Philippe JAENADA (France)
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Philippe JAENADA (France)
De : ThomThom12932 Envoyé : 05/04/2006 18:01
Chouette, ça m'aurait presque fait plaisir s'il y avait eu une discussion sur Philippe Jaenada.
En même temps, un jour vous verrez, j'arriverai avec une super biographie d'un auteur oublié du forum et je me rendrais compte que la discussion existe déjà, ce qui me décevra - je suis un noeud de contradictions.
Le fait est que je n'ai pas grand chose à vous dire de cet auteur que je connais fort peu. Je pourrais certes aller chercher une biographie sur le net, mais voyez-vous, je suis paresseux....
Je me contenterai donc d'écrire le peu que je sache du bonhomme, à savoir qu'il a écrit cinq romans, dont je ne connais que le premier : "Le Chameau Sauvage" (1997) ; il avait reçu le Prix de Flore et, à l'époque, j'avais beaucoup aimé. D'un autre côté un rapide calcul vous permettra de savoir qu'en 1997 je n'avais que seize ans ; les goûts changent et, allez savoir pourquoi, je n'ai pas lu les livres suivants à savoir :
"Nefertiti dans un champ de canne à sucre" (1999)
"La Grande Bouche Molle" (2001)
"Vie & Mort d'une jeune fille blonde" (2004)
Et, là, je fais un dérapage contrôlé : j'ai en oublié un, le voici le voilà :
Philippe JAENADA - Le Cosmonaute (Grasset, 2003)
"Le Cosmonaute" s'ouvre dans la joie et l'alégresse puisque le narrateur, Hector, se fait expulser de la salle dans laquelle sa compagne, Pimprenelle est en train d'accoucher. Une ouverture un peu chaotique (mais l'écriture de Jaenada est en elle-même assez chaotique) qui se clôt sur l'image de la sage-femme sortant de la salle avec le bébé inerte dans les bras...
Comme j'ai horreur de trop raconter les histoires des livres (lorsqu'ils ont une évidemment, le cas échéant) je me contenterai de cette courte entrée en matière.
Suite à cela, Hector va nous raconter l'avant, l'après, le pendant, de nouveau l'après, dans un genre de chaos structurel totalement volontaire et terriblement bien vu si l'on considère qu'à aucun moment le narrateur ne prétend être en train d'écrire son histoire. On est en fait, littéralement, dans la tête du personnage. Et d'entrée de jeu, on est frappé par le style fulgurant de Jaenada, notamment par sa petite astuce stylistique de la parenthèse, non pas simple non pas double mais triple. Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Alors par exemple (je dis bien par exemple (et vous noterez au passage que je ne prétends pas avoir le style de l'auteur (excellent au demeurant))) voilà à quoi ça ressemble .
Evidemment, et ce sera mon bémol, il en use et abuse un peu. Arrivé à la moitié, ce qui était une trouvaille est devenu un gimmick, mais un gimmick sympa et pas trop agaçant puisque le fond suit et que, finalement, ces multiples parenthèses ne sont que le reflet du chaos psychologique dans lequel est plongé le narrateur. Mon prof de français de première disait toujours que la parenthèse dans un texte devait toujours pouvoir être supprimée, il appelait ça "la faillite de la pensée"...mon prof de français de première était génial, mais sur ce coup là il avait tort : si on s'amuse à sucrer toutes les parenthèses du roman il diminue d'un bon quart - mais perd son intérêt.
Autre grand talent de l'auteur : quand certains de ses contemporains usent jusqu'à la corde de la narration à la première personne (dois-je donner des noms ?), Jaenada lui redonne toute sa noblesse : comme "Le Chameau Sauvage", "Le Cosmonaute" est écrit à la première personne, le narrateur se confond avec le personnage, mais ce n'est pas un amuse-gueule pour donner un côté autobiographique au texte. Le narrateur-personnage de ce roman-ci est totalement différent du narrateur-personnage du "Chameau" : il a son propre caractère, ses propres réflexions, sa propre vision de la vie (qui est parfois celle de l'auteur, on l'imagine, mais pas nécessairement).
A ce stade, il est peut-être temps de dire de quoi il nous parle ce narrateur ! Il nous parle de sa vie de couple, pour le moins bordélique, avec une maniaco-dépressive. Il nous parle de comment la vie de couple peut être autant source de bonheur que d'horreur. Plutôt que de me reporter à un quatrième de couverture qui (comme d'habitude) nous en dit beaucoup trop, je préfère citer quelques lignes qui résument à elles seules le noeud de l'histoire :
"...vivre avec quelqu'un, je crois, ce n'est pas ne plus exister ailleurs. Ce n'est pas mourir pour tout le reste."
...voilà ce que tente d'expliquer Hector à Pimprenelle, et voilà ce qu'elle refuse de comprendre et que lui refuse d'accepter.
La littérature a quelque chose de magique...je ne connais pas personnellement Philippe Jaenada (cependant je l'ai peut-être croisé, je ne sais même pas la tête qu'il a !) mais en racontant des épisodes pour le moins sordides de ma propre vie il est parvenu à me faire éclater de rire. La légèreté du ton, le côté "bordel totalement maîtrisé" du texte m'ont touché en plein coeur, m'ont désarçonné, m'ont même dérangé tant par instant j'avais l'impression que c'était ma vie que j'étais en train de lire. Un sentiment étrange, curieux...qui m'empêche d'être totalement objectif, et qui surtout m'oblige à terminer ma critique en queue de poisson (non sans avoir tout de même précisé que les trois dernières pages m'ont semblé purement et simplement incohérentes).
Aurais-je autant aimé ce livre s'il ne m'avait pas renvoyé à moi-même ?
Lisez-le, et aidez-moi à répondre...
(en plus en le lisant vous connaîtrez ma vie, ce qui vous donne une autre excellente raison de le lire (et au passage je tiens à remercier personnellement Monsieur Jaenada d'avoir écrit ce roman (cela m'évitera d'avoir à le faire moi-même)))
4.25/5
De : louve-épine Envoyé : 05/04/2006 22:21
Le Chameau sauvage... voilà donc, il me semblait bien que je connaissais Jaenada un peu moins mal que ce que je croyais... Pas lu son livre, mais il a été adapté au cinéma, en... 2001 ou 2002, sous le titre d' A + Pollux - et ce film, donc, je l'ai vu. Et je me suis toujours demandé ce que ce mini ovni cinématographique donnait, à l'origine, en roman... Il serait peut-être temps que je le lise, cet auteur... en tout cas, tu réussis à donner envie !
