Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
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Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
De : mayza (Message d'origine) Envoyé : 03/02/2007 16:19
Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux Etats-Unis et enseigne la littérature francophone à l'université de Californie-Los Angeles. Son roman Verre cassé, publié au Seuil, lui a valu le prix Ouest-France/Etonnants Voyageurs, le prix des Cinq Continents de la Francophonie et le prix RFO du livre.
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Alain MABANCKOU - Mémoires de porc-épic
Alain Mabanckou donne vie à l'un de ces animaux sortis tout droit d'une légende populaire selon laquelle chaque être humain a un double animal. Il en existe de deux sortes, les doubles pacifiques, qui sont la norme, et les doubles nuisibles, qui sont capables d'aider leur maître dans l'accomplissement secret de forfaits inavouables, tels des meurtres... Notre porc-épic, de la deuxième sorte, se confesse en un monologue à un Baobab.
"j'étais le troisième oeil, la troisième narine, la troisième oreille de mon maître, ce qui signifie que ce qu'il ne voyait pas, ce qu'il ne sentait pas, ce qu'il n'écoutait pas, je lui transmettais par songes, et lorsqu'il ne répondait pas à mes messages, j'apparaissais devant lui à l'heure où les hommes et les femmes de Séképembé allaient aux champs"
Je dois dire que j'ai été un peu déçue. Je m'attendais à m'envoler dans un imaginaire fantastique, or rien de plus prosaïque que le quotidien de cet animal. Je n'ai pas été sensible à la poésie, ni à l'humour (si humour il y a). Et puis la ponctuation : pas de point, pas d'exclamation, pas de suspension, que des virgules ! moi, la respiration me manque, vraiment.
2,9 / 5
Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux Etats-Unis et enseigne la littérature francophone à l'université de Californie-Los Angeles. Son roman Verre cassé, publié au Seuil, lui a valu le prix Ouest-France/Etonnants Voyageurs, le prix des Cinq Continents de la Francophonie et le prix RFO du livre.
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Alain MABANCKOU - Mémoires de porc-épic
Alain Mabanckou donne vie à l'un de ces animaux sortis tout droit d'une légende populaire selon laquelle chaque être humain a un double animal. Il en existe de deux sortes, les doubles pacifiques, qui sont la norme, et les doubles nuisibles, qui sont capables d'aider leur maître dans l'accomplissement secret de forfaits inavouables, tels des meurtres... Notre porc-épic, de la deuxième sorte, se confesse en un monologue à un Baobab.
"j'étais le troisième oeil, la troisième narine, la troisième oreille de mon maître, ce qui signifie que ce qu'il ne voyait pas, ce qu'il ne sentait pas, ce qu'il n'écoutait pas, je lui transmettais par songes, et lorsqu'il ne répondait pas à mes messages, j'apparaissais devant lui à l'heure où les hommes et les femmes de Séképembé allaient aux champs"
Je dois dire que j'ai été un peu déçue. Je m'attendais à m'envoler dans un imaginaire fantastique, or rien de plus prosaïque que le quotidien de cet animal. Je n'ai pas été sensible à la poésie, ni à l'humour (si humour il y a). Et puis la ponctuation : pas de point, pas d'exclamation, pas de suspension, que des virgules ! moi, la respiration me manque, vraiment.
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gallo- Nombre de messages : 2598
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African psycho
HABERT a écrit:African psycho (2003)
Le serpent à plumes 220 pages édition février 2006
15 mars 2009
Prenez un africain de bricoleur dont le cerveau affaibli est aussi déglingué que les bagnoles cabossées par des congénères qu’il méprise, même si cela le fait vivre, dans un quartier dont l’appellation (« Celui qui boit de l’eau est un idiot ») est aussi pittoresque que les mœurs de ses habitants . Vous avez là le décor amusant d’African Psycho.
Ce type, à tête rectangulaire, se trouve moche. Il se le dit chaque jour qu’Angualima, son héros assassin fait. Il rêve de l’imiter, et lui voue un culte régulier. Ses visites sont intéressées pour les conseils prodigués de sa tombe. En même temps le Maître le méprise, et le carrossier expose et cultive son masochisme. « Grand Maître » repose après s’être supprimé, estimant qu’il a accompli son devoir, à savoir commettre le plus de crimes parfaits, en faisant trembler les chaumières et pisser les plumitifs de la presse à sensations, sans être capturé par une police inopérante qui s'autocongratule.
Il rêve donc d’égaler le « Grand maître ». Pour cela il s’est mis en tête de supprimer une fille. Ce devra être une prostituée venue de l’autre côté du fleuve, exercer son métier avec des clients aux goûts très fantaisistes, le bric-à-brac contenu dans le sac de l'intéressée livrant un inventaire à la Prévert, assez exhaustif des petites déviations de l'humanité en la matière.
L’auteur cite en dédicace Hermann Ungar[1] : « J’ai tué un être humain, mais il me semble que je n’ai pas fait cela moi-même ». L’on peut se demander si Mabanckou n’a pas surpassé son inspiration au travers de lectures de ce tchèque morbide.
Aurait-on un double, un ange maléfique, se dédouble-t-on ? Que se passe-t-il dans l’au-delà quand les vivants conversent avec leurs défunts ? Mabanckou recoure à ces interrogations éclectiques dans le récit. La psychanalyse est bonifiée par sa truculence. Le lecteur peut aussi, à côté d’une lecture très savoureuse, se payer une psychanalyse bon marché, en lisant entre les lignes.
