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Guy Gavriel KAY: Le dernier rayon du soleil

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Message  Prospéryne Sam 29 Nov 2008 - 17:17

De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2006-11-17 23:44

Le dernier roman de Guy Gavriel Kay...

Ce qu'on en dit dans la Presse au Québec :

Le Devoir
LIVRES, samedi 15 octobre 2005, p. f5

Science-fantasy
GGK est de retour !
Guy Gavriel Kay, À Lire, Lévis, 2005, 560 pages

Bélair, Michel

Après avoir exploré les terres brumeuses des légendes anglo-saxonnes (La Tapisserie de Fionavar), la brillance de la Provence courtoise (Une chanson pour Arbonne) et de l'Espagne sarazine (Les Lions d'al-Rassan), tout l'éclat aussi d'une Italie presque intemporelle (Tigane) et même de Byzance (La Mosaïque de Sarance), voilà que Guy Gavriel Kay met le cap sur le nord. Le Dernier Rayon du soleil nous amène à l'époque des Vikings et de la difficile émergence de la culture sur les rives des océans nordiques.

Comme toujours chez Kay, nous sommes ici, et nous n'y sommes pas vraiment, quelque part dans un temps et un espace qu'on peut presque reconnaître. En entrevue, il avoue d'ailleurs ne pas tenir à ce que les points de repère de ses livres soient trop précis puisqu'il ne fait pas du roman historique mais bien de la science-fantasy... Ici donc, malgré les deux lunes qui se profilent dans la nuit, nous sommes probablement sur les rives des mers du Nord, où les «raiders», chevauchant les eaux sur leurs tristement célèbres vaisseaux à tête de dragon, avaient coutume d'aborder.

La période est dure, cruelle, aveuglément brutale: flèches empoisonnées, haches et marteaux ensanglantés sont au rendez-vous. Même le monde des anciens dieux païens qui se cachent dans les forêts est toujours présent sous le vernis fragile de la religion unificatrice venue de la capitale du monde, Sarance. Mais sous la barbarie à la petite semaine se profile faiblement l'amorce de ce qui risque - encore de nos jours - de sauver le monde: la culture. L'entreprise est tout aussi audacieuse qu'actuelle, mais on sait depuis longtemps que Kay prend plaisir à fixer la barre très haut.

Le roman, magnifiquement traduit par Élisabeth Vonarburg il faut le dire tout de suite, nous plonge dès l'abord dans ce que l'époque offre de plus raffiné et de plus barbare. Selon son habitude, Guy Gavriel Kay tisse ici des destins parallèles dont on saisira rapidement qu'ils sont profondément liés. D'un côté, deux jeunes princes, un souverain éclairé, des femmes vives, intelligentes et passionnées, un moine itinérant, quelques chefs de guerre lucides et des alliances qui se nouent. De l'autre, un sens de l'honneur qui remonte à l'âge des cavernes, des hommes frustres, guerriers sanguinaires qui se buteront eux aussi au nouveau paradigme qu'est la culture par rapport à l'instinct et à la force brute.

Tout cela raconté, bien sûr, avec force péripéties et exploits héroïques dans une langue exigeante qui en vient à confronter le lecteur à ses propres croyances. Bref, GGK est de retour, et tout le monde se réjouira des presque 600 pages d'intrigues, de bonheur et d'intelligence qu'il nous offre ici.

Le Devoir est probablement la meilleure référence pour la littérature au Québec.


La Presse
Lectures, dimanche 18 septembre 2005, p. ARTS SPECTACLES12

FANTASY HISTORIQUE
Une saga de bruit et de fureur

Sarfati, Sonia

Traduit en plus de 20 langues, Guy Gavriel Kay, l'un des écrivains canadiens les plus lus au monde, a revisité l'histoire de l'Italie, de la France, de l'Espagne, de l'empire byzantin. A fait briller deux lunes dans leur ciel. Introduit la fantasy dans le quotidien de leurs gens- ce, à dosage variable, selon les besoins de chaque récit.

