André BAILLON (Belgique)

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 2006-11-04 16:35

Chalet 1, André BAILLON
Paris, Rieder 1926; Editions Labor 2001, 185 pg + 45 pg dossier. Ma note 4/5

Un livre "d'autofiction" d'un séjour dans l' hôpital psychiatrique parisien, où l'auteur a passé deux séjours. Salpetrière pour le monde extérieur, "Pépette" pour les "petits fous" à l'intérieur, c'est le "nous" des patients et un lieu de sécurité contre le monde extérieur. Il n'a pas de vraie récit, c'est un assemblage de petits croquis. Les malades y sont dessiné délicatement, respectueusement, même dans leurs lubies et leurs angoisses; à aucun moment l'auteur cherche la sensation. Aussi la façon qu'íl écrit des médecins, des infirmières, de la ponction lombaire, des médicaments, de la camisole, des cris de détresse, ou de l'isolement dans le Chalet 1 ne rappelle en rien l'antipsychiatrie des années '70.
Ce livre peu connu de cet auteur Belge un peu oublié m'a été une surprise agréable. Le ton de l'écriture est simple, positif; le but du livre est de faire comprende l'homme "fou" à l'homme "normal".

Abrégé de sa biographie à Wikipedia, voir le lien: http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Baillon
Né à Anvers en 1875, André Baillon perdit son père à l’âge d’un mois et sa mère à l’âge de six ans. André et son frère Julien sont éduqué par leur tante Louise, "Mademoiselle Autorité". André, qui était psychiquement vulnérable, essaye une première fois de se suicider en 1896. En mai 1899, Le Thyrse, revue culturelle et littéraire voit le jour; Baillon y trouve ses premiers amis littéraires et y publie une série de brefs récits qui, soit illustrent la veine réaliste, soit se situent du côté de la littérature morbide et décadente.
En 1903, il part pour Westmalle où il veut vivre la vie simple et rude des paysans du Limbourg. Ses années les plus stables, en fait, furent celles (1910-1920) où il travailla comme secrétaire de rédaction au quotidien La Dernière Heure. Il abandonna cette fonction pour s’installer en France (Paris, Bourg-la-Reine, Paris et, finalement, Marly-le-Roy) et pour essayer d’y vivre de sa plume.
L’instabilité mentale d’André Baillon le conduisit à faire un séjour psychiatrique à l'Hôpital de la Salpêtrière en 1923 et – la dernière tentative étant fatale – à attenter plusieurs fois à ses jours. Il s'inspira de son séjour à la Salpêtrière pour ses livres "Un homme si simple" et "Chalet 1". En avril 1932, il mourut d'avoir absorbé une dose excessive de somnifères. Il est enterré à Marly-le-Roi.