Le héros ordinaire se nomme Grégoire Nakoboyamo. Il lui arrive de s’abîmer longtemps dans des rêveries poétiques qui n’en finissent pas, heureusement que Mabanckou écrit avec faconde ! L’une de celles-ci est la capture d’une étoile qu’il mettrait en cage pour l’éclairer en se passant de soleil. Je ne parle pas de la chute. Chutt !
Cela se lit avec amusement. L’irrévérence de l’auteur doit beaucoup, et au monde occidental, et à son Afrique, qu’il peint, au loin, de Manhattan, en ses inventions littéraires grand-guignolesques, que l’on déguste comme on le fait de fruits savoureux et délétères.
[1] 1893-1929. Ecrivain tchèque de langue allemande. Contemporain de Kafka, Ungar est un maître des destinées sordides.Ses nouvelles ( Editions ombres) ne sont jamais très longues, souvent sous forme de récit, mais que l'on se jure de ne plus lire. Cet univers malsain, glauque, peuplé d'avortons humiliés par l'existence, de frustrés sexuels, de meurtriers miséreux, de destinées persécutées et cruelles effraie le lecteur bien portant et le renvoie systématiquement à un troublant acte voyeuriste, voire masochiste. A partir de 1920, il acquiert peu à peu une belle notoriété qui n'est pas sans rapport avec l'admiration que lui porte Thomas Mann. Puis tout s'accélère. Le 10 octobre 1929, il demande un congé sans solde de six mois au ministère des Affaires étrangères pour se consacrer uniquement à la littérature et quitte son poste de secrétaire de légation à l'ambassade de Tchécoslovaquie à Berlin. Cinq jours avant la naissance de son second fils. Le 28 octobre, il meurt d'une crise d'appendicite aiguë. (in "Le Matricule des anges" d'avril 1993).
gallo- Nombre de messages : 2598
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
DEMAIN J'AURAI VINGT ANS chez Gallimard 382 pages
Présenttion de l'éditeur
Pointe-Noire,capitale économique du Congo,dans les années 1970.Le narrateur,Michel,est un garçon d'une dizaine d'années qui fait l'apprentissage de la vie,de l'amitié et de l'amour,tandis que le Congo vit sa première décennie d'indépendance sous la houlette de "l'immortel Marien Ngouabi",chef charismatique marxiste.Les épisodes d'une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent,avec ses situations burlesques,ses personnages hauts en couleur:le père adoptif de Michel,réceptionniste à l'hotel Victory Palace;maman Pauline,qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique;l'oncle René,fort en geule,riche et néanmoins opportunément communiste;l'ami Lounès,dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d'hormones;bien d'autres encore.Mais voilà que Michel est soupçonné,peut-être à raison,de détenir certains sortilèges...
Au fils d'un récit enjoué,Alain Mabanckou nous offre une sorte de "Vie devant soi" à l'africaine.Les histoires d'amour y tiennent la plus grande place,avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes.La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante,pleine d'images cocasses,et sa fausse naïveté fait merveille.
Toute une période de la vie au Congo à travers les yeux d'un enfant,voilà une lecture agréable mais dont j'aurais espéré plus.3/5
Présenttion de l'éditeur
Pointe-Noire,capitale économique du Congo,dans les années 1970.Le narrateur,Michel,est un garçon d'une dizaine d'années qui fait l'apprentissage de la vie,de l'amitié et de l'amour,tandis que le Congo vit sa première décennie d'indépendance sous la houlette de "l'immortel Marien Ngouabi",chef charismatique marxiste.Les épisodes d'une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent,avec ses situations burlesques,ses personnages hauts en couleur:le père adoptif de Michel,réceptionniste à l'hotel Victory Palace;maman Pauline,qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique;l'oncle René,fort en geule,riche et néanmoins opportunément communiste;l'ami Lounès,dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d'hormones;bien d'autres encore.Mais voilà que Michel est soupçonné,peut-être à raison,de détenir certains sortilèges...
Au fils d'un récit enjoué,Alain Mabanckou nous offre une sorte de "Vie devant soi" à l'africaine.Les histoires d'amour y tiennent la plus grande place,avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes.La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante,pleine d'images cocasses,et sa fausse naïveté fait merveille.
Toute une période de la vie au Congo à travers les yeux d'un enfant,voilà une lecture agréable mais dont j'aurais espéré plus.3/5
valérie- Nombre de messages : 779
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Mémoires de porc-épic, Alain Mabanckou
Ce porc-épic est le double maléfique de Kibandi, jeune africain qui le convoque pour tuer tous ceux qui lui font affront (et rassasier l'autre Kibandi sans bouche qui le gouverne lui-même). Il tue ainsi 100 ennemis, dans la lignée de son père, qui lui avait un double-rat. Mais le centième, un bébé, revient hanter le porc-épic à travers deux jumeaux qui ont raison de son maître Kibandi. Le porc-épic raconte son histoire à un baobab.
3,5/5, Récit original et captivant.
Editions Le Club, 2006, 221 pages
3,5/5, Récit original et captivant.
