Magda SZABO - La porte

La porte de Magda Szabo
(Viviane Hamy / 277 pages)




Un récit autobiographique qui a tout d'un roman de fiction...
La porte est un récit 3 en 1. Il a une base autobiographique (Magda Szabo nous retrace sa vie dans la Hongrie communiste de l'après guerre), un contenu biographique sur l'histoire d' Emerence concierge et femme de ménage, le tout revêtant la forme d'un roman fiction.


Dans ce texte Magda Szabo nous décrit la relation fusionnelle et haute en couleur qu'elle a partagé pendant plus de vingt ans avec Emerence. Emerence est la personne incontournable du quartier, elle est concierge et fait le ménage dans quelques familles. Infatigable et apprécié de tous, Emerence est humble et dévoué mais elle a son petit caractère. Et quel caractère !
Elle parle peu, a des idées très arrêté et gare à quiconque lui déplait. Il ne faut pas oublier d 'évoquer également les petites facettes les plus originales de son caractère.
Elle n'hésite pas à demander des références à ses futurs employeurs; nul n'est encore parvenue à entrer dans son intérieur. Elle sait parler comme personne aux animaux...
Elle nous confie cette étrange amitié qui s'est petit à petit crée entre elles, un peu comme un secret qu'on aurait le droit de partager en restant discret de peur de déplaire à Emerence.


Magda Szabo s'efface dans ce récit pour laisser place à Emerence. On a l'impression que ce roman est la façon qu' elle a trouvé pour rendre un hommage discret à cette femme qui a tant compté dans sa vie. Centré sur la vie d' Emerence, il lui rend la pleine et entière place qu'elle a occupé dans la vie de l'auteure. C'est un roman sensible et bouleversant. L'écriture est ciselé avec soin, particulièrement riche et dense, elle m'a demandé beaucoup d'attention. Cependant, jamais je n'ai regretté le temps passé ce livre à la main. Magda Szabo sait se servir des mots pour recréer dans ses phrases des ambiances, pour nous faire ressentir les sentiments (et leurs racines) de ses personnages. Il y a une telle vérité qui ressort de chaque passages; les personnes sont touchantes et attachantes, si réelles qu'on croirait les connaître. Naturellement, je suis bête c'est une autobiographie mais la structure romanesque est si importante qu'on en oublie sa réalité première.
C'est une magnifique lecture que je ne peux que vous conseiller. C'est pour moi le meilleur livre qu'il m'a été donné de lire cette année (pour le moment !)...5/5




Je ne trouve pas de raison particulière mais ce texte m'a fait souvent pensé à « L'élégance du hérisson » de Muriel Barbery (même si je n'ai particulièrement apprécié ce livre). Pourquoi ? Mystère !

Très réussie ta critique Lacazavent, très convaincante! Je n'ai qu'une envie : aller emprunter ce livre à la biblio!

merci Cocotte


J'ai oublié que je voulais vous glisser un petit extrait (p50 en poche) mais je viens de le rendre à la bibliothèque !
Tans pis, je le réemprunterai !

Effectivement, très belle critique Lacazavent qui donne envie d'essayer même si de prime abord, je n'étais pas trop tentée par cette auteure.

LA PORTE : Madga Szabo


Un petit peu moins enthousiaste : ce roman a énormément de qualités : une écriture très recherchée, très pointue et très dense, une recherche très fouillée également dans la psychologie des deux personnages principaux, mais à la longue, plus j'avançais dans le récit, plus j'ai ressenti un vif ennui. Ce continuel essai de disculpation de l'auteur qui se sent responsable et essaie de montrer les raisons de sa conduite ou de s'excuser, finit par devenir pénible. J'ai donc terminé le livre "en diagonale" pour en connaître la fin, mais j'ai dû faire un effort et ce ne fut pas une lecture-plaisir.