(hop, je te confirme, c'est bien Gad Elmaleh qui joue dans ce film, avec Cécile de France en face. Puis histoire d'être complète, le réalisateur est Luc Pagès... et voilà !)
De : Ysla Envoyé : 17/09/2006 14:45
Philippe JAENADA - La grande à bouche molle
Editeur : Julliard + je crois qu'il existe une version poche
Le narrateur qui semble ne faire qu'un avec l'auteur (même nom + liste de remerciements à la fin qui reprend plusieurs personnages du roman) se trouve entraîné dans une course-poursuite hasardeuse sur les routes de France et même encore plus loin. En effet, une curieuse auto-stoppeuse qu'il avait accepté de transporter se fait enlever pour des raisons qui resteront obscures, et Philippe Jaenada se met à sa recherche.
Dès le départ, il nous annonce que c'est une "aventure palpitante, épouvantable et profondément désespérante", et on le suit avec grand intérêt et beaucoup de tension. Mais la fin est déroutante et on est un peu déçu.
Cependant, il ne s'agit pas d'un roman policier. La démarche est différente. On garde jusqu'au bout le même point du vue que le narrateur, on ne sait rien de plus que lui. Il nous raconte ce qui lui est arrivé en détails et, comme lui, nous essayons de comprendre. "Tout regarder autour de soit et essayer de comprendre", c'est sa méthode. Le livre est comme un point d'interrogation sur le monde et sa compréhension. Le narrateur, quand il ne peut plus aller plus loin, se demande "A quoi cela a-t-il servi ?", mais lui a changé en chemin.
Style agréable, humour décalé et parenthèses nombreuses. Narrateur sympathique.
Ysla
Chouette, ça m'aurait presque fait plaisir s'il y avait eu une discussion sur Philippe Jaenada.
En même temps, un jour vous verrez, j'arriverai avec une super biographie d'un auteur oublié du forum et je me rendrais compte que la discussion existe déjà, ce qui me décevra - je suis un noeud de contradictions.
Le fait est que je n'ai pas grand chose à vous dire de cet auteur que je connais fort peu. Je pourrais certes aller chercher une biographie sur le net, mais voyez-vous, je suis paresseux....
Je me contenterai donc d'écrire le peu que je sache du bonhomme, à savoir qu'il a écrit cinq romans, dont je ne connais que le premier : "Le Chameau Sauvage" (1997) ; il avait reçu le Prix de Flore et, à l'époque, j'avais beaucoup aimé. D'un autre côté un rapide calcul vous permettra de savoir qu'en 1997 je n'avais que seize ans ; les goûts changent et, allez savoir pourquoi, je n'ai pas lu les livres suivants à savoir :
"Nefertiti dans un champ de canne à sucre" (1999)
"La Grande Bouche Molle" (2001)
"Vie & Mort d'une jeune fille blonde" (2004)
Et, là, je fais un dérapage contrôlé : j'ai en oublié un, le voici le voilà :
Philippe JAENADA - Le Cosmonaute (Grasset, 2003)
"Le Cosmonaute" s'ouvre dans la joie et l'alégresse puisque le narrateur, Hector, se fait expulser de la salle dans laquelle sa compagne, Pimprenelle est en train d'accoucher. Une ouverture un peu chaotique (mais l'écriture de Jaenada est en elle-même assez chaotique) qui se clôt sur l'image de la sage-femme sortant de la salle avec le bébé inerte dans les bras...
Comme j'ai horreur de trop raconter les histoires des livres (lorsqu'ils ont une évidemment, le cas échéant) je me contenterai de cette courte entrée en matière.
Suite à cela, Hector va nous raconter l'avant, l'après, le pendant, de nouveau l'après, dans un genre de chaos structurel totalement volontaire et terriblement bien vu si l'on considère qu'à aucun moment le narrateur ne prétend être en train d'écrire son histoire. On est en fait, littéralement, dans la tête du personnage. Et d'entrée de jeu, on est frappé par le style fulgurant de Jaenada, notamment par sa petite astuce stylistique de la parenthèse, non pas simple non pas double mais triple. Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Alors par exemple (je dis bien par exemple (et vous noterez au passage que je ne prétends pas avoir le style de l'auteur (excellent au demeurant))) voilà à quoi ça ressemble .
Evidemment, et ce sera mon bémol, il en use et abuse un peu. Arrivé à la moitié, ce qui était une trouvaille est devenu un gimmick, mais un gimmick sympa et pas trop agaçant puisque le fond suit et que, finalement, ces multiples parenthèses ne sont que le reflet du chaos psychologique dans lequel est plongé le narrateur. Mon prof de français de première disait toujours que la parenthèse dans un texte devait toujours pouvoir être supprimée, il appelait ça "la faillite de la pensée"...mon prof de français de première était génial, mais sur ce coup là il avait tort : si on s'amuse à sucrer toutes les parenthèses du roman il diminue d'un bon quart - mais perd son intérêt.
Autre grand talent de l'auteur : quand certains de ses contemporains usent jusqu'à la corde de la narration à la première personne (dois-je donner des noms ?), Jaenada lui redonne toute sa noblesse : comme "Le Chameau Sauvage", "Le Cosmonaute" est écrit à la première personne, le narrateur se confond avec le personnage, mais ce n'est pas un amuse-gueule pour donner un côté autobiographique au texte. Le narrateur-personnage de ce roman-ci est totalement différent du narrateur-personnage du "Chameau" : il a son propre caractère, ses propres réflexions, sa propre vision de la vie (qui est parfois celle de l'auteur, on l'imagine, mais pas nécessairement).
A ce stade, il est peut-être temps de dire de quoi il nous parle ce narrateur ! Il nous parle de sa vie de couple, pour le moins bordélique, avec une maniaco-dépressive. Il nous parle de comment la vie de couple peut être autant source de bonheur que d'horreur. Plutôt que de me reporter à un quatrième de couverture qui (comme d'habitude) nous en dit beaucoup trop, je préfère citer quelques lignes qui résument à elles seules le noeud de l'histoire :
"...vivre avec quelqu'un, je crois, ce n'est pas ne plus exister ailleurs. Ce n'est pas mourir pour tout le reste."