Editions Le Club, 2006, 221 pages
Invité- Invité
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Le sanglot de l’homme noir
Alain Mabanckou
Points janvier 2013
179 pages
Quatrième de couverture
Suffit-il d'être Noirs pour être frères ? Qu'ont en commun un Antillais, un Sénégalais et un Noir né à Paris, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d'être réduits ? Et la généalogie qu'ils se sont forgée, celle du malheur et de l'humiliation (esclavage, colonisation, immigration)... Dans cet essai, Alain Mabanckou refuse de définir l'identité noire par les larmes et le ressentiment.
Mon avis
Le livre qui est un essai commence par une lettre à son fils. Ensuite il nous dit la tendance qu’ont certains Africains en larmes alimentent sans relâche la haine envers les blancs comme si la vengeance pouvait résorber les ignominies de l’Histoire……
Une réflexion entendue ; la couleur est une question d’intérêt, quand un blanc a besoin d’un nègre, il met de côté la couleur….
Il dit ; Nous avons traversé l’Histoire, d’abord comme des sauvages et des indigènes, puis en tant que tirailleurs dans les guerres européennes, avant de comprendre ce que voulait dire le blanc lorsqu’il prononçait le mot “ Nègre “…….
En Afrique, des groupes édictent leurs propres lois, des identités de zone ont vu le jour, repoussant les normes collectives….
On n’est pas émigré lorsqu’on exporte son être, ses manières, ses coutumes, ses goûts en vue de les imposer dans le pays qui nous reçoit. C’est parce que l’endroit ou nous vivons est tellement opposé à notre “ milieu naturel “….
Dans ses commentaires l’auteur nous parle aussi de certains écrivains tels Cesaire, Damas et bien d’autres…. Le dictateur Mobutu, Lumumba qui fut assassiné, le Baudouin et ainsi de suite.
Un livre que j’ai lu avec intérêt bien que je n’ai pas l’habitude de lire des essais. 4,5/5
Alain Mabanckou
Points janvier 2013
179 pages
Quatrième de couverture
Suffit-il d'être Noirs pour être frères ? Qu'ont en commun un Antillais, un Sénégalais et un Noir né à Paris, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d'être réduits ? Et la généalogie qu'ils se sont forgée, celle du malheur et de l'humiliation (esclavage, colonisation, immigration)... Dans cet essai, Alain Mabanckou refuse de définir l'identité noire par les larmes et le ressentiment.
Mon avis
Le livre qui est un essai commence par une lettre à son fils. Ensuite il nous dit la tendance qu’ont certains Africains en larmes alimentent sans relâche la haine envers les blancs comme si la vengeance pouvait résorber les ignominies de l’Histoire……
Une réflexion entendue ; la couleur est une question d’intérêt, quand un blanc a besoin d’un nègre, il met de côté la couleur….
Il dit ; Nous avons traversé l’Histoire, d’abord comme des sauvages et des indigènes, puis en tant que tirailleurs dans les guerres européennes, avant de comprendre ce que voulait dire le blanc lorsqu’il prononçait le mot “ Nègre “…….
En Afrique, des groupes édictent leurs propres lois, des identités de zone ont vu le jour, repoussant les normes collectives….
On n’est pas émigré lorsqu’on exporte son être, ses manières, ses coutumes, ses goûts en vue de les imposer dans le pays qui nous reçoit. C’est parce que l’endroit ou nous vivons est tellement opposé à notre “ milieu naturel “….
Dans ses commentaires l’auteur nous parle aussi de certains écrivains tels Cesaire, Damas et bien d’autres…. Le dictateur Mobutu, Lumumba qui fut assassiné, le Baudouin et ainsi de suite.
Un livre que j’ai lu avec intérêt bien que je n’ai pas l’habitude de lire des essais. 4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5805
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Merci Lalyre, je note.
J'avis beaucoup aimé African Psycho et plus encore Verre cassé.
J'avis beaucoup aimé African Psycho et plus encore Verre cassé.
Invité- Invité
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
"Verre Cassé" éd. Points 2006 248 pages
Verre Cassé est un ancien instituteur qui a été démis de ses fonctions à cause de l'alcool, ainsi que pour ses curieuses façons d'enseigner. Il fréquente assidûment "Le crédit a voyagé", un bar tenu par le patron "L'escargot entêté". Ce dernier a chargé Verre Cassé de tenir un journal sur le quotidien du bar et sa clientèle. Il met par écrit ce que lui racontent les habitués: les histoires d'amour qui sombrent de "L'imprimeur" ou de Mouyeké ou relate le mémorable combat entre Robinette et Casimir: celui qui pissera le plus longtemps!!
Puis Verre Cassé en vient à raconter sa propre existence: sa femme (il l'appelle Diabolique!) ne recherche que son amour et possède beaucoup de patience pour le tirer de son état alcoolique; puis de sa mère, qui s'est noyée, il y a longtemps, dans le fleuve. Verre Cassé ne parvient pas à oublier ce jour-là...
C'est un livre formidablement original dans sa forme: la ponctuation est limitée aux virgules et points-virgules, pas de points, pas de majuscules et des longues phrases à rallonge! (un peu comme "L'automne du patriarche" de Gabriel Garcia Marquez). Il faut bien suivre et bien prendre sa respiration en début de "phrase"!! Mais c'est tout à fait lisible.
Si le début parait burlesque et farfelu (il y a des passages absolument hilarants!), le ton va devenir bouleversant quand Verre Cassé vient à parler de sa mère. Et là, Manbackou prouve son talent: s'il peut nous arracher des larmes de rire, il peut tout autant nous émouvoir.
