Christine ANGOT (France)

1959-

« Il y a eu un jour où j'ai écrit. Écrit vraiment. Ce fut quelque chose de très important. Claude [son mari à l'époque] et moi étions allés à Amsterdam, mais le séjour ne s'est pas bien passé et nous sommes repartis aussitôt. Nous avons pris un hôtel au Touquet. J'étais très énervée. Je n'acceptais pas la réalité de ce week-end gâché. Je me souviens que nous avions acheté une tablette de chocolat. J'ai pris son papier d'emballage et j'ai commencé à écrire ce qui s'était passé durant le week-end. J'ai demandé du papier à l'hôtel pour continuer. Puis j'ai fait lire ce que j'avais écrit à Claude : “C'est bien !” J'ai pris peur alors : “Ne me redis pas ça, je suis capable de tout laisser pour écrire.” »

Experte de l’autofiction. Lorsqu’elle ne se trouve pas au centre de l’œuvre, elle utilise la vie de ses proches.

Romans et récits (de wikipédia)
▪ Vu du ciel, Gallimard, coll. « L'Arpenteur », 1990.
▪ Not to Be, Gallimard, coll « L'Arpenteur », 1991.
▪ Léonore, toujours, Gallimard, coll. « L'Arpenteur », 1994.
▪ Interview, Fayard, 1995.
▪ Les Autres, Fayard, 1997.
▪ Sujet Angot, Fayard, 1998.
▪ L'Inceste, Stock, 1999.
▪ Quitter la ville, Stock, 2000.
▪ Normalement suivi de La Peur du lendemain, Stock, 2001.
▪ Pourquoi le Brésil ?, Stock, 2002.
▪ Peau d'âne, Stock, 2003.
▪ Les Désaxés, Stock, 2004.
▪ Une partie du cœur, avec Jérôme Beaujour, Stock, 2004.
▪ Rendez-vous, Flammarion, 2006. Prix de Flore
▪ Le Marché des amants, Seuil, 2008.
▪ Les Petits, Flammarion, 2011.
▪ Une semaine de vacances, Flammarion, 2012.

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Les Petits
2011
Récit d’une séparation qui tourne au cauchemar. L’homme, père attentionné, se retrouve accusé de négligence et de violence. Il doit se battre (juridiquement) pour faire avoir droit à ses quelques visites permises. C’est le récit d’une descente en flamme, de contrôle qui tourne à l’abus, de l’horreur que peut devenir une relation de couple.

J’étais d’abord captivé par cette lecture, d’une relation passionnée, avec quelques indices, ignorés, d’abus, qui part en vrille. La dame est ignoble, fabulant et mentant pour piéger le père de ses enfants. Les scènes d’appels aux flics à chaque visite m’ont rappelé Madame Ex d’Hervé Bazin. La principale faiblesse du livre est l’interruption de l’auteur-narratrice vers le milieu. Elle se met en couple avec le père, donc elle peut maintenant donner son point de vue et raconter ce qui lui arrive…même si cela n’a pas grand chose à voir avec l’histoire (son opinion de chroniquer culturel démagogue et cynique). Je crois que l’autofiction est le pain et le beurre de cette auteure, mais ici elle aurait dû rester dans les coulisses.

Et ce qui dérange est qu’ici on ne peut parler d’autofiction, car elle a repris presque telle quelle l’histoire de couple vécue par son partenaire. Malgré un livre précédant qui lui a valu une amende de 10 000 euros pour trop de ressemblance, Angot récidive avec un livre-vampire encore plus incisif et qui étale tous les détails de la vie de ce couple. Ceci n’a pas influencé ma note, mais crée néanmoins un malaise.

3,5/5

le réaliste-romantique

Un amour impossible
2015


Christine Angot raconte son père : lui et sa mère étaient amoureux, mais son père n’a jamais voulu la marier et il a même à peine reconnu sa fille. Le père avance des raisons de valeurs morales, mais en fait cela semble être plutôt une question de classes sociales. À l’adolescence, Christine renoue avec son père, mais ceci mènera à une liaison impossible.
 
L’écriture de Angot est sèche, ce qui crée une distance avec les personnages, je ne m’y suis pas attaché. J’ai néanmoins trouvé intéressant la peinture de l’époque et la vie difficile d’une femme marginale, mère célibataire d’un enfant non sans père. Les parents sont toutefois les deux déplorables, pour différentes raisons.
 