...voilà ce que tente d'expliquer Hector à Pimprenelle, et voilà ce qu'elle refuse de comprendre et que lui refuse d'accepter.
La littérature a quelque chose de magique...je ne connais pas personnellement Philippe Jaenada (cependant je l'ai peut-être croisé, je ne sais même pas la tête qu'il a !) mais en racontant des épisodes pour le moins sordides de ma propre vie il est parvenu à me faire éclater de rire. La légèreté du ton, le côté "bordel totalement maîtrisé" du texte m'ont touché en plein coeur, m'ont désarçonné, m'ont même dérangé tant par instant j'avais l'impression que c'était ma vie que j'étais en train de lire. Un sentiment étrange, curieux...qui m'empêche d'être totalement objectif, et qui surtout m'oblige à terminer ma critique en queue de poisson (non sans avoir tout de même précisé que les trois dernières pages m'ont semblé purement et simplement incohérentes).
Aurais-je autant aimé ce livre s'il ne m'avait pas renvoyé à moi-même ?
Lisez-le, et aidez-moi à répondre...
(en plus en le lisant vous connaîtrez ma vie, ce qui vous donne une autre excellente raison de le lire (et au passage je tiens à remercier personnellement Monsieur Jaenada d'avoir écrit ce roman (cela m'évitera d'avoir à le faire moi-même)))
4.25/5
De : louve-épine Envoyé : 05/04/2006 22:21
Le Chameau sauvage... voilà donc, il me semblait bien que je connaissais Jaenada un peu moins mal que ce que je croyais... Pas lu son livre, mais il a été adapté au cinéma, en... 2001 ou 2002, sous le titre d' A + Pollux - et ce film, donc, je l'ai vu. Et je me suis toujours demandé ce que ce mini ovni cinématographique donnait, à l'origine, en roman... Il serait peut-être temps que je le lise, cet auteur... en tout cas, tu réussis à donner envie !
(hop, je te confirme, c'est bien Gad Elmaleh qui joue dans ce film, avec Cécile de France en face. Puis histoire d'être complète, le réalisateur est Luc Pagès... et voilà !)
De : Ysla Envoyé : 17/09/2006 14:45
Philippe JAENADA - La grande à bouche molle
Editeur : Julliard + je crois qu'il existe une version poche
Le narrateur qui semble ne faire qu'un avec l'auteur (même nom + liste de remerciements à la fin qui reprend plusieurs personnages du roman) se trouve entraîné dans une course-poursuite hasardeuse sur les routes de France et même encore plus loin. En effet, une curieuse auto-stoppeuse qu'il avait accepté de transporter se fait enlever pour des raisons qui resteront obscures, et Philippe Jaenada se met à sa recherche.
Dès le départ, il nous annonce que c'est une "aventure palpitante, épouvantable et profondément désespérante", et on le suit avec grand intérêt et beaucoup de tension. Mais la fin est déroutante et on est un peu déçu.
Cependant, il ne s'agit pas d'un roman policier. La démarche est différente. On garde jusqu'au bout le même point du vue que le narrateur, on ne sait rien de plus que lui. Il nous raconte ce qui lui est arrivé en détails et, comme lui, nous essayons de comprendre. "Tout regarder autour de soit et essayer de comprendre", c'est sa méthode. Le livre est comme un point d'interrogation sur le monde et sa compréhension. Le narrateur, quand il ne peut plus aller plus loin, se demande "A quoi cela a-t-il servi ?", mais lui a changé en chemin.
Style agréable, humour décalé et parenthèses nombreuses. Narrateur sympathique.
Ysla
Re: Philippe JAENADA (France)
Plage de Manaccora 16h30
Tout a pourtant si bien commencé, Voltaire, écrivain quadragénaire, Oum sa femme, Géo leur petit garçon. sont en vacances au bord de l'Adriatique, lin juillet. Insouciants, sous le soleil implacable. Survient le feu, puis la panique, la course, la lâcheté qu'on découvre en soi, le courage aussi s'il faut sauver les siens. On s'agenouille même au pied d'une Vierge étrangement posée sur une plage italienne.
C'est par ce roman que j'ai découvert la plume de Philippe Jaenada. Nous suivons une troupe de vacanciers qui tentent aux côtés de Voltaire et de sa famille de fuir les flammes qui ravagent leur lieu de vacances. Cette fuite vers nulle part incite le héros à faire quelques digressions sur son passé et à réfléchir sur sa vie. Le rythme est haletant, l'écriture ne tombe pas dans le pathos et le tragique, l'ironie prend toujours le dessus. C'est un livre qui se lit très vite, tant nous sommes pris dans l'action. Une bonne lecture selon moi.
4/5
Tout a pourtant si bien commencé, Voltaire, écrivain quadragénaire, Oum sa femme, Géo leur petit garçon. sont en vacances au bord de l'Adriatique, lin juillet. Insouciants, sous le soleil implacable. Survient le feu, puis la panique, la course, la lâcheté qu'on découvre en soi, le courage aussi s'il faut sauver les siens. On s'agenouille même au pied d'une Vierge étrangement posée sur une plage italienne.
C'est par ce roman que j'ai découvert la plume de Philippe Jaenada. Nous suivons une troupe de vacanciers qui tentent aux côtés de Voltaire et de sa famille de fuir les flammes qui ravagent leur lieu de vacances. Cette fuite vers nulle part incite le héros à faire quelques digressions sur son passé et à réfléchir sur sa vie. Le rythme est haletant, l'écriture ne tombe pas dans le pathos et le tragique, l'ironie prend toujours le dessus. C'est un livre qui se lit très vite, tant nous sommes pris dans l'action. Une bonne lecture selon moi.
