Tom WOLFE (Etats-Unis)

De : doriane99 (Message d'origine) Envoyé : 2007-06-12 16:53

Auteur américain né en 1931

Journaliste et Essayiste dans les années soixante, il devient un des créateur du "Nouveau Journalisme" aux Etats-Unis.

Son oeuvre romanesque débute à la fin des années quatre-vingts avec son premier roman : Le bûcher des vanités (porté à l'écran) qui tourne en ridicule les "yuppies". Son second roman : Un homme, un vrai dépeint les tensions raciales sous-jacentes dans le sud américain. Avec son troisième roman : Moi, Charlotte Simmons il fait une peinture au vitriol des universités américaines.




De : doriane99 Envoyé : 2007-06-12 17:05

Moi, Charlotte Simmons
Pocket, 1008p, Trad Bernard Cohen

Charlotte, élève brillante issue d'un milieu modeste est admise à la prestigieuse université Dupont. Dans ce temple du savoir, elle découvre rapidement que Socrate est détrôné par le basket ball et les soirées arrosées.

Une critique au vitriol de la vie universitaire aux Etats-Unis. Ces sportifs qu'on surnote afin que leur prestige rejaillise sur l'université ; le sexe, la drogue, l'alcool qui gouvernent la vie étudiante, les étudiants brillants sont ceux qui ont le dernier jean à la mode ou celles qui sortent avec le héros de basket du moment non pas ceux qui obtiennent les meilleures notes. Cette chère Charlotte est un peu (euhh, énormément) naïve et se laisse éblouir par l'attitude "cool".

Un style d'écriture assez particulier, beaucoup d'argot (fuck à toutes les pages !) qui sonne parfois faux mais il est probablement très compliqué de traduire fidèlement les expressions d'argot. L'auteur précise d'ailleurs qu'il a revu son texte après que ses étudiants lui aient signifié qu'il utilisait des expressions "ringardes". Il y dénonce les hypocrisies sociales, il suffit d'un tout petit mot qui "pourrait" être mal interprété et on se voit taxé de raciste ou d'homophobe et l'on perd toute sa crédibilité.
On se laisse emporter par cette vie trépidante et les quelques 1000 pages passent à toute vitesse. Une lecture agréable.
4,5/5




De : lejeez Envoyé : 2007-06-17 12:47

Le Bûcher des Vanités (the bonfire of vanities) 1987 700p.

Gros roman racontant l'histoire de Sherman McCoy, trader à Wall Street, marié, une fille, qui va renverser indirectement un jeune noir après s'être perdu dans le bronx sur le chemin du retour de l'aéoroport, alors qu'il ramené sa maîtresse .
Cet incident qu'il tente de cacher, convaincu par sa maîtresse qu'ils ont plus à perdre en allant voir la police, sera l'objet de nombreuses convoitises, et beaucoup chercheront à mettre la main sur l'auteur, ce qui fera sombrer Sherman, qui finira sur le bûcher des vanités.

Ce livre est une grande farce politico-juridique sur fond de racisme non assumé. C'est une magnifique démonstration. On y voit une histoire banale et surtout accidentelle, instrumentalisée par, le procureur qui doit trouver des voix pour les éléctions prochaines, un prêtre noir aux ambitions floues,un journaliste à la recherche du scoop. On voit, minutieusement cette histoire, gonflée pour devenir le procès de l'homme blanc responsable du sort de l'homme noir.
Le roman est très long, mais c'était nécessaire pour que l'auteur puisse graduellement montrer l'affaire : c'est-à-dire qu'au début, il n'y a rien, puis quasiment-rien, puis presque-rien, puis l'ombre d'un semblant de quelque-chose...Ainsi, bien que l'on sache l'issue, on adhère totalement puisque chaque étape est à la fois réaliste (parfois, c'est véritablement le hasard -comme dans la vraie vie- qui fait avancer l'histoire), et, à la fois, le style, les dialogues, sont irréprochables, l'humour est omniprésent, et par ailleurs, c'est un humour complice avec le lecteur, car récurent, par exemple, le qualificatif "maître de l'univers" reviendra souvent, et suite à l'accident dans le Bronx, Sherman, se surnommera symboliquement "roi de la jungle".
Certaines scènes sont particulièrement bien narrées, notamment celle-là dans l'appartement de la maîtresse de Sherman, l'interrogatoire des policiers et la minable prestation de Sherman...On appréciera le style vivant de Tom Wolfe, ainsi que son sens aigue de l'observation de ses contemporains. On peut juste regretter une caractérisation un peu lourde des personnages, qui rend par certains moments, la lecture moins passionnante.

