglas Kennedy (et là j'exagère parce que je n'ai lu qu'un livre de lui, je parle par ouie-dire) qui pourraient être mentionnés.
Peut-être une vieille impression qui perdure (plus due d'ailleurs au cinéma qu'à la littérature).
Mea maxima culpa ! Tu me pardonneras, j'espère car tu sais comme j'aime la littérature made in USA, qui en nombre l'emporte de beaucoup dans ma bibliothèque et dans mon coeur en terme de livres préférés


De : Mousseliine Envoyé : 12/05/2008 14:21

Bien sûr que je te pardonne.

N'empêche que c'est très très très courant (je pourrais en faire une collection tiens...) que ce type de phrase revient dans les critiques ici ou ailleurs, et je me suis toujours demandée où les gens prenaient cette idée...??? Car l'une des caractéristiques des auteurs américains est bien de dénoncer par leurs histoires les absurdités et abus de toutes sortes dans la société.

Et si c'est L'homme qui voulait vivre sa vie dont tu parles pour le livre de Douglas Kennedy... Ben est bien loin du superhéros...On peut être riche et avoir un boulot à Wall Street sans être un superhéros, loin s'en faut.

Pour ce qui est de Jonathan Tropper, je ne l'ai pas encore lu.
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Richard RUSSO (Etats-Unis) Empty Le Pont des Soupirs

Message  zeta Mer 7 Jan 2009 - 10:50

Le Pont des Soupirs. 5/5

Au début de ce roman, nous faisons la connaissance de Lou C. Lynch qui a la soixantaine, il prépare un voyage à Venise avec sa femme Sarah. Ils vont y retrouver leur vieux copain Bobby Marconi, artiste peintre, gloire locale de leur petite ville de Thomaston, expatrié en Italie depuis de longues années.

Lou, depuis quelque temps, a commencé la rédaction de ses mémoires, il les a fait remonter à son enfance lorsqu’il avait une dizaine d’année. Nous découvrirons assez vite un élément marquant de cette période de sa vie, dont les conséquences vont le poursuivre pour toujours, sous le double aspect de la réalité et du ressenti, à l’image de toute la dualité contenue dans ce roman calme, mélancolique qui ne distille que goutte à goutte la signification qu’il contient

L’Amérique à la fin de la seconde guerre mondiale, dans une petite ville, la famille typique américaine avec ses liens retors faits d’amour, de déceptions, de cachotteries et dans certains cas de mauvais traitements, il y a dans ce dernier roman de Richard Russo tous les thèmes qui lui sont chers.

Mais il y a un ton nouveau, L’humour et la dérision ont quasiment disparus de ses pages.

Lou C. Lynch le narrateur n’a aucun recul, aucun deuxième degré. Son amour pour son père, Big Lou premier du nom, est inconditionnel, il ne s’embarrasse d’aucune retenue, d’aucune nuance. Et tout au long de son histoire familiale, celui que l’on surnomme Lucy (et nous apprendrons la charge de douleur d’un simple surnom) va lentement, minutieusement, sans effets littéraires, dérouler le fil des années vécues. Il ne se passe presque rien d’extraordinaire à Thomaston, une vie relativement banale, et l’on sent pourtant poindre derrière la platitude des apparences, toute la complexité des relations humaines.