3,8/5

LA PORTE

Mon avis: tout d'abord je voudrais rendre hommage à la traductrice de ce roman: j'ai trouvé l'écriture magnifique. Ce n'est sans doute pas sans rapport avec le fait que j'ai adoré ce roman. Les deux personnages principaux sont dépeints avec justesse et profondeur. Bien sûr Emerence est très attachante même si par moment j'aurais voulu me substituer à la narratrice pour la remettre en place. Que dire du personnage de l'écrivain tellement démunie devant ce fort caractère: on a envie tout à la fois de la secouer et de la réconforter. La progression des sentiments des personnages est très bien décrite.
Pour moi c'est un véritable coup de coeur
Ma note: 5/5

La porte

Résumé

Dans un quartier de banlieue en Hongrie, Une femme écrivain décide d’engager une bonne, une vielle femme recommandée par une de ses amies. Cette femme, Emerence, est très mystérieuse et se révèle d’un caractère difficile. Bien que très serviable et travailleuse, son passé et ses angoisses chamboulent la vie de l’écrivain et de son mari…

Avis:
Ce roman est une poche d’émotions extraordinaires dont Magda Szabo nous ouvre la porte…
L’histoire de ces deux femmes que tout oppose nous révèle beaucoup de nous-même, en mettant en avant nos attitudes, nos faiblesses et nos peurs. J’ai ressenti très fortement l’égoïsme et les maladresses de l’écrivain face à cette vielle femme mais aussi la mauvaise fois, l’autorité et la folie d’Emerence face à l’écrivain. Ce qui m’a touché c’est la tension due à l’absence de communication qui ronge nos deux héroïnes, on se sent concerné malgré nous, impliqué mais impuissant. J’ai été tellement touchée par cette vielle femme que j’ai pleuré 2-3 fois (je suis trop sensible). Ce roman, comme le disait Lacazavent, 3 en 1, est effectivement aussi un roman à suspens, qui nous tient en haleine jusqu’à la fin.
C’est un livre très réussi, dont le seul bémol pour moi est un début un peu lent, il faut s’y lancer à fond pour ne pas lâcher le morceau. Le plaisir de cette lecture va crescendo à mesure que l’on connaît mieux les personnages et que l’on s’y attache.

Je vous le conseille, surtout si vous êtes une âme sensible.
Note: 4.75/5

Magda Szabo - La Porte
Lu en néerlandais: De Deur (2002)

Le livre est amplement résumé.
Comme Chantal, j'ai trouvé exagéré dans ce roman psychologique le sentiment de culpabilité de la narratrice. Par contre, j'ai aimé la façon qu'Emérence défend son respect de soi, qui n'est pas déterminé par des qualités intellectuelles, et même pas de ses qualités de travailleuse mais de sa conscience et de son individualité inaliénable. Ma note 4/5.

houlààà, moi qui l'ai emprunté...

Merci pour ton avis Opalecat, dommage que tu n'es pas aimé ce roman.
Personnellement après deux lectures d'elle et une troisième en cours je trouve que son écriture reste similaire d'un roman à l'autre, sans vouloir te décourager !

ce qui veut dire que pour toi aussi Lacazeavent c'est mitigé ?

euh,
Pas du tout Laurier, moi j'ai ADORÉ ce roman par contre par la suite, j'ai lu "La ballade d'Iza" le texte est différent, l'histoire l'est également par contre le style de l'écriture ne varie pas tellement (notamment dans la construction des phrases).
J'ai donc l'impression que ceux qui ont aimé leur première lecture d'elle, on de forte chance d'apprécier tout autant un second livre ... et inversement

La porte
Au début du récit, j'ai été un peu agacée par le comportement parfois hystérique d'Emerence, notamment à l'encontre du chien, ainsi que par l'ascendant qu'elle avait sur la narratrice et son époux. Puis bien vite j'ai été prise d'affection pour cette femme étrange et courageuse. A partir de ce moment j'ai eu du mal à lâcher le livre tant il me passionnait.
Petit à petit, la vie d'Emerence est dévoilée, elle est partout où une aide est nécessaire. Son logement qu'elle tient fort propre malgré les chats recueillis, ajouté au ménage de la maison, montre qu'elle ne chôme pas. Elle est généreuse, et malgré son caractère très entier, ses nombreuses altercations avec l'auteur, cette maîtresse femme marquera tous ceux qui l'ont cotoyés. Je suis vraiment tombée sous le charme de ce livre !

