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Salim BACHI (Algérie)

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Salim BACHI (Algérie) Empty Salim BACHI (Algérie)

Message  Invité Mar 8 Fév 2011 - 21:29

Salim Bachi est un écrivain algérien né en 1971.

Sur l'auteur :
- http://www.m-e-l.fr/Salim%20Bachi,435
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Salim_Bachi

Son blog : http://salimbachi.wordpress.com/

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Amours et aventures de Sindbad le Marin : http://www.gallimard.fr/rentreelitteraire/SalimBachi.htm

Sindbad ou les contes des mille et un exils

Ce livre ne peut laisser indifférent et sort du lot de la littérature francophone habituelle. Bien entendu, on y retrouve un peu la complainte nombriliste propre à la littérature française, assortie d'une dose de baisouillage et lutinage (comment aujourd'hui assurer de bonnes ventes sans un petit relent croustillant de sexe ?). Il n'empêche, le récit de Sindbad le Portefaix (opposé à son homonyme marin, contrairement à ce qu'annonce le titre) m'a plu par sa distance permanente qu'il met avec la réalité, par le fait qu'il réinterprète la réalité contemporaine des hommes dans son récit. Je me suis reconnu à plusieurs reprises dans le portrait de cet homme de Carthago, balloté dans un monde moderne qu'il cherche et qu'il ne reconnaît pas, qu'il fuit et qui s'y vautre. Son regard sur ses contemporains est empreint d'ironie, de scepticisme, d'à-propos terre-à-terre. Son nom et son parcours tient des mille et une nuits, du voyage d'Ulysse, des rêves d'Appolinaire (reprise à peine masquée de la chanson du mal-aimé à un certain moment). C'est un héros que n'aurait pas renié Cendrars ou Henri de Monfreid.

Le récit de Salim Bachi est construit en plusieurs mouvements. La mise en bouche a lieu à Carthago, l'actuelle Alger, que le narrateur replace dans un contexte de conte cruel ; où le Dormant, personnage de légende qui cumule tous les mauvais rêves ou les mauvaises consciences, accompagné de son Chien infernal, prend pied sur le quai. Sindbad le rencontre et se met à lui raconter sa vie, comme pour expier une existence vouée au déplacement.

Ce qui caractérise le récit est cet exil permanent de Sindbad, jamais à sa place dans les villes où il échoue, surnageant dans sa vie comme dans son périple, où les seules îles sur lesquelles il a prise avec la réalité sont les femmes, quand elles ne finissent pas à lui échapper, à s'enfuir ou mourir. Sindbad est étranger à lui-même.

Une chose est sûre, Salim Bachi connaît sa langue française. Il y a du style, de l'épaisseur, de la virtuosité avec les mots. Les traits sont acérés, les formules cinglantes. Du bel ouvrage qui cependant ne me laisse pas tout à fait satisfait. Le fait de faire la liaison permanente avec l'actualité de son époque va vite rendre suranné ce livre quand, dans quelques années, on ne saura plus à qui fait référence Chafouin Ier ou le Golem. Peut-être est-ce pour l'auteur une tentative d'assurer à ses personnage une permanence dans la mémoire mais cela ne sonne pas bien à mes yeux. J'aurais aimé qu'il continue sur le mode d'écriture semi-mythologique qu'il déploie dans la première partie de son récit. Cela étant, un bon livre.

Veilleur

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