Le texte est truffé d'allusions littéraires (souvent des titres de livre) qui enjolivent de façon cocasse et savoureuse un débit "ruisselant" de mots (de bons mots aussi). Mabanckou tire sur tout ce qui bouge: en vrac, la religion, la politique, les riches, les pauvres, la littérature (disons, une certaine littérature), l'Afrique et ses traditions, la France et son passé colonial, etc... Ses cartouches chargées à l'ironie et au vitriol dézinguent le "politiquement correct" et lamine les bien-penseurs. Un bonheur!
Note: 5/5
Ce livre a reçu le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs, le prix des Cinq Continents de la Francophonie et le prix RFO du livre en 2005.
Verre Cassé est un ancien instituteur qui a été démis de ses fonctions à cause de l'alcool, ainsi que pour ses curieuses façons d'enseigner. Il fréquente assidûment "Le crédit a voyagé", un bar tenu par le patron "L'escargot entêté". Ce dernier a chargé Verre Cassé de tenir un journal sur le quotidien du bar et sa clientèle. Il met par écrit ce que lui racontent les habitués: les histoires d'amour qui sombrent de "L'imprimeur" ou de Mouyeké ou relate le mémorable combat entre Robinette et Casimir: celui qui pissera le plus longtemps!!
Puis Verre Cassé en vient à raconter sa propre existence: sa femme (il l'appelle Diabolique!) ne recherche que son amour et possède beaucoup de patience pour le tirer de son état alcoolique; puis de sa mère, qui s'est noyée, il y a longtemps, dans le fleuve. Verre Cassé ne parvient pas à oublier ce jour-là...
C'est un livre formidablement original dans sa forme: la ponctuation est limitée aux virgules et points-virgules, pas de points, pas de majuscules et des longues phrases à rallonge! (un peu comme "L'automne du patriarche" de Gabriel Garcia Marquez). Il faut bien suivre et bien prendre sa respiration en début de "phrase"!! Mais c'est tout à fait lisible.
Si le début parait burlesque et farfelu (il y a des passages absolument hilarants!), le ton va devenir bouleversant quand Verre Cassé vient à parler de sa mère. Et là, Manbackou prouve son talent: s'il peut nous arracher des larmes de rire, il peut tout autant nous émouvoir.
Le texte est truffé d'allusions littéraires (souvent des titres de livre) qui enjolivent de façon cocasse et savoureuse un débit "ruisselant" de mots (de bons mots aussi). Mabanckou tire sur tout ce qui bouge: en vrac, la religion, la politique, les riches, les pauvres, la littérature (disons, une certaine littérature), l'Afrique et ses traditions, la France et son passé colonial, etc... Ses cartouches chargées à l'ironie et au vitriol dézinguent le "politiquement correct" et lamine les bien-penseurs. Un bonheur!
Note: 5/5
Ce livre a reçu le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs, le prix des Cinq Continents de la Francophonie et le prix RFO du livre en 2005.
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géromino- Nombre de messages : 5635
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Très envie de le lire à chaque fois que je le vois à la grande librairie je le remets en haut de la liste ...
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La Terre - Zola
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
C'est justement à la Grande Librairie que j'ai découvert l'auteur!!
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géromino- Nombre de messages : 5635
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Demain j’aurai vingt ans d’Alain Mabanckou
Pointe-Noire, Congo. J’ai découvert avec bonheur la fraicheur du petit Michel qui entrevoit le monde des adultes avec ses yeux d’enfant. Il raconte sa maman Pauline, son papa Roger mais aussi ses frères et sœurs, ses amis. Il parle d’amour, d’amitié, de la guerre, de la lecture… Michel sait qu’il se passe des choses dans le monde des années 1970, les guerres, les chefs d’Etat… Tout n’est pas très clair pour lui mais il écoute avec intérêt la radio de papa Roger ou les chansons de Brassens qui gardent une part de mystère… Et surtout il attend avec impatience de retrouver le sourire d’Arthur Rimbaud sur le livre de son père.
J’ai aimé cette innocence mais aussi ces doux moments aux allures autobiographiques. Il est comparé sur la quatrième de couverture à La vie devant soi mais je le trouve différent… et le côté dépaysant donne un petit plus à ce livre !
