Max FÉRANDON (France/Québec)
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Max FÉRANDON (France/Québec)
La roue et autres descentes, de Max Férandon
Alto, collection On a tous les jours 5 ans
2010, 34 pages
Résumé : Contrairement aux 4 autres récits de cette collection, la roue et autres descentes renferme plutôt 3 nouvelles intitulées La roue, La révolution des lentilles et La petite Annick.
Mon avis : Quel beau texte qui regorge de tournures de phrases et d'images que la poésie accepterait à bras ouvert ! Je découvre ici un auteur qui sait écrire un texte gorgé de saveurs particulièrement capiteuses. Mon texte favori demeure sans conteste le premier, la roue. Personnification de l'âge préhistorique humaine, cette roue raboteuse qui finit par humaniser ses créateurs laisse comme dernière phrase un clin d'oeil monumental : « La roue venait d'inventer l'homme. » [p.13] Et que dire de d'autres perles comme : « Sa branche animale [on parle ici d'une sorte d'homo sapiens] devait s’éteindre dans les angles morts de la genèse. » et ce petit morceau d'ingéniosité, cité dans la nouvelle La révolution des lentilles : « On avait aménagé sa cellule dans la cantine scolaire, juste un vieux sommier aux spirales enchevêtrées qui rebondissait d'ennui, ce genre de couche qui vous vole vos vertèbres et vous laisse ses ressorts. » [p.18-19]. Je ne pourrais tous les nommer, bien entendu, mais ce court texte m'aura au moins permis de découvrir un auteur de talent dont j'ignorais tout jusqu'à aujourd'hui.
Note : 5/5
Alto, collection On a tous les jours 5 ans
2010, 34 pages
Résumé : Contrairement aux 4 autres récits de cette collection, la roue et autres descentes renferme plutôt 3 nouvelles intitulées La roue, La révolution des lentilles et La petite Annick.
Mon avis : Quel beau texte qui regorge de tournures de phrases et d'images que la poésie accepterait à bras ouvert ! Je découvre ici un auteur qui sait écrire un texte gorgé de saveurs particulièrement capiteuses. Mon texte favori demeure sans conteste le premier, la roue. Personnification de l'âge préhistorique humaine, cette roue raboteuse qui finit par humaniser ses créateurs laisse comme dernière phrase un clin d'oeil monumental : « La roue venait d'inventer l'homme. » [p.13] Et que dire de d'autres perles comme : « Sa branche animale [on parle ici d'une sorte d'homo sapiens] devait s’éteindre dans les angles morts de la genèse. » et ce petit morceau d'ingéniosité, cité dans la nouvelle La révolution des lentilles : « On avait aménagé sa cellule dans la cantine scolaire, juste un vieux sommier aux spirales enchevêtrées qui rebondissait d'ennui, ce genre de couche qui vous vole vos vertèbres et vous laisse ses ressorts. » [p.18-19]. Je ne pourrais tous les nommer, bien entendu, mais ce court texte m'aura au moins permis de découvrir un auteur de talent dont j'ignorais tout jusqu'à aujourd'hui.
Note : 5/5
Invité- Invité
Re: Max FÉRANDON (France/Québec)
Monsieur Ho, de Max Férandon
Éditions Alto
2008, 176 pages
4e de couverture : Dans un pays où être vivant signifie être plusieurs, Monsieur Ho mène une existence tranquille de menu fonctionnaire invisible. Pourtant, quelque part dans le Très-Haut, on a d’autres projets pour lui, et il se retrouve bientôt à la tête d’une entreprise aussi vaste qu’insensée : un recensement de tous les habitants de la Chine. Monsieur Ho voyagera en train à travers un pays pluriel, obsédé par l’avenir et oublieux de son passé, où l’opulence et la corruption côtoient la misère des campagnes. Humain avant d’être fonctionnaire, ce fils d’un paria de la Révolution culturelle qui voue en silence un amour interdit aux mots ne pourra échapper au doute et ses états d’âme prendront peu à peu le pas sur son devoir. Il faudra une panne à la fois mécanique et existentielle en Mongolie intérieure où, quarante ans auparavant, son propre père a disparu, pour que ce comptable apprenne à compter véritablement jusqu’à un.
