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Lydie SALVAYRE (France)

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Message  Invité Lun 19 Oct 2009 - 13:22

La Puissance des Mouches de Lydie Salvayre

Lydie SALVAYRE (France) Puissa10

Lydie Salvayre vient de sortir un livre, BW qui raconte la vie mouvementée de son compagnon. Mais plus que ce livre de rentrée, c'est son parcours personnel et La puissance des mouches qui m'ont fait envie. Fille d'exilés espagnols, elle a fait des études de lettre avant de bifurquer vers la médecine et la psychiatrie, ce virement étant en lien avec la maladie de son père.
La Puissance des Mouches, quand on connait sa biographie est un livre qui parle d'elle. Il y a l'omniprésence des Pensées de Pascal, puis cet homme fils d'émigrés espagnols et sa folie qui sert de trame à cette histoire pleine de hargne et de règlements de compte avec la vie de couple, les relations filiales, la culture.
Sans concession, un gardien de musée se livre entre les murs de la prison au juge, à l'infirmier, à son avocat. Il raconte les visites au musée de Port-royal des Champs avec les touristes incultes ou prétentieux, les visiteurs importants dont on flatte la maigre culture. A la moindre occasion, il se sert des Pensées de Pascal comme d'un étendard et avec tellement d'à propos qu'on s'y plongerait volontier à notre tour. Les relations qu'il entretient avec sa femme entre sadisme et pitié sont décortiquées avec sarcasme. Sa haine qui remonte à son enfance saccagée par un père violent se libère comme un flot continu d'observations à la fois lucides et cruelles, nous entrainant dans les filets de son délire. Un souffle putride qui remonte des profondeurs se dégage de ce livre qu'on dévore cependant inquiet d'y trouver des vérités qui blessent à côté desquelles on passe trop souvent sans vouloir s'y attarder.
Une Pensée de Pascal pour le plaisir : "L'homme connaît qu'il est misérable ; il est donc misérable puisqu'il l'est ; mais il est bien grand, puisqu'il le connaît."

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Message  Aurore Sam 6 Sep 2014 - 12:04

Pas pleurer - Lydie Salvayre

(Seuil, 2014, 288 p., coll. Cadre rouge)

Lydie SALVAYRE (France) Pas_pl10

Deux voix s'entremêlent dans ce récit qui propulse le lecteur à l'été 1936, peu avant la guerre d'Espagne. Il y a d'une part Georges Bernanos qui assiste horrifié aux exactions faites à la population par le gouvernement. Il fait partie de la jeune génération qui se révolte et a un regard lourd de reproches face aux tortures infligées par les miliciens. Tout cela étant cautionné par l'Église ce qui lui semble d'autant plus outrageant.

Il y a quelque chose, disait-il, de mille fois pire que la férocité des brutes, c'est la férocité des lâches. (p. 212)

D'autre part il y a Montse, la grand-mère de la narratrice qui elle n'a gardé que les jours heureux liés à l'insurrection libertaire. Dans son mélange de français et d'espagnol (le fragnol), elle raconte son histoire mais aussi ses amours et ses idéaux. C'est une touchante petite dame qui se dessine à nous, toute en gouaille et férocité.

Ne persiste en sa mémoire que cet été 36, où la vie où l'amour la prirent à bras-le-corps, cet été où elle eut l'impression d'exister pleinement et en accord avec le monde [...] (p. 278)

Il y a quelque chose de prenant dans ce contraste d'opinions, dans la révolte de Bernanos qui s'étalera dans son livre Les grands cimetières sous la lune, et dans l'histoire d'amour tempétueuse de Montse. Le lecteur s'accroche à cette "mauvaise pauvre" qui a gardé tout un parler catalan et s'exprime avec émotion sur une jeunesse quelque peu raccourcie. Plus qu'un épisode historique, Lydie Salvayre nous déploie une narration superbement imbriquée, tantôt légère et tantôt bien plus péremptoire et près des faits.

Ce roman est sur la première liste du Goncourt (et je le comprends aisément). L'auteur sera en débat dans notre belle bibliothèque du XVIIIème arrondissement. N'hésitez pas à venir écouter la discussion qui, j'en suis sûre, sera passionnante !
En attendant je vous invite à écouter l'émission "Les bonnes feuilles" (sur France Culture) où elle était passée en août pour lire les premières pages et raconter cette touchante expérience teintée d'autobiographie.
4/5

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Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas.