La formule (magique)- " recette " serait, dans son cas, péjoratif- a fonctionné à chaque fois. Dans Tigane, dans Une chanson pour Arbonne, dans Les Lions d'Al-Rassan (dont la Warner a acheté les droits d'adaptation cinématographique), dans La Mosaïque sarantine. Elle a fonctionné comme elle fonctionne dans Le Dernier Rayon du soleil (Alire), qui réjouira particulièrement les amateurs de sagas nordiques. Le roman prend place à l'aube de l'Angleterre telle qu'unifiée par le roi Alfred. Il est ici appelé Aëldred et est aussi visionnaire que son alter ego historique. Son peuple, les Anglcyns, est frappé, régulièrement, par les raids que mènent les Erlings (équivalent des Vikings) venus de ces terres du Nord où rien ne pousse, où survie et pouvoir dépendent du butin rapporté des rafles. Ces deux peuples côtoient aussi les Cyngaëls (pour nous, les Gallois), dont les clans sont continuellement en conflit.

Voilà pour le portrait général de la situation- qu'une carte aurait d'ailleurs permis de mieux visualiser. Quant aux gros plans, ils commencent par celui de Bern, jeune Erling qui a tout perdu à cause d'un geste de son père... et qui perdra plus encore le jour où, à son tour, il tuera. Le père en question, Thorkell le Rouge, participe à un raid chez les Cyngaëls où l'héritier du trône sera tué alors que son jeune frère survivra, défait et en deuil. Tout cela, juste avant que ne se tienne une foire chez les Anglcyns, chez Aëldred, où les uns et les autres seront appelés à se croiser. S'affronter. Ou s'unir.

Riche, dense et touffu

Habité par de très nombreux personnages, parcouru de petites histoires qui côtoient la grande et se répondent, Le Dernier Rayon du soleil est un récit de bruit et de fureur sur la vengeance et le pouvoir de la vengeance, sur la foi et le courage, sur la loyauté et la trahison. Et, plus intimement, sur les relations entre les pères et leurs fils.

Riche, dense et touffu, il nous place face à une culture qui se trouve à un tournant de son histoire. Les choses sont en train de changer. Et le changement, justement, est inéluctable. En cela, Guy Gavriel Kay donne dans le familier: il a habitué ses lecteurs à ces temps où tout bascule. Là où il les déstabilise, c'est en les faisant pénétrer au sein d'une civilisation rude, chez le peuple et non pas dans la cour des nobles.

Ici, la sophistication n'a même pas atteint le stade de concept. Il faut par contre lire le texte dans sa version originale (The Last Light of the Sun) pour pleinement goûter le travail du romancier sur la langue.

Phrases rythmées et rugueuses, ton brutal, ellipses comme taillées à la hache. Un travail qui se sent moins dans la traduction française: Élisabeth Vonarburg, traductrice attitrée du romancier chez Alire, a, comme d'habitude, fait du très bon travail; c'est seulement que sa langue ample et ses phrases déliées collent mieux aux réalités- plus raffinées- explorées précédemment par Kay.

Kay dont le style, chaque fois, se fait véhicule de la culture qu'il aborde, mêlant avec grâce histoire et fantasy. C'est ce qui rend les mondes qu'il raconte à la fois si familiers et si étranges. Au service de ce décalage voulu, cette fois, les Fées de l'entremonde et autres créatures des bois. Dont la destinée pénètre franchement, ici, dans le douloureux virage amorcé dans les romans précédents.

Car si les différents livres de Kay peuvent se lire de manière indépendante, ils tissent une trame riche qui n'est à la portée que des lecteurs fidèles. C'est ce qu'on appelle une oeuvre.