3,5/5

RR

L’Inceste
Christine Angot
Le Livre de Poche 190 Pages
 
Résumé (4° de couverture)

«Christine Angot va gagner. Parce qu'elle ne risque pas de plaire. Elle va trop vite, trop fort, trop loin, elle bouscule les formes, les cadres, les codes, elle en demande trop au lecteur. Elle vient d'avoir quarante ans, elle écrit depuis quinze ans et, en huit livres (depuis 1990, car elle a mis quatre ans à faire publier son premier roman), elle a enjambé la niaiserie fin de siècle. Elle n'est pas humaniste, elle a fait exploser le réalisme, la pseudo-littérature consensuelle, provocante ou faussement étrange, pour poser la seule question, la plus dérangeante : quel est le rapport d'un écrivain à la réalité ?»
 
L’auteur, le livre et moi
 
  Le monde est fait de préjugés et je n’échappe pas à cela. Aussi, quand Christine Angot apparait à l’écran, c’est pour nous rendre l’image d’une femme détestable car antipathique, névrosé, acariâtre et écorchée vive pour laquelle on ne peut avoir la moindre empathie. Ce sentiment est le mien et beaucoup semblent le partager. Mais voilà, je n’ai jamais voulu m’arrêter aux apparences. Aussi, me-je suis obligé à faire un pas vers cette auteure pour mesurer à travers ses œuvres ce qu’elle représentait vraiment. Pourquoi ce « L’inceste » ? Parce que je pensais que ce titre évocateur était celui qui répondrait le plus à mon attente car peut-être le plus évocateur.
 
Mon avis
 
Première question : Pourquoi ce style ? Un style que je qualifierai de télégraphique tant les phrases sont courtes rendant ainsi une narration hachée. Pénible au bout d’une dizaine de pages, épuisant, même, au terme de la lecture. Alors pourquoi ce style ? Pour rendre plus réel l’état psychologique de la narratrice à bout de souffle ? Peut-être … Les événements se succèdent sans chronologie et sans logique narrative comme ils semblent venir de tous sens à son esprit.
Tout cela fait que ce roman semble écrit pour son auteure elle-même, plus que pour des lecteurs extérieurs. Une sorte de carnet intimes dans lequel elle y jette ses sentiments, son mal-être, ses colères, et que sais-je encore d’une femme en mal de sérénité.
Difficile, dans ce cas, de compatir comme est le rôle d’un lecteur et de nouer des liens, autant avec le personnage public que l’auteure. Mon impression finale est d’avoir été un visiteur malvenu.
Je me donne le droit à un second essai pour découvrir un éventuel autre style, plus accueillant cette fois-ci.
 
Ma note 2 / 5

UN AMOUR IMPOSSIBLE
Christine ANGOT
J’ai lu 223 Pages
 
Résumé (4° de couverture)

Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d'une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l'épouser, mais ils font un enfant. L'amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d'une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu'il la viole. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s'immisce progressivement entre la mère et la fille. Christine Angot entreprend ici de
mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d'une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l'homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu'elle s'était construits.
 
L’auteure, le livre et moi
 
J’avais entrepris, il y quelques semaines la lecture de « L’inceste » pour vaincre mes préjugés sur cette auteure qui pour faire court : Dérange. Malheureusement cette première lecture ne fût pas une forme de conciliation avec le personnage « Angot ». Mon avis précédent tente de décrire au mieux mes sentiments pour cette première lecture. Comme une seconde et dernière chance, j’ai renouvelé l’essai avec cet « Amour impossible ». Je dois reconnaitre avoir pris le temps de feuilleté le livre assez longuement avant de faire son acquisition. Si mes premières impressions de style m’avait parus identiques, je l’aurai déposé à sa place et passé mon chemin.
 
Mon avis
 
Pendant toute la lecture de ce roman, je n’ai pu m’empêcher de préparer cet avis. Devant ma copie blanche, je suis à court d’argument, tant il m’est difficile de faire un avis à la fois objectif et positif.
Première chose : Celui-ci est lisible. C’est une première bonne chose. Le style est toutefois assez quelconque et l’intérêt de ce roman autobiographique (l’auteure utilise propre identité, donc je présume…) tient essentiellement dans le contenu et que très peu dans la forme. Sans qualité littéraire, les émotions ne passent pas et c’est sans empathie pour les personnages, qui en mériteraient, qu’on explore l’histoire. C’est là le grand dommage de cette lecture. Mais passé ce constat, progressivement, je dirai « quand les abcès se percent », un ressenti de douleur m’a effleuré. Je suis entré dans le drame tardivement, par la force des choses, peut-être, mais entré qu’en même.
Pour résumé, je pense que Madame Angot n’est pas une styliste de la littérature. Seul son besoin d’expression lui permet d’écrire pour partager son mal être. C’est en tout cas le ressenti général que j’observe après la lecture de deux de ses romans.
J’invite tous ceux et celles, qui comme moi ont des préjugés sur cette femme, à lire ce roman accessible et pas dénué d’intérêt.
 
Ma note 3.5 / 5