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Message  géromino Jeu 27 Nov 2014 - 15:18

"Pas pleurer"  Seuil 2014  280 pages   (Goncourt 2014)




A 90 ans, si elle ne se rappelle plus les faits récents, Montse se souvient encore de sa jeunesse. Elle a quinze quand se déclenche la guerre civile en Espagne, en ce mois de juillet 1936. Devant sa fille, elle évoque ces instants qui ont enflammé le pays et lui ont procuré les plus merveilleuses émotions de sa vie, en lui faisant découvrir la grande ville de Saragosse(?) alors aux mains des libertaires. De retour dans son village, enceinte, elle est contrainte de se marier avec Diego, le chef de la milice Républicaine et adversaire (parce que tendance anarchiste) de Josep, le frère de Montse. 
Parallèlement, aux Baléares, Georges Bernanos est témoin des atrocités qu'exercent les milices phalangistes, avec la bénédiction de l'Eglise, sur la population. Fervent catholique (et donc anti-républicain), il est choqué par ces ignominies et ne peut s'empêcher de dénoncer les crimes que le clergé approuve par des actions de grâce. Il écrit un livre "Les grands cimetières sous la lune" qui lui vaut d'avoir sa tête mise à prix par Franco. Il se réfugiera en France. 

Dans le récit des souvenirs de sa mère, Lydie Salvayre intercale le témoignage lucide et courageux d'un grand écrivain. On lit ces textes qui se chevauchent avec rage et émotion, avec flamme et effarement. L'abondance des mots ou des phrases en espagnol n'est pas dérangeant: on comprend la plupart du temps le sens général. Quant au langage mi-français mi-espagnol qu'utilise Montse, il apporte une petite touche amusante et originale. Dans l'ensemble, la plume de l'auteure n'est pas désagréable (si ce n'est l'usage de mots grossiers ou orduriers employés un peu trop souvent à mon goût; bien pour illustrer le côté populaire, mais c'est quand même assez chargé), et rappelle le style de certains écrivains latino-américains. 

Une chose m'a cependant gêné: Lydie Salvayre dresse un tableau plutôt manichéen qui ne reflète pas l'exacte vérité ou tout au moins déforme la représentation qu'on pourrait s'imaginer sur cette abomination qu'a été la guerre civile. En effet, le ton général du livre est sérieusement orienté (forcément, puisqu'il s'agit de la vision qu'en a la mère de l'auteure), avec des brutes franquistes, fascistes, réactionnaires qui répriment dans des bains de sang l'humaniste révolution républicaine, aux idéaux socialistes et égalitaires. Elle enfonce le clou en y allant de sa "Petite leçon d'épuration Nationale" qui liste en trois ou quatre pages les méthodes scandaleuses que doivent utiliser les partisans franquistes, préconisées pour "délivrer la Nation des éléments nuisibles". Si les moyens répressifs des Franquistes sont d'une grande brutalité que personne n'osera nier, en revanche Lydie Salvayre passe sous silence les non moins condamnables et atroces exactions perpétrées dans le même temps par les Républicains auprès de la communauté religieuse (églises brûlées, prêtres, bonnes soeurs et gens d'églises assassinés sauvagement -on parle de 7000), sans compter les exécutions sommaires, tortures, etc... infligées aux prisonniers de l'autre camp (notamment à Madrid). Bien entendu, ces crimes ne furent pas condamnés par le gouvernement républicain. En matière d'abomination, les Républicains n'avaient rien à envier aux Nationaux.
Voilà donc ce que je tenais à ajouter, car si le livre rend compte très réalistement du climat qui régnait alors dans les campagnes espagnoles (la difficulté de choisir un camp, l'importance de la religion fortement ancrée dans les moeurs, etc...) il est assez partial et sous-entend que seuls les partisans de Franco étaient des brutes et des assassins. Même s'il s'agit d'un roman, je pense qu'il ne gagne pas à trop s'écarter du contexte historique. 

Note: 3,5/5

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Message  lalyre Mar 6 Jan 2015 - 17:23

Pas pleurer       
Que voici une belle et originale écriture, un beau roman ou je n’ai eu aucun mal à m’immerger dans l’histoire qui offre un éclairage complexe de la guerre civile espagnole mettant en scène un petit village perché sur les hauteurs de la Catalogne. Comme dit la quatrième de couverture : Deux voix s’entrelacent, sont mises en parallèle, comme un écho, celle de Bernanos ayant écrit « Les grands cimetières sous la lune » et l’histoire de Montsé, qui bien des décennies plus tard, raconte cette époque à sa fille, la narratrice. Montsé remonte ainsi le fil d’une vie familiale, traversée par diverses tragédies. L’auteure s’abandonne aussi au langage de sa mère dans un mélange de français et d’espagnol ( un petit bémol à ce propos, j’aurais aimé que les expressions espagnoles soient traduites). De la même façon, Lydie Salveyre se laisse envoûter par la prose de Bernanos, cependant entre ces deux personnages que tout semble opposer , elle crée une certaine solidarité et cela avec beaucoup de sensibilité. Un très beau livre qui sera encore un gros coup de cœur…5/5
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Message  Dkois Mer 20 Juin 2018 - 16:19

LA MEDAILLE
Lydie SALVAYRE
POINTS 167 Pages
 Résumé (Editeur)


L’événement qui rassemble aujourd’hui les membres du personnel de l’entreprise Besson est exceptionnel puisqu’il s’agit de la remise des médailles du travail aux meilleurs d’entre eux.
Tout au long de la cérémonie, la Direction en profite pour rappeler quelques principes de base : « L’amour est incompatible avec le travail », « La paresse corrompt absolument », « Privatisez votre vie privée », « Foncez et vous réussirez », « Haïssez-vous les uns les autres ! », « La vie au travail, le travail à vie ! ».
Les médaillés acceptent leurs récompenses, expriment leur gratitude et répondent aux allocutions de leurs supérieurs. L’assistance applaudit, le protocole semble réglé dans ses moindres détails. Pourtant des désordres vont surgir et perturber le rituel immuable.


