Marie-Sissi LABRÈCHE (Canada/Québec)

De : Polo --- Envoyé : 2003-01-21 15:17

Borderline

Il est triste de voir circuler dans les rues du centre-ville de Montréal des jeunes en peine. On sent qu'ils ne vont nulle part. Ils attendent aux bouches du métro des connaissances avec qui ils partageront leur infortune le temps d'une soirée. Ou bien ils quêtent pour se payer un joint si ce n'est pas d'offrir leur corps aux bien-pensants avides de la chaire fraîche de ces âmes rabougries. C'est à faire pleurer. On se croirait parfois dans un pays sous-développé. Ces jeunes sont les fruits d'une éducation carencée. Borderline le démontre éloquemment. Voilà une fillette élevée par une grand-mère manipulatrice qui a rendu folle sa fille et qui poursuit la même oeuvre diabolique avec sa petite-fille. Elle l'élève dans la honte et la peur de sa condition féminine. «Les hommes ne sont que des porcs qui nous salissent», dit-elle. Cette vision engendre un dégoût de soi qui débouche curieusement sur une pratique sexuelle avilissante, sinon sur la folie ou le suicide.

Nelly Arcan, Andrée Laberge, Pauline Gélinas, entre autres auteures, pointent du doigt la même réalité. Elles servent une leçon magistrale aux parents. Elles leur montrent les conséquences funestes de leurs carences. Ce n'est pas en donnant la honte du sexe à leurs enfants qu'on en fera des adultes sains à cet égard. Ce n'est pas non plus en les éloignant des hommes qu'on les protègera des méchants loups. Malheureusement, on tient à distance les pères, qui jouent pourtant un rôle capital dans l'éducation des filles. Les romans des auteures précitées montrent des jeunes femmes qui crient toutes désespérément après le père, l'homme cet inconnu.

C'est un cri d'alarme que lancent ces auteures. Elles dénoncent le mal dont sont victimes ces jeunes rejetés, ballottés ou mal aimés. Certains refusent leur indignité en se suicidant comme c'est le cas pour l'héroïne d'Andrée Laberge. Heureusement, les héroïnes d'Arcan et de Labrèche, se sentant sur le borderline de la folie, ont pensé à la thérapie.

En terminant, je noterai que l'écriture de Borderline manque de vernis. On sent les maladresses d'un premier roman. L'auteure en donne plus que le client en demande. Mais les faiblesses sont compensées par son authenticité. Si on cherche à s'émoustiller ou à jouer aux vierges offensées, on risque de rater le message comme le français Thierry Aubuchon qui s'en est pris à Nelly Arcan lors de son émission.

Note : 3.8/5

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De : Frisette --- Envoyé : 2002-11-04 14:36

Borderline

Difficile de résumer ce livre car on se promène constamment entre différentes périodes de la vie de l'héroine: Sissi. En gros, on pourrait dire qu'on nous raconte différents événements marquants de sa vie. Il semblerait que l'histoire soit fortement autobiographique mais pas complètement. En comparant le nom de l'héroine avec celui de l'auteure, on s'en doute déjà pas mal.

Concernant ce roman, je dirais que mon opinion est plutôt mitigée. J'ai bien aimé certains aspects par contre d'autres trucs m'ont beaucoup agacée. J'ai été curieuse de découvrir comment pouvait être la vie de gens provenant de milieux défavorisés et de familles avec des problèmes de santé mentale. Par contre, le langage cru et vulgaire m'a horripilée. Était-ce toujours nécessaire? Je ne sais pas mais il me semble qu'il est possible de faire passer ce genre de message sans y aller "gros comme le bras". Mais il est vrai que je suis plutôt susceptible à ce niveau.

Note : 3.8/5

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De: Fanny
Je veux tout simplement répondre à ceux et celles qui trouve ce livre trop crû et excessif qu'être "borderline" c'est être excessif, c'est ne pas gérer nos émotions, bref c'est avoir de la difficulté avec ses limites, tout ou rien ou plutôt rien à perdre. Étant moi-même "bordeline" j'affirme que le langage employé est adéquat et représente assez bien (avec un côté de fiction) une personne "bordeline".