Note : 4.5/5
Shan_Ze- Admin
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Zhan_Ze, un tous grand merci pour me donner l'envie de lire ce livre qui est en-dessous de ma pal, je vais le remonter
lalyre- Nombre de messages : 5805
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Petit Piment
Alain Mabanckou
Editions Seuil 20 août 2015
273 pages
Quatrième de couverture
Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin
Mon avis
Le fait d’avoir perdu Maman Fiat 500 mais avoir tué le chat noir et devoir en manger fait perdre la tête à Petit Piment. Un jeune garçon que j’ai suivi avec passion tout au long de l’histoire dont il est le narrateur. Mais il a une vengeance à prendre depuis la disparition de Maman Fiat 500 et des prostituées, car la rupture fut trop brutale pour notre héros, c’est surtout ce fait qui l’a fait dériver vers des frontières de l’irréalité, ce qui le conduit jusqu’à une fin impitoyable. Cette histoire est habitée par quelques autres personnages, certains violents, d’autres attendrissants comme Papa Moupelo et sa danse des Pygmées du zaïre, le vieux Koukouba qui souffrait d’une infection urinaire et j’en passe….Alain Mabanckou a une telle force dans ses écrits, qu’il nous emporte et nous fait comprendre la réalité d’une partie de l’Histoire de l’Afrique ou corruption, sorcellerie, conflits ethniques, condition des femmes, tribalisme et pauvreté, nous faisant presque vivre les 273 pages du livre comme s’il nous racontait l’histoire de vive voix. Vraiment j’ai beaucoup apprécié ce roman que je recommande vivement…4,5/5
Alain Mabanckou
Editions Seuil 20 août 2015
273 pages
Quatrième de couverture
Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin
Mon avis
Le fait d’avoir perdu Maman Fiat 500 mais avoir tué le chat noir et devoir en manger fait perdre la tête à Petit Piment. Un jeune garçon que j’ai suivi avec passion tout au long de l’histoire dont il est le narrateur. Mais il a une vengeance à prendre depuis la disparition de Maman Fiat 500 et des prostituées, car la rupture fut trop brutale pour notre héros, c’est surtout ce fait qui l’a fait dériver vers des frontières de l’irréalité, ce qui le conduit jusqu’à une fin impitoyable. Cette histoire est habitée par quelques autres personnages, certains violents, d’autres attendrissants comme Papa Moupelo et sa danse des Pygmées du zaïre, le vieux Koukouba qui souffrait d’une infection urinaire et j’en passe….Alain Mabanckou a une telle force dans ses écrits, qu’il nous emporte et nous fait comprendre la réalité d’une partie de l’Histoire de l’Afrique ou corruption, sorcellerie, conflits ethniques, condition des femmes, tribalisme et pauvreté, nous faisant presque vivre les 273 pages du livre comme s’il nous racontait l’histoire de vive voix. Vraiment j’ai beaucoup apprécié ce roman que je recommande vivement…4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5805
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Voilà un livre qui vient enrichir ma déjà loooongue LAL! Merci Lalyre
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5635
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Alain Mabanckou sera reçu à la grande librairie ce jeudi
lalyre- Nombre de messages : 5805
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Petit Piment
Je ne reprendrais pas le résumé situé juste au dessus par Lalyre.
Petit Piment, de son vrai nom Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko qui qui signifie en lingala " rendons grâce à Dieu , le Moise noir est né sur la terre des ancêtres " nous conte son histoire la naïveté de l'enfance. Ça tient presque plus du conte ou de la fable que du roman classique.
Petit Piment grandit dans un orphelinat de Pointe Noire au Congo , vous pouvez imaginer toutes les magouilles, les railleries, les sorcelleries, des dessous de table , les conditions de vie, les rires qui peuvent sévir dans cet orphelinat africain où petit piment ( dont vous comprendrez le surnom en lisant le livre ) réussira à s'échapper...pour un monde pas forcément meilleur. Loin de l'orphelinat, il côtoiera les bandits, les escrocs, les prostituées attendrissantes et maternelles et réussira à survivre tant bien que mal.
On retrouve dans le livre toute les couleurs et le brouhaha de l'Afrique, on retrouve surtout la verve et le style très alerte et imagé de l'auteur. Tout comme "verre cassé" , il s'agit d'un livre qui demanderait à être lu à haute voix par l'auteur lui même.
Par contre, petit bémol parce que justement ce style m'a un peu fatiguée à la longue et j'avoue que l'histoire ne m'a pas emballée plus que ça- j'ai mis une bonne centaine de pages à rentrer dans l'histoire- et je me perdais un peu entre les différents personnels de l'orphelinat. Peut-être parce que je n'ai pas réussi à être charmée par cette vie racontée par le gamin lui-même de façon un trop naïve pour moi.
Cela dit, ça reste un très bon bouquin qui vaut le coup d'être lu ! c'est juste que j'adhère moins que d'autres à ce type de lecture.
Ma note : 3,5 /5
petitemartine- Admin
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Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
MabanckouAlain
Les cigognes sont immortelles
Editions Seuil août 2018
ISBN 978 2 02 130451 0
293 pages
Partant d'un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l'intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l'âme humaine à travers le regard naïf d'un adolescent qui, d'un coup, apprend la vie et son prix.
Mon avis
Nous suivons avec bonheur Michel jeune adolescent naïf, le narrateur qui nous plonge dans la vie congolaise, vers la fin des années 70 c’est un monde qui s’agite. Ce jeune garçon devenu le fils de Maman Pauline et de Papa Roger, n’aime pas s’attirer des ennuis en ne faisant pas de bêtises, lui qui a toujours la tête en l’air, aime rêvasser en classe et pourtant essaye de bien travailler à l’école pour faire plaisir à ses parents. C’est lui qui avec sa fraîcheur et sa naïveté nous conte son pays bouillonnant, nous parle des jeux de pouvoir qu’essayent les anciens colonisateurs ayant du mal à lâcher ce pays avec avec la richesse de ses sous-sols, des territoires fait d’insurrections, de cris et de sorcellerie, somme toute presque un quotidien banal. Un pays inconnu que nous découvrons d’une façon plaisante par les yeux d’un gamin attachant et parce que l’auteur mêlant l’Histoire à des tranches de vie, nous offre une belle fresque congolaise avec une société faite de personnages inoubliables, évoquant aussi les ravages du colonialisme avec sa dictature, le tribalisme et le socialisme. Tout cela en fait une lecture plaisante pour ce roman original raconté avec la voix de l’espiègle Michel qui est dépositaire d’un secret qui pourrait avoir des conséquences inimaginables.