***1/2

LE DERNIER RAYON DU SOLEIL

Guy Gavriel Kay (traduit par Élisabeth Vonarburg)

Alire, 553 pages


Le Soleil
Arts et Vie, dimanche 11 septembre 2005, p. C1
Guy Gavriel Kay
Chroniqueur d'un "autre passé"

Tanguay, Antoine
Collaboration spéciale

Après Les Lions d'Al-Rassan et le diptyque de La Mosaïque Sarantine, Guy Gavriel Kay prouve avec Le Dernier Rayon du soleil (Alire) qu'il maîtrise toujours aussi bien l'équilibre fragile entre la saga - avec tout le cortège d'actes héroïques, de vengeances et de hauts faits d'armes - et le fantastique.

On ne présente désormais plus Guy Gavriel Kay aux amateurs de fantasy. De l'avis de plusieurs, cet écrivain torontois a, à lui seul, renouvelé un genre qui s'est trop longtemps résumé à la publication de clones du Seigneur des anneaux ou, parfois, à une relecture des grandes sagas européennes, agrémentées d'une bonne dose de magie et de créatures fabuleuses. Celui qui a longtemps travaillé sur le Silmarillion de J.R.R. Tolkien a bien fréquenté ces avenues le temps d'une trilogie intitulée La Tapisserie de Fionavar, mais il a vite pris la tangente, préférant travailler à l'édification d'une "fantasy historique" bien à lui, un miroir à peine déformant des grands événements du passé des hommes.

Kay s'est donc forgé une solide réputation dépassant largement le strict lectorat de fantasy pour aller chercher un public grandissant (on ne compte plus les traductions et les millions d'exemplaires de ses oeuvres vendues partout sur la planète). Voilà pour le mythe qui auréole Kay. Mais l'écrivain, lui, a constamment besoin de nouveaux défis. Et pour Kay, le défi prenait ses racines dans le formidable creuset de récits héroïques qu'offre la période des grandes invasions vikings ayant secoué l'Empire anglo-saxon vers l'an 900. En situant ainsi son dernier opus, un pavé de près de 600 pages remarquablement traduit par Élisabeth Vonarburg, au nord des contrées évoquées dans La Mosaïque Sarantine et Les Lions d'Al-Rassan, Kay n'a pas voulu ajouter un nouveau volet à un cycle déjà bien entamé, mais bien explorer avec une minutie de plus en plus fine les coulisses du pouvoir au sein d'une fresque résolument indépendante des autres : "Depuis quelques années déjà, je m'efforce d'écrire des livres qui peuvent être lus dans n'importe quel ordre. D'un autre côté, j'espère que les lecteurs qui sont familiers avec mon travail pourront trouver un certain plaisir à dénicher les références à mes autres romans situés dans le même univers et qui présentaient une vision décadente et très sophistiquée du Sud. Avec Le Dernier Rayon du soleil, je me suis lancé le défi d'écrire un livre nordique, avec une atmosphère et un style tout à fait différents, inspirés cette fois des récits des Vikings et les chroniques anglosaxonnes à l'époque d'Alfred le Grand. (...) J'essaie d'aborder les grands thèmes historiques certes, mais à travers le miroir du fantasy avant tout. Cela permet, je l'espère, de bien saisir tous les enjeux de mes romans, sans pour autant connaître les détails historiques des raids vikings en Angleterre, par exemple. C'est selon moi une des forces de la littérature fantastique que d'offrir cette liberté à l'écrivain, comme au lecteur."

Trois nations

Dans un brillant exercice de libre reconstitution historique, Kay présente les destinées de trois peuples qui, on l'apprendra au fil de la lecture, sont liées par des liens complexes, garants de la survie de chacun. Pour mieux comprendre le rôle de chacun, il peut s'avérer utile de les transposer dans notre réalité historique, quoique la chose, comme l'a affirmé l'auteur, n'est pas nécessaire. Précisons seulement qu'il y a, au coeur du Dernier Rayon du soleil, les Erlings du Vinland (les Vikings), peuples sauvage et fier qui décime deux autres nations, celles des Cyngaëls (les Celtes)et des Anglcyns (les Anglais). Une série de vols, de trahisons et d'attaques surprises aors qu'Aëldred, roi des Anglcyns, s'apprête à accueillir dans son fief une foire commerciale aux enjeux importants, vont projeter les trois contrées dans une série de récits parallèles au centre duquel on retrouve des personnages dont les chemins vont se croiser. En marge, on découvre aussi un peuple de fées qui hantent de sombres forêts, et quelques créatures magiques. Ce ne sont là que les maigres éléments fantastiques du roman et qui servent principalement à disserter sur la croyance ou non en l'existence du surnaturel.