Note : 5/5
(Fanny)

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De : Mousseline --- Envoyé : 2002-12-18 12:17

La Brèche

C'est l'histoire d'amour entre une jeune femme, Emilie-Kiki, avec son prof d'université. Je crois que c'est en grande partie autobiographique. Emilie-Kiki revient souvent sur son enfance, une enfance dans une famille de fous. Cette enfance qui déteint sur sa vie d'adulte.

J'ai l'impression que c'est un roman-thérapie. Marie-Sissi Labrèche raconte sa vie comme elle la raconterait à un psy ou à son journal. Elle se défoule, nous livre ses pensées les plus intimes avec un langage plutôt crû, sans aucune pudeur. Elle écrit bien, ça coule comme une source, c'est naturel, pas de retenue. Elle se livre à nous les lecteurs et lectrices...et parfois c'est dérangeant toute cette intimité qu'elle nous révèle. Je n'ai pas nécessairement envie d'être la lectrice-psy qui écoute les élucubrations de l'auteure. De plus, c'est une histoire noire, c'est pessimiste, c'est triste, c'est sans espoir, c'est dérangeant.

Mais ça reste que j'ai bien aimé. Ça m'a touchée peut-être trop d'ailleurs. Le genre de bouquins qui nous fait vivre finalement des émotions négatives. Je ne le recommande pas à tout le monde....faut aimer le genre roman autobiographique. Et ce n'est pas une belle histoire divertissante. C'est une histoire qui dérange, qui provoque.

note : 3.75/5

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De : symphonium --- Envoyé : 2006-04-06 16:25

La brèche

La lecture de Borderline, il y a quelques années m'avait complétement renversée. J'aimais beaucoup son univers éclaté. Allez savoir pourquoi, j'ai vraiment peu aimé (voir pas du tout) La Brèche.

Comme le dit Mousseline, c'est un roman noir, sans espoir, et pire encore, on a l'impression de suivre Émilie-Kiki (le personnage principal) dans les ténèbres les plus profondes. La relation qu'elle entretient avec son directeur de thèse m'a paru absurde et j'ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle s'acharnait à faire fonctionner une relation où elle est la seule à donner (et encore, lorsque le prof est disponible!).

J'ai eu du mal à m'intéresser à l'histoire, incapable de comprendre toute la mesure des sentiments de la jeune fille.

Note : 2.5/5

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De : symphonium --- Envoyé : 2007-04-23 22:04

La lune dans un HLM

Résumé: C'est l'histoire d'une jeune fille qui rêve d'être une grande peintre, adulée de tous. En attendant la renommée, elle s'occupe de sa mère folle.

Tenons nous le pour dit, ce n'est pas une lecture facile. Les propos tenus sont dérangeants et il n'y a personne dans ce monde pour envier cette petite, qui en plus de devoir se comprendre, doit comprendre sa mère. Malgré tout, en grattant la surface, on y voit une relation mère-fille, qui bien que malhabile, est bien présente. Même s'il faut apprécier le genre, j'ai apprecié la sincerité que j'y ai dénoté. Sincerité qui transparaisait dans les lettres de l'auteure à sa mère, insérées dans le texte.

Note : 3.25/5

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De : Foret --- Envoyé : 2007-10-10 12:24

La lune dans un HLM
250 pages
2006

résumé de couverture :
Léa a vingt-trois ans et veut devenir la "plus grande peintre que la terre ait portée". Mais la vie ne la laisse pas tranquille, et la mort de sa grand-mère viendra chambouler ses idées de grandeur. En guise d'héritage, elle reçoit la garde de sa mère, qui ne peut habiter seule, hantée par la folie et ses mille visages. Léa devra veiller sur elle jusqu'à la fin de ses jours, quitte à voir ses beaux rêves lui glisser entre les pinceaux [

Ce n'est pas un livre facile, à certains moments, surtout durant les lettres de Marie-Sissi à sa mère, on se sent mal à l'aise, ça peut frapper comme des coups de poings car les propos tenus sont parfois durs et agressifs. A image des borderlines on est amené dans des extrêmes, l'amour et la haine, la culpabilité et l'accusation, le rêve de gloire et le désespoir etc...le tout dans une écriture crue et parfois excentrique. Certains passages nous énervent, d'autres nous attendrissent, on aime ou on aime pas mais je crois que l'on ne peut pas rester indifférent à ce livre. Je trouve difficile de noter ce livre...

