Jean-Paul CARMINATI (France)

De : Bernie (Message d'origine) Envoyé : 12/04/2004 09:08
Comme c'est bon le chocolat en cette période de Pâques! Certains aiment beaucoup celui qui craque sous la dent. Mais, à ce compte là il ne faut pas avoir les problèmes dentaires de Jean-Paul Bergamo, le héros de La concordance des dents.
Sur le ton de la plaisanterie, l'auteur raconte toutes les interventions dentaires que doit subir son héros et le nombre impressionnant de "spécialistes" qu'il consulte : Docteur Pernach, Docteur Balbec, Docteur Naud, Docteurs Tilleul-Noir-Larbi, Docteur Ducoin, Docteur Malléole, Docteur Cohen, Docteur Sallis. A cause d'une canine inférieure droite mal placée et négligée dans son adolescence, Jean-Paul Bergamo doit se faire refaire toute la mâchoire, et ce au moment où il doit passer son examen d'avocat, c'est-à-dire à un moment où l'art de l'éloquence est indispensable tandis que sa bouche meurtrie l'empêche de parler correctement!
Vraiment beaucoup d'humour dans ce livre qui débute avec cette citation de Boris Vian : "La vie
C'est comme une dent
D'abord on n'y a pas pensé
Et puis ça vous fait mal
Et on y tient
Et puis un jour
Il faut vous l'arracher
La vie"
Je note ce livre 5/5.


De : Claarabel Envoyé : 13/04/2004 11:38

Vice de Fond - de Jean-Paul Carminati

La note: (4.5 / 5)

Caustique, en effet ...
"Vice de fond" est volontairement caustique et grinçant. Très dérangeant, ce livre parle d'un avocat commis d'office, abonné aux affaires les plus crapuleuses, les plus immondes dans les pages "faits divers et sexuels".
Oui, c'est immonde et immoral. D'ailleurs, la délicieuse épouse de ce jeune avocat ne parvient pas à comprendre son investissement dans ces affaires. Elle le condamne, il se défend, mais le couple part à la dérive. Tiraillé entre sauver son couple et continuer de s'impliquer dans des procès orduriers, le narrateur s'embrouille. Ses affaires criminelles peuvent-elles influencer son subconscient ? peuvent-elles le pervertir ? est-il finalement un pervers à poursuivre "ce sens de la justice" ? où est la limite du Mal, sa définition ?..
Bref, ce roman est un vrai réquisitoire, une plaidoirie pour tenter de cerner ces gens qui plaident des causes résolument abjectes et intolérables. L'écriture est vive, grinçante et très cynique. Jamais on ne tombe dans le graveleux ou le sordide. C'est une lecture vivement recommandable !

Clarabel


De : Bernie Envoyé : 13/04/2004 12:13
L'auteur est lui-même avocat.
Je n'ai pas acheté Vice de forme, mais je pense que l'on y retrouve Jean-Paul Bergamo.
J'ai rencontré Jean-Paul Carminati à Lire à Limoges au début d'Avril et je peux vous dire qu'il est très sympathique, très souriant. Et bien sûr il ne souffre pas de problèmes dentaires.


De : Claarabel Envoyé : 13/04/2004 15:25
En effet, dans "Vice de fond" le personnage central se nomme Bergamo... assez déroûtant, le gaillard !!...
Mais ce roman est très accrocheur, j'ai beaucoup apprécié. Je n'ai pas encore lu "La concordance des dents" mais ça ne saurait tardé...
Un nouveau livre vient de sortir du même auteur : " La remise ", très court de 90 pages ...

Alors, une fois passé le temps de la méditation sur le vide et le rempli, il a fallu préparer le sol pour le coulage de la chape de ciment armé. Je n'avais jamais fait cela. Vous non plus, mais je ne le savais pas.

Jean-Paul Carminati est avocat à Paris. Après Vice de fond, il signe avec ce texte bref et spirituel son troisième roman.

Bizz,
Clarabel


De : Bernie Envoyé : 13/04/2004 16:24
La concordance des dents est parue avant Vice de forme. Bergamo n'a pas encore prononcé ses "voeux" d'avocat dans La concordance des dents alors qu'il est déjà avocat dans Vice de forme. Je ne sais si ce personnage se retrouve dans La remise.
Cependant je pense que chaque livre peut se lire sans connaître les deux autres, même s'il y a une certaine "chronologie".


De : Claarabel Envoyé : 03/05/2004 14:56
Bernie, je n'ai pas encore lu "La remise" mais je viens de trouver un avis à son sujet :

La remise, Jean-Paul Carminati (JC Lattès, 2004)

La mode est paraît-il au bricolage, et jamais en France on n’a vendu autant qu’aujourd’hui de matériel et de matériau pour l’aménagement et la construction. Le narrateur de La remise en sait quelque chose, qui s’est mis en tête de construire lui-même, avec l’aide de son beau-père, un local où ranger toutes sortes d’objets (dont la liste revient, refrain immuable, périodiquement) et où faire aisément la lessive. Hélas, le beau-père, avec la condescendance du faux connaisseur, lui donne les conseils les plus inadéquats, d’où les mésaventures de la remise et de son constructeur, l’irritation et la paranoia grandissantes de celui-ci contre son conseiller inefficace et nuisible. Rebondissements comiques et péripéties tragiques conduisent le récit sur un rythme alerte (oublions les quelques négligences orthographiques ou syntaxiques auxquelles une bonne relecture remédierait facilement), et sur un sujet qui pourrait être anodin et fastidieux – la construction d’une remise, quelle affaire ! – on ne s’ennuie pas un seul instant.

L'histoire ne dit pas s'il s'agit du même et sempiternel Bergamo, mais bon...

Clarabel