Driss CHRAIBI (Maroc/France)

De : 5859Chouette (Message d'origine) Envoyé : 10/08/2003 09:40

Driss Chraïbi - Le Monde à côté. Ed. Gallimard Folio, 212 pages

Auto-biographie d'un auteur marocain né en 1926 qui est considéré comme l'un des premiers grands écrivains maghrébins de langue française.
Je découvre cet auteur par ce livre drôle, érudit, d'un franc parler génial et politiquement très incorrect ! J'adore son humour, admire son parcours dans le royaume de l'exil qui lui a fait visiter le monde (l'Afrique, l'Europe, le Canada, la Russie...). On se ballade dans le XXe siècle au gré de ses rencontres politiques, littéraires et quotidiennes.
Et j'ai bien hâte de découvrir ses romans les plus importants : Passé-simple, Les Boucs, L'Ane et la série de L'Inspecteur Ali qui m'a l'air dêtre sacrément désopilant et poilant !

Note: 4/5

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Driss Chraïbi est né en 1926 à Mazagan (aujourd’hui El-Djadida). Après des études secondaires à Casablanca, il a fait des études de chimie en France où il s'installe en 1945. Il fait tous les métiers avant de devenir ingénieur. Driss Chraïbi fait ensuite une brillante carrière d'écrivain (une quinzaine de livres). Durant quelques années, il est aussi producteur à l'ORTF à Paris, il séjourne au Canada. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont celui de l'Afrique méditerranéenne pour l'ensemble de son oeuvre en 1973; le Prix de l'amitié franco-arabe, en 1981; le prix Mondello pour la traduction de Naissance à l'Aube en Italie.

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De : sandja Envoyé : 14/10/2003 23:55

Je n'ai pas lu le monde à coté ( je vais m'y atteler) de Driss CHRAIBI, mais en ce qui concerne L'inspecteur Ali , je dirais que ce livre est excellent.Il est à la fois drôle et instructif. C'est un ouvrage qui en dit assez sur l'adminitration lourde et pesante dont est victime le maghreb et tous cela avec beaucoup d'humour et de finesse.Cela dit L'inspecteur Ali pour nous maghrebin c'est presque un mythe à lui tous seul alors je ne suis peut être pas très objective.Je te conseille également du même auteur La civilisation, ma Mère! il est tous simplement superbe.

Note: L'inspecteur Ali 4/5
La civilisation ma mère!.. 4,5/5
Ps: je sais pas trop à quoi correspond les notes mais bon je me prête au jeu.

LA CIVILAISATION, MA MERE !...
Driss CHRAÏBI
Folio 181 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Deux fils racontent leur mère, à laquelle ils vouent un merveilleux amour. Le plus jeune d'abord, dans le Maroc des années 30. Menue, fragile, gardienne des traditions, elle est saisie dans des gestes ancestraux, et vit à un rythme lent, fœtal. Radio, cinéma, fer à repasser, téléphone deviennent des objets magiques, prétexte d'un haut comique. Puis Nagib, le frère aîné, prend le relais. Durant les années de guerre, la mère s'intéresse au conflit, adhère aux mouvements de libération des femmes et, globalement, de son peuple et du Tiers Monde. Elle en est même le chantre. Elle sait conduire, s'habille à l'européenne, réussit tous ses examens. Elle est toujours semblable : simple et pure, drôle, et toujours tendre.
 
L’auteur, le livre et moi
 
Voici un roman, et travers celui-ci, un auteur qui sans l’exercice imposé des thèmes du Quadri ne me seraient pas tombés dans les mains. Jamais je n’avais entendu le nom de Driss Chraïbi, et le titre de ce roman ne m’aurai pas paru assez charmeur pour m’y arrêter s’il m’était apparu dans une quelconque bouquinerie. Cet exercice imposé vaincra-t-il mes a priori ?
 
Mon avis
 
Voici un roman de la société Magrébine qui va à contre-courant de ce que j’ai pu lire précédemment. Difficile à décrire pourquoi… Probablement par ce qu’il se veut résolument positif et féministe ?
Je laisse à chacun le plaisir de découvrir l’histoire d’une femme qui va révolutionner sa propre vie avec le soutien de ces deux fils et la tolérance du mari.
C’est plein d’amour et de tendresse. D’espoir aussi. Court et rapide mais riche en situations et réflexions, ce roman se lit, le sourire aux lèvres avec bienveillance.

