François-Henri SOULIE

Awara Mer 17 Juin 2020 - 8:24

François-Henri SOULIE

Nationalité : France
Né(e) le : 28/04/1953

Biographie (Babelio)

François-Henri Soulié est un dramaturge, acteur, scénographe et metteur en scène français, également auteur de roman policier.

Il a suivi une formation de comédien au Conservatoire de Région de Toulouse (1971) et une formation de scénariste à l'Institut National de l'Audiovisuel (1984 -1985). Il est scénariste et dramaturge auprès de la compagnie Arche de Noé - Guillaume Lagnel depuis 1987.

Il signe plusieurs pièces de théâtre, dont "Une nuit de Grenade", créée en 2006 au Théâtre Olympe-de-Gouges à Montauban. Il est fondateur en 2009 de la compagnie de marionnettes Le Théâtrophone principalement dédiée à la création de spectacles autour de la mythologie grecque.

En 2016, il se lance dans le roman policier et publie "Il n'y a pas de passé simple", lauréat du prix du premier roman au festival international du film policier de Beaune 2016. Il s'agit du titre inaugural d'une série racontant les aventures de Skander Corsaro, un motocycliste qui est journaliste stagiaire au Courrier du Sud-Ouest. "Impératif imprévu" (2019) est le quatrième roman de la série.

En 2016, il amorce également une série de roman policier historique, écrite en collaboration avec Thierry Bourcy, et ayant cette fois pour héros le capitaine Joseph Kassov dans l'Europe du début du XVIIe siècle.

Après "Le Songe de l’astronome" (2016) et "La Conspiration du Globe" (2017), "Ils ont tué Ravaillac" (2018) est son troisième roman à quatre mains avec Thierry Bourcy.

Awara Mer 17 Juin 2020 - 21:30

ANGELUS
François-Henri Soulié
10/18, Col. Grands Détectives, 2020, 520 pages

Je me suis laissée entraîner avec beaucoup de plaisir dans cette aventure policière qui se déroule en terre d’Occitanie, en milieu cathare. Des crimes horribles sont commis et nous découvrons que parmi les morts, ceux qui font partie de l’atelier du tailleur de pierre Jordi de Cabestan, sont affublés d’horribles ailes d’ange.
Les soupçons se portent immédiatement sur les cathares, une communauté chrétienne dissidente qui prône une vie ascétique, la rigueur morale, la chasteté (puisque la création étant l'oeuvre du diable, il ne faut pas que l'homme se reproduise et ait des enfants...) et rejette le culte des images, ce qui pourrait motiver le meurtre d’hommes qui illustrent portails et chapiteau d’église. Ils se font appeler « bons hommes », « bonnes femmes » « pauvres du Christ ». De fait cette croyance est dans l’oeil de mire du clergé romain qui redoute son influence sur une partie importante de la population, les pauvres gens mal traités par les prélats puissants, mais aussi des nobles qui ont un idéal moral élevé. Cette orientation chrétienne qui recherche la pureté évangélique est considérée comme hérétique par Rome.

Le lecteur est tenu en haleine tout le long du roman par une suite de rebondissements qui donnent envie de connaître le coupable. Mais l’intérêt de ce livre tient aussi dans la peinture de la société de ce milieu du 12ème siècle qui voit des hommes et mouvements réclamer une réforme de l’église trop corrompue.
Le roman suit les trois personnes qui partent à la recherche du ou des criminels: le tailleur de pierre, Jordi de Cabestan, le nouveau chevalier, Raimon de Termes et une jeune femme, Aloïs de Malpas, désignée par la communauté des « bons hommes » qui souhaite disculper l’un des siens. Chaque chapitre suit l’un d’eux. Ce choix rend le roman très vivant. L’écriture est simple et bien documentée. On découvre les bagarres entre le clergé et les ordres monastiques, la propagation de cette nouvelle croyance extrêmement exigeante dans un monde où les représentants officiels de la chrétienté sont loin de l’idéal évangélique, mais aussi très déstabilisante par son exigence d'abstinence sexuelle. François-Henri Soulié trace également un tableau vivant du peuple ordinaire à cette époque en Occitanie, celui serfs, des paysans et des artisans.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

Note: 4,5/5

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