Suzanne PROU (France)

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Message  Louvaluna Dim 23 Nov 2008 - 15:05

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 05/01/2008 15:17

Suzanne PROU est née le 11 juillet 1920 à Port Grimaud (Var), village situé sur une des collines qui dominent le golfe de Saint-Tropez. Après une série de longs voyages et de vie itinérante, où elle a suivi son père officier en Algérie, en Indochine, à Aix-en-Provence, elle s'est fixé avec sa famille à Marseille où elle a terminé ses études sécondaires et fait une licence de lettres (une licence d'histoire et de géographie). Elle a été un temps professeur. Elle se marie en 1944 et s'installe à Paris après la guerre, où elle réside depuis. Bien qu'elle ait toujours écrit (courtes nouvelles, histoires pour enfants) elle est entrée tard en littérature, à l'âge de 46 ans, en publiant en 1966 son premier livre "Les Patapharis". En 1972, elle reçoit le Prix Cazes pour "Méchamment les oiseaux" et en 1973, le Prix Renaudot pour "La terrasse des Bernadini". En 1981, elle entre au jury Femina. C'est en 1995 qu'elle écrit son dernier livre, "L'Album de famille". C'est cette même année, après 29 ans d'écriture et 25 livres qu'elle nous quitte à l'âge de 75 ans. Elle est enterrée au cimetière Montparnasse de Paris.
Les romans de Suzanne Prou ne se rattachent à aucune école, et si certains prétendent y trouver trace des recherches du Nouveau Roman, l'auteur se défend de leur donner raison. La forme de ses ouvrages est classique, leur language est recherché au point de cotoyer parfois la préciosité. En opposition avec le contenant, le contenu est toujours baroque, insolite. Suzanne Prou s'attache à peindre le flux et le reflux des sentiments et des pensées quón néxprime pas généralement, et qui révèlent la vie riche, effrayante parfois, de l'inconscient des personnages modestes rencontrés chaque jour. Elle mèle le réel à l'imaginaire si étroitement qu'il est difficile de les distinguer.
(source: introduction dans l'edition LP de Les patapharis.)

On dit de Suzanne Prou qu'elle adore les jardins, qu'elle écrit volontiers sur la Provence, pays de sa jeunesse, et qu'elle mélange souvenirs et fictions, rêves et réflections. Ses sujets sont assez modernes et ne sont pas sans profondeur. Je trouve son language très limpide, presque poétique, un mélange de gentillesse, de cynisme et d'humour avec une touche de sensibilité féminine.
On trouve peu de Suzanne Prou sur le web et dans les livres de littérature. Une connaissance m'a recommandé cette auteure.

Au cours des années j'ai lu avec plaisir les livres suivantes d'elle:
Les patapharis (1966)
Les démoiselles sous les ébéniers (1967)
Méchamment les Oiseaux (1971)
La terrasse des Bernardini (1973)
Miroirs d'Edmée (1976)
Le rapide Paris-Vintimille (1977)
Le voyage aux Seychelles (1981)
Jeanne, l'hiver (1982)
Le pré aux narcisses (1983)
Les amies de coeur (1984)
Les amis de Monsieur Paul (1985)



De : gallomaniac Envoyé : 05/01/2008 15:33

Le rapide Paris-Vintimille de Suzanne Prou. Ma note 4/5.
Mercure de France, 1977, 99 pag.

Ni récit, ni essai mais plutot un mélange de réflexions sur le voyage, avec des renvois littéraires et des exercises de style.

Le rapide Paris-Vintimille, déjà le nom fait rêver pareil à Gérard de Nerval, même si'il ne s'agit que d'un aller Marseille / Saint-Rafaël. Comme d'autres se mettent à rêver au nom de Syracuse, Ispahan, le Kamtchtaka ou le Kilimandjaro. Alors, ou bien, il faut partir, "ou bien écouter en soi l'echo du poème ou du chant, laisser éclore les fleurs merveilleuses de l'imagination." Voyage rêvé vaut autant que voyage vécu.