D'une grande richesse socio-historique, sans doute l'élément le plus intéressant de l'univers inventé par Guy Gavriel Kay, Le Dernier Rayon du soleil demeure donc presque impossible de résumer tant toutes les intrigues qui le composent se révèlent complexes. Une liste des personnages au début du roman est, à ce propos, très précieux. À défaut de synthèse, on portera plutôt notre attention au fin réseau mis en place par Kay pour démontrer à quel point les plus petites querelles peuvent dégénérer et combien le poids des traditions familiales peut peser lourd sur les épaules de certains descendants. Car si le roman de Kay est réussi, ce n'est pas tant en raison des quêtes individuelles qu'il présente mais plutôt grâce à l'assemblage desdites quêtes. Sur ce point, l'écrivain explique : "Depuis longtemps déjà, je me suis éloigné de l'idée de la quête, une des formes canoniques du fantasy, car je crois qu'un bonne histoire repose d'abord sur des choses intéressantes que vivent des gens intéressants. Il est donc important de soigner les événements et les personnages dans d'égales proportions. La principale difficulté qu'a posé ce livre fut de trouver un équilibre entre les trois culture qui y sont présentées et ainsi éviter que l'attention du lecteur ne soit déportée vers une en particulier. De plus, en tant qu'écrivain, et donc observateur de la nature humaine, je me penche sur les événements dont les répercussions affectent les générations futures. Les pêchés de nos pères, si vous préférez. Enfin, en filigrane, j'ai exploré l'idée que l'on se fait de certains points tournant de l'histoire selon le point de vue d'un groupe de personnes en particulier. Par exemple, la mort d'un roi semble bien peu importante pour une famille de fermiers dont le père vient de se casser la jambe !"

Une oeuvre ouverte à de nombreuses interprétations

Tout chez Kay, est donc une question d'harmonie, de relations fortes et d'associations de destins. En cela, son oeuvre échappe aux étiquettes. La maturité du ton et la solidité de la narration tricotée serrée en font un roman touffu et fignolé avec soin. Les critiques ont longtemps tenté de faire de l'oeuvre de l'auteur de La Mosaïque Sarantine un sujet d'étude, se penchant entre autres sur les questions de la religion et de la foi et sur la place des femmes dans ses romans (on lui a reproché de ne pas laisser assez de place à ces dames). Le principal intéressé préfère laisser de tels débats entre les mains des exégètes : "Pour être franc, cela m'amuse un peu. D'autres critiques pensent d'ailleurs le contraire de mes détracteurs et voient dans le livre le combat que les femmes, prisonnières d'un environnement inhospitalier, qui a permis de faire avancer quelques causes et, du même coup, changer le cours de l'Histoire. En tant que lecteur et écrivain, je n'aime pas les romans qui ne tiennent pas compte de la crédibilité nécessaire au sein de toute fiction historique. Je fais bien attention de présenter ce qui, selon moi, était possible de faire pour une femme à cette époque. C'est une constante dans tous mes livres. Ou du moins, un souhait..." Les lectrices, de plus en plus nombreuses au sein d'un lectorat que l'on a longtemps cru exclusivement formé d'hommes, pourront aller voir s'il y a, oui ou non, matière à discussion. Une chose est sûre, chaque roman de Kay emprunte des voies inusitées pour poser quelques questions essentielles sur l'Homme, cette éternelle énigme : "Je défend depuis longtemps le fait que le fantastique, comme tous les autres genres, peut permettre d'explorer certains thèmes, malgré le fait que certaines personnes pensent encore le contraire, ce qui n'a rien de nouveau d'ailleurs. Je suis toujours étonné de lire certaines théories sur mes livres et parfois, il m'arrive de découvrir quelques idées dont je n'étais pas conscient. L'écriture et la création sont, après tout, des éléments qui relèvent de l'intuition."