4/5
Re: Philippe JAENADA (France)
Une interview très sympathique de Jaënada.
http://auteurstv.blogspot.com/search/label/Philippe%20Jaenada
http://auteurstv.blogspot.com/search/label/Philippe%20Jaenada
revolte- Nombre de messages : 146
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Re: Philippe JAENADA (France)
Plage de Manacorra, 16h30 de Philippe Jaenada
(Grasset, 280 pages)
(Grasset, 280 pages)
Voltaire est le narrateur de l'histoire. Il raconte un été qu'il a passé en famille en Italie qui a failli tourné au tragique quand il fuit l'incendie avec sa femme Oum et son fils Géo.
Ca aurait pu être un livre dur à livre d'horreurs sur des gens brûlés ou noyés mais Philippe Jaenada réussit à en faire un roman plein d'humour. J'ai beaucoup ri, intérieurement à certains moments, l'auteur manie bien toutes sortes d'humour. Il parle du comportement humain en situation de danger avec beaucoup de légèreté. J'ai eu un peu de mal à s'accrocher à l'histoire puisque que chaque moment lui rappelle un souvenir. Les digressions nombreuses sont le point faible mais aussi son point fort. Voilà un auteur que je relirai !
Note : 4.25/5
Ca aurait pu être un livre dur à livre d'horreurs sur des gens brûlés ou noyés mais Philippe Jaenada réussit à en faire un roman plein d'humour. J'ai beaucoup ri, intérieurement à certains moments, l'auteur manie bien toutes sortes d'humour. Il parle du comportement humain en situation de danger avec beaucoup de légèreté. J'ai eu un peu de mal à s'accrocher à l'histoire puisque que chaque moment lui rappelle un souvenir. Les digressions nombreuses sont le point faible mais aussi son point fort. Voilà un auteur que je relirai !
Note : 4.25/5
Shan_Ze- Admin
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Date d'inscription : 26/10/2008
Philippe JAENADA / La serpe
LA SERPE ( prix Femina 2017 )
Résumé ( Julliard ) Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n'est constatée. Dépensier, arrogant, violent, le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant (et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée. Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité, Henri s'exile au Venezuela. Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur, écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé, laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe, bouillonnante, exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais, jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu'Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent. Enfilant le costume de l'inspecteur amateur (complètement loufoque, mais plus sagace qu'il n'y paraît), il s'est plongé dans les archives, a reconstitué l'enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l'issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans.
Mon avis : Vous l'aurez compris en lisant le résumé, un fait divers diabolique : un triple assassinat sanglant et sauvage au fin fond du Périgord dans un château pendant l'occupation. Le fils - Henri Girard que l'on connaitra ensuite sous le pseudo de Georges Arnaud - est le coupable idéal... il fut acquitté ! Etonnant mais vrai. Alors que s'est-il réellement passé ?
Et donc Jaenada qui connait personnellement le petit fils du présumé coupable va mener son enquête plus d'un demi-siècle plus tard...
Un livre qui ne laisse pas indifférent : l'histoire est passionnante et étonnante ! Un fait divers et une enquête qui mêle la petite histoire et la grande. Cet Henri Girard a eu une sacrée vie parisienne côtoyant des photographes tels que Boubat et sa compagne Lella qui deviendra d'ailleurs la maitresse d'Henri ( une partie qui m'a interpellée car j'aime beaucoup ce photographe ) mais aussi des auteurs, des cinéastes etc... Le livre est extrêmement documenté ! Chapeau !
C'est donc intéressant de suivre Jaenada qui mène l’enquête tel un Hercule Poirot ou un Columbo , qui nous raconte toute la vie de la famille Girard depuis la rencontre entre les parents d'Henri... D'ailleurs et c'est un peu ce que je reproche au livre : beaucoup de digressions... l'auteur passe rapidement du coq à l'âne, s'adressant au lecteur de façon légère pour excuser les longueurs ! Puisqu'un fait va lui rappeler une anecdote de sa propre vie ou un autre fait divers... Et on ne s'en sort pas !
Malgré le thème, le style - qui semble propre à Jaenada- est léger, les aventures sont racontées de façon rocambolesque, de l'humour, de l'ironie, énormément de parenthèses ... Et moi je m'y suis un peu perdue et ennuyée... Sans exagérer il faut au moins 200 pages pour qu'on en arrive au crime... Après, pour moi il y a des creux et des longueurs mais la conclusion de son enquête est très intéressante...
Je ne regrette pas du tout cette lecture et je me dis qu'au fond c'est une façon de raconter une enquête sans tomber dans le tragique et le voyeurisme. En effet, comment faire autrement ? Pas évident !
Donc un livre à lire si vous aimez les enquêtes policières, l'humour, les pavés et si vous n'avez pas peur des digressions.
Ma note : 3,5 / 5 ( à cause des longueurs et du style auquel j'adhère moyennement )
petitemartine- Admin
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Re: Philippe JAENADA (France)
Entendu (à la radio) plusieurs critiques au sujet de ce livre; unanimement, le "trop de longueurs" revient à chaque fois. Donc, j'ai peur que ça me rase assez vite (beaucoup de pages, en plus, il me semble). Il m'aurait pourtant bien tenté, par curiosité: histoire étonnante, originalité de l'enquête (par rapport à un polar classique), et à cause de Georges Arnaud, un personnage plutôt atypique.
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géromino- Nombre de messages : 5628
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Re: Philippe JAENADA (France)
géromino a écrit:Entendu (à la radio) plusieurs critiques au sujet de ce livre; unanimement, le "trop de longueurs" revient à chaque fois. Donc, j'ai peur que ça me rase assez vite (beaucoup de pages, en plus, il me semble). Il m'aurait pourtant bien tenté, par curiosité: histoire étonnante, originalité de l'enquête (par rapport à un polar classique), et à cause de Georges Arnaud, un personnage plutôt atypique.
Je pense justement que ce livre pourrait te plaire Géromino, à cause justement de toutes ces références et anecdotes historiques qui devraient t'intéresser voire t'amuser. A l'occasion, si nous nous croisons ou si tu viens dans les parages, je pourrais te le prêter. ( broché de 650 pages en effet )
petitemartine- Admin
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Re: Philippe JAENADA (France)
Merci PetiteMartine, je note avec plaisir ta proposition !