Note : 4/5

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De : Le-réaliste-romantique --- Envoyé : 2008-09-21 20:33

Borderline
157 pages

Marie-Sissi, une jeune étudiante en littérature, doit s’envoyer en l’air pour se sentir vivante. Elle ne vit que d’excès, brisant chacune de ses relations, même avec sa grand-mère, tout ce qui lui reste de famille. La jeunesse de Marie-Sissi est particulièrement ardue : pas de père, une mère dépressive et suicidaire, une grand-mère paranoïaque et méchante…

Le livre raconte en parallèle la jeunesse et l’enfance de Marie-Sissi. Elle grandi dans un milieu pauvre, le tout rappelle du Michel Tremblay (par ex. niveau de langue des dialogues adapté au milieu), mais d’un point de vue féminin et nymphomane. Une rapide lecture intéressante.

Note : 4/5

Marie-Sissi Labrèche
158 pages

"Je suis bordeline. J'ai un problème de limites. Je ne fais pas de différence entre l'extérieur et l'intérieur. C'est à cause de ma peau qui est à l'envers. C'est à cause de mes nerfs qui sont à fleur de peau. Tout le monde peut voir à l'intérieur de moi, j'ai l'impression. Je suis transparente. D'ailleurs, tellement transparente qu'il faut que je crie pour qu'on me voie"

Par son language cru et sa sexualité ce livre risque de déranger certaines personnes mais si l'on passe par dessus ca on voit et l'on est touché par la grande détresse de cette jeune femme.
Les chapitres alternent entre présent et passé et les tranches du passé nous aident à mieux comprendre le comportement de Sissi, qui comme beaucoup de borderlines cherche à s'aimer au travers des autres.

3.75/5

Très bon souvenir de lecture, c'était une lecture obligatoire lorsque j'étais au cégep. Je trouve que ce livre donne une très bonne idée de ce qu'est la réalité d'une personne qui vit avec un trouble de personnalité limite (même si bien sûr il ne fait pas généraliser).

Boderline, de Marie-Sissi Labrèche
Éditions Boréal, collection boréal compact
2008, 159 pages

4e de couverture : Je suis bordeline. J'ai un problème de limites. Je ne fais pas de différence entre l'extérieur et l'intérieur. C'est à cause de ma peau qui est à l'envers. C'est à cause de mes nerfs qui sont à fleur de peau. Tout le monde peut voir à l'intérieur de moi, j'ai l'impression. Je suis transparente. D'ailleurs, tellement transparente qu'il faut que je crie pour qu'on me voie.

Mon avis : Borderline est une montée d'intensité incontrôlable. Une vie vécue sans limites, toute croche, coiffée d'une enfance mal aimée. On revient sur les femmes de sa vie, sans cesse, tantôt méchantes, tantôt hystériques, comme une décharge de poubelles. Ça vient nous chercher. Pour ça, il n'y a pas de doute. Malgré la justesse du ton, malgré les éléments tout à fait logiques pour représenter cette course pour être vue, être considérée, j'en ai presque fait une indigestion. C'est trop. Quant à la langue, je fais parti de ceux qui n'aiment pas beaucoup les sacres, à moins que ce soit justifié. Mais encore là, c'est trop. Et ce malgré que trop, c'est borderline.

Je n'ai pas toujours été convaincu par le dialogue intérieur de la petite fille. Parfois oui, parfois une réflexion ou une comparaison trop adulte ou trop abstraite. On ne s'en cachera pas, l'écriture par le biais d'un enfant est toujours très poignant, mais il renferme une quantité de pièges à éviter. En autre de le faire penser avec nos idées d'adultes. Et quand on y arrive, même seulement à quelques reprises, ça ne porte plus.

Un livre coup de poing qui nécessite une dose de calinours par après.

Note : 3/5

La brèche, de Marie-Sissi Labrèche
Éditions Boréal, collection Boréal compact
2008, 156 pages

Résumé : Une étudiante en littérature, Émilie-Kiki, s'amourache de son professeur et directeur de maîtrise, Tchéky. Elle tentera tout au long du récit de l'attirer vers elle pour qu'il fasse de plus en plus parti de sa vie.

