Philip José FARMER (Etats-Unis)

De : joubjoub (Message d'origine) Envoyé : 12/03/2007 16:55
.:: Les amants étrangers - Philip José FARMER ::.

Résumé : En 3050, l’Amérique du Nord est dirigée par le Clergétat, ordre religieux ultra-puritain, susceptible de vous envoyer en enfer pour "irréalité" au moindre péché. En partant en mission sur la planète Ozagen, Hal Yarrow pense avoir laissé cette société qu’il abhorre derrière lui. Mais le conditionnement subi depuis son plus jeune âge résiste à l’éloignement et rien ne semble pouvoir le briser. À moins que la belle Jeannette, mystérieuse étrangère, ne parvienne à faire tomber les derniers tabous de Yarrow ?

Les amants étrangers, principalement connu pour avoir été le premier texte à aborder de front le thème de la sexualité en SF, est avant tout un magnifique plaidoyer contre l’intégrisme religieux et pour l’acceptation de la différence. (Source : Folio)
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Les amants étrangers sort en 1961 et fait directement l'effet d'une bombe. En effet, c'est la première fois dans l'histoire de la science-fiction que l'histoire était centrée sur la sexualité, notamment avec des espèces extra-terrestres.

L’histoire d’amour entre Hal Yarrow, un terrien un rien complexé et la belle Jeannette, la séduisante alien, était novatrice, voire provocatrice en son temps. Mais la définition de cet amour peut néanmoins être discutée puisqu’il s’agit exclusivement d’attirance physique d’un pudibond coincé pour une femme trop belle et trop libre.

Entre ces deux êtres que tout sépare, l’amour est immédiat et fortement révolutionnaire. Cette relation est condamnée par tous, on ne brise pas les millénaires de tabou en quelques minutes. Même dans un lointain futur, les barrières sociales et raciales ne s’effacent pas comme cela.

Derrière cette romance impossible (qui a perdu le caractère sulfureux dont il a été affublé lors de sa parution) entre un homme en rupture avec l'humanité et une extra-terrestre en exil, Philip José Farmer décrit un monde coercitif et pudibond où liberté et sexualité n’existent pas, une société à la Orwell, sous la coupe d’une dictature religieuse, qui façonne les esprits selon un dogme rigide.

Concernant les relations homme-femme, le roman a pris quelques rides, mais il reste d’une douloureuse actualité en ce qui concerne l'intolérance religieuse et la dénonciation de l’intégrisme, de la dictature, de la pensée unique et du puritanisme.

Le lecteur y trouvera beaucoup de matière à réfléchir et à penser qui remettra en cause sa façon de voir la société.

Les amants étrangers est un classique incontournable de la science-fiction, une dramatique histoire dont l’intelligence scénaristique et la tristesse profonde marquent assurément le lecteur. A lire.

Note : 5/5


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 13/01/2008 21:21
Les amants étrangers - Philip José Farmer - 1961

Vers l’an 3000, le Clergétat s’assure de la paix sociale par un contrôle sévère des comportements et pulsions de ses ouailles : toute pensée irréaliste doit être rapportée à l’agent responsable de la famille, les rapports intimes sont entièrement balisés, le temps passé dans l’innommable (la salle de toilette) est précisément mesuré, etc. Hal Yarrow, un linguiste légèrement rebelle, vit péniblement avec sa femme, car elle est particulièrement zélée pour rapporter tous ses gestes, ce qui nuit à son avancement. Il se voit offrir la chance de s’envoler pour une autre planète, que les Terriens veulent conquérir. Là-bas, Hal Yarrow rencontre une femme sensuelle de qui il s’éprend, qui le pousse à transgresser règles après règles : pudeur, retenue, tempérance, honnêteté, loyauté. Toutefois, il ne pourra la cacher toujours, car les Terriens ont pour objectif d’éliminer les indigènes de la planète, puis de la quitter. Que fera le linguiste?

Ce roman de science-fiction est original parce qu’il aborde l’érotisation du corps comme élément perturbateur de cette société totalitaire. C’est un livre intéressant, mais qui a mal vieilli sous certaines coutures : des aspects de l’intrigue sont difficilement crédibles (même pour de la SF) et d’autres passages sont extrêmement verbeux pour expliquer le pourquoi et le comment (la fin me rappelait des polars complexes de Simenon, où un chapitre entier était nécessaire pour relier tous les fils de l’intrigue).

3/5

le réaliste-romantique

Le monde du fleuve (Le fleuve de l'Eternité, tome 1) de Philip José Farmer




Note 4/5

Le bateau fabuleux (Le fleuve Eternité, tome 2) de Philip José Farmer




Note : 3.75/5

Le travail de Hal Yarrow : rôle d’expert, dans la synthèse de monographies –pont entre disciplines-, part en aventurier vers une autre planète.

Sa propre culture distribue blâmes et gratifications. L’Etat se protège contre des réactions à ses valeurs et contre la remise en cause de sa finalité même.
Il semble être question du monopole culturel et de l’archéologie d’une religion.