Mon avis :
 
En alternant allocution de la direction de la société Brisson et des témoignages des ouvriers récompensés (et donc soumis), Lydie Salvayre a construit un court roman ayant pour but de dénoncer le monde du travail, ou en tout cas un certain monde du travail. A force de caricatures et de clichés, on ne s'y retrouve pas du tout. J'ai cru, au départ, me retrouver dans un monde "Barjavelien" qui a agrémenté mes lectures d'adolescent, mais rapidement le mélange maladroit associant réalité et surréalité m'a interpellé et fait abandonner tout intérêt. 
Une chance que l'écriture soit facile, simple et donc rapide car on frôle la puérilité. Peut-être que lors de mes 14 ans en pleine rébellion sociale, ce roman m’aurait charmé. Désolé, mais plus à 55 ans !!!
 
 Je suis par contre convaincu, que je n'ai pas choisi le bon roman pour découvrir cette auteure. Je ne manquerai donc pas de tenter une nouvelle lecture.
« Pas pleurer » par exemple me semble plus intéressant et de meilleure facture
 
Ma note 2/5

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Message  Réaliste-romantique Ven 20 Aoû 2021 - 16:10

La déclaration

Excédé par tous ses défauts et ses manies, un homme se sépare de sa femme. Il tente quelques rencontres avec d’autres femmes, mais il ne s’enthousiasme pas, il repense sans arrêt à son ex-conjointe. Il sombre dans la dépression et doit être interné dans une clinique. Cet arrêt forcé l’amène à regarder sa situation autrement.

Le ton du livre change à plusieurs reprises, selon l’état d’esprit du narrateur. Au début, c’est plein de rage et de reproches face à sa conjointe. Ensuite il se désole de l’humanité en général, et sa hargne se retourne vers ses rencontres et ses parents. Mais alors il devient sombre, jusqu’au fond du baril. On retrouve ensuite une lueur d’espoir, mais jamais comme avant.

Une lecture intéressante, pas longue, mais pas exceptionnelle non plus. 

3,5/5

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Message  Réaliste-romantique Mer 29 Sep 2021 - 0:44

Pas pleurer

La narratrice (l’autrice?) relaye les récits de  sa mère, Catalane dont les jours de la guerre civile ont été les moments les plus mémorables de sa vie, lui permettant de quitter son village rurale isolée, mais aussi source de nombreux drames, dans sa vie comme dans celle de tout son pays. On découvre la vie passée de la mère, de l’oncle, du père et d’autres habitants de ce village amis aussi de Barcelone. En parallèle, on suit Bernanos, d’abord partisan de la monarchie, qui ne peut pas ne pas dénoncer les horreurs dont il est témoin. 


J’ai aimé la construction non linéaire du récit, avec les narrateurs dans le présent. La narratrice relaye aussi les erreurs de sa mère, qui n’a jamais parfaitement appris la langue. Comme j’apprends l’espagnol, j’ai aimé découvrir le vrai mot à la base de l’erreur, mais sans cette connaissance je crois que ce truc m’aurait dérangé. Le ton du récit est à l’image de la République et de la révolution : d’abord l’enthousiasme, puis une confusion, suivi d’un écrasement douloureux.     
 
4/5


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Message  Réaliste-romantique Dim 9 Juil 2023 - 17:43

Marcher jusqu'au soir

La collection Ma nuit au musée laisse/enferme un auteur pour une nuit seul dans un musée. Lydie Salvayre accepte, après qu’une amie a beaucoup insisté, de passer la nuit au Musée Picasso où est organisée une exposition de Giacometti. Mais ses craintes initiales sont fondées : elle ne ressent pas d’illumination, le musée est mort plutôt que transcendant, ses récriminations face à l’institution muséale ressurgissent, et elle angoisse seule dans le musée, avec les fantômes de son passé qui flottent autour de son lit de camp.

Le livre est divisé en deux blocs, une moitié sur son expérience elle-même (négative), mais l’autre pour parler de Giacometti (qu’elle admire). Elle parle aussi de son expérience de fille qui a grandit dans un milieu modeste, de parents émigrants, donc d’autrice qui n’est pas à l’aise de s’exprimer en public ni dans les milieux snobs.
Elle est de l’ordre du récit plutôt que du roman ou de l’essai, mais j’ai quand même trouvé cette lecture intéressante.

3,5/5

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