Yves SIMON (France)

De : Thomthom1293 Envoyé : 07/09/2005 14:12


Yves Simon
Jamais sans doute un artiste n'a réussi comme Yves Simon à mener de front de carrières aussi brillantes et populaires. Car, n'ayons pas peur des mots : Yves Simon est un grand artiste. Qui, hélas, est passé de mode depuis une quinzaine d'années, tout en continuant de manière sporadique à public romans, poésies et disques avec une indéniable qualité. Les critiques n'ont d'ailleurs jamais cessé de proclamer son talent, quand bien même le public semble l'avoir désormais partiellement oublié.

Né en en 1945, Yves Simon n'a eu de cesse durant sa longue carrière de mêler musique et mots, au gré d'oeuvres souvent étranges et marginales. Il semble désormais désirer uniquement se consacrer à la littérature...

romans :
Les jours en couleur (1970)
L'homme arc-en-ciel (1971)
Transit-express (1975)
L'amour dans l'âme (1978)
Océans (1983)
Le voyageur magnifique (1987)
La dérive des sentiments (1991)
Le prochain amour (1996)
Ruée vers l'Infini (1997)
Plaisirs ordinaires (1998)
La Voix perdue des hommes (2001)
La manufacture des rêves (2003)

albums studio :
La Planète Endormie (1969)
Les Gauloises bleues (1972)
Au Pays des Merveilles de Juliet (1973)
Respirer Chanter (1974)
Macadam (1976)
Un Autre Désir (1977)
Demain je t'aime (1979)
Une vie comme ça (1981)
USA - USSR (1983)
L'Abyssinie (1985)
Liaisons (1986)
Intempestives (1999)


"TRANSIT-EXPRESS" (1975 / Le Livre de Poche n°5725)


Imaginons un instant : Patricia Highsmith n'aurait pas été une spécialiste du polar. "L'Inconnu du Nord Express" aurait été un roman de littérature dite "générale". Eh bien on aurait eu un équivalent à ce "Transit Express".
Deux hommes se rencontrent dans une salle d'attente. Epuisé par un quotidien harrassant, au bord du suicide, Marco cède à la proposition de son interlocuteur : il échange la clé de sa mansarde contre un billet de train. Le voilà parti à l'aventure. Loin de tout. Et surtout le plus loin possible de lui-même.

Raconter un livre d'Yves Simon revient à essayer de reproduire à main levée un tableau de maître. Il est même curieux de constater que cet homme, chanteur et écrivain, s'avère finalement si proche de l'art pictural.
Difficile en effet de considérer ses textes comme des romans au sens classique du terme. Tout y est question de style (surtout dans les premiers). De musicalité des mots, de rythmes de phrases...de transcendance en somme. L'égarement de son héros est exprimé par des phrases saccadées, parfois coupées, un nombre incalculable de points de suspensions...qui est-il vraiment ? Que cherche t'il dans cette fuite aussi désespérée qu'impromptue ? On en sait guère plus à la fin du livre, très court. En revanche, on a l'impression de sortir d'un rêve étrange, presque absurde à l'instant, emporés par des mots qu'Yves Simon manie mieux que n'importe qui d'autre. Comme si, finalement, il n'y avait que cela qui comptait : la beauté du langage, la manière dont il parait retranscrire à la perfection les émotions d'un homme - fictives bien sûr ce n'est qu'un personnage , et c'est là tout le talent de Simon : Marco prend corps non avec de la chair mais avec des marques de ponctuation.

Au final un livre si étrange, si unique, qu'on peut difficilement le comparer à un autre. L'écriture est à la fois limpide et complexe, instinctive et décomplexée - presque physique en fait. A la Kafka, en quelque sorte. Et dire que cet auteur n'intéresse quasiment plus personne de nos jours !

5/5



De :Thomthom1293 Envoyé : 19/01/2006 22:11
"L'amour dans l'âme" (1978 / Le Livre de Poche)


Aidez-moi ! Je m'appelle Angela, j'ai peur et j'ai mes règles...