 Ma note 4 / 5

Driss Chraibi La civilisation ma mère
Deux fils racontent leur mère. Au Maroc Au début des années 30 c’est une femme qui vit dans la tradition musulmane, cloitrée chez elle elle est passée de l’enfance à un mariage imposé. Petit à petit son quotidien va changer tout d’abord avec l’arrivée de la radio, du fer à repasser ou du téléphone pour la mère c’est comme si un génie sortait de la boite

Ce roman a été une belle surprise sans cette lecture commune je ne l'aurais certainement pas croisé. Merci petite Martine
A la fois tendre et très drôle j’ai eu l’impression que la mère était un papillon sorti de sa Chrysalide . Les personnages sont très attachants et l’amour des deux garçons envers leur mère très émouvant , j'ai aussi trouve ce roman apaisant
A conseiller à tous
4,5/5

DKOIS Interessant ce petit paragraphe, l'auteur le livre et moi . Une idée à retenir

La Civilisation, ma Mère!…
Driss Chraïbi
Folio  - 2014  -  181 pages


L’histoire se passe au Maroc; elle commence un peu avant la deuxième guerre mondiale jusqu’à l’indépendance du pays.
Deux frères racontent leur mère qu’ils adorent. Orpheline, elle a été adoptée pour servir de bonne, puis elle a épousé à treize ans, leur père, un bourgeois qui se veut un homme moderne,  bien plus âgé qu’elle. Depuis son mariage, elle vit réellement recluse au sein de leur maison en ville , est au service de sa famille et n’a aucune autonomie.
Ils aimeraient qu’elle devienne une femme moderne, émancipée, ouverte sur le monde. Ils vont s’y employer en lui offrant tout d’abord des objets de la civilisation (machine à coudre, fer à repasser, radio, téléphone),  en la faisant sortir de sa maison, l’emmenant au cinéma, dans un parc et ils vont lui apprendre à lire et écrire.

Le roman se divise en deux parties, « Etre » et « Avoir ».

La première partie, « Être » est racontée par le plus jeune fils qui relate l’enfance de leur mère. En parlant d’elle, il révèle le talent de celle-ci pour mettre de la poésie dans une vie quotidienne assez monotone. Avec humour, il parle de l’arrivée d’une boîte étrange avec un magicien à l’intérieur, ainsi lui expliquent-t-ils la radio! L’arrivée du téléphone apporte une bouffée de liberté à cette jeune-femme. Et ces objets l’ouvrent sur le monde, favorisent sa curiosité et son questionnement. Et l’émotion est grande quand elle découvre les arbres et la nature à l’ âge de 30 ans, sa première sortie hors de la maison,emmenée en promenade par ses fils en cachette de leur père. C’est la période de l’apprentissage pour sa maman.

La deuxième partie « Avoir » est narrée avec tendresse, par Nagib, l’aîné. Le ton du roman change. La mère prend en main son émancipation et elle s’engage pour celle des femmes. 
Mais elle se heurte au conservatisme des hommes qui n’hésitent pas à utiliser la force pour maintenir les femmes enfermées… et même des femmes les soutiennent par peur? conservatisme? Nagib est aussi sensible au désarroi de son père qui tout en soutenant sa femme, constate que son monde fondé sur la tradition s’écroule.
Elle s’intéresse parallèlement à l’histoire et a aussi un engagement politique et soutient le mouvement d’indépendance du Maroc.


Un livre à lire absolument, plein d’amour, de tendresse, d’une écriture poétique et pleine d’humour. Ce livre raconte la quête d’émancipation de la mère à partir du moment où elle maîtrise le langage, la lecture et l’écriture. Une libération tout en douceur grâce à l’éducation.
On découvre la condition de la femme au Maroc dans les années 30 et la différence de situation entre les hommes et les femmes, celles-ci au service de la société patriarcale. Leur lutte pour s’émanciper. Le désarroi des hommes…
Mais aussi le sentiment de frustration, d’injustice,  des colonisés…

Il semblerait que ce soit en partie autobiographique et que Driss Chraïbi se soit dépeint sous les traits du fils cadet de ce roman. Cette femme femme qui respire la joie de vivre serait le portrait de sa mère.