Il y a dans la ville de Thomaston trois quartiers biens distincts : le West-End est le coin réservé aux émigrants de fraiche date, aux plus démunis, celui de l’East-end, présente une amélioration certaine dans le statut de ses habitants et le quartier de Borough, lui est le symbole de la réussite sociale. Mais qui peut voir en traversant cette bourgade toute les barrières, toutes les aigreurs et les violences qu’implique ce système d’échelles sociales aux échelons difficiles à gravir et trop facilement descendus. Au sein de la famille se fait jour le même jeu des apparences. C’est avec le regard partial d’un fils aimant, que nous découvrons ce père et pourtant avec une subtilité consommée, Russo arrive à nous faire percevoir ce que le fils ne perçoit pas : la faiblesse, le manque de réalisme de son géniteur. Il aborde le personnage, lucide, désabusée et portée au pessimisme de la mère, qu’on peut trouver d’emblée moins sympathique, en laissant place aux doutes aux interrogations, mais l’image qu’il montre est tout aussi changeante, trompeuse, fragmentée. Et si l’on se laisse prendre à cette description si paisible d’un monde disparu il faut garder à l’esprit la conscience qu’il n’est certes pas aussi simple et doux qu’il y parait. Où est la vérité de chacun, peut-elle être dite et acceptée ? Les mensonges et les faux-semblants de l’amour, de l’amitié, même au sein de la famille, sont à l’unisson de la nature environnante : la tannerie qui a fait la prospérité de la ville et de ses habitants teinte de ses rejets le ruisseau Cayoga de couleurs éclatantes pourtant porteuses de sombres perspectives pour la santé et, quand elle ferme, les eaux qui ont retrouvé leur apparente pureté recèlent encore des poisons invisibles. Russo explore, décortique les sentiments, les moindres recoins de l’âme et du cœur de ses personnages. Il écrit un livre passionnant et doux-amer, il nous montre ce qu’il n’est pas à la portée de tous de voir, au-delà de l’illusion des êtres
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Message  odilette84 Dim 22 Fév 2009 - 18:48

Belle critique Zeta
je suis d'accord avec tout ce que tu dis,
mais je n'ai pas ressenti d'empathie pour les protagonistes, ni la plume Russo qui sait nous attacher à ses personnages.
j'avais été très touchée par les personnages de 4 saisons... et le déclin...
ceux là m'ont laissée indifférente au point que j'ai abandonné le livre !
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Message  Invité Dim 22 Fév 2009 - 19:51

Je lirais bien "Le déclin de l'empire Whiting" Very Happy

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Message  zeta Lun 23 Fév 2009 - 13:38

Je comprends ton point de vue Odilette. Il m'est arrivé plusieurs fois, au cours de la lecture de ce roman, de m'interroger sur le changement de style de Richard Russo. Non, en fait le terme de "changement de style" ne me parait pas exact. On reconnait bien son écriture, mais il a pris un autre point de vue, une autre façon de voir, parfois dérangeante et surtout moins amusante. Comme toi certains personnages m'ont paru bien fades, et presque "trop beaux pour être vrais" le père de Lou m'a bien souvent agacée, et par comparaison, j'ai préféré sa mère, pourtant moins accorte. Et le manque d'humour un peu vachard, comme sait si bien le faire Russo, dans ses romans qui traitent de la famille, m'a aussi perturbée. Le personnage du peintre (Bobby), adulte, dans le présent, m'a aussi paru peu intéressant, de trop.
Peut-être est-ce le souvenir de ses autres romans qui m'ont tant plu, qui m'a fait le noter 5. Avec le recul je me dis que 4, serait plus en accord avec le plaisir ressenti.
D'ailleurs, j'aimerais savoir pourquoi un tel changement de cap : l'âge, l'envie de ne pas continuer à écrire toujours pareil, une inspiration un peu défaillante, ....
En effet Lyana, je ne peux que te conseiller de lire "le déclin de l'Empire Whiting", ont peut indéniablement le préférer.
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Message  gallo Lun 17 Aoû 2009 - 14:30

Message transféré au bon endroit

SophieT Aujourd'hui à 14:31

Richard Russo - That Old Cape Magic



That Old Cape Magic est le plus récent roman de Richard Russo. Le roman se passe principalement à Cape Cod qui est une péninsule fort populaire en été. C'est sur la côte nord-est des Etats-Unis.

