Hernàn RIVERA LETELIER (Chili)

De : lalyre7032 Envoyé : 18/09/2005 10:40
Les fleurs noires de Santa Maria - Hernan Rivera Letelier

Un livre ex voto, qui est dans l’essence de ce que Galeano avait voulu exprimer par sa somme Veines ouvertes de l’Amérique latine . Letelier le situe dans les plaines du désert d’Atacama, cette région du Chili qui fut la région mondiale des mines de nitrate qui firent la richesse d’un Occident par le Chili. Aux débuts du 20ème siècle. Un enfer comme toutes les mines, mais le climat en plus.
L’oeuvre de ce grand écrivain est de rendre justice à cette région et à ces générations d’esclaves de grandes fortunes. Et comme il a raison, et comme on ne peut que s’incliner.
Ce qui est fabuleux chez lui c’est qu’il peuple ses romans de personnages vrais, hauts en couleurs, qui souffrent, aiment, boivent, pleurent, chantent, vivent... meurent. 1907 une grève éclate dans une série de mines une revendication simplement salariale et de dignité. Ces grèvistes décident de traverser le désert, à pied !, pour aller porter leurs revendications dans la ville portuaire d’Iquique aux autorités et proprios. Letelier parvient à rendre le caractère épique de cette grande marche de déjà crève-la-faim dans le désert et la peuple des relations entre ses personnages phares. Iquique est sur pied de guerre pour les recevoir. Les riches craignent.... A leur mouvement s’ajoute rapidement d’autres grèves. Des négociations sont engagées mais dont la seule finalité est de les faire rentrer au turbin avec un calendrier d’attente. Ils refusent sûrs de leur bon droit, de leur calme aussi. Mais comme il y a trente ans, déjà les compagnies étrangères vont miser sur un général et un discours « d’ordre et d’intérêt national ». Et ce sera le massacre : à la mitrailleuse : plus de trois mille morts !

Gracias Letelier. Salud, companeros !

Mon avis:J'ai découvert ce billet sur le site Antipode Branant Wallon,je l'ai copié car il correspond tout à fait à ce que j'ai ressenti en lisant ce livre,mais je me sens incapable d'en faire le résumé car ce récit m'a bouleversée et l'auteur sait de quoi il parle puisqu'il a vécu à cet endroit de misère.Et pourtant j'ai aimé ce livre magnifique et poignant ou l'on vit épopées sociales et histoires romanesques mais aussi ou les mots amitiés,conflits,solidarité et amour prennent tout leur sens.
C'est un livre que je recommande pour ne pas oublier.
5/5
Lalyre



De : lalyre7032 Envoyé : 19/09/2006 10:48
La reine Isabel chantait des chansons d'amour - Hernan Rivera Letelier
Métailié

Dans le Nord du Chili en plein désert,se trouvent des colonies d'ouvriers travaillant dans les mines de salpêtre.Il y a aussi beaucoup de prostituées qui se sont fixées à ce même endroit.Isabel la plus respectée de toutes est morte et c'est le récit de son enterrement que l'auteur nous narre avec un style burlesque et coloré,nous décrivant très bien la vie des gens de cette région du Chili ou il ne pleut qu'une demi-heure par an mais cela suffit pour faire fleurir des milliers de fleurs qui ne durent que quelques heures avant d'être calcinées par le soleil.

Mon avis : Un livre écrit avec un très beau style qui nous transporte dans un monde innimaginable ou tout semble imprègné de la poussière de salpêtre.
4,5/5

"Le soulier rouge de Rosita Quintana" éd. Métailié   173 pages
                            
                           Hidelbrando del Carmen, treize ans, vit sa vie d'adolescent dans un bidonville d'Antofagasta (dans le nord du Chili, près du désert d'Atacama). Son maigre pécule que lui fournit la vente de journaux, lui permet de subsister et même de s'offrir de temps à autre une séance de cinéma (la plupart du temps, il y assiste en fraude!). Il a une prédilection pour les films mettant en scène la beauté de ses rêves: Rosita Quintana. 
                           Les souvenirs de son enfance lui reviennent par vagues. Ses parents sont de fervents adeptes d'une communauté d'Evangélistes -son père y est pasteur: une croyance religieuse très stricte, qui exclut les plaisirs "superficiels" (interdiction de boire, fumer, pratiquer un sport, de se maquiller, pas de musique, de cinéma, etc...). Son frère, devenu boxeur, et sa soeur, désormais serveuse dans un bar, ont préféré "s'échapper" de la maison familiale dès que possible. Une fois la maman décédée, il y a deux ans, Hidelbrando del Carmen n'a plus jamais revu ni frère ni soeur. Son père travaillant à la mine, Hidelbrando del Carmen vit donc le plus souvent seul. 
                            Il n'est heureusement pas totalement livré à lui-même car bon nombre de personnes gravitent dans son univers. Il y a d'abord le frère Tenorio Lopez, et sa femme, Orlanda Purisima del Rosario. Ah, mon Dieu, sa femme!. Oui, parce qu'il faut dire que Hidelbrando del Carmen malgré une éducation religieuse rigide, n'est pas à l'abri des tentations de la chair! Et le jeune garçon a bien des occasions d'être tenté: par des jeunes filles de son âge, lors de soirées où l'on danse le rock'n'roll (on doit être au début des années 60); ou des moins jeunes, qu'il ose approcher lors de séances de cinéma. 
                            Un jour, la découverte dans la rue d'un délicat soulier rouge, lui ouvre la porte de tous les fantasmes. Et si ce soulier appartenait à Rosita Quintana?


                            Des accents très réalistes nous laissent imaginer une bonne part d'autobiographie dans ce très touchant roman. Touchant, parce qu'il y a une émotion toute particulière qui se dégage au fil de la lecture. Les mots simples, mais choisis, tombent juste. Ce n'est pas de la poésie, mais une beauté de mots qui crée des phrases soignées, qu'on a envie de relire parfois, simplement pour le plaisir de savourer un passage ouvragé. L'émotion est forte quand Hidelbrando del Carmen se remémore les instants avec sa mère, pieuse, et attentionnée.


Note: 4/5