Mon avis : Un roman dans la même veine que Borderline dans la mesure où elle revient avec des courts moments sur sa famille aliénée et aliénante ainsi qu'avec sa prose toujours aussi déstabilisante. Son écriture folle et tellement extrême reflète son amour maladif pour son professeur de littérature, où elle cherche à ne faire qu'un avec lui, que l'être tout entier de cet homme l'« envahisse, qu'il s'installe dans chacune de mes cellules pour de bon [...] ». Le plus déroutant est cette relation amour/haine vécue par Émilie-Kiki à l'égard de son professeur. Tantôt idolâtré comme un dieu omnipotent, maître fictif de la vie de son étudiante, tantôt haït pour ce qu'Émilile vit lorsqu'il n'est pas là : Tchéky avec sa femme, ses enfants, sa maison, sa petite vie rangée, sans elle. Cette envie folle de se fondre dans Tchéky tout au long du livre, ne faire qu'un avec lui, est remarquablement bien réussie. C'est intense, c'est maladif, c'est fou à lier. Elle est prête à faire toutes les bassesses du monde pour lui, se faire baiser par tous les trous pour le sentir en elle. Pour qu'il l'aime.

Cette envie de l'autre, cette envie toute féminine qui vient du ventre me m'intrigue, même si le mot n'est pas assez fort pour l'exprimer. Cet élément semble être une constance dans le désir au féminin, ce qui m'intéresse beaucoup. Toutefois, chez madame Labrèche, il y a une insistance étourdissante, à la fois émotive et érotique, qui se voit basculer dans le dégoût de soi-même. C'est ce qui fait qu'à mon avis, ce n'est pas destiné à n'importe quel lecteur pour qui tout ceci passerait pour de "l'émotivite aiguë". Bien que ce soit tout à fait logique avec le trouble du personnage, ça crée une certaine redondance qui par bonheur, n'a pas duré trop longtemps. En effet, faire durer cette opposition extrême plus longtemps, j'aurais peut-être décroché. Heureusement, le roman est assez court et fini par déboucher sur quelque chose de très intéressant. Quant à la finale, elle est particulièrement crève coeur, même si Émilie-Kiki atteint une partie de son but.

Dans l'ensemble, j'ai mieux aimé ce roman que Borderline et je suis très content d'avoir persévéré avec cette auteure.

Note : 4/5

La lune dans un HLM
(Boréal, 2006, 252 pages)

Lors de la mort de sa grand-mère, Léa se voit confier la garde de sa mère qui cotoie la folie de près. Cette nouvelle obligation viendra bouleverser l'existence de Léa qui avait de grandes ambitions d'artiste peintre. Après avoir fuit depuis longtemps sa mère et sa folie qui lui fait tellement peur, Léa y sera confronté chaque jour.

Voilà une lecture qui m'a bouleversée! Cette relation amour-haine entre une fille et sa mère m'a beaucoup touchée. Une fille qui voudrait tellement voir sa mère ne plus faire partie de sa vie, mais qui ne peut s'empêcher de prendre soin d'elle comme si elle était sa propre enfant. De la pire chicane, jusqu'au fou rire, Léa passera par toute la gamme des émotions.

L'histoire de Léa est entrecoupée par une suite de lettres écrites par l'auteur à sa mère. Il ne fait aucun doute que l'écriture est une vraie thérapie pour Marie-Sissi Labrèche. Je souhaite de tout coeur que ça lui permette de trouver une certaine paix intérieure.

Un livre qui ne laisse pas indifférent!

Ma note : 4,5/5

Borderline Marie-Sissi Labrèche Collection Boréal Compact Boréal 162 pages






Résumé:
Sissi est borderline, elle a une personnalité limite. Rien n'est à
l'extérieur d'elle et tout est à l'intérieur. Entre ses souvenirs
d'enfance et de sa mère folle avec sa grand-mère hypercontrôlante et sa
vie d'adulte cherchant vainement à se faire aimer, elle traîne sa
douleur et sa rage de vivre.

Critique:
Euh honnêtement? Je n'ai rien trouvé d'extraordinaire à ce livre. Pour
être honnête, s'il aurait été plus long, je l'aurais abandonné. Je ne
savais pas où le livre allait, je n'avais aucune idée de l'endroit où
l'auteure allait m'emmener. Le livre fait une magnifique description de
la maladie mentale. On comprend mieux en le lisant ce que ressentent
les personnes qui en sont atteintes. Mais c'est tout, beaucoup de
verbiage pour le reste. Une déception pour moi. J'ai d'ailleurs pas
grande chose à dire dessus...