Note: 5/5

LA CIVILISATION, MA MERE ...


    Eh bien, je rejoins l'avis général. Je l'ai lu d'une traite ce matin. C'est à la fois tendre, émouvant, drôle et résolument féministe ; et féministe par la voix de deux jeunes garçons qui plus est.
    
Je n'en ajouterai pas plus, Awara ayant fort bien parlé de ce livre.

Bon choix, PetiteMartine !   

4/5

La civilisation, ma Mère !


Je rejoins aussi l'avis d'Awara qui a très bien su décrire le roman et ses impressions.
C’est en effet un joli roman plein de tendresse et d'intelligence avec un bel hommage aux femmes .
Il me rappelle un peu la vie devant soi par sa tendresse, sa bienveillance, ses sourires et son intelligence .
Un petit roman qui me donne envie de découvrir davantage cet auteur qui parle très bien de son pays le Maroc, de la place de la femme et de l'évolution des mœurs dans la société. Une jolie plume , une écriture simple mais pleine de finesse, un peu d'humour.
Un beau portrait de femme.

ma note : 5/5

"La civilisation, ma mère!" folio 2010   182 pages
                        
                        Franchement, je ne vois pas ce que je pourrais rajouter de plus à vos avis; ils reflètent tous les aspects, les émotions, les impressions que j'ai ressentis. Vraiment, c'est un petit joyau de lecture. On fond, on s'émeut en découvrant ce personnage central qu'est la maman des narrateurs. Tout y passe, l'existence infâme infligée aux femmes, la tradition "culturelle" et les cris de révolte qu'elle engendre, le combat des femmes (ça ce n'est pas rien quand même, dans cette société très masculine -j'ai hésité à dire 'macho'-), la colonisation, etc...
                         Si vous ne l'avez pas encore lu, ménagez-vous deux-trois jours pour sa lecture d'ici la fin août. Ce serait trop bête de passer à côté!


Note: 5/5 
                        

C'est un livre qui fait du bien!

J'ai l'impression que ce roman a fait l'unanimité 

La civilisation ma mère ! 

Note : 4/5

Driss CHRAÏBI
Points 218 Pages
034/2023
 
Résumé (4° de couverture)

Dans un petit village oublié au cœur du Haut-Atlas marocain, deux policiers tentent de mener une enquête et se heurtent à la rudesse du paysage et du climat autant qu'à la simplicité frustre des habitants.
A la fois hymne sensuel à la terre natale et vision du Maroc de l'après-décolonisation, Une enquête au pays mêle l'humour et la réflexion en confrontant deux sociétés et deux époques qui ont bien du mal à dialoguer entre elles.
Et c'est aussi, pour Driss Chraïbi, l'occasion de dénoncer, non sans ironie, la crétinisation par la «chefferie» et les dangers d'un «progrès» occidental importé qui a tendance à détruire les valeurs traditionnelles de la société arabo-berbère.
 
L’auteur, le livre et moi
 
 Un roman de Driss Chraïbi a été récemment mis à l’honneur sur le forum : « La civilisation, ma Mère ». Ce fût donc l’occasion de découvrir cet auteur Marocain jusqu’à là inconnu de ma P.A.L. Son ton décalé dans un style typique Maghrébin. Sa vision à contre-courant des idées reçues ou plutôt transmises par une littérature plus « classique », m’ont convaincu de poursuivre la découverte. Alors quand ce « Enquête au pays » s’est offert à ma tentation, je n’ai pas hésité.
 
Mon avis :
 
   Que vous aimiez ou non le style policier peu importe, car d’enquête policière seul résonne le nom. Ou presque.
En effet l’enquête pour laquelle sont missionnés nos deux policiers n’est qu’un prétexte pour visiter les campagnes profondes du Maroc. On ne sait d’ailleurs que très tardivement le but de leur mission mais à travers celle-ci on mesura tout le mal provoqué par l’administration politique du pouvoir sur les populations rurales.
Le ton est décalé et le burlesque l’emportent sur la gravité du thème. Mais là semble être la marque de fabrique de Driss Chraïbi.
Une bonne seconde lecture de cet auteur qui en promet d’autres
 
Ma note : 3,5 / 5