GUY GAVRIEL KAY. Le Dernier Rayon du soleil. Alire. 559 pages. 16,95 $.
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Message  Prospéryne Sam 29 Nov 2008 - 17:19

Le Droit
Arts et culture, samedi 27 août 2005, p. A16
À lire

Saga du pays des Erlings

Lessard, Valérie

Sur
fond de vengeances sanguinaires, de relations conflictuelles entre
pères et fils, de forêts enchantées et de vérités historiques, Guy
Gavriel Kay offre une épopée digne des Vikings, Celtes et Anglo-Saxons
qu'il met en scène dans Le Dernier Rayon du soleil.

Saga
épique proposant un regard éclairé et éclairant sur la réalité de
l'émergence des Anglo-Saxons, sur les violents raids vikings et les
querelles intestines entre les divers clans celtes, ce plus récent
titre de l'auteur torontois fait la preuve incontestable de
l'incommensurable talent de celui qui est aujourd'hui reconnu - à juste
titre - comme l'un des maîtres de la fantasy historique.

Au
pays des Erlings, Bern Thorkellson vient de voler - affront suprême -
le cheval du gouverneur de son village récemment décédé et prend la
fuite, pour éviter la mort et l'ultime déshonneur.

À l'ouest,
dans les contrées cyngaëlles, les frères Alun et Dai ab Owyn sont
surpris par leur grand-prêtre Ceinion de Llywèrth, alors qu'ils se
préparent à attaquer la ferme de Brynn ap Hywll pour s'emparer de son
bétail.

Tout ça pendant qu'Ivar Ragnarson s'approche justement
de Brynnfell pour récupérer l'épée de son grand-père, et que, presque
au même moment, le roi des Anglcyns, Aëldred, et les siens s'apprêtent
à ouvrir les portes de leur forteresse pour la foire commerciale
annuelle.

À travers ses nombreux destins inextricablement
noués, qui vont se (con)fondre tout au long de ce fascinant roman - et
tout en se permettant quelques sympathiques clins d'oeil aux Lions
d'Al-Rassan et à La Mosaïque sarantine - Guy Gavriel Kay tisse ici une
trame obsédante. Une trame empreinte des actes de bravoure des uns et
des trahisons des autres, des réactions de tous face aux troublants,
mais inévitables changements. Une trame empreintye aussi des profonds
questionnements existentiels de chacun, qu'ils portent sur la foi et la
religion (deux réalités souvent bien distinctes dans les univers de
Kay, où brillent traditionnellement deux lunes), sur la mort et le
deuil, avec lequel doivent apprendre à composer ceux qui restent debout
après la bataille, sur la place des femmes dans la société (les femmes,
ici, jouent des rôles essentiels, bien qu'elles se fassent plus
effacées qu'à l'habitude) ou sur la nécessité de s'ouvrir sur le monde
afin d'approfondir ses connaissances personnelles et collectives. Cela
sans oublier quelques fils, passés ici et là, intégrant habilement dans
la toile la présence mystérieuse, voire inquiétante, des fées hantant
les forêts de ces contrées qui vont jouer une partie de leur avenir
sous ce Dernier Rayon du soleil.

Car s'il évite habituellement
de peupler ses romans des multiples créatures associées à la fantasy,
Kay n'hésite pas, cette fois, à faire jouer un rôle important aux fées
et aux spruaughs, lugubres êtres verts peuplant les bois. Avec eux,
c'est toute la confrontation entre l'inexpliqué et le rationnel, entre
la noirceur de la forêt dense et la lumière rassurante des grands
espaces sur lesquels les hommes peuvent plus aisément contrôler les
éléments, entre les rites païens et la montée des religions
monothéistes que l'écrivain peut explorer.