Ma note: 3/5

La brèche

Émilie-Kiki Labrèche, journaliste de 26 ans, étudiante en littérature, est amoureuse folle de son directeur de maîtrise, 56 ans, marié jusqu’aux oreilles et père. Après beaucoup d’efforts et de manœuvre, elle réussit à devenir sa maîtresse. Elle n’en revient toutefois pas qu’il ne soit pas prêt à s’engager immédiatement avec elle. Elle va l’haïr et se haïr pour ceci, tout en ne réussissant pas à se détacher de lui. Elle ne fait qu’attendre ses appels et tente même de le piéger avec un enfant.
 
On a déjà lu souvent de telles histoires de jeunes femmes qui succombent aux charmes d’un homme plus vieux et marié, mais qui se retrouvent dans un cul-de-sac, car l’homme apprécie la chair fraîche mais n’est pas prêt à abandonner sa conjointe fidèle. Toutefois, je n’ai pas eu de sympathie pour la narratrice, car ce n’est pas une victime innocente : le professeur a longtemps résisté à ses charmes, il n’a pas manœuvré pour la séduire. Elle lui demande dès le départ des preuves d’engagement, alors que lui ne lui a jamais laissé sous-entendre que leur relation avait un avenir (il peine même à avoir des relations sexuelles avec elle). De plus, ce n’est pas une jeune fille sans ressource, c’est une femme de 26 ans avec un travail et de l’expérience. Son enfance traumatisante (voir le livre Borderline) pourrait expliquer sa recherche d’autodestruction, mais ça ne m’a pas convaincu. Le livre va mal vieillir, car il y a de nombreuses références musicales ou autres à l’année 2000, telle « mon cœur est trop rempli comme une disquette trop remplie ». C’est quoi encore une disquette? Le style est trash : nous sommes dans la tête de la narratrice, elle crie et trouve le monde fucké. J’avais mieux aimé Bordeline.
 

3/5

RR

La vie sur Mars
2014

En 2039, Neil, trentenaire établit au Québec, enfant unique, retourne en France pour régler la succession de sa mère. Il retrouve sa maison d’enfance, mais aussi un manuscrit qui raconte les premières années de sa vie…même avant sa conception. Il découvre son père sous un autre jour, car, jusqu’ici, il ne l’avait connu que par sa légende, explorateur extra planétaire jamais rentré sur Terre. Neil découvre aussi que sa mère a suivi « à reculons » son mari en France et s’est retrouvée prisonnière d’un mode de vie ancien, au service de son beau-père et de la Tradition, alors que le mari est de plus en plus absent. Mais comme celle-ci est auteure, quel poids accorder au manuscrit, où se situent la réalité et la fiction?
 
J’aime les livres de science-fiction qui ne s’en vantent pas. Dans celui-ci, il y a bien un robot aide personnelle, mais ce n’est qu’un accessoire. Je n’ai toutefois pas aimé l’histoire. Comme dans La brèche, j’ai eu peu de sympathie pour les personnages, car ceux-ci sont dans des relations ou situations difficiles, mais ils s’y sont mis eux-mêmes. Ces derniers pourraient s’en sortir, mais ils ne le font pas, prisonniers de leur passé ou de leurs peurs. Au début, il y a des réflexions acides et amusantes sur la grossesse et les nouveau-nés (parent assez récent, je souriais), mais ensuite la mère s’embourbe dans une relation étouffante et moi je décrochais. Le ton est moins criard et vulgaire que dans les livres précédents (l’auteure a indiqué ne plus être capable d’écrire aussi trash depuis la naissance de son enfant), mais on retrouve quand même beaucoup de pages avec des f**k.
 
De plus, j’ai froncé les sourcils à la fin : inspiré par la vie gâchée de sa mère, le héros laisse tombé sa copine qui veut l’écraser, sauf qu’il rentre chez lui avec son robot-domestique et les cendres de sa mère. Comme si pour éviter la castration, il retourne vers sa mère qu’il a quittée. Pour moi, ce n’est pas une évolution, mais une régression oedipienne, il semble vouloir se replier sur l’habituel et le facile.
   
3/5

RR