Note : 5/5

Contente que ce livre t'ai plu Cécile

La porte de Magda Szabo

Emerence Szeredas est la femme de ménage de l’auteur. Ce n’est pas une simple servante : Emerence a sa fierté, elle ne travaille pas pour n’importe qui. Elle travaille énormément mais elle décide du moment où elle commence. Elle ne demande rien mais est très dévouée. Mais il y a une chose qu’elle ne fait jamais : laisser quelqu’un passer le pas de sa porte.

Une relation ambiguë entre Magda Szabo et cette femme au caractère étrange. Beau portrait de femme de cette servante à la forte personnalité : vraie, sincère, généreuse mais aussi fière, têtue et parfois hystérique.

Emerence Szeredas se fait infirmière, décoratrice de la maison de sa maîtresse avec des objets trouvés et même n’hésite pas donner des leçons à son employeuse !

L’auteur et Emerence sont très différentes l’une de l’autre, elles s’apprécient beaucoup mais il existe des tensions entre les deux femmes. Il n’y aura finalement qu’à Magda Szabo qu’Emerence fera confiance.

Très belle écriture de Magda Szabo même si parfois les phrases se font trop longues, le texte trop dense. Je relirai sans doute un autre de ses romans.

Note : 4.25/5

J'ai beaucouo aimé ce roman qui met en scène 2 personnages centraux très intéressants tant au point de vue narratif que psychologique.

Emerence est attachante et si "détestable" à la fois. Elle franchit beaucoup de portes en s'introduisant non pas seulement dans la maison de la narratrice, mais progressivement dans sa chambre, celle de sa mère, dans sa vie et finalement dans son âme. Elle endosse également beaucoup de rôles: femme de ménage, conseillère, maître du chien. Elle a de l'ascendant tant sur la narratrice et sa vie que sur le chien de la maison, qu'elle a choisis.Est-ce rassurant ou inquiétant ?

La narratrice essaie de garder une distance qui lui semble souhaitée de la part d'Emerence dans un premier temps, puis veut se rapprocher en se faisant souvent rejetée...c'est un jeu psychologique finement bâti.

Le style d'écriture m'a énormément plu, le jeu sur la porte est admirablement mené du début à la fin. Entre métaphores et émotions, j'ai eu beaucoup de plaisir à tourner ces pages comme autant de portes à forcer...j'ai été très émue lors que divers passages du récit notamment face à cette solitude d'Emerence et sa fin qui nous met face, quelque part, à des démons bien actuels. Une belle découverte et grande émotion . MERCI

5/5

L'auteure nous relate sa rencontre puis la construction de sa relation avec Emerence, qui est, officiellement, son aide-ménagère, mais qui deviendra, au fil du temps, bien plus que cela.

L'écriture est belle, l'auteure parvient à nous transmettre les émotions des protagonistes mais sans tomber dans l'excès.
Cependant, j'ai trouvé que ce roman était relativement décousu, cela étant dû en grande partie à l'accentuation utilisée. Les phrases devenaient parfois incompréhensibles, est-ce dû à la traduction ?...

En bref, une bonne lecture, une auteure à découvrir mais qui ne demeurera pas impérissable dans ma mémoire.
Je vais toutefois continuer sur ma lancée avec "Le vieux puits" de Mme SZABO.

Ma note : 3.25/5

J'ai eu des sentiments mitigés pour Emerence et c'est ce qui m'a plu.

Je l'ai trouvée touchante, généreuse, entière, franche. Il y un coté d'elle qui m'a beaucoup amusée, elle débarque chez ses patrons quand elle veut, et que lors de l'entretien d'embauche, c'est elle qui donne ses exigences, elle n'a aucun doute sur le fait qu'elle va leur convenir, mais le contraire elle n'en est pas sure. Cela nous met tout de suite le ton du personnage. Elle contrôle tout et c'est elle qui fixe les limites de ses relations. Elle est envahissante et quand elle est absente, laisse plus qu'un grand vide "Emerence avait disparu mais paralysait le monde autour de nous".

