Hélène CIXOUS (France)

1938, Nuits

L’auteure revient sur un rapport écrit par un oncle qui a été envoyé à Buchenwald après la nuit de cristal en 1938, mais aussi à survivre et quitter l’Europe. Elle raconte cette nuit à Osnabrück, un peu les débuts de ce camp, comment les premiers Juifs arrêtés ont été, sauf les tués, relâchés pour propager la peur dans leur communauté en racontant leur expérience. Elle se questionne aussi sur les décisions qui ont fait rester certaines familles juives en Allemagne alors que d’autres sont parties rapidement. Elles voyaient toutes les mêmes signes. Mais ce qui l’intrigue le plus est pourquoi, alors que la famille de sa propre mère a choisi de demeurer en Algérie, la famille de l’oncle est retournée en Allemagne en 1938 alors qu’elle était à l’étranger.
 
Le style de Cixous est difficile à suivre. Elle a déchiffré le pavé de mots qu’était le rapport de Siegfried, devenu Fred en Iowa, et son texte est parsemé de mots inventés, de phrases sans majuscule ou de fin et de faits flous. La forme rejoint le contenu, mais le lecteur aussi peut être un peu perdu dans la brume. Les réflexions sont néanmoins intéressantes, même pour moi qui a déjà beaucoup lu sur le sujet. La note moyenne est donc la combinaison de l’excellente réflexion et de la difficulté de lecture.
 
3,5/5

RR