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Sia FIGIEL (Samoa)

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Sia FIGIEL (Samoa) Empty Sia FIGIEL (Samoa)

Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 20:39

De : Shan_Ze (Message d'origine) Envoyé : 01/12/2005 22:45
La petite fille du cercle de la lune , de Sia Figiel

Une petite fille samoan de 10 ans, Samoana, va se mettre à raconter sa famille, ses amis, les petits événements qui se passsent dans son village. Comme les réactions que suscitent l'arrivée des nouvelles technologies sur les îles samoans, les relations avec sa famille ou les gens du village. J'ai découvert une tout autre culture que celles que je connaissais.
Pourtant, j'ai eu du mal à m'y mettre, j'ai même failli laisser tomber. L'écriture est assez difficile à comprendre ; surtout, au début. Le traducteur essaye de rester fidèle à ce que l'auteur veut faire passer : une petite fille, avec son parler enfantin, qui a toujours parlé samoan et qui va se mettre à parler anglais avec l'apprentissage scolaire. Ce qui explique qu'on se trouve avec quelques passages en samoan, parfois incompréhensible dans l'histoire, l'enfant ne trouvant pas les mots en anglaise pour l'exprimer.
Mais l'ensemble m'a ému, fait rire et vraiment plu! L'auteur a écrit deux autres romans Le tatouage inachevé et L'île sous la lune. Que je lirai volontiers quand je les trouverai dans une bibliothèque...

Note : 4/5

C'est pas vraiment une littérature jeunesse même si la 'narrateur' est une fille de 10 ans. Je pense même que ça serait un peu dur à comprendre pour un enfant avec les mots samoans parfois, surtout au début, qui se glissent entre 2 phrases. Certains passages sont un peu durs aussi...
Il faut s'accrocher au début pour ne pas lacher mais j'ai beaucoup aimé! Ca m'a fait penser, un temps, au gone de Chaaba d'Azouz Begag. L'histoire d'un jeune dans son 'monde', la difficulté de la langue un peu plus présente...



De : Sahkti1 Envoyé : 13/06/2006 10:31
Sia FIGIEL, La Petite Fille dans le cercle de la lune
Editions Actes sud, ISBN 2742723722

Précision importante à propos de la traduction. Céline Schwaller, la traductrice, a souhaité conserver une bonne partie des termes samoans employés par Samoana, la petite fille héroïne du livre. Ce n'est pas un français "simplet", contrairement aux apparences, c'est du français et du samoan mêlés au langage d'une fillette de onze ans.

Ana s'exprime avec beaucoup de force et d'impudeur, comme on peut le faire à l'aube de l'adolescence, pour raconter ce qui se passe dans son village, Malaefou, bled paumé des Samoa occidentales où règnent pauvreté et misère humaine. Les problèmes sont nombreux : alcoolisme, chômage, pauvreté, violence conjugale et familiale, viols, attouchements, poids de la religion colonisatrice, lourdeur de la tradition et des secrets...
Sia Figiel a décidé de raconter tout cela en donnant la parole à une fillette de onze ans qui vit ça au quotidien. Un récit puissant, empli de noirceur et de colère. Il y a cependant un rayon de lune qui brille, la couleur de l'espoir, celui qui consiste à partir vers une vie meilleure en Nouvelle-Zélande, considérée comme le paradis. Ceux qui en reviennent ne partagent pourtant pas cet avis et l'espoir est perpétuellement déçu avant de renaître. Ana est lucide et candide à la fois. Elle espère autre chose et supporte en attendant un hypothétique progès. Les adultes s'engluent dans leurs rancoeurs et leur misère, les enfants en paient les conséquences mais gardent la tête haute. Un message pas très gai et assez pessimiste sur les chances de réussites dans des îles noyées par la pauvreté et la domination intellectuelle étrangère, illustrée dans le roman par ces télés qui abreuvent chacun de messages publicitaires américains et de success story comme il n'en existe pas à Malaefou. On dit que l'espoir fait vivre. Ici, il paralyse.

Ma note: 3,5/5

De : Sahkti1 Envoyé : 13/06/2006 10:32
Sia FIGIEL, Le tatouage inachevé
Editions Actes sud, ISBN 2742747672

"Chaque action associée au tatouage était une prière. Est une prière. Le fait de réunir les matériaux et l'acte même de tatouer, que j'assimile à une forme d'écriture. En ce sens, les maîtres tatoueurs sont les médiateurs de Dieu sur terre. Ils écrivent la vérité de Dieu, que l'on trouve dans l'étoile de mer, la scolopendre, la pirogue, la roussette, tous les symboles du tatouage, les éléments de la nature et de l'univers répertoriés dans la mémoire, répertoriés sur les cuisses de nos jeunes femmes et les hanches de nos hommes. Telle est notre prière. Une prière que nous transportons avec nous. Tout le temps." (page 300)