J'avais lu The Empire Falls il y a quelques années et j'ai eu envie de lire ce plus récent roman - il faut dire que j'ai eu la chance de le trouver à bibliothèque - parce que nous avons visité Cape Cod en avril et j'avais envie de me retrouver dans cet environnement magique.

Résumé: Jack Griffin est un homme dans la cinquantaine marié à Joy depuis plus de 30 ans. Ils se retrouvent à Cape Cod pour un weekend afin de célébrer le mariage de la meilleure amie de leur fille.... Griffin est le fils d'un couple d'universitaires à snobinards et sans grands moyens. Il a grandi dans le centre (Midwest) des Etats-Unis mais venaient à chaque année à Cape Cod pour les vacances d'été. Revenir à Cape Cod pour le mariage lui permettra de revivre certains moments de son enfance mais aussi les premières années de son mariage Joy puisqu'ils ont passé leur lune de miel à Cape Cod.

Le récit alterne entre le moment présent et le passé mais c'est très bien fait. La mère de Jack est complètement folle... je n'arrive pas à la décrire - elle est détestable mais on ne peut s'empêcher d'aimer ce personnage... et d'être soulagé qu'elle ne fasse pas partie de notre vie.

Un excellent roman où on homme qui a vécu plus de la moitié de sa vie réalise qu'il doit se libérer de l'emprise de ses parents, de se donner la chance de vivre heureux, de cesser de vivre en marge de sa famille et de simplement se contenter de vivre heureux. Un roman d'introspection qui nous permet de vivre une panoplie d'émotions avec Griffin.

Note: 4.75/5

P.S.: Richard Russo sera dans ma petite ville le 19 août où j'aurai la chance de l'entendre parler. Je vous en redonne des nouvelles

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Message  Liza_lou Lun 6 Sep 2010 - 21:38

Le déclin de l'empire Whiting
(Quai Voltaire, 522 pages)

Empire Falls fut autrefois une cité industrielle prospère de l'État du Maine. A sa tête, une famille, les Whiting, propriétaires de pères en fils des usines, bureaux et autres magasins de cette ville champignon. Hélas, la crise industrielle des années soixante-dix est passée par là et de nos jours, Miles Roby, gérant de l'Empire Grill, ne peut que se satisfaire de sa petite clientèle d'habitués fidèles et tous plus désabusés les uns que les autres de la vie morne et monotone qu'ils vivent tous dans cette ville en proie au chômage. Miles, lui, doit faire face à son divorce (tumultueux par moments) avec sa femme Janice, aux tourments de l'adolescence que traverse sa fille unique et à un père volage et inconscient qui ne rêve que d'une seule chose : retourner se saouler en Floride. Et pendant ce temps, Mrs Whiting, veuve et héritière du dernier des Whiting s'amuse à tirer les ficelles derrière tout ce beau monde.

Empire Falls ou littéralement les chutes de l'empire : celui des Whiting ou celui que Miles avait fait dans son esprit de l'image qu'il avait de sa mère Grace, emportée par un cancer il y a de cela des années? C'est que le destin réserve des turpitudes étonnantes; Russo nous le fait bien comprendre à travers toutes ses pages qui défilent toutes seules, comme par magie, avec une facilité tellement étonnante, que l'on a l'impression que nous aussi, nous sommes à Empire Falls, assis sur un siège dans l'Empire Grill. A première vue, l'histoire ne présente pas d'intéret puisqu'il semblerait qu'il n'y ait pas d'intrigue. Mais c'est faux; en réalité, l'intrigue ce sont les personnages eux-mêmes, à commencer par cette mystérieuse Mrs Whiting que l'on retrouve partout, à tous les coins de rues, conversations et souvenirs. Miles Roby, lui-même, sent bien que cette femme a joué un rôle mystérieux et déterminant dans sa vie, voire même qu'elle a été trop présente dans son existence. Mais que peut bien réserver à notre héros et donc au lecteur, Richard Russo?

