Tropique de la violence de Natacha Appanah

Awara Dim 9 Déc 2018 - 16:52

Si ce sujet est déjà ouvert, c'est que je ne sais pas lire...

J'ai commencé ce roman et je suis frappée par la manière dont l'auteur sait rendre palpable la détresse de cette île. Comme toujours, je suis un peu déroutée par des voix qui alternent pour raconter une histoire.

petitemartine Dim 9 Déc 2018 - 17:42

En effet, le sujet ne semble pas avoir été ouvert.
C'était peut-être à moi de le faire car c'était ma proposition... Embarassed

Dans ce cas, mea culpa ! D'autant plus que plusieurs l'ont lu !

Je suis d'accord avec toi Awara : déroutant au début avec toutes ces voix qui alternent mais ensuite on s’habitue car ce sont les mêmes qui reviennent... Bonne lecture !

Awara Ven 14 Déc 2018 - 15:31

Ce livre fait écho en moi à une situation que je connais un peu en Guyane; ils n'arrivent pas en Kwassa-kwassa, mais en pirogue ou par d'autres moyens... , mais les conditions de vie se ressemblent....

géromino Sam 15 Déc 2018 - 9:06

Moi ce qui m'a frappé, c'est que les événements qui se passent sur ce petit bout de terre, désormais française, sont bien méconnus de nous en métropole (c'est aussi vrai pour les autres départements ou territoires d'Outre-Mer). Les médias ne relaient les infos que lorsqu'une situation dégénère et nécessite l'intervention de forces de police et on peine à comprendre ce qui s'y déroule parce que les explications ne vont pas au fond des choses. J'ai trouvé que ce livre de Natacha Appanah jetai un regard lucide et fulgurant sur la situation dans l'île. En une lecture d'à peine 200 pages, on est éclairé sur le contexte plus sûrement qu'en écoutant les infos ou en lisant les journaux.
Awara, de la Guyane, on entend plus souvent parler de la polémique concernant la Montagne de l'Or (sujet aussi inquiétant) que des migrants, mais jusqu'à quand?

Awara Sam 15 Déc 2018 - 10:03

Geromino, je partage complètement ce que tu dis du livre et bien souvent les romanciers nous en apprennent plus que les informations et les documentaires.

Pour ce qui est de la Guyane, quand mon fils a fait sa thèse, il y a environ dix ans, il y avait 250 000 habitants officiels et le double en "clandestins". Au jour d'aujourd'hui, il faudrait que je mette mes tablettes à jour... La vie est relativement plus facile pour eux, parce que ce n'est pas une île. Mais les conditions de vie ne sont pas extraordinaires. La forêt est vaste et bien des coins permettent de vivre relativement tranquille. Tout le monde sait que tu es sans-papier et tant que tu te tiens tranquille... Pour les jeunes qui n'ont rien à faire, les tentations de délinquance sont grandes.
La Montagne d'or, ce qui est affreux, c'est qu'ils s'installent sur un territoire amérindiens... En un mot, ils s'assoient dessus... Et comme le sol guyanais est une mine d'or, ils auraient pu s'installer ailleurs. Mais moins commodes. Et les retombées locales sont un leurre...
Et la société locale, n'est pas toujours nette...
Un collectif d'écrivains guyanais a écrit un ouvrage sur ce problème. Je les admire, ils sont très actifs.
Enfin, je m'emballe....

géromino Sam 15 Déc 2018 - 13:36

Très intéressant ton point de vue! Il faut que la misère soit grande dans son propre pays pour devoir le quitter, et se résigner à vivre caché dans la forêt. Vivre caché, vivre chichement (j'imagine), mais vivre... Je suppose que les mesures du nouveau président brésilien ne vont pas diminuer l'afflux de migrants vers la Guyane.

Shan_Ze Lun 17 Déc 2018 - 23:45

Je l'ai commencé hier, j'ai lu une soixantaine de pages, c'est très sombre. Je ne savais pas trop ce qu'il se passe à Mayotte... je vais me renseigner, je ne la connaissais finalement que de nom.