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géromino- Nombre de messages : 5628
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LA PETITE FEMELLE
LA PETITE FEMELLE
Philippe JAENADA
Collection POINT 720 pages
Résumé :
Retour une affaire judiciaire qui enflamma les foules dans les années 50. L'affaire " Pauline DUBUISSON" accusée du meurtre de son amant. Accident ? Meurtre prémédité ? Les jurés de l'époque, sous une vindicte populaire attisée par une presse "bien-pensante" firent leur choix. Philippe Jaenada, soixante ans plus tard, mène son enquête pour nous prouver que Pauline ne fut pas uniquement accusée pour ce qu'elle fit mais aussi et surtout pour ce qu'elle fût.
L’enquête, qui se lit comme un roman, se décompose en plusieurs phases
Phase 1 : La jeunesse et l’adolescence de Pauline
Née en 1927 à Dunkerque, Pauline va vite connaitre l’épouvante de la guerre. Sa légèreté précoce et la position collaboratrice de son père ne seront pas oubliées
Phase 2 : Après-guerre
Après cette guerre longue et dévastatrice, Pauline entame des études en médecine à Lille. Elle y rencontre Félix qui devient son amant. Une nouvelle fois, sa légèreté et son besoin de liberté, dérangent. Félix rompt leur liaison. Paradoxalement elle ne supporte pas cette rupture.
Phase 3 : Le meurtre (ou l’accident)
Poursuivant des études de médecine à Paris afin de s’éloigner de Pauline, celle-ci le rejoint pour une ultime réconciliation. Elle tente de se suicider. Il l’en empêche. C’est l’accident fatal. C’est en tout cas la version de Pauline
Phase 4 : L’enquête / Le procès
L’enquête est bâclée et unilatérale. Le procès ne l’est pas moins. Le passé de la belle resurgie.
Phase 5 : Verdict / L’épilogue
A découvrir
Mon avis
Phase 1 : Cette 1° partie situe principalement l’histoire pendant la guerre. L’auteur a fait un gros travail de recherche historique. Etant Dunkerquois, des souvenirs me sont réapparus. Bien évidemment, je n’ai pas connu la guerre mais ma grand-mère n’a pas manqué lors de mon enfance, de me narrer cette période : L’opération Dynamo (maintenant plus connu grâce au film « Dunkerque » de Nolan, l’occupation Allemande, la réquisition des habitations, l’absence des hommes pour le S.T.O… sont tant d’évènements qui sont précis pour moi. Du côté de ma mère (Née en 1938), c’est surtout le souvenir des bombardements incessants pendant 5 ans, des restrictions alimentaires et de l’absence de son père qui me sont encore relatés. Elle n’a pas par contre aucun souvenir de l’affaire « Dubuisson ». Peut-être à la lecture du livre que je me suis empressé de lui prêter ?
De plus, des références à des lieux et des noms ont attisés ma curiosité et ont fait de cette 1° partie un gros coup de cœur pour moi.
Pour revenir au sujet du livre, cette période a été perturbante pour Pauline. Elle a eu sa façon de la vivre, elle en été punie … à perpétué.
Phase 2 : S’éloignant des regards malveillant de Dunkerque, Pauline, élève brillante, entame des études de médecine à Lille.
Là, également, l’enquêteur Jaenada, rassemble tous les témoins et les éléments possibles pour décrire la personnalité de Pauline, femme en dehors de son temps. L’intérêt du livre ne baisse pas.
Phase 3 : Période mélodrame du livre. Une histoire de cœur qui semble banale et qui ressemble à tant d’autres. Là aussi, l’auteur étaye son enquête en perspective de la phase 4. Rien n’est négligé.
Phase 4 : C’est la partie du livre la plus « lassante » car des événements décrits lors des phases 1 et 2 sont répétés, et pour l’enquête et pour le procès. Mais bien vite, grâce au style littéraire employé et aux références d’autres procès de l’époque, l’intérêt reprend.
Phase 5 : A ne pas dévoiler pour vous futurs lecteurs. Ne faites pas mon erreur d’enquêter préalablement sur le « Net » pour en savoir un peu plus sur cette affaire avant la lecture du livre. Cela m’a faire perdre le suspens de l’issue de cette aventure.
De plus : Philippe Jaenada emploie son style habituel pour l’écriture de ce drame. Son humour et sa décontraction facilite la lecture de ce pavé. Il fait référence à des évènements de sa propre vie et également à des œuvres et des films inspirés de cette affaire. On n’est pas dans la chronique judiciaire classique. On ne peut pas, en tout cas, lui reprocher de ne pas avoir travaillé son sujet.
Lors de ma lecture, dès les premiers moments, je n’ai pu m’empêcher de retrouver du « Alphonse Boudard », spécialiste, à son époque et son style, tout en argot et en gouaille populaire, de récits personnels et historiques comme celui-ci. Bonne pioche, Jaenada y fait référence plusieurs fois !!!
Conclusion : Qui a la vérité de cette histoire ?
Jaenada est sous le charme de Pauline (moi aussi d’ailleurs) et il oppose ses suppositions aux suppositions qui ont condamnées Pauline Dubuisson pour étayer sa défense. Mais peu importe.
Cette histoire est une condamnation :
- Du populisme (que je ne supporte pas).
- De l’acharnement qu’on oppose au pardon.
- Et enfin de la peine de mort sous quelle forme soit-elle (comprendront ceux qui iront au terme de ce livre)
Perso : Je ne sais pas si certains auteurs consultent notre forum. Je n’en ai aucune trace. Si toutefois, Monsieur Jaenada venait nous faire une petite visite, voici quelques mots à son intention.
Monsieur Jaenada,
De vos 3 derniers ouvrages, j’ai lu avec grand plaisir « Sulak », avec passion « La petite femelle » et c’est avec impatience que je suis dans l’attente de lire « La serpe ».
MAIS à quand une nouvelle fiction ? Une fiction comme vous savez si bien les écrire. « Le cosmonaute », « Nefertiti dans un champ de canne à sucre » … des romans plein d’originalité, de folie, de fraicheur et de singularité ???
Dans l’attente de les lire.
Ma note : 4/5
Philippe JAENADA
Collection POINT 720 pages
Résumé :
Retour une affaire judiciaire qui enflamma les foules dans les années 50. L'affaire " Pauline DUBUISSON" accusée du meurtre de son amant. Accident ? Meurtre prémédité ? Les jurés de l'époque, sous une vindicte populaire attisée par une presse "bien-pensante" firent leur choix. Philippe Jaenada, soixante ans plus tard, mène son enquête pour nous prouver que Pauline ne fut pas uniquement accusée pour ce qu'elle fit mais aussi et surtout pour ce qu'elle fût.