Les évènements, les drames se racontent, se précisent, se murmurent. Le lecteur tremble, frémit, sursaute, rit aussi beaucoup. Car encore une fois, ces personnages avec leurs travers et leurs défauts nous sont proches, comme des amis très chers que l'on aurait envie de prendre dans nos bras. Que celui qui lira ma critique ne prenne pas peur : le nombre de pages n'est pas un obstacle; au contraire, une fois le livre refermé, on regrette déjà d'avoir dévoré ce récit incomparable. Car le style est là, inimitable; le suspense, aussi, subtil et à petites doses savamment éprouvées; enfin, le dénouement, magnifique et qui ne manquera pas de vous surprendre.

Ajoutez à cela un sens de la dérision incomparable et vous comprendrez que Le déclin de l'Empire Whiting fait parti de mes meilleures lectures de cette année. Ah Miles Roby et tous les habitants d'Empire Falls, vous allez me manquer!

Ma note : 5/5
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Message  dodie Mar 7 Sep 2010 - 6:35

Ta critique me donne envie de découvrir ce roman Liza-lou!
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Message  Invité Mar 7 Sep 2010 - 10:07

Merci pour ta critique Liza-lou ! Je le note.

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Message  odilette84 Mar 7 Sep 2010 - 13:06

beau commentaire
je retrouve le plaisir que j'avais eu à lire ce livre ...
mais point de trace de mon commentaire ...?

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Message  Shan_Ze Mar 7 Sep 2010 - 13:15

odilette84 a écrit:beau commentaire
je retrouve le plaisir que j'avais eu à lire ce livre ...
mais point de trace de mon commentaire ...?

C'était peut-être pour le livre du mois ?

En tout cas, ça fait longtemps que j'ai envie de le lire et la critique de Liza-lou me confirme qu'il faut que je le lise absolument !
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Message  odilette84 Mar 7 Sep 2010 - 17:49

tu as raison elle était là !!

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Message  Liza_lou Mer 8 Sep 2010 - 20:46

Tant mieux si je vous ai donné envie de le lire! Richard RUSSO (Etats-Unis) Icon_cheers
J'aimerais bien lire maintenant Quatre saisons...

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Richard RUSSO (Etats-Unis) Empty Les Sortilèges du Cap Cod - Quai Voltaire - 5/5

Message  zeta Mar 21 Sep 2010 - 8:38

Qui n’a jamais cherché au fond du miroir une analogie physique, subtile ou évidente, avec ses géniteurs, ne s’est aperçu un jour ou l’autre d’un tic de langage qui nous vient d’eux, une attitude qu’on leur a inconsciemment copiée, une tendance de leur caractère ? Et selon notre passé, c’est avec satisfaction ou avec déplaisir qu’on relève une telle similitude familiale.

Jack Griffin lui ne veut surtout pas ressembler à ses parents. Dès qu’il l’a pu, il a fuit l’orbite parental, s’arrangeant pour les voir le moins possible. Il faut dire que Monsieur et Madame Griffin étaient une croix lourde à porter pour un enfant observateur et sensible comme Jack. Hautement persuadés de leur supériorité sur l’ensemble des mortels, ils pouvaient déchainer leurs sarcasmes perfides sur chaque chose et personne qui ne correspondaient pas à leur goût. Seule accalmie dans leur mécontentement chronique, les vacances qu’ils passaient avec leur fils à Cape Cod, le « Old Magic Cape Cod », lieu idyllique éloigné de leur « Midwest de merde ». Et encore, puisque selon les années et les avancements dans leur carrières de professeurs universitaires, les résidences où ils pouvaient séjourner, d’un standing hautement aléatoire, étaient rangées dans des catégorie allant du « on me la donnerait que je n’en voudrais pas » à « pas dans mes moyens ». Aimaient-ils leur fils et s’aimaient-ils entre eux ? C’est un doute qui n’a jamais cessé d’envahir Jack, négligé au temps de son enfance, et témoin privilégié des crises parentales.