C'est un beau roman sur l'hypocrisie. L'hypocrisie des blancs qui veulent montrer que le racisme n'est plus, l'hypocrisie des noirs qui veulent à tout prix un bouc émissaire. Hypocrisies sur fond de destruction d'un homme qui avait tout : famille, amis, richesse...

4/5

Moi, Charlotte Simmons de Tom WOLFE

Charlotte Simmons est une élève brillante et appliquée dans son petit lycée provincial perdu dans les montagnes. Elle a obtenu une bourse pour aller étudier loin de chez elle, de l'autre côté des montagnes dans une prestigieuse université, berceau de l'élite américaine. Ses parents, ses professeurs, ses frères, tous sont fiers d'elle. C'est donc avec un peu d'appréhension que la jeune Charlotte, accompagnée de ses parents, débarque à l'université avec sa petite valise ( et même pas un jean Diesel ! La honte ! ) et découvre sa compagne de chambre : une blonde extravertie issue d'un milieu bourgeois avec des milliards de bagages et toute la technologie high tech qui s'en suit... Pendant 1008 pages, nous allons accompagner Charlotte dans ce monde cruel et impitoyable : l'université et ses déboires en tout genre ! Inégalités, sexe, drogue, confréries estudiantines, fêtes arrosées, l'importance du sport, les minorités etc... Comment va-t-elle s'en sortir ?

Charlotte- dont l'éducation a été très stricte- hésite beaucoup : comment être une bonne élève sérieuse et assidue sans paraître ringarde vis à vis des autres étudiants ? N'est-elle pas venue ici pour avoir le meilleur enseignement possible ? L'être et le paraître commencent à la préoccuper sérieusement.... Elle se sent seule et incomprise et va donc peu à peu fléchir et elle aussi être attirée par le clinquant et le superficiel... Elle aussi a envie d'avoir des amies cool, un petit copain dont elle pourrait être fière. C'est humain, on la comprend, elle veut être comme les autres ! Mais la chute sera difficile...
Raconté ainsi, ça fait un peu cliché et caricatural mais cette lecture
vaut le coup malgré quelques passages peut-être un peu longuet.
On peut le lire à deux niveaux : il y a l'histoire toute simple et plaisante de la jeune fille naive qui arrive à l'université mais il y a aussi toute la dénonciation du système universitaire corrompu américain... ( j'espère que tous les campus ne sont pas ainsi )
C'est très documenté, plein de références aussi bien philosophiques que littéraires ou scientifiques... On retrouve là le côté journalistique de l'auteur.

Le style est assez particulier, la traduction n'a sûrement pas dû être évidente mais on s'y fait !

J'ai mis pas mal de temps à lire ce livre ( faute de temps...) mais je ne le regrette pas car j'ai passé un très bon moment et cette Charlotte est attachante. ( Ca me rappelle aussi mes années universitaires, des étudiants rencontrés... même si je vous rassure ce n'était pas aussi chaud ) Les premières descriptions sont un peu laborieuses mais ensuite ça se lit tout seul !

Verdict : 4/5

Il me tentait bien, celui-là. Ta critique est convaincante; je le note, merci ! :-)

Je l'ai lu il y a quelques temps et ta critique m'a rappelé un bon moment de lecture!

Sam et Charlie vont en bateau.
Gallimard traduction française: 1985
302 p. Folio.
Résumé: difficile de résumé un recueil de nouvelles. Je vous dirai simplement que Wolfe croque avec une délicieuse férocité les travers de son époque.
On aime: la variété des thèmes
la causticité de l'humour.

une note ?
même si ce n'est pas un livre pour moi, je n'aime pas les recueils de nouvelles en général

Le bûcher des vanités



Sherman McCoy, un golden boy de Wall Street, vit avec sa femme et sa fille dans un luxueux appartement sur Park Avenue. Un soir, alors qu'il revient de l'aéroport avec sa maîtresse, il manque une sortie d'autoroute et se perd dans le Bronx. Quand ils se retrouvent devant un pneu qui bloque la rue, deux jeunes noirs proposent de les aider. Se sentant menacé, le couple prend la fuite mais leur voiture renverse l'un des hommes.

Pour un premier roman, c'est un sacré roman, bien maîtrisé jusqu'au bout. Assez long il est vrai, 900 pages en format poche, mais l'auteur installe bien son histoire pour passer d'un pas grand chose, un petit fait divers, à une affaire politique qui enflamme la ville. Critique acerbe de la société américaine, de la ville de New-York où se côtoient les plus riches et les plus pauvres, séparés par quelques stations de Métro, descriptions détaillées des milieux financiers, judiciaires ou journalistique. Et au milieu de tout cela, la chute d'un homme aux enfers.

Note: 5/5