À la fois reportage surréaliste et fable grinçante sur la face cachée de l’Empire de tous les secrets, Monsieur Ho érige un rempart contre la bêtise en y opposant une lucidité douce-amère parfumée d’une subtile poésie.
Mon avis : Découvert par le biais du petit recueil de nouvelles La roue et autres descentes, Max Férandon publie ici son premier roman. Et quel premier roman ! Bien qu'on y critique ouvertement cette société qui sort à peine du communisme, où la parole et la liberté de pensée est encore trouble, j'y ai trouvé quelque chose de beaucoup plus profond. Pour moi, j'ai vu un livre très intériorisé, une réflexion poético-existentielle sur la solitude, sur le besoin de se définir une existence propre en dehors du moule sociétal hermétique. Férandon a une très belle plume, imagée, comme en témoigne l'incipit : « Le jour entrait dans une nuit à court d'arguments. »
Je n'ai pas toujours saisi le sens profond de tous les passages, en particulier celui où monsieur Ho part avec un compagnon explorer une voie ferrée désaffectée. Il y cherche une vérité, quelque chose que la Chine qu'on présente au monde a oublié, ou plutôt veut oublier. Toutefois, il s'en dégage une profondeur si belle que j'ai de la difficulté à la décrire. Sincèrement, un auteur à surveiller.
Note : 4,5/5
Éditions Alto
2008, 176 pages
4e de couverture : Dans un pays où être vivant signifie être plusieurs, Monsieur Ho mène une existence tranquille de menu fonctionnaire invisible. Pourtant, quelque part dans le Très-Haut, on a d’autres projets pour lui, et il se retrouve bientôt à la tête d’une entreprise aussi vaste qu’insensée : un recensement de tous les habitants de la Chine. Monsieur Ho voyagera en train à travers un pays pluriel, obsédé par l’avenir et oublieux de son passé, où l’opulence et la corruption côtoient la misère des campagnes. Humain avant d’être fonctionnaire, ce fils d’un paria de la Révolution culturelle qui voue en silence un amour interdit aux mots ne pourra échapper au doute et ses états d’âme prendront peu à peu le pas sur son devoir. Il faudra une panne à la fois mécanique et existentielle en Mongolie intérieure où, quarante ans auparavant, son propre père a disparu, pour que ce comptable apprenne à compter véritablement jusqu’à un.
À la fois reportage surréaliste et fable grinçante sur la face cachée de l’Empire de tous les secrets, Monsieur Ho érige un rempart contre la bêtise en y opposant une lucidité douce-amère parfumée d’une subtile poésie.
Mon avis : Découvert par le biais du petit recueil de nouvelles La roue et autres descentes, Max Férandon publie ici son premier roman. Et quel premier roman ! Bien qu'on y critique ouvertement cette société qui sort à peine du communisme, où la parole et la liberté de pensée est encore trouble, j'y ai trouvé quelque chose de beaucoup plus profond. Pour moi, j'ai vu un livre très intériorisé, une réflexion poético-existentielle sur la solitude, sur le besoin de se définir une existence propre en dehors du moule sociétal hermétique. Férandon a une très belle plume, imagée, comme en témoigne l'incipit : « Le jour entrait dans une nuit à court d'arguments. »
Je n'ai pas toujours saisi le sens profond de tous les passages, en particulier celui où monsieur Ho part avec un compagnon explorer une voie ferrée désaffectée. Il y cherche une vérité, quelque chose que la Chine qu'on présente au monde a oublié, ou plutôt veut oublier. Toutefois, il s'en dégage une profondeur si belle que j'ai de la difficulté à la décrire. Sincèrement, un auteur à surveiller.
Note : 4,5/5
Invité- Invité
Re: Max FÉRANDON (France/Québec)
Hum, hum, Calepin, voilà une bonne critique qui donne envie tourner ces pages...En plus je ne connais pas cet auteur. Je note!
géromino- Nombre de messages : 5609
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Date d'inscription : 07/11/2008
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