L’enquête, qui se lit comme un roman, se décompose en plusieurs phases
Phase 1 : La jeunesse et l’adolescence de Pauline
Née en 1927 à Dunkerque, Pauline va vite connaitre l’épouvante de la guerre. Sa légèreté précoce et la position collaboratrice de son père ne seront pas oubliées
Phase 2 : Après-guerre
Après cette guerre longue et dévastatrice, Pauline entame des études en médecine à Lille. Elle y rencontre Félix qui devient son amant. Une nouvelle fois, sa légèreté et son besoin de liberté, dérangent. Félix rompt leur liaison. Paradoxalement elle ne supporte pas cette rupture.
Phase 3 : Le meurtre (ou l’accident)
Poursuivant des études de médecine à Paris afin de s’éloigner de Pauline, celle-ci le rejoint pour une ultime réconciliation. Elle tente de se suicider. Il l’en empêche. C’est l’accident fatal. C’est en tout cas la version de Pauline
Phase 4 : L’enquête / Le procès
L’enquête est bâclée et unilatérale. Le procès ne l’est pas moins. Le passé de la belle resurgie.
Phase 5 : Verdict / L’épilogue
A découvrir
Mon avis
Phase 1 : Cette 1° partie situe principalement l’histoire pendant la guerre. L’auteur a fait un gros travail de recherche historique. Etant Dunkerquois, des souvenirs me sont réapparus. Bien évidemment, je n’ai pas connu la guerre mais ma grand-mère n’a pas manqué lors de mon enfance, de me narrer cette période : L’opération Dynamo (maintenant plus connu grâce au film « Dunkerque » de Nolan, l’occupation Allemande, la réquisition des habitations, l’absence des hommes pour le S.T.O… sont tant d’évènements qui sont précis pour moi. Du côté de ma mère (Née en 1938), c’est surtout le souvenir des bombardements incessants pendant 5 ans, des restrictions alimentaires et de l’absence de son père qui me sont encore relatés. Elle n’a pas par contre aucun souvenir de l’affaire « Dubuisson ». Peut-être à la lecture du livre que je me suis empressé de lui prêter ?
De plus, des références à des lieux et des noms ont attisés ma curiosité et ont fait de cette 1° partie un gros coup de cœur pour moi.
Pour revenir au sujet du livre, cette période a été perturbante pour Pauline. Elle a eu sa façon de la vivre, elle en été punie … à perpétué.
Phase 2 : S’éloignant des regards malveillant de Dunkerque, Pauline, élève brillante, entame des études de médecine à Lille.
Là, également, l’enquêteur Jaenada, rassemble tous les témoins et les éléments possibles pour décrire la personnalité de Pauline, femme en dehors de son temps. L’intérêt du livre ne baisse pas.
Phase 3 : Période mélodrame du livre. Une histoire de cœur qui semble banale et qui ressemble à tant d’autres. Là aussi, l’auteur étaye son enquête en perspective de la phase 4. Rien n’est négligé.
Phase 4 : C’est la partie du livre la plus « lassante » car des événements décrits lors des phases 1 et 2 sont répétés, et pour l’enquête et pour le procès. Mais bien vite, grâce au style littéraire employé et aux références d’autres procès de l’époque, l’intérêt reprend.
Phase 5 : A ne pas dévoiler pour vous futurs lecteurs. Ne faites pas mon erreur d’enquêter préalablement sur le « Net » pour en savoir un peu plus sur cette affaire avant la lecture du livre. Cela m’a faire perdre le suspens de l’issue de cette aventure.
De plus : Philippe Jaenada emploie son style habituel pour l’écriture de ce drame. Son humour et sa décontraction facilite la lecture de ce pavé. Il fait référence à des évènements de sa propre vie et également à des œuvres et des films inspirés de cette affaire. On n’est pas dans la chronique judiciaire classique. On ne peut pas, en tout cas, lui reprocher de ne pas avoir travaillé son sujet.
Lors de ma lecture, dès les premiers moments, je n’ai pu m’empêcher de retrouver du « Alphonse Boudard », spécialiste, à son époque et son style, tout en argot et en gouaille populaire, de récits personnels et historiques comme celui-ci. Bonne pioche, Jaenada y fait référence plusieurs fois !!!
Conclusion : Qui a la vérité de cette histoire ?
Jaenada est sous le charme de Pauline (moi aussi d’ailleurs) et il oppose ses suppositions aux suppositions qui ont condamnées Pauline Dubuisson pour étayer sa défense. Mais peu importe.
Cette histoire est une condamnation :
- Du populisme (que je ne supporte pas).
- De l’acharnement qu’on oppose au pardon.
- Et enfin de la peine de mort sous quelle forme soit-elle (comprendront ceux qui iront au terme de ce livre)
Perso : Je ne sais pas si certains auteurs consultent notre forum. Je n’en ai aucune trace. Si toutefois, Monsieur Jaenada venait nous faire une petite visite, voici quelques mots à son intention.
Monsieur Jaenada,
De vos 3 derniers ouvrages, j’ai lu avec grand plaisir « Sulak », avec passion « La petite femelle » et c’est avec impatience que je suis dans l’attente de lire « La serpe ».
MAIS à quand une nouvelle fiction ? Une fiction comme vous savez si bien les écrire. « Le cosmonaute », « Nefertiti dans un champ de canne à sucre » … des romans plein d’originalité, de folie, de fraicheur et de singularité ???
Dans l’attente de les lire.
Ma note : 4/5
Dkois- Nombre de messages : 3550
Age : 61
Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Philippe JAENADA (France)
LA SERPE
Philippe JAENADA
Points 635 Pages
Résumé : (4° d couverture)
Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n'est constatée. Dépensier, arrogant, violent, le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant (et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée. Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité, Henri s'exile au Venezuela. Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur, écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé, laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe, bouillonnante, exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais, jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu'Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent. Enfilant le costume de l'inspecteur amateur (complètement loufoque, mais plus sagace qu'il n'y paraît), il s'est plongé dans les archives, a reconstitué l'enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l'issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans.