Ce très beau roman témoignage qui nous fait connaître le fonctionnement des pays africains est assez original dans sa structure avec juste certaines longueurs qui ont un peu gâché mon plaisir, c’est tout de même un livre que je recommande. Quand passent les cigognes étaient ce que chantaient les enfants de Pointe-Noire vers la fin des années 1970...4,5/5
Les cigognes sont immortelles
Editions Seuil août 2018
ISBN 978 2 02 130451 0
293 pages
Présentation de l'éditeur
À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l'Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l'arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l'apprentissage du mensonge.Partant d'un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l'intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l'âme humaine à travers le regard naïf d'un adolescent qui, d'un coup, apprend la vie et son prix.
Mon avis
Nous suivons avec bonheur Michel jeune adolescent naïf, le narrateur qui nous plonge dans la vie congolaise, vers la fin des années 70 c’est un monde qui s’agite. Ce jeune garçon devenu le fils de Maman Pauline et de Papa Roger, n’aime pas s’attirer des ennuis en ne faisant pas de bêtises, lui qui a toujours la tête en l’air, aime rêvasser en classe et pourtant essaye de bien travailler à l’école pour faire plaisir à ses parents. C’est lui qui avec sa fraîcheur et sa naïveté nous conte son pays bouillonnant, nous parle des jeux de pouvoir qu’essayent les anciens colonisateurs ayant du mal à lâcher ce pays avec avec la richesse de ses sous-sols, des territoires fait d’insurrections, de cris et de sorcellerie, somme toute presque un quotidien banal. Un pays inconnu que nous découvrons d’une façon plaisante par les yeux d’un gamin attachant et parce que l’auteur mêlant l’Histoire à des tranches de vie, nous offre une belle fresque congolaise avec une société faite de personnages inoubliables, évoquant aussi les ravages du colonialisme avec sa dictature, le tribalisme et le socialisme. Tout cela en fait une lecture plaisante pour ce roman original raconté avec la voix de l’espiègle Michel qui est dépositaire d’un secret qui pourrait avoir des conséquences inimaginables.
Ce très beau roman témoignage qui nous fait connaître le fonctionnement des pays africains est assez original dans sa structure avec juste certaines longueurs qui ont un peu gâché mon plaisir, c’est tout de même un livre que je recommande. Quand passent les cigognes étaient ce que chantaient les enfants de Pointe-Noire vers la fin des années 1970...4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5805
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
VERRE CASSE
Alain MABANCKOU
Points 248 Pages
Résumé : (4° de couverture)
" Verre Cassé est un ivrogne de 64 ans. Ancien instituteur, [...] il a été chargé par l'Escargot entêté, patron du bar Le Crédit a voyagé, de tenir la chronique des faits et gestes de sa clientèle. Une sorte de Cour des miracles peuplée de mythomanes assoiffés, d'éclopés burlesques et de vieux débris [...] Verre Cassé est une œuvre truculente, exubérante, bavarde, tonitruante, d'un comique sans retenue. [...] La verve d'Alain Mabanckou est un fleuve en crue qui emporte tout sur son passage, les mots, les hypocrisies, les convenances, les traditions, les politiquement correct, l'afro-ethnique
L’auteur, le livre et moi :
Voici ma 2° lecture de cet auteur. « Mémoires de Porc-épic » fût lu le 14 juillet 2008, probablement peu de temps après sa sortie en format poche. Et oui, je marque toujours la date de fin de lecture d’un livre, ce qui me permet d’être aussi précis. De cette lecture, aucun souvenir. Aucun souvenir ni bon ni mauvais d’ailleurs. Loin de moi était l’envie de relire cet auteur, mais les cadeaux sont faits pour surprendre. Ce « Verre cassé » fut un cadeau de Noel et donc une surprise. Et cette fois-ci ? Qu’en sera-t-il de cette lecture ?
Mon avis :
Dans un 1° temps je cherche encore l’intérêt de ponctuer un roman de manière marginale. Oui, ce roman est écrit sans point, ce qui entraine des phrases longues comme des paragraphes (parfois de plusieurs pages). Cela n’apporte rien à l’histoire si ce n’est que de perturber le lecteur. Je fus perturbé.
Point plus positif cette fois, des titres de romans sont cachés dans la narration. Comme pour un jeu de piste, on concentre son attention pour les trouver. En ai-je manqué beaucoup ? Nombreuses références à Georges Brassens aussi.
Pour ce qui est du contenu, je dirai qu’il est écrit dans la pure tradition de la littérature de l’Afrique Noire. Il ne manque pas de faire l’auto-critique de la culture Africaine avec beaucoup d’humour. L’occident n’en ai pas moins éreintée. C’est quelque peu naïf (mais d’une naïveté toute voulue), c’est léger tout en étant attachant pour au final être un roman enchanteur désenchanté par une ponctuation inadaptée.