Dans l'oeuvre de
Kay, chaque personnage, même le plus secondaire, prend toute son
importance. Outre son indéniable habileté à raconter des histoires
intelligentes, pertinentes et prenantes, c'est d'ailleurs là l'une de
ses plus grandes forces : nous rendre si attachants ces hommes et ces
femmes, aux personnalités riches et profondément humaines, qu'on a du
mal à s'en séparer quand vient le temps de tourner la dernière page.

Le Dernier Rayon du soleil, Guy Gavriel Kay, Alire, 576 pages

****

A vos maintenant ratons et ratonnes de laisser vos commentaires!


De : doriane99 Envoyé : 2006-12-17 14:53
Le dernier rayon du soleil
Le Pré aux Clercs, Trad par Elisabeth Vonarburg, 483p

Trois peuples sont en guerre continuelle : les Anglcyns (Anglo-Saxons) lettrés, les Erlings (Vikings) barbares aux vaisseaux-dragons (Drakkars) et les Cyngaëls (Gallois) formés de clans disparates.
Mais nous sommes à une époque charnière, de grands changements sont en perspective, la nouvelle génération, avec l'aide des fées de l'Entremonde, va bouleverser ce vieux monde sclérosé.

Un livre très dense ! J'ai eu pas mal de difficultés à m'y retrouver avec les différents personnages, heureusement qu'il y a un lexique en début de livre ! Une histoire de vengeance, de croyances, de superstitions... Chacun des jeunes personnages suit sa propre quête, leurs destins vont se croiser et permettre l'émergence d'un monde nouveau. J'ai aimé ce mélange entre Histoire et Fantasy, le monde des Vikings avec ses codes (fierté, esprit de conquête...) qui disparaît graduellement au profit d'un avenir basé sur la culture, d'où les femmes ont un rôle à jouer et dont les valeurs seront différentes.

Un récit original qui sort des sentiers battus
4/5


De : Philcabzi5 Envoyé : 2007-04-13 07:12
Le dernier rayon du soleil

Ed. ALIRE, 2005, 559 pages

Note: 5/5

Résumé de l'éditeur:

Au nord, l'existence des hommes et des femmes n'a rien de facile. Survivre dans ces contrées aux paysages sauvages et au climat extrême représente un combat de tous les instants. C'est pourquoi, depuis des générations, les Erlings du Vinmark naviguent à bord de leurs vaisseaux-dragons et vont piller les terres des Cyngaëls et des Anglcyns, semant la mort sur leur passage.

Or, les temps changent... C'est du moins ce que constate Thorkell le Rouge, compagnon d'armes déchu du légendaire Siggur Volganson, lors d'un raid punitif contre la ferme de Brynn ap Hywll, le Cyngaël qui a tué « le Volgan ». Même constat pour Alun, le fils du prince Owyn de Cadir : impliqué par hasard dans le terrible affrontement, sa réalité bascule en une nuit après avoir découvert, coup sur coup, l'amour, la mort... et le peuple des fées !

Mais c'est Aëldred, roi des Anglcyns, qui possède la conscience la plus vive des changements qui menacent le nord tout entier, car lui seul comprend que la survie de son peuple dépend de celle des deux autres tant les fils de leur destin ont été tissés de façon inextricable...

Mon avis:

Que dire... c'est une saga, une grande épopée que Kay nous a livré. À la lecture du résumé j'appréhendais un peu une histoire très complexe avec des bons et des méchants mais je me suis totalement trompée! Ce sont des peuples rudes et bagarreurs mais la vie est difficile dans le nord et chacun doit se battre pour se faire une petite place. Ce sont aussi et surtout des peuples très différents les uns des autres mais tous très attachés à leur terre et à leur sang. Kay nous a crée un univers qui puise dans les grandes sagas Viking, Galoises et Anglo-saxonnes mais en y ajoutant juste assez de magie pour nous faire voyager un peu plus loin. Bref, un bouquin qui se dévore tout seul!
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