Mon avis :
Par où commencer, est mon problème à l’entame de cet avis. Parler en premier de mon attachement à cet auteur ? De ma comparaison incessante et inévitable avec « La petite femelle » sa précédente enquête ? De mon appréciation objective (est-ce possible ?) de ce livre ? Du style ? Du ton ? … Pffff (comme écrirai un jeune par SMS), je n’en sais rien !!! Je commence et on verra, je veillerai à rester clair.
Avez- vous vu le film « Le salaire de la peur » avec Yves Montand et Charles Vanel ? Moi oui
Saviez-vous que ce film était tiré d’un roman du même nom écrit par Georges Arnaud ? Moi oui, je l’ai lu
Saviez-vous que le vrai nom de Georges Arnaud était Henri Girard ? Moi non
Saviez-vous que celui-ci avait été soupçonné du meurtre de 3 personnes (Plus d’un an de prison qu’en même) dont son père et acquitté ? Moi non
Saviez-vous que ces meurtres n’ont jamais été élucidés et que donc la suspicion de sa culpabilité est présente ? Moi non.
Ce livre fermé sur la dernière page m’en a appris beaucoup avec passion et plaisir…même si.
Même si je me suis senti moins concerné par l’histoire que ma lecture précédente de la « Petite femelle » (voir mon avis à ce sujet). Il est évident qu’un lecteur Périgourdin à l’impression inverse. Je le comprends bien. Au-delà de ce manque probable d’objectivité, j’ai toutefois trouvé l’enquête plus brouillonne et moins structurée. Il faut au départ bien repérer les personnages et les différentes projections dans le temps. L’auteur fait beaucoup (trop ?) de digressions non sans humour. Elles ont l’avantage d’alléger la lecture et de donner de la convivialité ou au contraire de sortir l’enquête de son chemin et de faire perdre de l’intérêt à l’essentiel. C’est selon.
Moi ça me va plutôt bien.
Voici pour les points, pas négatifs, mais moins bien.
Pour le reste, l’auteur fait preuve d’un travail remarquable de recherche, de précision, de déduction, d’éventualité (bien obligé) pour amener à ses conclusions plutôt convaincantes. Personne ne détenant la vérité sur cette affaire, c’est une histoire d’impression et de conviction personnelle… J’ai les miennes après lecture. Vous aurez les vôtres si vous vous lancez dans la lecture de cet agréable pavé.
Philippe Jaenada a une façon de vulgariser ses enquêtes qui fait qu’elles sont ludiques et surtout pas rébarbatives. N’oublions pas qu’il est un auteur de fiction à l’origine. A ce sujet, j’ai entendu sur une interview piochée sur le Net, que son inspiration lui venait des événements de sa vie, mais que celle-ci étant devenue d’une banalité quelconque, son inspiration lui venait à présent de la vie des autres. Faudrait-il n’attendre de lui que ce genre de livre à présent ? J’en serai déçu !
Bon j’ai l’impression de n’avoir pas tout dit. Si tel était le cas je ferai un petit appendice à cet avis prochainement…
Ma note 3.5 / 5 (Ben oui, j'avais donné 4/5 pour la Petite Femelle, pouvais pas donner plus !!!)
Philippe JAENADA
Points 635 Pages
Résumé : (4° d couverture)
Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n'est constatée. Dépensier, arrogant, violent, le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant (et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée. Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité, Henri s'exile au Venezuela. Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur, écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé, laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe, bouillonnante, exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais, jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu'Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent. Enfilant le costume de l'inspecteur amateur (complètement loufoque, mais plus sagace qu'il n'y paraît), il s'est plongé dans les archives, a reconstitué l'enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l'issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans.
Mon avis :
Par où commencer, est mon problème à l’entame de cet avis. Parler en premier de mon attachement à cet auteur ? De ma comparaison incessante et inévitable avec « La petite femelle » sa précédente enquête ? De mon appréciation objective (est-ce possible ?) de ce livre ? Du style ? Du ton ? … Pffff (comme écrirai un jeune par SMS), je n’en sais rien !!! Je commence et on verra, je veillerai à rester clair.
Avez- vous vu le film « Le salaire de la peur » avec Yves Montand et Charles Vanel ? Moi oui
Saviez-vous que ce film était tiré d’un roman du même nom écrit par Georges Arnaud ? Moi oui, je l’ai lu
Saviez-vous que le vrai nom de Georges Arnaud était Henri Girard ? Moi non
Saviez-vous que celui-ci avait été soupçonné du meurtre de 3 personnes (Plus d’un an de prison qu’en même) dont son père et acquitté ? Moi non
Saviez-vous que ces meurtres n’ont jamais été élucidés et que donc la suspicion de sa culpabilité est présente ? Moi non.
Ce livre fermé sur la dernière page m’en a appris beaucoup avec passion et plaisir…même si.
Même si je me suis senti moins concerné par l’histoire que ma lecture précédente de la « Petite femelle » (voir mon avis à ce sujet). Il est évident qu’un lecteur Périgourdin à l’impression inverse. Je le comprends bien. Au-delà de ce manque probable d’objectivité, j’ai toutefois trouvé l’enquête plus brouillonne et moins structurée. Il faut au départ bien repérer les personnages et les différentes projections dans le temps. L’auteur fait beaucoup (trop ?) de digressions non sans humour. Elles ont l’avantage d’alléger la lecture et de donner de la convivialité ou au contraire de sortir l’enquête de son chemin et de faire perdre de l’intérêt à l’essentiel. C’est selon.
Moi ça me va plutôt bien.
Voici pour les points, pas négatifs, mais moins bien.
Pour le reste, l’auteur fait preuve d’un travail remarquable de recherche, de précision, de déduction, d’éventualité (bien obligé) pour amener à ses conclusions plutôt convaincantes. Personne ne détenant la vérité sur cette affaire, c’est une histoire d’impression et de conviction personnelle… J’ai les miennes après lecture. Vous aurez les vôtres si vous vous lancez dans la lecture de cet agréable pavé.
