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Francisca MARCIANO (Italie / Kenya)

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Francisca MARCIANO (Italie / Kenya) Empty Francisca MARCIANO (Italie / Kenya)

Message  gallo Sam 20 Déc 2008 - 20:12

De : Mousseline (Message d'origine) Envoyé : 2002-10-26 00:11

L'Africaine, de Francesca Marciano

C'est pas mal bon, en fait c'est très bon. Smile

C'est l'histoire d'une jeune femme italienne qui pour fuir sa vie s'en va comme ça vivre au Kenya. C'est l'histoire aussi et surtout d'une communauté de Blancs qui vivent à Nairobi à l'écart de la vie des africains.

Parmi ce groupe, on retrouve des journalistes qui couvrent les guerres d'Afrique, entre autres le génocide du Rwanda. Pour ceux et celles qui ont lu Un dimanche à la piscine de Kigali, vous allez retrouver ici toutes les horreurs de cette gueurre...

On voit aussi des producteurs de cinéma et des écrivains qui viennent en Afrique pour le fric, de riches touristes américains, etc. Bref c'est l'Afrique mais dans le monde des blancs.

Le personnage principal, Esmé, avec ses états d'âme, m'a indifférée presque tout au long du roman, mais vers la fin tiens je l'ai comme cernée et si je relisais le livre je la verrais autrement quoique c'est un personnage froid...

La narratrice dit à un moment donné:

"Ne nous voilons pas la face. Ce récit traite non pas de l'Afrique, mais de l'Afrique vue par les Blancs. Je ne prétends pas à autre chose."

Ce qui est intéressant c'est justement la vie de ces gens au Kenya...les personnages en tant que tel ne sont pas vraiment attachants mais leurs rapports avec l'Afrique, c'est passionnant.

Un roman que je suggère à tout le monde, c'est divertissant, agréable et instructif...

note: 4/5


De : JoAnn_Kamar Envoyé : 29/10/2005 15:23
L'Africaine, de Francesca Marciano (1998), POCKET 378p

► Esmé (d'Esmeralda), la narratrice, est Italienne. Mais à la mort de son père poète, Fernandino, elle "s'exile" au Kenya, un endroit où elle se recherche.
Elle raconte son histoire, non d'une Occidentale habitant au Kenya/en Afrique et son adaptation, mais elle parte de l'Afrique vue des yeux des Blancs expatriés, où on a toutes les raisons de boire, de se droguer à la coke, et de coucher avec tous les nouveaux-venus. Partagée entre deux hommes, tout bascule.

► Je vais vous être très sincère. Je n'aime pas Esmé. Du tout, du tout. Et ce livre me met plus mal à l'aise qu'autre chose.
La narratrice commence d'un évènement présent pour raconter son histoire directement au lecteur "vous", lui faisant des confidences. Et puis, elle repart en arrière. Comment elle arrivée là, avec qui, pourquoi, dans quel but, ce qu'elle a fait... Il n'y a que de brefs passages du "présent" entre le "passé", et il a y eu des moments, où je me suis perdue.
Il y a de beaux passages, décrivant le paysage kenyan lors des safaris, les animaux et le vol des oiseaux. Mais ce n'est qu'une mince partie. Car, "L'Africaine", ce n'est pas l'histoire d'une femme qui veut être Africaine, qui apprend à vivre parmi les Kenyans et se fondre dans le paysage. D'accord, elle a commencé à apprendre le nom des animaux et des oiseaux, à cuisiner sur du feu de camp, à parler ki-swahili, à conduire une vieille jeep, ne serait son compagnon, Adam, un guide de safari, qui passe plus de temps dans la brousse que dans la capitale, Nairobi, où d'ailleurs, tous les expatriés vivent.
Ah, les expats... Esmé dit clairement: "ne nous voilons pas la face. Ce récit traite non pas de l'Afrique, mais de l'Afrique vue par les Blancs." (p. 81) Peu importe d'où ils viennent, Britanniques, Américains, Français.... Au Kenya, ils peuvent vivre comme des rois, avec des domestiques, ils sont "exotiques", ils vivent l'aventure tout le long de l'année... En fait, ils sont tous voués à vivres comme des brebis. Ils se croisent et se recroisent, vont tous dans le même endroit, au même restaurant, à la même boîte, se retrouvent tous à dîner chez le même hôte, sont (presque) tous consommateurs de mauvaise coke fournie par le même dealer. Il y a une promiscuité malsaine dans tout ça, où "En un sens tout, ici, est d'occasion. On récupère la voiture de quelqu'un qui a décidé de quitter le pays et on la revend à l'un de ses amis. On s'installe dans une maison qu'on fréquentait déjà quand quelqu'un d'autre y habitait, et où l'on s'est pris des cuites mémorables. Le jour où l'on partira, un autre prendra le relais. Même les hommes que vous aimez ont fait l'amour avec toutes vos copines. (...) C'est un grand marché aux puces. On y est à tour de rôle vendeur ou client." (p 11)
A faire la différence entre les expats qui sont en vase clos et les Blancs Africains, comme Adam, qui eux, vivent parmi les Kenyans, qui ne se limitent pas à leur petit monde d'Occidentaux, qui connaissent la brousse et les ponts et les rivières du bout de leurs doigts.
Les expats regardent d'un oeil critique et presque mauvais les touristes qui arrivent en masse, vêtus à la coloniale, comme s'ils sortaient de l'avion directement au safari.
Mais l'Afrique n'est qu'un prétexte pour raconter l'histoire d'Esmé. C'est un introspection longue de 378 pages, une analyse: "(...) j'étais une fuyarde, une rénégade ayant échappé à la froideur de l'analyse intellectuelle pour se réfugier dans la richesse d'une existence purement sensuelle" (p. 284), mais elle ne cesse de s'analyser, et "voyez-vous" elle se justifie, elle se raconte, elle se livre, sans aucun remords à ce qu'il paraît. Elle ne se sent pas coupable quand elle dit "envoyée par une déesse qui me détestait particulièrement" (p. 333)
Sur fond de conflits en Somalie, du génocide rwandais, Esmé tourne autour de ces évènements historiques pour ce nombriliser de plus en plus. "Et moi dans tout ça?" Ce n'est pas une histoire d'Afrique, ou même d'une femme blanche en Afrique, car on peut choisir un petit village piémontais et avoir le même scénario. C'est juste l'histoire d'Esmé.