Suzanne Prou présente des voyageurs divers: imaginaires: Nerval, Beaudelaire, Xavier de Maistre; des romantiques: Sand, Balzac; des explorateurs, des voyageurs de profession; et des voyageurs de plaisance jusque au tourisme d'aujourd'hui, insolite ou organisé jusqu'à l'ennui. Les guides de voyage,

Elle présente des sentiments autour du voyage: l'ennui de trop voyager, les répétitions sans engendrer l'ennui; le très impressionant départ, et le retour autrement inmportant. L'éclat que reçoit le voyageur par ses voyages; les accessoires de voyage, les bagaes et vêtements. Il y a les moyens de locomotion: l'histoire d'une dame qui ne connait pas plus grand avonture que de partir le dimanche en voiture: elle en parle toute la semaine. Un paquebôt fait rêver; plus qu'un pilote, une hôtesse de l'air a un auréole d'exotisme. À la fin, Suzanne Prou vous fait faire un voyage avontureux en train à partir de Paris - sur ses flancs du train vous lisez des noms de villes aussi prestigieux que Berlin, Varsovie, Moscou - vous traversez en imagination des steppes de neige, vous roncontrez une femme de toute beauté - tout cela pour descendre à ... Maubeuge.

La narration change de je à nous, à ils, à on, à vous, mais cela se fait tout naturellement et n'a pas l'artificel du nouveau roman, auquel cela ressemble.

"Il manquait d'imagination, le pigeon qui s'ennuyait au logis".
"On voyageait pour découvrir la couleur des îles inconnues afin de les peindre, pour humer l'air que respirèrent jadis Salammbô, Cléopatre ou Sapho, afin de les mieux faire revivre dans un roman, dans un poème."
"Il suffit parfois d'une vision fugitive pour susciter tout un paysage".



De : gallomaniac Envoyé : 10/01/2008 22:41

Le voyage aux Seychelles - Suzanne PROU. Ma note 4/5
Calmann-Lévy 1981, LP 1982, 124 pg.

Une institutrice à la retraite anticipé voit un Tee-shirt publicitaire des Seychelles. Cela la donne des fantaisies, d'abord sur les Seychelles, puis sur la jeune fille qui porte le T-shirt. Elle rencontre la jeune fille, Denise, en pleurs: sans logement, chassée de l'appartement de son ex-ami; et elle sénferme sur Denise, la prend chez elle. Tout en ayant une légère tendance à l'amour des femmes, elle choisit en toute honnèteté pour un amour maternel envers la jeune fille. Dans cette situation un peu ambigue, la jeune fille insouciante glisse vers une incrustion grandissante et la femme accepte le sacrifice graduel de sa vie privée. Quand la femme s'absente pour visiter sa mère, celle-là meurt d'une attaque et l'absence se prolonge. Au retour, la femme trouve l'(ex-ex-)ami également dans sa maison; c'est vraiment de trop; elle essaye tout de même de garder la fille, mais le garçon d'abord, et la fille après, déménagent. La femme, qui se trouve doublement en grande solitude, commence à s'imaginer une Denise parfaite, jusqu'au moment qu'elle fond en larmes au bord d'une dépression nerveuse. À ce moment elle laisse aussi tomber ses fantasmes sur Denise; peu après, elle décide d'utiliser la petite péçule héritée de sa mère pour faire une voyage aux Seychelles.

Ce roman, - ce n'est pas un récit de voyage - est agréable à lire, pas compliqué, mais bien construit. Avec des traits de plume sobres mais efficaces, Suzanne Prou suggère le glissement de sentiments intimes mais adoucit le récit de la solitude par une humour fine. Je constate que Suzanne Prou applique dans ce roman ce qu'elle dit dans "Le rapide Paris-Vintimille", lu juste avant: déjà un nom peut faire rêver.
Le récit est à recommander mais trop simple pour être un coup de coeur: ma note 4/5.
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