...c'est sur ces mots qu'Angela s'engouffre dans la voiture de Marco, qui l'a prise en stop, mi amusé mi inquiet. C'est le début d'une romance aussi futile que magique, dans un Paris fantasmé (logique vous me direz, puisqu'Yves Simon chanta "J'ai rêvé New York").

Voici donc mon quatrième livre d'Yves Simon. Le premier auquel je mette quelques réserves. Autant je peux concevoir qu'un auteur soit nul pour ce qui est de l'intrigue, autant j'ai du mal à admettre que, malgré tout, il s'entête à en imposer une. C'est le défaut du livre : contrairement à mes précédents Simon, dans celui-ci, il se passe des choses. Des choses parfois un peu ennuyeuses.

Mais je ne voudrais pas donner l'impression de ne pas avoir ce livre, bien au contraire. J'ai aimé, comme j'aime à peu près tout ce que je peux découvrir d'Yves Simon. J'ai déjà loué plus haut son écriture instinctive, mais je m'aperçois au fil de mes lectures (et de mes écoutes) qu'il développe un véritable univers qui lui est propre. Un univers poétique, urbain, sensuel.
Cette histoire d'amour, est-ce même une histoire ? C'est une romance fugace, une passion aussi intense que courte, faite de petits riens qui soudain, transfigurés par l'amour, deviennent de grands tous.
C'est peut-être même à ça qu'on remarque un véritable écrivain : il pourrait recopier le dictionnaire, ça sonnerait quand même. De même que sur ses disques, mêmes les plus mauvais, même les trucs les plus affligeants qu'il ait enregistré dans les années 80, sa voix sonne toujours juste, de même dans ses livres ses mots touchent toujours droit au coeur.

Un roman d'Yves Simon, finalement, ce n'est que ça : une poignée de pages, sur lesquelles des mots se rencontrent, se percutent, créent des phrases qui s'entrechoquent les unes dans les autres, imaginant un sens à des choses qui n'en ont pas, donnant une âme à des personnages désincarnés qui sous la plume d'un autre deviendraient transparents. Comme la liaison de ses héros, les romans d'Yves Simon sont courts, ramassés, fugitifs - presque éphémères. Et tout cela, amis ratons, a un nom : la poésie.

3,75/5


De : DKOIS Envoyé : 21/01/2006 10:24

Tu vas certainement me prendre pour un type systêmatiquement négatif , sans horizon ou ne vivants que de préjugés(ce forum devrai m' aider à me soigner ) . SIMON c' est un peu comme SOLLERS mais pour pour d' autres raisons. Je trouve le gars sympa ( et laisse les appréciations physiques à ces dames ) mais imagine une écriture à " 2 balles "... mais la aussi je dois me "gourrer "!!! Encore une nouvelle résolution....houlala , quelle année !



De : Thomthom1293 Envoyé : 21/01/2006 12:03

Systématiquement négatif ?

Impossible, le mec systématiquement négatif du forum C'EST MOI ET PERSONNE D'AUTRE ...

Bah non, c'est pas une écriture à deux balles, enfin pas à mon avis.

C'est marrant que tu en parles...juste avant de lire "L'amour dans l'âme", j'ai lu le bouquin de Guy Carlier, dont Simon fut longtemps une des têtes de turc préférée et c'est vrai que...ses arguments étaient très amusants, j'ai beaucoup, ri surtout quand il essaie de montrer que c'est super facile et qu'il l'imite (à la perfection). Du coup, j'appréhendais de relire du Simon, surtout si vite après...finalement ça va. Je me dis que c'est une preuve de mon immense tolérance de supporter qu'un auteur qui m'est cher soit ainsi ridiculisé


De : lalyre7032 Envoyé : 01/05/2006 17:44
Les novices - Yves Simon Grasset


'Les Novices' nous raconte l'histoire passionnelle de Léos et Julia qui vivent leur première histoire d'amour. 'Un premier amour, se disaient-ils, ce n'est pas rien, ce sont deux corps qui apprennent ensemble à ne rien craindre des morsures de la vie, qui installent des paravents pour se blottir l'un contre l'autre à l'abri des tourmentes.' Mais vivre aussi fusionnement une relation, c'est finir par se perdre en tant que personne. C'est ce par quoi vont passer les protagonistes de ce livre : une reconquête de soi pour mieux réapprendre à aimer l'autre. Et l'auteur dans tout ça, intervient en filigrane de ces pages. Il se décrit lui-même comme 'un confesseur de coeur, celui qui a autorité, trouve équilibre aux excès et accepte les secrets'. Mais par ses conseils prodigués, il veut surtout éviter que les deux jeunes gens ne revivent ses erreurs d'un passé amoureux difficile à oublier.


