Fred PEARCE (Royaume-Uni)
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Fred PEARCE (Royaume-Uni)
Franillon Dim 10 Juin 2012 - 20:35
L’Apocalypse démographique n’aura pas lieu. Editions de La Martinière 2011 – 467 pages.
Quatrième de couverture : En 2011, le nombre d’habitants sur Terre a dépassé la barre symbolique des 7 milliards. Et pourtant, Fred Pearce l’annonce, l’apocalypse n’aura pas lieu. Au contraire.
Et si les pessimistes avaient tous tort ? Et si la crainte de surpopulation n’était qu’un mensonge de plus ? C’est ce qu’affirme le célèbre journaliste Fred Pearce, qui tord le cou aux idées reçues à travers ce reportage jubilatoire autour du monde. Fred Pearce a retracé le parcours de la pensée de Robert Malthus, depuis Okewood, en Angleterre, où est né le célèbre pasteur, chantre de l’eugénisme au XVIIIème siècle, jusqu’à la Russie vieillissante d’aujourd’hui, qui sera bientôt moins peuplée que le Yémen. Il démontre que, contrairement aux prédictions malthusiennes, qui inspirèrent aussi les nazis, la croissance démographique ne sera pas le sinistre désastre annoncé. La réalité sera tout autre : la population mondiale va cesser de croître d’ici une génération et le XXIème siècle sera un âge d’or, celui des personnes âgées, sages et écolos…
Mon avis : j’ai rarement lu un essai aussi bien écrit, aussi passionnant, aussi bien documenté. En outre le sujet est particulièrement important, la question tracasse pas mal de monde : jusqu’à quand la Terre pourra nourrir les hommes et leur fournir les matières premières dont ils ont besoin ?
Pearce dispose d’une documentation remarquable, que tout lecteur peut aller vérifier car il donne clairement ses sources avec les liens qui permettent d’avoir accès à de nombreuses archives. Et il est allé sur le terrain, un peu partout dans le monde, aussi bien dans les instances officielles de nombreux pays que dans les villages d’Afrique ou de l’Inde, dans les mégalopoles et dans les plus grands bidonvilles du monde. Certes, jusqu’à présent la population mondiale a augmenté de plus en plus vite (je ne vous donne pas les chiffres, ils sont dans le livre), mais, d’après lui, on arrive au pic et prochainement la population va décroître. Pourquoi ? Parce que le nombre d’enfants par femme diminue très rapidement, non seulement dans les pays riches, mais aussi dans les pays pauvres. Et ceci pour différentes raisons, parfois par décision librement choisie des femmes, mais aussi par des réglementations plutôt arbitraires de certains gouvernements qui obligent certaines populations à se faire stériliser. Dans certains pays, il y a déjà un déficit dramatique de filles à la naissance, du fait que les parents ne veulent qu’un enfant, éventuellement deux, mais uniquement des garçons et l’avortement est systématique dès que l’échographie révèle que c’est une fille. De nombreux pays ont dès à présent un taux de natalité très inférieur à ce qui est nécessaire pour le renouvellement des générations. Des villes entières de l’ex-Allemagne de l’Est se dépeuplent.
En ce qui concerne la capacité de la Terre à nous nourrir et à nous fournir les matières premières nécessaires à la vie moderne, Pearce reconnaît qu’il y a encore beaucoup de gaspillage, qu’il y a des famines (ce qui d’ailleurs n’est pas nouveau, le plus bel exemple est la grande famine irlandaise au XIXème siècle). Mais il insiste sur le fait qu’en période de crise, l’homme trouve toujours le moyen de s’en sortir. Voir l’excellent chapitre sur la révolution verte qui a permis de remplir les greniers du Mexique, de la Chine ou de l’Inde par exemple, à une époque où la population de ces pays augmentait considérablement. D’autre part, on ne jette plus systématiquement ce dont on veut se débarrasser, on recycle de plus en plus, et ce n’est encore qu’un début. On fabrique des voitures de plus en plus économes, on construit des immeubles mieux isolés, etc. L’homme prend conscience du problème et cherche des solutions, et il en trouve.
Bien sûr, Pearce est un optimiste, mais un optimiste tout à fait conscient et réaliste. De toute manière, le pessimisme n’arrange rien, il ne fait pas avancer, alors que l’optimisme est le meilleur aiguillon pour aller de l’avant et régler les problèmes. Il y a beaucoup à faire, mais avec de la bonne volonté, on arrive toujours à s’en sortir. D’ailleurs, si nos ancêtres s’étaient laissé aller dans les coups durs, il est bien évident que nous ne serions pas là.
