Richard LLEWELLYN (Pays de Galles)

"Je vais envelopper mes deux chemises, avec mes chaussettes et mon habit du dimanche, dans le bout d'étoffe bleue que ma mère avait coutume de nouer autour de ses cheveux quand elle faisait le ménage, et je quitterai la Vallée."

Vie et destin de la famille Morgan au XIXème siècle dans un Pays de Galles en pleine Révolution Industrielle : Qu'elle était verte ma vallée fait parti de ces grands classiques anglais du XXème siècle où sont retranscrits avec véracité la grandeur, le courage et la fierté des mineurs gallois.

On serait tenté de comparer Qu'elle était verte ma vallée au Germinal de Victor Hugo et pourtant les deux récits, malgré leur thème commun - la dure condition des mineurs de charbon - n'ont rien à voir. Car le récit de Richard Llewellyn s'attache plus à nous décrire l'existence d'une famille galloise bouleversée par les changements rapides et inéluctables de la société victorienne que l'exploitation minière en elle-même.

Le récit est nostalgique - forcément - et raconté à travers les yeux et les souvenirs du plus jeune fils de la famille, Huw Morgan. Le père, venu dans la vallée au début de l'extraction du charbon, travaille dans la mine depuis des années, rejoint en cela au fur et à mesure par ses fils. Mais les temps ont changé; les premières revendications salariales apparaissent avec les différentes grèves et organisations syndicales que cela entraîne. Evidemment, les fils Morgan se lancent dans la bataille, critiqués en cela par le père, fervent chrétien et qui désapprouve tous ces mouvements. Mais les temps sont de plus en plus difficiles; le capitalisme en marche broie les hommes et les femmes. Bien que les hommes travaillent ardemment, les salaires baissent, le chômage fait son apparition. Et la vallée, autrefois si belle, disparaît sous les gravats et déchets de la mine.

C'est un roman fort, comme on fait si peu. De ces romans qui vous marquent tellement, que l'on lit les dernières pages avec une émotion rare. Le lecteur ne peut que s'identifier aux différents personnages du roman, tous plus forts les uns que les autres. Il y a Davy, Ianto, Owen qui tous, se battent pour défendre les droits des mineurs. Il y a Huw, bien sûr, dont nous suivons les jeunes années d'apprentissage. Mais il y a aussi les femmes, à l'instar d'Elisabeth, le mère ou encore des soeurs de Huw, comme Angharad et son amour impossible.

Vous l’avouerais-je? J'ai pleuré des larmes à la fin du récit. Et cela m'arrive si peu... C'est beau, c'est grand, c'est magnifique. Un roman inoubliable.

Ma note : 5/5