David Lodge - La vie en sourdine
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David Lodge - La vie en sourdine
Messaline Dim 12 Avr 2009, 10:13
La Vie en sourdine de David Lodge
Desmond Bates, universitaire à la retraite, n’a pas la vie facile en ce moment. Les fardeaux se multiplient sur ses pauvres épaules : l’obstination de son père vieillissant à refuser de quitter sa maison londonienne, l’ennui qui le gagne après sa retraite anticipée et surtout sa surdité précoce.
Or, tandis qu’il se sent sur la pente descendante, son épouse – plus jeune que lui d’une dizaine d’années – est en pleine ascension : son magasin de décoration est un véritable succès, elle s’est remise au sport, et elle enchaîne les événements mondains (auxquels Desmond participe avec un enthousiasme très relatif).
Lors d’une soirée où le niveau sonore ambiant empêche Desmond de comprendre quoi que ce soit de ce qui se dit autour de lui, il accepte sans l’avoir voulu d’aider Alex Bloom, jeune américaine fantasque, à rédiger sa thèse de doctorat. Avec cette rencontre commence une succession d’ennuis pour le pauvre Desmond.
C’était la toute première fois que je lisais du David Lodge, et je dois dire que je ne suis pas déçue du voyage.
L'auteur choisit la forme du journal intime pour ce roman, et c'est très efficace. Nous entrons vraiment dans l'intimité du personnage : son état d’esprit et ses sentiments - y compris le sentiment d’isolement que suscite sa surdité - n'ont aucun secret pour nous. L'empathie est à peu près complète. Difficile par ailleurs de ne pas apprécier le comique achevé de certaines scènes ainsi que les multiples jeux de mots. Mais ce qui donne le ton de l’œuvre, c’est surtout la causticité de l’auteur : la description de Center Parc, comparé à un Enfer de Dante où tous les suppliciés seraient ravis d’être là, restera je pense dans la mémoire de tous les lecteurs. D'autre part, la touche d’érotisme n’est pas déplaisante. Certains sujets graves sont néanmoins abordés – la vieillesse et l’euthanasie, entre autres. Malgré ça, l’auteur ne tombe jamais dans le pathos, et je lui en suis particulièrement reconnaissante.
Après ce torrent d’éloge, je soulignerais tout de même que les passages sur la linguistique – qui m’ont personnellement beaucoup intéressée – risquent, je pense, d’ennuyer les néophytes en la matière.
Le gros point fort de ce roman, probablement en partie autobiographique, reste la façon dont la surdité est abordée. Lodge arrive à faire comprendre toute la détresse d’une personne atteinte par ce handicap, sans tomber dans le larmoyant grâce à son humour. Une belle réussite.
Ma note : 4,5/5
Desmond Bates, universitaire à la retraite, n’a pas la vie facile en ce moment. Les fardeaux se multiplient sur ses pauvres épaules : l’obstination de son père vieillissant à refuser de quitter sa maison londonienne, l’ennui qui le gagne après sa retraite anticipée et surtout sa surdité précoce.
Or, tandis qu’il se sent sur la pente descendante, son épouse – plus jeune que lui d’une dizaine d’années – est en pleine ascension : son magasin de décoration est un véritable succès, elle s’est remise au sport, et elle enchaîne les événements mondains (auxquels Desmond participe avec un enthousiasme très relatif).
Lors d’une soirée où le niveau sonore ambiant empêche Desmond de comprendre quoi que ce soit de ce qui se dit autour de lui, il accepte sans l’avoir voulu d’aider Alex Bloom, jeune américaine fantasque, à rédiger sa thèse de doctorat. Avec cette rencontre commence une succession d’ennuis pour le pauvre Desmond.
C’était la toute première fois que je lisais du David Lodge, et je dois dire que je ne suis pas déçue du voyage.
L'auteur choisit la forme du journal intime pour ce roman, et c'est très efficace. Nous entrons vraiment dans l'intimité du personnage : son état d’esprit et ses sentiments - y compris le sentiment d’isolement que suscite sa surdité - n'ont aucun secret pour nous. L'empathie est à peu près complète. Difficile par ailleurs de ne pas apprécier le comique achevé de certaines scènes ainsi que les multiples jeux de mots. Mais ce qui donne le ton de l’œuvre, c’est surtout la causticité de l’auteur : la description de Center Parc, comparé à un Enfer de Dante où tous les suppliciés seraient ravis d’être là, restera je pense dans la mémoire de tous les lecteurs. D'autre part, la touche d’érotisme n’est pas déplaisante. Certains sujets graves sont néanmoins abordés – la vieillesse et l’euthanasie, entre autres. Malgré ça, l’auteur ne tombe jamais dans le pathos, et je lui en suis particulièrement reconnaissante.
