Christophe TISON (France)
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Christophe TISON (France)
De : gaikoala (Message d'origine) Envoyé : 2004-03-31 10:56
"Il m'aimait" de Christophe TISON
J'avais promis de faire une critique de ce livre-témoignage, très beau, même s'il est parfois un peu "cru"... On sent que c'est du vécu.
Certains enfants, plus précoces que d'autres sans doute, ont parfois très tôt une "sexualité"...
Oh, bien sûr, au début, il s'agit d'approches par le jeu (le jeu du docteur, bien connu), ou à "touche-pipi" ou, plus pervers déjà peut-être, des "grands" qui initient les plus petits dans les collèges, colonies de vacances, ou autres groupes d'enfants de rencontres...
Quand un adulte, par contre, "s'éprend" d'un enfant, il y a tout à craindre : par le jeu, presque toujours, il réussira à "prendre barre" sur celui-ci et à le culpabiliser suffisamment pour que ce dernier ne parle pas ; il faudra bien souvent l'éveil de l'adolescence, comme pour Christophe TISON, pour qu'il réalise toute l'horreur de ce qui lui est arrivé toutes ces années... et trouver la force de se débarrasser de son bourreau.
Il m'est dur d'en parler plus... car mon vécu ressemble à celui-là ! Aussi me contenterais-je de mettre encore le 4ème de couverture ci-après :
"Je ne pouvais pas parler, je n'y avais même jamais pensé tellement tout cela était de ma faute, tellement j'étais compromis et depuis si longtemps. Et puis, au fond, je l'aimais bien, Didier. Depuis plusieurs années, je m'étais habitué à lui. A sa présence, à ses cadeaux et à son amour des enfants."
Le narrateur est aujourd'hui un adulte. Pendant toutes ces années, il a caché -par honte, par impuissance, par culpabilité ?- avoir été la victime d'un ami de la famille, Didier, qui pratiqua sur lui des attouchements sexuels permanents, jusqu'à l'adolescence.
Mais tout n'est pas si simple. Et si la victime n'avait pas que du dégoût pour son bourreau ? Et si le pédophile aimait l'enfant qu'il abîme pour le reste de sa vie d'homme ?
Cristophe TISON est né en 1961 à Amiens. Journaliste, il a publié "la drogue expliquée aux parents" (Balland, 1988), "L'ère du vite" (Balland, 1992).
Gaikoala
De : gaikoala Envoyé : 2004-04-02 04:41
Une note, oui... excuse-moi, Doune j'avais oublié, dans mon élan !
Sincèrement, je mettrais 4/5, parce que c'est un témoignage bien "rendu", poignant parfois, bien qu'inutilement "cru" à certains endroits. Voilà mon avis, mais il est tout personnel, bien sûr...
Gaikoala
"Il m'aimait" de Christophe TISON
J'avais promis de faire une critique de ce livre-témoignage, très beau, même s'il est parfois un peu "cru"... On sent que c'est du vécu.
Certains enfants, plus précoces que d'autres sans doute, ont parfois très tôt une "sexualité"...
Oh, bien sûr, au début, il s'agit d'approches par le jeu (le jeu du docteur, bien connu), ou à "touche-pipi" ou, plus pervers déjà peut-être, des "grands" qui initient les plus petits dans les collèges, colonies de vacances, ou autres groupes d'enfants de rencontres...
Quand un adulte, par contre, "s'éprend" d'un enfant, il y a tout à craindre : par le jeu, presque toujours, il réussira à "prendre barre" sur celui-ci et à le culpabiliser suffisamment pour que ce dernier ne parle pas ; il faudra bien souvent l'éveil de l'adolescence, comme pour Christophe TISON, pour qu'il réalise toute l'horreur de ce qui lui est arrivé toutes ces années... et trouver la force de se débarrasser de son bourreau.
Il m'est dur d'en parler plus... car mon vécu ressemble à celui-là ! Aussi me contenterais-je de mettre encore le 4ème de couverture ci-après :
"Je ne pouvais pas parler, je n'y avais même jamais pensé tellement tout cela était de ma faute, tellement j'étais compromis et depuis si longtemps. Et puis, au fond, je l'aimais bien, Didier. Depuis plusieurs années, je m'étais habitué à lui. A sa présence, à ses cadeaux et à son amour des enfants."
