Philip ROTH (Etats-Unis)

Portnoy et son complexe

Résumé :
Peut-être que si nous posions la question suivante à Alex Portnoy : "Si vous deviez tirer un trait sur une partie de votre anatomie, laquelle choisiriez-vous ?", il nous répondrait : "Mes organes génitaux, mon schlong en yiddish"... juste avant de changer d'avis. Pourtant, la sexualité c'est bien le problème d'Alex... Brillant élève puis cadre supérieur en vue, écrasé par l'autorité de ses parents si démesurément attachés à la tradition juive américaine, Alex n'en reste pas moins un obsédé.
Et les terribles fantasmes qui le hantent vont s'avérer être les plus lourds fardeaux qu'un homme élevé dans le quartier israélite de Newark ait à supporter...
Avec cet humour ravageur qui hésite à choisir son camp, la tendresse ou le cynisme, Philip Roth s'attaque à l'ignorance et à la bêtise qui nourrit les préjugés. Il le fait sans aucune retenue ni aucune pitié pour dresser comme un étendard le témoignage de Portnoy, un cri désespéré pour la tolérance.
Avec ce plongeon osé dans la sexualité, Philip Roth s'offre un coup d'éclat littéraire et un passeport pour la renommée... Hector Chavez

Mon avis :
Je trouve le résumé de Babélio très complet 
Je me suis au fil des pages attachée à cet énergumène ! Alex Portnoy a plus d'une obsession ! On y retrouve tous les thèmes chers à Philip Roth : la religion juive, le sexe, les femmes, le baseball, New York ....
Portnoy né dans une famille juive de classe moyenne de Newark. Une mère juive excessive qui l'étouffe, un père sans trop de personnalité , Portnoy est obsédé par le sexe, la masturbation, les filles goy et cela dès son plus jeune âge !
J'ai dès le début été happée et emportée par le style de l'auteur : une écriture crue qui déstabilise un peu au début et un rythme saccadé et effréné. C'est Portnoy qui - sur son divan - raconte son histoire à son psy.  Et s'ensuit un long monologue où Pornoy nous conte ses aventures de la petite enfance à l'âge adulte avec toujours ces mêmes obsessions. J'imagine comme ce livre publié en 1969 dans une Amérique puritaine a dû faire scandale. C'est bien sûr moins le cas maintenant mais c'est encore étonnant et épatant.
Je rapproche le style de ce roman de  Last exit to Brooklyn ( j'ai l'impression d'être la seule à faire le rapprochement ) : le côté incantatoire, lu dans un souffle, cru , avec beaucoup d'interjections, de verve.
J'ai aimé l'humour, les sarcasmes, les thèmes abordés, le style m'a époustouflée. J'avais vraiment l'impression d'avoir Portnoy devant moi et qu'il me saoulait avec ses paroles et ses délires !
Les obsessions sexuelles sont parfois un peu trash ( même en 2023 ...) et délirantes mais racontées avec humour ça passe ! C'est un peu misogyne aussi à la lecture de certains passages...
Et ce que je reprocherais au roman c'est justement ces obsessions qui à la longue sont lassantes et répétitives. J'imagine que c'est voulu par l'auteur, histoire d'accentuer le côté obsessionnel mais cela a fini par m'ennuyer un peu.

Mis à part une petite dose d'ennui , je trouve que c'est un livre à lire si on aime Philip Roth. Ravie de l'avoir enfin lu même si ce n'est pas mon préféré.

Ma note : 3,5/5