Ma note 3.5 / 5
Alain MABANCKOU
Points 248 Pages
Résumé : (4° de couverture)
" Verre Cassé est un ivrogne de 64 ans. Ancien instituteur, [...] il a été chargé par l'Escargot entêté, patron du bar Le Crédit a voyagé, de tenir la chronique des faits et gestes de sa clientèle. Une sorte de Cour des miracles peuplée de mythomanes assoiffés, d'éclopés burlesques et de vieux débris [...] Verre Cassé est une œuvre truculente, exubérante, bavarde, tonitruante, d'un comique sans retenue. [...] La verve d'Alain Mabanckou est un fleuve en crue qui emporte tout sur son passage, les mots, les hypocrisies, les convenances, les traditions, les politiquement correct, l'afro-ethnique
L’auteur, le livre et moi :
Voici ma 2° lecture de cet auteur. « Mémoires de Porc-épic » fût lu le 14 juillet 2008, probablement peu de temps après sa sortie en format poche. Et oui, je marque toujours la date de fin de lecture d’un livre, ce qui me permet d’être aussi précis. De cette lecture, aucun souvenir. Aucun souvenir ni bon ni mauvais d’ailleurs. Loin de moi était l’envie de relire cet auteur, mais les cadeaux sont faits pour surprendre. Ce « Verre cassé » fut un cadeau de Noel et donc une surprise. Et cette fois-ci ? Qu’en sera-t-il de cette lecture ?
Mon avis :
Dans un 1° temps je cherche encore l’intérêt de ponctuer un roman de manière marginale. Oui, ce roman est écrit sans point, ce qui entraine des phrases longues comme des paragraphes (parfois de plusieurs pages). Cela n’apporte rien à l’histoire si ce n’est que de perturber le lecteur. Je fus perturbé.
Point plus positif cette fois, des titres de romans sont cachés dans la narration. Comme pour un jeu de piste, on concentre son attention pour les trouver. En ai-je manqué beaucoup ? Nombreuses références à Georges Brassens aussi.
Pour ce qui est du contenu, je dirai qu’il est écrit dans la pure tradition de la littérature de l’Afrique Noire. Il ne manque pas de faire l’auto-critique de la culture Africaine avec beaucoup d’humour. L’occident n’en ai pas moins éreintée. C’est quelque peu naïf (mais d’une naïveté toute voulue), c’est léger tout en étant attachant pour au final être un roman enchanteur désenchanté par une ponctuation inadaptée.
Ma note 3.5 / 5
Dkois- Nombre de messages : 3560
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Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Dkois, j'avais trouvé au contraire ce livre d'une originalité remarquable dans la narration, d'un humour décapant et d'une sensibilité retenue mais bien présente! Pour moi, ç'avait été une réussite! J'avais lu Lumières de Pointe-Noire ensuite (de mémoire bien apprécié aussi), mais je ne retrouve plus mon commentaire. Ces deux lectures m'ont conquis et mieux fait connaître Mabanckou. Il me reste à découvrir d'autres de ses livres; ça viendra!
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géromino- Nombre de messages : 5635
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Géromino : Après avoir rédigé et publié mon avis j'ai fait, comme j'en ai l'habitude, un petit scan des avis précédents et donc lu le tien. Si je partage ton avis concernant l'humour et la sensibilité du contenu, je me répète en affirmant que le style en lui faisant perdre fluidité, lui a fait perdre de sa force. Plus de classicisme m'aurait donc plu.
Dkois- Nombre de messages : 3560
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Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Je viens de voir que je n'avais pas posté mon avis.... je l'avais lu en 2014. Je le mets ici.
Verre cassé
Verre cassé est un vieil ivrogne, la soixantaine, qui sous l'impulsion de l'Escargot entêté, le patron du Crédit a voyagé, raconte les chroniques de la clientèle du bar.
Par la plume du vieil instituteur, toute une horde de personnages apparait devant nous : les descriptions sont très crues mais ça permet de rendre ces gens de Brazzaville plus réels, plus vivants. Les phrases longues (devrai-je dire la phrase, vu que je ne crois pas avoir rencontré un seul point pendant ma lecture à part le point final) m'ont désorientées. Difficile de sortir et d'entrer de nouveau dans ce livre, quand on ne peut pas faire autrement…
J'ai apprécié les expressions imagées du narrateur, les références aux oeuvres littéraires, les petits drames familiaux… J'ai eu du mal sur la dernière partie du livre, sur l'ivrognerie de Verre cassé qui se répétait un peu trop à mon goût. Deuxième livre de cet auteur et j'ai aimé son entrain et son humour quand il raconte ses histoires.
4/5
Verre cassé
Verre cassé est un vieil ivrogne, la soixantaine, qui sous l'impulsion de l'Escargot entêté, le patron du Crédit a voyagé, raconte les chroniques de la clientèle du bar.
Par la plume du vieil instituteur, toute une horde de personnages apparait devant nous : les descriptions sont très crues mais ça permet de rendre ces gens de Brazzaville plus réels, plus vivants. Les phrases longues (devrai-je dire la phrase, vu que je ne crois pas avoir rencontré un seul point pendant ma lecture à part le point final) m'ont désorientées. Difficile de sortir et d'entrer de nouveau dans ce livre, quand on ne peut pas faire autrement…
J'ai apprécié les expressions imagées du narrateur, les références aux oeuvres littéraires, les petits drames familiaux… J'ai eu du mal sur la dernière partie du livre, sur l'ivrognerie de Verre cassé qui se répétait un peu trop à mon goût. Deuxième livre de cet auteur et j'ai aimé son entrain et son humour quand il raconte ses histoires.