Le narrateur est aujourd'hui un adulte. Pendant toutes ces années, il a caché -par honte, par impuissance, par culpabilité ?- avoir été la victime d'un ami de la famille, Didier, qui pratiqua sur lui des attouchements sexuels permanents, jusqu'à l'adolescence.
Mais tout n'est pas si simple. Et si la victime n'avait pas que du dégoût pour son bourreau ? Et si le pédophile aimait l'enfant qu'il abîme pour le reste de sa vie d'homme ?
Cristophe TISON est né en 1961 à Amiens. Journaliste, il a publié "la drogue expliquée aux parents" (Balland, 1988), "L'ère du vite" (Balland, 1992).
Gaikoala
De : gaikoala Envoyé : 2004-04-02 04:41
Une note, oui... excuse-moi, Doune j'avais oublié, dans mon élan !
Sincèrement, je mettrais 4/5, parce que c'est un témoignage bien "rendu", poignant parfois, bien qu'inutilement "cru" à certains endroits. Voilà mon avis, mais il est tout personnel, bien sûr...
Gaikoala
petitelune- Nombre de messages : 540
Age : 39
Location : Cantons de l'Est / Québec / Canada
Date d'inscription : 27/10/2008
Journal de L. (1947-1952)
Journal de L. (1947-1952) / Christophe Tison
(Éditions Goutte d'or, 2019, 279 p., coll. Fiction)
Vous connaissez certainement le chef-d'oeuvre de Nabokov, le sulfureux Lolita. Vous savez, si vous l'avez lu, qu'il s'agit de l'enlèvement d'une fillette et de l'escapade entreprise avec son beau-père, le dénommé Humbert Humbert. Vous le savez peut-être moins mais cette histoire est inspiré d'un fait réel mais là n'est pas l'objet de ma critique.
Ici, et c'est là tout l'intérêt, le point de vue adopté est celui de de Lolita. Car si elle est victime dans le classique de Nabokov, elle n'a pas voix au chapitre et c'est son ravisseur pédophile qui s'exprime tout du long. Pendant les six ans qu'a durée l'échappée du duo, Christophe Tison se met dans la peau de Dolores (car c'est en fait son prénom) alors qu'elle entre dans l'adolescence. Elle n'a pas connu son père et sa mère est morte mystérieusement quelque temps avant. Humbert Humbert a-t-il quelque chose à voir avec sa disparition ? Il nous est permis d'avoir un doute...
Le roman est rythmé par les hommes qui ont traversé l'existence de Dolores. Du premier, Humbert Humbert, qui a été son beau-père à l'initiative de la fuite, à Noé son nouveau compagnon qui sème en elle de nouveaux espoirs. Cinq hommes, cinq étapes dans la construction d'une féminité bafouée et Lolita tient les rênes, pervertie avant l'âge.
Le ton est parfois cru et c'est choquant que cela sorte de la bouche d'une toute jeune fille. Que personne ne remarque l'innommable, qu'on laisse un tuteur déviant librement abuser de son autorité, ça dérange et révolte. Mais on ne peut s'empêcher de suivre les pérégrinations à travers cette Amérique des années 40 où tout le monde se regarde mais où personne ne se voit.
Ah ! Ils voulaient que j'écrive à Hum, ce gentil garçon qui s'occupait si bien de moi ? Eh bien c'était fait, ou tout comme. J'ai fini par dire que je savais peut-être où trouver Hum et j'ai appelé à l'hôtel de Moro Bay. Il n'avait pas bougé. Ce fébrile manipulateur, ce pédant-inquiet attendait de mes nouvelles comme s'il savait que je reviendrais, que j'étais obligée de revenir. Comme s'il avait prédit ma défaite. (pp.88-89)
Voici selon moi une pièce du puzzle qui manquait à la complétude du roman Lolita. Christophe Tison fait entendre une nouvelle voix et l'innocence n'est plus !
4/5
Re: Christophe TISON (France)
Très curieuse… Un peu sceptique aussi, car cela reste un point de vue masculin, malgré tout…
Mandarine- Nombre de messages : 3347
Age : 38
Date d'inscription : 10/03/2010
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