C’est le récit d’une initiation, le besoin de déconstruire des conventions. Au départ, il est très dépendant de ce qu’a induit son éducation, s’aligne puis vont devenir des vestiges et développe une vie individuelle.

Le pays exploré, apparemment, ne possède pas de matériel militaire. Son succès est d’ordre diplomatique.

Peu à peu, Yarrow pourra comprendre son amante, voire même partager ses vues.
[les femmes gardent un rôle de portage].

Il critique certaines philosophies et leurs connaissances « pseudo-rationnelles », floues, sans aucune réelle argumentation, loin d’un bon éclairage cartésien, non partisan.

Quelques thèses de l’auteur : Pas de Vérité Une et Indivisible.
Les valeurs, c’est nous qui les introduisons et la question est Pourquoi ?

5/5

Le bateau fabuleux (Le fleuve de l'éternité, n°2)

Vingt ans déjà que la grande Ressurection a eu lieu. Ce jour-là, tous les morts de l'histoire de la Terre se sont réveillés au bord d'un fleuve long de plusieurs millions de kilomètres sur une planète inconnue. Sam Clémens, alias Mark Twain, cherche à construire un bateau qui lui permettra de remonter jusqu'à la source du Fleuve où se trouverait une tour géante, siège des Ethiques. Allié à Erik le Rouge puis au Roi Jean-sans-terre, le pire Roi qui ait existé en Angleterre, Sam Clémens doit lutter pour récupérer les ressources nécessaires à la construction de sa nef, mais aussi protéger ce bateau fabuleux des nombreuses convoitises qu'il suscite.

Ce second volet de la saga ne nous apprends pas grand chose de plus sur la raison qui a poussé les Ethiques à ressusciter l'Humanité entière sur cette mystérieuse planète. Du coup, malgré les nombreux rebondissements, la saga n'avance pas beaucoup.


Note: 2,5/5

Le noir dessein (Le fleuve de l'éternité, volume 3)



Cela fait maintenant 30 ans que toute l'humanité s'est réveillée sur une planète inconnue où coule un fleuve géant. Plusieurs groupes se dirigent vers le Pole Nord pour rejoindre la tour sombre, siège des Ethiques. Certains en navire, d'autres en ballon, tous désireux de savoir pourquoi ils ont été ressucités. Mais la tour sombre semble inviolable.

Malgré quelques longueurs ici et là, j'ai trouvé ce 3° volume plus intéressant que le précédent. Quelques révélations commencent à lever le voile sur la motivation des Ethiques et sur le sort de la planète Terre. Les personnages sont nombreux, et à ceux des tomes précédents, s'ajoutent de nouveaux venus tels que Jack London ou Nir-el-DinEl Musafir. 

Note: 3,5

Le Labyrinthe magique (Le fleuve de l'éternité, volume 4)



Le navire de Sam Clémens finit par rejoindre celui de Jean-sans-terre et l'affrontement est inévitable. Après le combat, un petit groupe de survivants, mené par Jack Burton, rejoint la tour sombre. Ils y retrouvent X, l'Ethique renégat qui leur doit des réponses.

Dans ce 4° volet de la saga, initialement prévu pour être le dernier, tous les mystères du Monde du fleuve sont révélés, mais j'ai trouvé cette fin un peu décevante. Je me demande bien de quoi va parler le volume 5. 

Note : 3,5

Les Dieux du Fleuve (saga "Le Fleuve de l'Eternité" volume 5)




Burton et ses coéquipiers sont dans la tour des Ethiques. Mais Loga, l’Ethique qui leur a permit d’arriver jusqu’ici est assassiné. Après avoir traqué et éliminé le dernier agent responsable de cet acte, nos héros peuvent enfin passer des jours paisibles en découvrant les possibilités quasi-illimitées offertes par l’ordinateur de la tour. Certains se laissent aller, ressuscitant amis ou parents, transformant la tour en lieu de débauche. Mais cela ne  durera pas et une dernière épreuve sanglante attend nos héros.
 
De très  nombreuses digressions philosophiques ou métaphysiques rendent ce volume plus long qu’il ne devrait être. L’histoire reste intéressante jusqu’à la fin, et l’auteur change même la raison pour laquelle les Ethiques ont créé ce Monde du Fleuve par rapport à ce qu’il avait imaginé dans le volume précédent, qui devait être la fin originale de la saga. Je préfère d’ailleurs cette nouvelle raison.
 
Note : 3,5/5

Merci PetitMontagnard, il faudrait que je m'y remette ! J'avais commencé le tome 3 mais j'ai laissé tomber...manque de temps.

Je dois bien avouer que ce n'est pas non plus la meilleure saga de science-fiction qui existe. Si je n'avais pas eu les tomes 1 à 4 à la maison, achetés par mon frère, je ne l'aurais sans doute pas lue.