Enfin, heureusement à la cinquantaine bien entamée pourvue d’une femme adorable aimante et stable et d’une fille tout aussi gracieuse et généreuse, Jack est un homme heureux. Tout aussi heureux qu’on puisse l’être malgré de petites dissensions sans gravité dans son couple. Ainsi la famille de sa femme Joy, nombreuse, inculte et tonitruante a-t’elle toujours agacée prodigieusement Jack. Dès le lendemain de leur nuit de noce, il y a eu comme base à leur mariage « la convention de Truro », cette évocation d’un avenir idéal, pas complètement sincère, établissant les projets qu’ils faisaient, leurs rêves et leurs aspirations. Il faut bien le dire, si Jack s’est conformé à la convention ça n’a pas été toujours de gaité de cœur ….. Ainsi laisser un emploi lucratif et glamour à Los Angeles pour retrouver une carrière universitaire dans l’Est des Etats-Unis, était-ce bien ce qu’il voulait vraiment ?

Venu à Cape Cod pour le mariage de la meilleure amie d’enfance de sa fille, Jack qui avait apporté, pour les répandre dans l’océan, l’urne contenant les cendres de son père, en ce lieu qu’il aimait tant, n’arrive pourtant pas à s’en débarrasser. Jack est immergé par moment dans son passé, et s’interroge beaucoup sur son présent. Au cours de ce mariage certaines vérités vont se faire jour.

Un an plus tard, au mariage de sa fille, alors que sa vie a complètement chaviré, Jack doit maintenant répandre également les cendres de sa mère, morte elle-aussi. Jack est dans l’œil d’un cyclone drolatique, un maelstrom d’événements tragi-comiques. C’est le moment où jamais, pour Jack de comprendre qui il est et ce qu’il désire.


Saint Exupéry disait « on est de son enfance comme on est d’un pays ». Il faut le croire puisque en vieillissant on peut continuer à ressasser les traumatismes du jeune âge. Parmi mes auteurs favoris il y a au moins trois écrivains qui, livre après livre, reviennent peu ou prou sur leur période de formation : John Irving, Pat Conroy et Richard Russo. J’ai beaucoup d’affection pour la manière de Russo qui ajoute à ce thème répétitif assez de fantaisie et de variations pour que je ne m’en lasse pas.

Les parents de Jack sont de vrais monstres d’égoïsme, de complaisance, de cynisme et de snobisme, jamais satisfaits ils pourrissent la vie de leur gamin en appliquant leur propre vision du monde à l’éducation qu’ils lui donnent (ah l’épisode des Browning !). Mais Jack a-t-il bien cerné le caractère et les sentiments de ceux qui l’ont élevé ? En deux jours de temps, à priori deux jours de liesse, Jack aura le temps de revenir sur tous les événements marquants de son existence. A la fin du livre il a son père et sa mère dans son coffre de voiture, réduits à deux petits tas de cendre, traces dérisoires de leur passage sur terre. Mais dans tout ce qu’il a fait, ce qu’il est, dans tout ce qui l’a construit ou démoli, la marque du passé ne va-t-elle pas au-delà de cette dérisoire trace ? Ancrée en lui, de gré ou de force, et continuant à se manifester, comme une petite voix venue d’outre-tombe. Mêlant la nostalgie, la mélancolie avec un humour tonique revigorant, Russo a écrit un très beau livre sur le temps qui court, sur la nécessaire adaptation de nos désirs à nos capacités, sur l’inévitable empreinte de ceux qui nous ont mis au monde.


Dernière édition par zeta le Ven 23 Aoû 2013 - 9:59, édité 2 fois
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Message  Invité Mar 21 Sep 2010 - 8:51

J'aime bien Russo en général, je note Richard RUSSO (Etats-Unis) Icon_biggrin

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Message  odilette84 Mar 21 Sep 2010 - 15:34

ton commentaire me fait envie,
mais j'avais été très refroidie par le précédent ...
toi qui les as lus tous les deux ça n'est pas le même genre ?

