Beata UMUBYEYI MAIRESSE (Rwanda)

  Consolée

 Editions Autrement 17 août 2022

 366 pages

Quatrième de couverture

1954. Au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, fille d'un Blanc et d'une Rwandaise, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour "enfants mulâtres".Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, quinquagénaire d'origine sénégalaise, effectue un stage d'art-thérapie dans un Ehpad du Sud-Ouest de la France. Elle y rencontre madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d'Alzheimer qui perd l'usage du français et s'exprime dans une langue inconnue.En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, Ramata va se retrouver confrontée à son propre destin familial et aux difficultés d'être noire aujourd'hui dans l'Hexagone.Histoire d'une réparation symbolique et d'une langue retrouvée, Consolée est un roman poétique, bouleversant, qui met en résonance le passé colonial et la condition des enfants d'immigrés.

Mon avis

Dans ce roman, Beata Umubyeyi Mairesse s’intéresse au vécu de gens ayant souffert de terribles préjudices par le colonialisme dans les années 1950, elle s’intéresse aussi sur les répercussions des générations suivantes ayant subit ces traumatismes, car au Rwanda dans ces années-là, c’é tait l’époque ou les enfants métisses étaient enlevés à leurs parents pour les éduquer dans des institutions catholiques. Ramata profite de son stage pour rencontrer Astrida/Consolée placée dans une institution pour personnes âgées dépendantes, cette dame métisse atteinte d’Alzheimer, a oublié le langage français et s’exprime dans une langue inconnue. Ramata va comme un puzzle reconstituer les morceaux du passé d’Astrida et Ramata va se retrouver face à son propre destin.

Un très beau roman bouleversant et poétique ayant pour thème, le souvenir, l’identité, la transmission mais aussi les difficultés d’être noir et le passé colonial, qui nous incite à une réflexion...Que nous reste t-il lorsque la mémoire se perd dals les ombres du passé ? Encore un gros coup de coeur…5/5

Les personnages de ce roman sont fictifs, mais l’institut pour enfants mulâtres de Save, lui, a bien existé.

 Tous les enfants dispersés

 Editions Autrement 21eprembre 2019

243 pages

Quatrième de couverture

Peut-on réparer l'irréparable, rassemble ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui.

Mon avis

Racontée avec la voix de trois générations, Immculata, une mère qui n’a jamais quitté son pays aux milles collines, qui a toujours gardé le silence sur son origine, Blanche, sa fille qui a fui le génocide des Tutsi en 1994, s’est réfugiée à Bordeaux et son fils Stokely né de son union avec Samora, un métis comme elle. C’est une histoire d’exil et d’oubli, d’un passé d’embuscades, de violences absurdes entre Hutus et Tutsis, atrocité, massacres, de retrouvailles, de coeurs en lambeaux et des non-dits. L’autrice avec des mots justes et poétiques avec beaucoup de sensibilité, nous parle des sources d’incompréhension, apprivoise les silences, la tension qui menace l’unité d’une famille profondément blessée, de naissance et de deuils et combien il est difficile de surmonter des traumatismes. Le titre de ce roman, c’est bien l’incompréhension d’une mère envers ses enfants, de l’inimitié entre frère et sœur, le désamour du petit-fils envers sa grand-mère, mais peut-être cet enfant au fil des ans réussira t-il à dépasser les rancoeurs, les préjugés et les peines intérieures, mais aussi les femmes doivent faire entendre leur voix dans un monde ou les hommes exigent la soumission mais aussi essayer de réparer ce qui fut inimaginable. Des thèmes intéressants dans ce très beau roman que j’ai vraiment apprécié….4,5/5