Jean-Pierre BERNES (France)

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Message  Invité Jeu 21 Juil 2011 - 8:34

Jean-Pierre BERNES
La Vie commence
Les derniers jours de Borges
Collection Styles
20 mai 2010
ISBN : 978-2-7491-0544-4
16 € ttc

Quatrième de couverture :

« On ne sait rien de l'intimité de Dante, de Cervantes ou de Shakespeare ; moi je veux qu'on sache, il faudra dire ! », me déclara Borges, à plusieurs reprises, à l'aube de sa mort. « Le vieil anarchiste paisible qui s'éteignait doucement dans la chuchotante Genève » ? c'est son ultime autoportrait ? me donna même un jour un léger coup sur le bras pour s'assurer que j'avais bien entendu ses propos et, avec une voix d'outre-tombe presque enfantine, il ajouta : « Mon silence vous dira le reste. » Un rire enjoué, semblable à des trilles musicales, ponctua volontairement son discours inachevé, mais impératif, comme un point d'orgue à la fin d'une partition.

La vie commence... nous installe dans l'intimité littéraire de l'auteur des Fictions.

Jean-Pierre Bernés rencontra Jorge-Luis Borges lorsqu’il fut
nommé attaché culturel à l’ambassade de France à Buenos Aires. Il est
l’éditeur des deux tomes des
oeuvres complètes de l’écrivain argentin dans la Pléiade.

Présentation du livre : https://www.dailymotion.com/video/xfil8h_jean-pierre-bernes-j-l-borges-la-vie-commence_news
Sur l'auteur : https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Jean-Pierre_Bern%C3%A9s
Une émission de radio : http://www.franceculture.com/emission-tire-ta-langue-jean-pierre-bernes-2010-10-03.html
Un article de presse : http://www.sudouest.fr/2010/07/27/ses-dialogues-avec-borges-147927-2733.php
Un entretien : http://www.gallimard.fr/catalog/entretiens/01024930.htm

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L'archéologue de Borges

Ce petit livre très agréable à lire a pour but de faire partager les souvenirs que Jean-Pierre Bernès a de Jorge Luis Borges. Ce dernier a été élevé en quasi-icône dans le petit, mais déjà étendu, milieu littéraire. Borges a une personnalité étonnante, qui se révèle plus dans les souvenirs que l'on a de lui que dans ses propres écrits. Bien souvent, l’œuvre de l'homme se confond avec l'homme lui-même et ceux qui s'attachent à décrypter l'univers de l'auteur de "Fictions" entrent sans le savoir vraiment dans un savant jeu de reflets qui amusait Jorge Luis Borges. Jean-Pierre Bernès en est parfaitement conscient dans ce livre sobre, en rien pédant, qui conte l'amitié de deux hommes, l'un sur la fin de sa vie, l'autre comme jeune attaché d'ambassade en Argentine. On entre dans l'intimité de Borges comme un simple invité, de même que l'on participe simplement aux dîners donnés par Silvina Ocampo où la musique est si souvent présente. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de ce livre que de donner autant la voix aux milongas et tangos qui ont façonné l'âme argentine.

La fin de ce livre est particulièrement touchante. Borges est décédé à Genève, à deux pas de la France qu'il aimait tant. Cet homme était pétri de culture française et connaissait Montaigne, Voltaire, Verlaine, bien mieux que bon nombre de nos compatriotes. Il avait une affection particulière pour les poètes dont Verlaine et Paul-Jean Toulet (Les Contrerimes). Jean-Pierre Bernès a été le concepteur de l'édition des oeuvres complètes de Borges pour La Pléïade. L'auteur argentin y attachait beaucoup d'importance, plus pour le fait de côtoyer Montaigne dans la même collection que pour le concept "d’œuvres complètes" qu'il récusait tant il n'a cessé de revoir tous ses textes au fil du temps. Il préférait parler d'anthologie ou même "d'ultimes brouillons". Durant la période genevoise de Borges, on entre dans le domaine de l'intimité littéraire et plus encore dans le domaine de la confidence des derniers instants, où se montre toute la finesse, l'humour et parfois l'humeur d'un homme qui aura cherché toute sa vie a percer le mystère de la création littéraire.

Jean-Pierre Bernès raconte qu'à plusieurs reprises, Borges l'avait qualifié "d'archéologue de Borges", par le simple fait qu'il retrouvait des textes enfouis que l'auteur faisait sans doute parfois semblant d'oublier. A l'heure de sa mort il le "condamna" à être sa mémoire. Ce simple livre, en complément des œuvres éditées, montre que le condamné exécute fort bien sa peine !

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