Philippe Jaenada a une façon de vulgariser ses enquêtes qui fait qu’elles sont ludiques et surtout pas rébarbatives. N’oublions pas qu’il est un auteur de fiction à l’origine. A ce sujet, j’ai entendu sur une interview piochée sur le Net, que son inspiration lui venait des événements de sa vie, mais que celle-ci étant devenue d’une banalité quelconque, son inspiration lui venait à présent de la vie des autres. Faudrait-il n’attendre de lui que ce genre de livre à présent ? J’en serai déçu !
Bon j’ai l’impression de n’avoir pas tout dit. Si tel était le cas je ferai un petit appendice à cet avis prochainement…
Ma note 3.5 / 5 (Ben oui, j'avais donné 4/5 pour la Petite Femelle, pouvais pas donner plus !!!)
Dkois- Nombre de messages : 3550
Age : 61
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Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Philippe JAENADA (France)
VIE ET MORT DE LA JEUNE FILLE BLONDE
Philippe JAENADA
Le Livre de Poche 220 Pages
031/2024
Résumé (4° de couverture)
Eternel adolescent trentenaire, le narrateur promène son vague à l’âme de bistros en dîners mondains. C’est chez Alice et Paul, des hôtes fortunés et alcooliques, qu’il entend parler un soir de Céline, leur fille toxicomane et probablement prostituée. Et si elle n’était autre que la Lolita décomplexée qui l’a jadis initié aux plaisirs du sexe ?
Dès lors il n’a plus qu’une idée en tête : se lancer à la recherche de Céline. Comme si, malgré le temps passé, la nostalgie, la déchéance, il allait pouvoir retrouver, en même temps que le souvenir lumineux de sa jeunesse, un sens à sa vie.
Avec l’humour nonchalant et ravageur qui le caractérise, l’auteur du Cosmonaute nous offre une fable désabusée où la gravité et la fragilité des êtres se lisent en filigrane.
L’auteur, le livre et moi
Philippe Jaenada ??? Un chouchou de ma bibliothèque découvert il y a déjà bien longtemps.
Comme il y a deux René Fallet (voir mes avis à son sujet), il a deux Philippe Jaenada et je vous explique pourquoi. Au début de sa carrière d’écrivain Ph.J a essentiellement narrer des tranches de sa vie. Puis, peut-être à court de tranches, il s’est attaqué à la littérature judiciaire en retraçant des événements ayant défrayés la une des journaux, avec son propre style fait de vulgarisation et romanesque. Les 2 « Jaenada » me plaisent tout autant. Ce « Vie et mort de la jeune fille blonde » est du cru « Jaenada génération 1 ».
Mon avis
Certains trouveront ce roman sans intérêt. C’est un choix respectable, chacun son univers. Pour ma part, je suis de ceux qui vont chercher l’envers du décor des apparences, en l’occurrence le souvenir (déçu ? ça je vous laisse le découvrir) de son adolescence à travers une furtive mais surprenante aventure sexuelle qui se transformera, dans son esprit, en histoire d’amour 20 ans plus tard.
On retrouve, comme à son habitude, le Jaenada dans son meilleur rôle, c’est-à-dire celui de l’anti-héros et du jeune mec un peu paumé en proie à l’ennui et ce qui l’accompagne : L’alcool, le tabac, les femmes.
On retrouve, comme à son habitude, son style décalé des conventions littéraires. Les digressions sont nombreuses. Les mots sont contemporains. Tout comme les incitations à la réflexion.
Cette lecture ne sera pas inoubliable, mais sa fraicheur associée à un brin de folie, en fond un bon moment de lecture.
Ma note 3.5 / 5
Philippe JAENADA
Le Livre de Poche 220 Pages
031/2024
Résumé (4° de couverture)
Eternel adolescent trentenaire, le narrateur promène son vague à l’âme de bistros en dîners mondains. C’est chez Alice et Paul, des hôtes fortunés et alcooliques, qu’il entend parler un soir de Céline, leur fille toxicomane et probablement prostituée. Et si elle n’était autre que la Lolita décomplexée qui l’a jadis initié aux plaisirs du sexe ?
Dès lors il n’a plus qu’une idée en tête : se lancer à la recherche de Céline. Comme si, malgré le temps passé, la nostalgie, la déchéance, il allait pouvoir retrouver, en même temps que le souvenir lumineux de sa jeunesse, un sens à sa vie.
Avec l’humour nonchalant et ravageur qui le caractérise, l’auteur du Cosmonaute nous offre une fable désabusée où la gravité et la fragilité des êtres se lisent en filigrane.
L’auteur, le livre et moi
Philippe Jaenada ??? Un chouchou de ma bibliothèque découvert il y a déjà bien longtemps.
Comme il y a deux René Fallet (voir mes avis à son sujet), il a deux Philippe Jaenada et je vous explique pourquoi. Au début de sa carrière d’écrivain Ph.J a essentiellement narrer des tranches de sa vie. Puis, peut-être à court de tranches, il s’est attaqué à la littérature judiciaire en retraçant des événements ayant défrayés la une des journaux, avec son propre style fait de vulgarisation et romanesque. Les 2 « Jaenada » me plaisent tout autant. Ce « Vie et mort de la jeune fille blonde » est du cru « Jaenada génération 1 ».
Mon avis
Certains trouveront ce roman sans intérêt. C’est un choix respectable, chacun son univers. Pour ma part, je suis de ceux qui vont chercher l’envers du décor des apparences, en l’occurrence le souvenir (déçu ? ça je vous laisse le découvrir) de son adolescence à travers une furtive mais surprenante aventure sexuelle qui se transformera, dans son esprit, en histoire d’amour 20 ans plus tard.
On retrouve, comme à son habitude, le Jaenada dans son meilleur rôle, c’est-à-dire celui de l’anti-héros et du jeune mec un peu paumé en proie à l’ennui et ce qui l’accompagne : L’alcool, le tabac, les femmes.
On retrouve, comme à son habitude, son style décalé des conventions littéraires. Les digressions sont nombreuses. Les mots sont contemporains. Tout comme les incitations à la réflexion.
Cette lecture ne sera pas inoubliable, mais sa fraicheur associée à un brin de folie, en fond un bon moment de lecture.
Ma note 3.5 / 5
Dkois- Nombre de messages : 3550
Age : 61
Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Philippe JAENADA (France)
Toujours pas lu cet auteur mais ca viendra
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