Mon avis : Tout d'abord je dois avouer que j'ai copié ce résumé sur le net car je n'ai pas beaucoup aimé ce livre et si je note je crains que mon jugement sera erroné arors je m'abstiens
Lalyre

LE VOYAGEUR MAGNIFIQUE

Yves Simon

4^ème de couverture



Adrien jeune photographe est fasciné par les lieux de commencement, ceux où, à ses yeux l’histoire de l’humanité a basculé : le lac Turkana au Kenya où s’est redressé celui qui, cessant d’appartenir au monde animal allait inaugurer le règne de l’homme ou Hiroshima, où celui-ci a découvert qu’il pouvait s’autodétruire et annihiler l’univers ou Cap Kennedy, enfin d’où sont partis en 1969 trois terriens qui allaient marcher, pour la première fois sur un objet céleste qui ne s’appelait pas la terre.

Au moment d’embarquer pour ces trois lieux il rencontre Miléna, une jeune comédienne d’origine tchèque, impulsive, tout entière dans l’immédiat

Très vite elle veut un enfant,

Un autre commencement pour tous les deux

Etc….

Intéressant la philosophie de ce garçon certes, mais de longues et longues descriptions sans grand intérêt pour moi, sur ces réflexions.

Je ne lui mettrais que 3/5

Jack London, le vagabon magnifique Yves Simon

Edtions Mengès, collection Destins, 2009, 160pp.

Jack LONDON Le vagabond magnifique




Yves Simon

Editions Mengès, 2009, 160 pp.



La 4^ème de couverture nous dit qu’Yves Simon a succombé à la fascination de ce baroudeur devenu un immense écrivain, et il dresse un portait personnel et tendre de cet éternel mélancolique.

Son propos n’est pas de saisir toute la complexité du personnage de Jack London et il renvoie ceux qui voudraient découvrir d’autres angles à se tourner vers d’autres biographies, en particulier Le mangeur de vent de Guillaume Chérel et plus particulierement Jack London de Jennifer Lesieur.

A partir de la vie de London, Yves Simon s’est appuyé sur ses romans pour comprendre le baroudeur, le voleur d’huîtres, le marin, le chercheur d’or. « Jack London fut l’auteur du roman de sa vie, l’acteur de sa légende, l’écrivain du chef-d’œuvre que fut son existence » écrit Simon dans l’introduction de son livre. Il a choisi de s’attarder sur l’adolescence où London « se fabrique, en toute naïveté, de par sa nature foncièrement aventureuse et robuste, une statue héroïque qui enverra quelques dizaines d’années plus tard des millions de routards sur toutes les autoroutes du monde. Yves Simon est séduit par London qui se jette à corps perdu dans la littérature et influencera Jack Kerouac.

Cet auteur autodidacte publie son premier roman à vingt-quatre ans et écrit une cinquantaine de livres et nouvelles avant de mourir à quarante ans qui avait écrit « Je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie, je veux brûler tout le temps".



Ma fille ne m’aurait pas prêté cette biographie, ce n’est sans doute pas celle que j’aurais choisie de lire en premier et je suis très heureuse que d’avoir eu cette opportunité ! C’est une magnifique approche de la vie de Jack London enrichie d’un important porto folio.



Note: 5/5

Je note Awara merci pour ta critique je pense que cette approche me plaira. Tu dois avoir envie de te replonger dans ses oeuvres. Quand j'ai visité sa maison à Napa Valley je lisais Martin Eden
j'ai racheté Martin Eden en anglais je n'ai pas trouvé la première imression de 1909 mais la mienne est de 1915 !