4/5
Shan_Ze- Admin
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Moi j'étais plus de l'avis de Géromino aussi Et je dirais que justement c'est ce style et cette narration qui font sa forceDkois a écrit:Géromino : Après avoir rédigé et publié mon avis j'ai fait, comme j'en ai l'habitude, un petit scan des avis précédents et donc lu le tien. Si je partage ton avis concernant l'humour et la sensibilité du contenu, je me répète en affirmant que le style en lui faisant perdre fluidité, lui a fait perdre de sa force. Plus de classicisme m'aurait donc plu.
petitemartine- Admin
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Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Le commerce des allongés
Editions Seuil19 août 2022
290 pages
Quatrième de couverture
Liwa Ekimakingaï a passé son enfance et continue d’habiter chez sa grand-mère, Mâ Lembé, car sa mère, Albertine, est morte en lui donnant la vie. Il est employé comme cuisinier à l’hôtel Victory Palace de Pointe-Noire. Et il attend de rencontrer l’amour. Un soir de 15 août où l’on fête l’indépendance du pays, il réunit ses plus beaux atours à peine achetés l’après-midi, et assez extravagants, pour aller en boîte. Au bord de la piste de danse, la belle Adeline semble inatteignable. Pourtant, elle accepte ses avances, sans toutefois se compromettre. Elle signera sa fin…
Le roman est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement. Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Pour se venger ?
En toile de fond, la ville de Pointe-Noire et ses cimetières – en particulier le Cimetière des Riches, où tout le monde rêverait d’avoir une sépulture mais où les places sont très chères, et celui dit Frère-Lachaise, pour le tout-venant dont Liwa fait partie.
Dans ce grand roman social, politique et visionnaire, la lutte des classes se poursuit jusque dans le royaume des morts, où ceux-ci sont d’ailleurs étrangement vivants.
Le roman est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement. Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Pour se venger ?
En toile de fond, la ville de Pointe-Noire et ses cimetières – en particulier le Cimetière des Riches, où tout le monde rêverait d’avoir une sépulture mais où les places sont très chères, et celui dit Frère-Lachaise, pour le tout-venant dont Liwa fait partie.
Dans ce grand roman social, politique et visionnaire, la lutte des classes se poursuit jusque dans le royaume des morts, où ceux-ci sont d’ailleurs étrangement vivants.
Mon avis
Dans cet étrange roman, on revisite la lutte des classes qui se prolongent dans l’au-delà de la veillée mortuaire qui dure quatre jours, car il faut du temps pour que Liwa s’adapte à sa nouvelle situation, ensuite on arrive au cimetière du Frère Lachaise, car même dans un cimetière , ou les inégalités se savent, les riches ont un plus beau cimetière et profitent d’une belle vue. Donc très vite Liwa s’ennuie et sort de sa tombe, c’est plus facile pour faire revivre son passé et très vite se fait remarquer par quelques morts illustres qui viennent lui tenir compagnie pour bavarder et revoir la vie en rose, au temps ou tout était plus facile dans la ville de leur enfance, alors qu’à ce jour la corruption est pratique courante et les humains prêts à tout pour se faire une place au soleil, il est aussi question de sorcellerie et de présages, des pactes car les affaires sont les affaires. Il n’y a rien de triste dans ce roman, au contraire ce qui s’y raconte fait penser à une seconde vie, serai-ce mieux?Je ne crois pas… Je n’aime pas beaucoup ce genre de roman visionnaire qui à mon avis est une farce sur la lutte des classes qui se prolonge dans l’au-delà...Et par cette histoire à dormir debout j’imagine qu’Alain Mabanckou est un sacré farceur...
lalyre- Nombre de messages : 5805
Age : 92
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Le commerce des allongés d'Alain Mabanckou
Note : 4.5/5
Liwa Ikimakingaï était encore un jeune homme quand il réveille mort au cimetière du Frère-Lachaise de Pointe-Noire, au Congo. Comment cela est-il arrivé ? Il vivait pourtant sans histoires avec sa grand-mère Mâ Lembé et travaillait à l'hôtel Victory Palace.
J'étais curieuse de ce nouveau roman d'Alain mabanckou et pourtant, je n'avais lu que Verre cassé, il y a de cela quelques années. le titre est surprenant et même si je préfère ne lire que le début du résumé pour garder un peu de découverte dans ma lecture, j'ai tout de suite accroché à l'histoire. J'ai lu des histoires qui retracent la vie de leurs héros au crépuscule de leur vie mais ici, c'est l'esprit du jeune Liwa qui se "réveille" après sa mort. Mais de quoi est-il mort alors qu'il fêtait tout juste avec les autres ponténégrains la fête nationale congolaise ? le roman retrace brièvement sa vie en alternant celle-ci avec ses grandioses rencontres post-mortems qui lui racontent une Afrique très supersticieuse qui n'hésitent pas à sacrifier ses semblables pour accéder au pouvoir. J'ai aimé la façon originale utilisée par Mabanckou pour montrer la corruption dans la ville congolaise, d'utiilser sa langue colorée pour plus bas instincts humains. C'est juste dommage que le héros défunt soit un peu effacé dans ce commerce des morts. Une belle critique sociale de ce Congo contemporain, qui me restera longtemps en tête. (surtout quand elle m'est narrée directement par l'auteur !)
Note : 4.5/5
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9276
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Alain MABANCKOU (Congo-Brazzaville / Etats-Unis)
Je dois retenter cette auteur l'an prochain je n'ai pas trop accroché avec celui que j'ai lu mais a chaque fois que je l'entends j'ai envie de le lire
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