Pour moi, Esmé serait "l'Africaine", si encore elle vivait au Kenya avec les Kenyans, comme les Kenyans. Bien sûr, elle a le droit de vivre en communauté avec les expats. Mais si elle vit comme en Italie ou en Angleterre, à quoi ça sert? Ça ne fait pas d'elle une Africaine.
Et pourtant, des Africains blancs dans le livre, il y en a. Et on note la différence entre ceux qui aiment plutôt l'exotisme de rentrer à la maison (Europe ou Amérique) et dire "oh oui, j'ai une ferme en Afrique": Karen Blixen est omniprésente avec Out of Africa. "Ils veulent tous être des légendes"..., et ceux qui aiment vraiment le Kenya en particulier et l'Afrique en général.
On dit souvent "à Rome, fais comme les Romains". Esmé a beau être Italienne, elle n'est pas Romaine ce coup-là.

► Francesca Marciano: Italienne, mais écrivant en anglais, elle a réalisé plusieurs films et nombreux documentaires pour la télévision. Depuis 1986, elle partage son temps entre Rome et le Kenya. L'Africaine (Rules of the wild) est son premier roman.

2/5

Jo Ann


De : JoAnn_Kamar Envoyé : 20/02/2006 09:14
Bonjour Mousseline!

Au fait, c'est pas son fait de vivre entre étrangers au Kénya. Comme j'ai toujours été dans des écoles et lycées français à l'étranger, j'ai grandi avec beaucoup d'enfants d'expats.
Par exemple en Angola, à Luanda, les expats français d'Elf n'ont pas un quartier, mais deux immeubles qui se font face, et on peut les rejoindre par 4 niveaux de sous-sol sous le boulevard, avec leur supermarché, leurs réserves, etc (bien utile en temps de guerre).
Moi, vivant à Montpellier, dans ma clique de 20, il y a pas 3 nationalités qui se répètent, et qu'on s'est connus dans ces mêmes écoles à l'étranger et on s'est retrouvés à Montpellier, donc je comprends parfaitement le sentiment de sécurité, pas avec les gens de la même culture (qu'en 20 têtes, il doit y avoir 12 nationalités différentes), mais avec qui on a des affinités d'ailleurs, des points communs...

Ce que je n'ai pas aimé dans ce cas-là, c'est le titre. Car il fausse (du moins à mon avis). Je m'attendais à lire sur une femme qui vit/travaille en Afrique (on l'a eu) mais pas seulement avec les expats, les Africains aussi. Elle-même dit qu'elle n'a pas d'amis Kenyans. Je suis Montpelliéraine de coeur, j'ai une bande Babel mais je vis à la française, j'ai des amis français. Mais est-ce qu'en écrivant un livre sur ma vie (certes palpitante ), on dira "La Française"? Ou "L'Européenne"?
Jamais.
Ce que je veux dire que ce n'est pas parce qu'on vit dans un pays qu'on devient forcément quelqu'un de ce pays-là. On est simplement quelqu'un là-bas.

Hmmm... j'ai été claire, ou encore une fois, c'est moi seule qui me comprends?
Désolée si je semble confuse... c'est l'heure matinale.

Sur ce, je file à la fac jusqu'à ce qu'elle me recrache.
Bonne journée!
gallo
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