Nouvelle incursion dans le Pacifique sud, les Samoa et la Nouvelle-Zélande. Loin de la vision paradisiaque des posters accrochés dans les bureaux ou les agences de voyages. Nous nous trouvons en compagnie d'adolescents devenus grands et qui vivent loin des clichés exotiques, dans la misère et des conditions très dures. Nous retrouvons l'ambiance de "La petite fille dans le cercle de la lune", les enfants ont grandi, ils doivent aujourd'hui apprendre à se débrouiller seuls. La lutte qui a toujours existé sur ces terres prend dès lors un autre visage. La narratrice se prénomme Malu, ce qui signifie "petite fiente de poulet" ou "fille de rat", une pauvre fille orpheline qui évoque sa vie sur l'île et celle des autres filles. Vision moderne d'une île désenchantée que Sia Figiel mêle aux traditions ancestrales, celles du tatouage. Inachevé dans le cas présent. Portraits de femmes heureuses et malheureuses brossés par une Sia Figiel à l'écriture plus aboutie, aux préoccupations grandissantes de défendre la conditions des siennes à travers l'écriture. Ces êtres qu'elle décrit sont touchants, tant dans leur violence que leur souffrance. Chacun cherche, à sa manière, le bonheur et peu y accèdent. Encore moins là-bas où tout n'est que lutte pour survivre, rivalité et miroirs aux alouettes.
L'auteur utilise à foison les métaphores, le langage cru et simple, les images glauques et les réflexions intérieures qui balaient tout sur leur passage. Le texte se veut réquisitoire. Contre les usages d'un autre temps plus vraiment en adéquation avec la vie d'aujourd'hui. Contre le regard que nous portons sur de jolies contrées paradisiaques sans nous donner la peine de gratter la première couche et découvrir tout le sombre qui se cache en dessous. Sur l'Occident (la Nouvelle-Zélance et les Etats-Unis en particulier) qui s'imposent comme les valeurs morales et matérielles à suivre dans ces îles perdues face à la modernité qui n'arrive chez elle qu'au compte-goutte, au prix d'insoutenables efforts. C'est un récit fort, bien écrit, qui en dit bien plus que nombre d'essais sociologiques.

Ma note: 3,5/5

De : 2550Chimère Envoyé : 31/01/2007 21:49
LA PETITE FILLE DANS LE CERCLE DE LA LUNE de Sia FIGIEL
Ed Actes Sud/199p Trad (anglais, îles Samoa occidentales) : Céline Schwaller

Samoana a dix ans et vit à Malafeou sur une petite île des Samoa. Et c’est elle qui retrace le quotidien de ses habitants, de la misère, de la violence, des secrets d’enfants qu’il ne faut pas confier aux adultes, et des secrets d’adultes qu’il vaut mieux ignorer.

Elle n’a pas la langue dans sa poche Samoana et tant mieux. Il y en a plus pour nous. Son style mêlant le samoan à l’anglais (en version originale) est tout ce qu’il y a de plus poétique. Avec humour, tendresse, chagrin ou révolte, elle décrit sa vie dans ce village, par petites touches et sans cacher ses facettes les plu sordides. La voix d’Ana est alors unique de poésie et d’onirisme et sa vie intérieure en est d’autant plus riche. L’écriture est magnifique et l’on s’attache énormément à cette drôle de petite fille dont on n’oubliera pas la voix si particulière.

SAMOANA
Le peuple de la mer. Le clan de la mer. Qui est parti sur ses vaka des Samoa aux Tonga. Aux Fidji. A Aotearoa. A Rarotonga. A Tahiti. A Hawaï. Jusqu’aux autres îles de la Moana. Guidé par les étoiles. Guidé par la lune. Le soleil. Les oiseaux. Les requins. Différents poissons. Rouges/verts/rouges. Tel est mon prénom complet. C’est ce que grand-mère Faga m’a murmuré un soir. Pendant que je jouais au Rami avec elle. Et que je perdais à nouveau. Pour la cinquième fois. Voilà toutes les personnes que tu portes dans ton nom Ana. Partout où tu vas. Où que tu ailles.(…) Est-ce pour ça qu’elle m’avait expliqué la signification de mon prénom ? Parce qu’elle savait qu’elle allait mourir et qu’elle estimait de son devoir de me le dire ? ( …) Chaque fois qu’ils m’appellent, ils appellent Samoana makua et tout le clan de la mer. Du moins c’est comme ça que le voit les personnes âgées. (extrait - j'ai un peu coupé dans le texte parce que cela aurait fait trop long.)
Ma note : 5/5
gallo
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