Après ce torrent d’éloge, je soulignerais tout de même que les passages sur la linguistique – qui m’ont personnellement beaucoup intéressée – risquent, je pense, d’ennuyer les néophytes en la matière.
Le gros point fort de ce roman, probablement en partie autobiographique, reste la façon dont la surdité est abordée. Lodge arrive à faire comprendre toute la détresse d’une personne atteinte par ce handicap, sans tomber dans le larmoyant grâce à son humour. Une belle réussite.
Ma note : 4,5/5
Messaline- Nombre de messages : 322
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Re: David Lodge - La vie en sourdine
Nathalire Lun 11 Mai 2009, 21:18
Merci Messaline pour cette bonne critique, ça me donne envie de le lire!
Je l'ai par chance trouvé à la biblio, alors ce sera ma prochaine expérience David Lodge.
Je l'ai par chance trouvé à la biblio, alors ce sera ma prochaine expérience David Lodge.
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Re: David Lodge - La vie en sourdine
Nathalire Dim 17 Mai 2009, 16:43
Voilà c'est fait, je l'ai lu 
Comme le résumé est déjà bien je m'abstiens d'en faire un autre.
Mon avis:
Bon livre que je peux (après 3 romans de Lodge) qualifié de fidèle à son style. L'humour est à nouveau très présent mais toujours de manière subtile et raffiné et j'ai beaucoup aimé les références poétiques et littéraires inclues dans le roman. Le héro étant linguiste, ses théories sur le langage et son usage aujourd'hui sont très intéressantes et assez drôle aussi. J'ai apprécié aussi les émotions que nous fait vivre Lodge à travers l'histoire pas toujours rose de cet homme et de la vieillesse.
Ma note: 4/5
Un petit point négatif pour les longueurs du roman dans certains passages et une fin un peu manquée à mon avis.
Comme le résumé est déjà bien je m'abstiens d'en faire un autre.
Mon avis:
Bon livre que je peux (après 3 romans de Lodge) qualifié de fidèle à son style. L'humour est à nouveau très présent mais toujours de manière subtile et raffiné et j'ai beaucoup aimé les références poétiques et littéraires inclues dans le roman. Le héro étant linguiste, ses théories sur le langage et son usage aujourd'hui sont très intéressantes et assez drôle aussi. J'ai apprécié aussi les émotions que nous fait vivre Lodge à travers l'histoire pas toujours rose de cet homme et de la vieillesse.
Ma note: 4/5
Un petit point négatif pour les longueurs du roman dans certains passages et une fin un peu manquée à mon avis.
Nathalire- Nombre de messages : 1057
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Re: David Lodge - La vie en sourdine
Lyreek Dim 24 Mai 2009, 13:04
La vie en sourdine - David Lodge
Rivages - 413 pages
Desmond est professeur de linguistique en retraite depuis 4 ans. Il souffre de surdité, handicap qu'il raconte dans son journal intime où il évoque ses difficultés.
Un livre qui commence de façon assez légère et drôle mais qui réussit tout de même à faire passer un message sur le quotidien des personnes malentendantes, handicap qui prête à sourire dans le meilleur de cas ou qui peut agacer parfois profondément les personnes qui tentent de communiquer avec une personne sourde.
Encore une fois, j'aime beaucoup l'écriture de David Lodge, vivante, ironique et remplie de références multiples mais aussi très touchante lorsqu'il évoque son sentiment d'isolement et ses difficultés avec son père.
J'ai eu un peu de mal avec le personnage d'Alex Loom, la jeune étudiante qui demande des conseils à Desmond au sujet de sa thèse, un personnage difficile à cerner et assez déroutant, mais qui donne du piquant à l'histoire.
Bref, un roman à la fois léger et grave, qui fait découvrir le quotidien (pas banal) d'une personne malentendante sous un angle plutôt humoristique et léger que larmoyant.
4/5
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