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Message  odilette84 Dim 10 Oct 2010 - 13:24

les sortilèges du cap Cod


Lire Richard Russo, c’est comme retrouver de vieux amis. On se sent confortables avec ces hommes et ces femmes. Rien de révolutionnaire dans les intrigues, juste des questionnements qui trouvent forcément écho en nous.
Des retours sur l’enfance et ses illusions, des réflexions sur le couple, les relations familiales, le bonheur …autant de sujets qui jalonnent forcément notre vie.
La manière qu’a l’auteur de faire évoluer ses personnages nous les rend attachants avec leurs défauts et leurs angoisses. Même s’ils nous agacent parfois il y a toujours en eux une petite part de nous.
J’ai adoré partager ces tranches de vie avec Griffin, ses parents insupportables, sa belle-famille envahissante et le Cap Cod, endroit mythique, envoûtant
L’auteur a très bien conçu son roman. Autour de deux journées très importantes dans la vie du héros, il réussit à convoquer l’essentiel de ses souvenirs d’enfance, ceux qui l’on conduit là où il en est actuellement de sa vie et de son questionnement.
Même si j’ai eu du mal au départ à entrer dans ce roman car Jack ne m’a pas touchée du premier abord, j’ai peu à peu trouvé le rythme du livre et il aurait pu se prolonger encore un peu …j’étais toute chose de le quitter à la fin …
De l’humour, des phrases bien tournées, des dialogues percutants,ce Russo se déguste lentement, se pose à regret et se reprend avec presque sensualité tant il est bon de se replonger dans l’ambiance tranquille de ce roman.
Je le conseille à tous ceux qui, comme moi, ont été déçus par le précédent livre de Richard Russo, j’ai retrouvé ici tout ce que j’aime chez cet auteur.
Ma note 5/5

Citation
« ma chérie, le bonheur est un sport très ennuyeux pour ceux qui le regardent.»


c’est la seule que j’ai retrouvée et c’est là que je regrette amèrement de ne pas avoir un carnet pour noter les phrases qui m’ont touchée.. ;

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Message  Mousseline Dim 10 Oct 2010 - 13:33

Belle critique!

Est-ce que tu le conseilles aussi à ceux et celles qui n'ont pas aimé son premier livre ? Smile Je vais lui redonner une chance à M. Russo à un moment donné...

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Message  odilette84 Dim 10 Oct 2010 - 13:41

je ne peux pas te répondre car je n'ai pas lu ses deux premiers livres
ils m'attendent dans ma PAL
j'ai lu
le déclin de l'empire whiting Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940
quatre saisons à Mohawk Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940
le pont des soupirs Evil or Very Mad
et
les sortilèges du cap Cod Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940 Richard RUSSO (Etats-Unis) 397940

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Message  noemiejardine Dim 14 Nov 2010 - 9:17

Les sortilèges du Cap Cod

je ne ferai pas de résumé, ceux de gallo, zeta et d'odilette84 sont parfaits!
viens de refermer le livre: du Russo comme je l'adore!

Un maître de l'analyse des sentiments de famille bien embrouillés,
de l'ambivalence que l'on a vis à vis de ses parents à qui l'on ressemble,
même et surtout si toute sa vie l'on s'efforce à ne pas devenir ce qu'ils sont...

la difficulté à comprendre l'autre, à savoir ce qui le motive vraiment,
pourquoi l'on dit et promet certaines choses à un moment donné (ici la promesse de 2 époux au moment de leur lune de miel)
tout est passé au crible et sonne juste: le nombre d'occasions ratées de dire vrai et de se montrer sans fards,
et voilà que l'autre ne réagit pas comme vous l'espériez.

regarder en arrière, fouiller son passé, chercher pourquoi tout a si bizarrement évolué....
nous montrer les circonvolutions d'une histoire, de toutes les hstoires, donc de la nôtre aussi,
nous la donner à voir, tout simplement, avec toutes ses imperfections, c'est là tout l'art de Russo.

