Martin WAITES (Royaume-Uni)

Martyn Waites

 Originaire du nord de l'Angleterre, Martyn Waites s'est passionné pour le théâtre, puis pour le roman noir sur les pas d'Ellroy, Burke, Crumley et Robin Cook. Né sous les coups est son premier roman.

NE SOUS LES COUPS
Martyn WAITES
Traduit de l’anglais par Alexis Nolent
ISBN : ???
RIVAGES, coll. Rivages/Thriller, 2013,
464  pages.
 


En 2001, le narrateur, Stephen Larkin, journaliste, revient à Coldwell, une petite ville minière du Northumberland. Il y a vécu en 1984, au début de sa carrière de journaliste, à un moment où une grève de mineurs  se déclencha. L’industrie minière était active et les mineurs espéraient faire plier le gouvernement. Or les mineurs grévistes  eurent à affronter une riposte de la police d’une rare violence. Le gouvernement de Margaret Thatcher brisa la grève et la ville fut anéantie. Larkin retrouve une ville, ruinée, désolée,  moribonde. Le désenchantement et la frustration  ont pris la place des espoirs déçus des mineurs. Larkin revient pour écrire un livre sur cette grève et dire LA vérité.
Les personnes qu’il a connues n’ont pas réalisé leurs espérances. Le footballer professionnel, Tony Woodhouse a dû interrompre sa carrière à la suite d’un accident ; il dirige maintenant un centre de désintoxication. Il fut le petit ami de Louise, la sœur de Larkin qui a rompu avec lui sans qu’on comprenne vraiment pourquoi au début du livre. Elle s’est mariée sans joie, a eu deux enfants dont une fille qui devient la proie de Karl, un malfrat cruel et pervers. Quant à Tommy Jobson, il est devenu un petit voyou qui travaille pour la pègre. La déstructuration de la société ouvrière lui a offert l’opportunité de s’installer avec le crime, la corruption et la toxicomanie qu’elle entretient. Davva, le fils de Mick, le mineur sans emploi qui peine à s’occuper de sa famille, s’est mis à son service pour participer à la terreur qu’elle fait règner sur Coldwell.
Ce qu’on comprend, c’est que la grève a eu des répercussions sur toute la population et ses effets n’ont pas fini d’être ressentis. Le sujet de ce roman noir est le contexte politique et social qui a imprégné les années où Margaret Thatcher était au gouvernement. La manière dont le récit est conduit, un aller-retour entre avant et maintenant, met en évidences  les conséquences de cette politique sur les habitants de Coldwell qui furent brisés et détruits. Le roman pointe la violence infligée aux grévistes, mais aussi le rôle des médias manipulateurs au service du pouvoir,
Toutefois le roman se termine sur une note optimiste et Larkin triomphe de ceux qui corrompent la ville.
 

Je suis partagée dans mon intérêt pour ce roman. Autant j’ai été intéressée par l’histoire, son contexte et les vies qui s’entrecroisent, autant j’ai été gênée par l’écriture. Nous sommes dans un roman noir et langage grossier, violence et scène de sexe sont souvent la loi du genre. Mais, pour moi, ce sont des ficèles d’écriture qui enlèvent de sa force au roman. Le livre est ponctué de titres de chansons qui renvoient le lecteur à un contexte particulier. Ne les connaissant pas, ce que je regrette, je ne suis pas en mesure de savoir ce qu’elles apportent au roman.



 Note: 3/5