Elle m'a beaucoup agacée à certains moments, elle est cassante, intransigeante, négative, capricieuse (quelquefois on dirait une enfant gatée), elle a parfois l'esprit étroit, ne se remet jamais en cause mais l'exige des autres. Elle amène l'auteure à l'instrospection, à la remise en cause, et la pousse dans une culpabilité que j'ai trouvé injuste.

En fait le portrait d'Emerence nous montre toute la complexité d'une personnalité.

En tout cas beaucoup de bienveillance entoure Emerence, les gens l'acceptent telle qu'elle est, avec ses lubies, ses petites manies.

J'ai aimé aussi les remarques de l'auteure sur le fait que il y a des personnes qui ont un comportement plus conformes aux valeurs chrétiennes que certains Chrétiens , elle (Emerence) honore Dieu par ses actes même si elle en nie l'existence.

Ma note : 4,25/5

très belle critique Lacazavent, me réjouis d'ouvrir la porte,
l'avis d'Opalecat me fait penser qu'il me faudra peut-être m'accrocher un peu plus qu'à l'accoutumée....
enfin vous redirai tout cela tout bientôt.

pour l'instant termine le beau cadeau de l'association des amis du polar (813) A bout de course de Richard Stark, qui me surprend en bien,
l'ai commencé en me disant: encore un polar avec des braqueurs, vais m'ennuyer....ben pas du tout!

Merci lacazavent
viens de terminer la porte, j'ai vraiment aimé

pour le résumé, celui de lalyre me paraît le plus concis

Dans un quartier de banlieue en Hongrie, Une femme écrivain décide d’engager une bonne, une vielle femme recommandée par une de ses amies. Cette femme, Emerence, est très mystérieuse et se révèle d’un caractère difficile. Bien que très serviable et travailleuse, son passé et ses angoisses chamboulent la vie de l’écrivain et de son mari…

cette Emerence, qu'elle est attachante, qu'elle est agaçante aussi!
en tous les cas, un personnage que l'on regrette de n'avoir pas connu....

l'écriture est belle et rend palpables les interrogations, le remords, la honte, la fierté, l'amour, les désillusions....en un mot, la foultitude d'émotions et de sentiments qui traversent une vie.

lirai certainement d'autres ouvrages de Magda Szabo
encore mille mercis lacazavent de m'avoir fait connaître cet auteur
4.5/5

Je suis vraiment contente que ce livre plaise autant

La porte - Magda Szabo
Viviane Hamy - 276 pages

La porte, c'est le récit de la relation étrange et ambiguë entre Emerence, une concierge au caractère bien trempé, et une jeune femme écrivain chez qui elle effectue divers travaux ménagers quotidiens. Pendant vingt ans, les deux femmes vont apprendre à se connaitre, à se soutenir parfois, à s'opposer souvent.

Roman ou autobiographie, difficile de trancher mais après tout ce n'est pas ce qui importe. Qu'elle ait vraiment existé ou qu'elle sorte tout droit de l'imagination de Magda Szabo, Emerence reste un personnage fascinant. A la fois drôle avec ses lubies et ses exigences, à la fois touchante dans ses faiblesses, elle peut être aussi profondément agaçante dans sa manière tyrannique de traiter son entourage.
On suit la relation entre les deux femmes sur le fil du rasoir, s'attendant à chaque instant à tout voir basculer, d'un côté comme de l'autre.
Dommage toutefois que l'auteur se répète un peu trop et comme Shan Ze, j'ai eu du mal avec le style et toutes ces phrases à rallonge qui alourdissent la lecture.
Ça reste tout de même un très bon moment de lecture et une belle découverte. Je n'en resterai pas là avec cette auteure.

4/5