5/5

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Message  Lyreek Dim 4 Sep 2011 - 16:33

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Le déclin de l'empire Whiting - Richard Russo
10/18 - 633 pages

A Empire Falls, petite ville du Maine, Miles Roby, la quarataine, est le gérant du grill.
Si lorsqu'il était enfant, la ville était florissante, aujourd'hui après la fermeture des usines de la famille Whiting, elle est sur le déclin et ce sont toujours les mêmes clients que Miles sert.
En plus de la difficulté de faire vivre le grill, Miles, en instance de divorce, voit sa future ex-femme refaire sa vie, sa fille Tick vivre difficilement la séparation et son vieux père Max perpétuellement ivre et sans le sou.

Une grande réussite! Arriver à si bien mettre en scène des personnages apparemment si ordinaires, dans une ville qui n'a rien de particulier, et maintenir l'interêt du lecteur pendant plus de 600 pages, chapeau!
J'ai adoré suivre Miles et tous les personnages qui gravitent autour de lui, tous admirablement incarnés. Vraiment on s'y croirait à Empire Falls! Ça m'a donné envie de découvrir cette autre amérique, loin des grandes villes et des clichés.
Beaucoup d'émotions à la lecture de ce livre, qui est tantôt drole et tantôt mélancolique. Miles, c'est vraiment l'anti-héros par excellence, un vrai gentil, très attaché à sa famille et (un peu malgré lui quand même) à sa ville natale. Un personnage très touchant.

Bref, un grand roman qu'on ne voudrait pas voir finir, heureusement le final que nous réserve l'auteur est des plus réjouissants et nous console un peu de devoir quitter tout ce petit monde.

Un grand merci à Dodie qui m'a offert ce livre lors du swap de Noël!

5/5 coeur

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Message  Lyreek Jeu 23 Fév 2012 - 20:21

Richard RUSSO (Etats-Unis) Lepont10

Le pont des soupirs - Richard Russo
Quai Voltaire - 726 pages

Présentation de l'éditeur
Louis C. Lynch, dit Lucy, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York. D'un père optimiste et d'une mère tyrannique, il a hérité un " empire " de petits commerces, qu'il s'apprête à léguer à son fils unique. Tandis que sa femme Sarah prépare leur premier vrai voyage, un séjour à Venise où ils espèrent retrouver leur plus vieil ami, Bobby Marconi, devenu un peintre de renom, Lucy met la dernière touche à l'histoire de sa vie. Une existence marquée par un drame d'enfance qui le hante encore. Poids des origines, violence des désirs inassouvis, frustrations du couple, turpitudes de la vie provinciale, tels sont les thèmes qu'explore Richard Russo dans cet ample roman, où se rejoignent l'intime et l'universel.

Deuxième livre que je lis de Russo et encore une fois quel bonheur de lecture ! J'adore sa façon de décrire ses personnages, son talent pour captiver le lecteur avec de petits évènements qui semblent anodins, une petite vie qui a l'air banale mais dans laquelle chacun peut se reconnaître.
Moins d'humour grinçant que dans Le déclin de l'empire Whiting mais plus de tendresse et de mélancolie. Je me suis sentie proche des Lynch et de leurs préoccupations et j'ai aimé passé ces 700 pages en leur compagnie, sans la moindre seconde d'ennui.

C'est sur, je vais lire toute l'oeuvre de cet auteur.

5/5 coeur


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Message  Lacazavent Jeu 23 Fév 2012 - 20:45

Décidément c'est un auteur qui devrait me plaire study
merci Lyreek Very Happy

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Message  anna44 Ven 24 Fév 2012 - 9:57

Merci pour ta critique Lyreek, je le note également.

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