Theodore DREISER (Etats-Unis)

De : clochette (Message d'origine) Envoyé : 27/01/2007 10:57

Fils d'un émigré allemand catholique, Theodore Dreiser naît en 1871 dans l'Indiana. Sister Carrie, son premier roman, publié en 1900, fut immédiatement retiré de la circulation par l'éditeur lui-même pour "immoralité".
Il est également l'auteur de Jennie Gerhardt, Le financier, Titan et Une tragédie américaine, qui lui valut un immense succès.
Il meurt en 1945, salué comme un maître et un modèle par des écrivains aussi divers que John Dos Passos, Hemingway, Sinclair Lewis ou Scott Fitzgerald.


De : clochette Envoyé : 27/01/2007 11:00

Sister Carrie _ Theodore DreiserJoelle Losfeld _ 713 pages

Carrie à peine majeure, décide de quitter l’ennui de sa campagne pour tenter sa chance à Boston. Sa sœur aînée, déjà mariée, l’accueille contre participation au frais du foyer. Mais trouver du travail pour une jeune fille inexpérimentée dans le Boston du début du 20ème siècle se révèle difficile. Après de nombreux échecs et une place sur une chaîne de montage, Carrie réalise que les salaires de misère qu’on lui offre ne lui permettront jamais d’accéder à la vraie vie de Boston, la vie mondaine avec ses restaurants, ses théâtres, ses beaux vêtements…
Drouet, un négociant amateur de jolies femmes, rencontré dans le train pour Boston, lui propose de l’aider. Après quelques atermoiements et hésitations, Carrie accepte de se mettre sous sa coupe et de profiter ainsi de la vie. Mais le temps passant, Carrie découvre que même Drouet a des limites. Elle se laisse alors séduire par Hurstwood qui l’entraînera jusqu’à New York où elle continuera de rechercher la richesse et l’accès aux classes supérieures.

Personnellement j’adore ces romans sur le début du 20ème siècle, je leur trouve un charme désuet.
Ici, on retrouve une écriture élégante et une très belle peinture du Boston et du New-York des années 1900. Ce roman avait été largement condamné lors de sa première parution pour l’immoralité des choix de Carrie. En réalité, ce roman est bien plus que cela. Carrie est loin d’être un personnage immoral. En témoignent ses questionnements tout au long du roman. Soit, elle utilise les moyens qu’elle possède pour accéder à la vie qu’elle souhaite, mais est-il condamnable de se battre plutôt que de se résigner à une existence médiocre comme elle en a eu l’expérience auprès de sa sœur ?
Si les questions morales sont au premier plan, Dreiser nous parle aussi tout au long du livre d’un thème qui lui semble cher, l’insatisfaction humaine. Les personnages du livre sont à la recherche d’un « bonheur » ou d’un idéal de bonheur qui, une fois atteint, ne leur suffit jamais. C’est aussi de cette quête perpétuelle dont nous parle Dreiser, nous amenant nous aussi à nous interroger sur nos idéaux.


Note : 4/5

Clochette