Donc un livre que je conseille vivement aux pessimistes pour leur redonner du courage et aux optimistes pour les conforter dans leur vision du monde.
Ma note : 5/5.
Quatrième de couverture : En 2011, le nombre d’habitants sur Terre a dépassé la barre symbolique des 7 milliards. Et pourtant, Fred Pearce l’annonce, l’apocalypse n’aura pas lieu. Au contraire.
Et si les pessimistes avaient tous tort ? Et si la crainte de surpopulation n’était qu’un mensonge de plus ? C’est ce qu’affirme le célèbre journaliste Fred Pearce, qui tord le cou aux idées reçues à travers ce reportage jubilatoire autour du monde. Fred Pearce a retracé le parcours de la pensée de Robert Malthus, depuis Okewood, en Angleterre, où est né le célèbre pasteur, chantre de l’eugénisme au XVIIIème siècle, jusqu’à la Russie vieillissante d’aujourd’hui, qui sera bientôt moins peuplée que le Yémen. Il démontre que, contrairement aux prédictions malthusiennes, qui inspirèrent aussi les nazis, la croissance démographique ne sera pas le sinistre désastre annoncé. La réalité sera tout autre : la population mondiale va cesser de croître d’ici une génération et le XXIème siècle sera un âge d’or, celui des personnes âgées, sages et écolos…
Mon avis : j’ai rarement lu un essai aussi bien écrit, aussi passionnant, aussi bien documenté. En outre le sujet est particulièrement important, la question tracasse pas mal de monde : jusqu’à quand la Terre pourra nourrir les hommes et leur fournir les matières premières dont ils ont besoin ?
Pearce dispose d’une documentation remarquable, que tout lecteur peut aller vérifier car il donne clairement ses sources avec les liens qui permettent d’avoir accès à de nombreuses archives. Et il est allé sur le terrain, un peu partout dans le monde, aussi bien dans les instances officielles de nombreux pays que dans les villages d’Afrique ou de l’Inde, dans les mégalopoles et dans les plus grands bidonvilles du monde. Certes, jusqu’à présent la population mondiale a augmenté de plus en plus vite (je ne vous donne pas les chiffres, ils sont dans le livre), mais, d’après lui, on arrive au pic et prochainement la population va décroître. Pourquoi ? Parce que le nombre d’enfants par femme diminue très rapidement, non seulement dans les pays riches, mais aussi dans les pays pauvres. Et ceci pour différentes raisons, parfois par décision librement choisie des femmes, mais aussi par des réglementations plutôt arbitraires de certains gouvernements qui obligent certaines populations à se faire stériliser. Dans certains pays, il y a déjà un déficit dramatique de filles à la naissance, du fait que les parents ne veulent qu’un enfant, éventuellement deux, mais uniquement des garçons et l’avortement est systématique dès que l’échographie révèle que c’est une fille. De nombreux pays ont dès à présent un taux de natalité très inférieur à ce qui est nécessaire pour le renouvellement des générations. Des villes entières de l’ex-Allemagne de l’Est se dépeuplent.
En ce qui concerne la capacité de la Terre à nous nourrir et à nous fournir les matières premières nécessaires à la vie moderne, Pearce reconnaît qu’il y a encore beaucoup de gaspillage, qu’il y a des famines (ce qui d’ailleurs n’est pas nouveau, le plus bel exemple est la grande famine irlandaise au XIXème siècle). Mais il insiste sur le fait qu’en période de crise, l’homme trouve toujours le moyen de s’en sortir. Voir l’excellent chapitre sur la révolution verte qui a permis de remplir les greniers du Mexique, de la Chine ou de l’Inde par exemple, à une époque où la population de ces pays augmentait considérablement. D’autre part, on ne jette plus systématiquement ce dont on veut se débarrasser, on recycle de plus en plus, et ce n’est encore qu’un début. On fabrique des voitures de plus en plus économes, on construit des immeubles mieux isolés, etc. L’homme prend conscience du problème et cherche des solutions, et il en trouve.
Bien sûr, Pearce est un optimiste, mais un optimiste tout à fait conscient et réaliste. De toute manière, le pessimisme n’arrange rien, il ne fait pas avancer, alors que l’optimisme est le meilleur aiguillon pour aller de l’avant et régler les problèmes. Il y a beaucoup à faire, mais avec de la bonne volonté, on arrive toujours à s’en sortir. D’ailleurs, si nos ancêtres s’étaient laissé aller dans les coups durs, il est bien évident que nous ne serions pas là.
Donc un livre que je conseille vivement aux pessimistes pour leur redonner du courage et aux optimistes pour les conforter dans leur vision du monde.
Ma note : 5/5.
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