Wesley STACE (Royaume-Uni)

Les Garçons - J'ai lu - 3,5/5

Ils sont deux garçons, deux héros qui vont faire tour à tour le récit de leur existence en tant que membre de la famille Fischer, famille d'artistes. Le premier Georges Fischer, enfant unique, n'a pas connu son père et il grandit entouré de femmes, son arrière grand-mère Evie, plus connue sous son nom de scène, la grande et souveraine Echo Endor, Queenie la grand-mère génereuse et effacée, et sa mère Frankie qui a rompu la tradition familiale en devenant actrice.
Le second n'est pas un vrai garçon, il se prénomme aussi Georges, il est un pantin de ventriloque, celui qui a été fabriqué en 1930, pour accompagner, Joe Fisher au théatre, pour devenir "la voix" de l'artiste ventriloque, Joe Fisher, mari de Queenie et grand père du petit garçon (le vrai).
Car c'est cela la tradition familiale et artistique des Fisher: ventriloques, ils le sont de mère en fils. A une époque où cette discipline de théatre avait les faveurs du public.
En 1973, au début du roman, le petit Georges Fisher, celui de chair et de sang, est envoyé au collège. Il a poussé dans les loges des music hall où sa mère se produit. Georges a onze ans il est grand temps qu'il fasse l'apprentissage de la vie communautaire avec des adolescents de son âge.
A Upside, établissement huppé, Georges va aussi apprendre qu'il est difficile de grandir, de trouver sa place, de devenir un homme.
Et Georges le pantin nous racontera de son côté la vie des Fisher, celle dont ils rêvent, celle qu'on leur impose, et par l'intermédiaire de la marionnette si bavarde, nous apprendrons les secrets de cette famille insolite.

C'est un livre original par le thème abordé, dont la narration un peu confuse au départ m'a désorientée. Mais j'ai été charmée ensuite par cette histoire et ces personnages. Un roman agréable et délassant qui nous livre des informations intéressantes sur cet art de la ventriloquie, peu connu.

Ce Livre commence comme un roman de Dickens, par une incursion dans les bas-fonds de Londres où une matrone de maison close confie à un gamin un peu demeuré un "paquet" dont elle lui recommande de se débarrasser discrètement. Le jeune garçon consciencieusement décide de jeter ledit paquet dans une décharge où, à ce moment là, une grosse chienne cherche sa pitance. Il y dépose son fardeau, part, se ravise, et revient au moment où la chienne tient délicatement dans la gueule le paquet abandonné, alors qu'un carrosse armoiré s'arrête, qu'un homme en descend, s'empare du paquet qui se révèle être un nourrisson qui vient de naître.
Comment ce nourrisson va être recueilli par un lord riche et puissant qui va trouver là moyen d'assurer sa descendance .... les pages suivantes nous l'expliqueront. Le Lord en question est un homme perturbé, profondément traumatisé par le décès, plusieurs années auparavent de sa jeune soeur, Dolores, le seul être qu'il aimait. En décidant d'élever ce nourrisson trouvé, d'en faire sa fille légitime, Rose. Lord Loveall pense tenir sa revanche contre le destin. Afin de parfaire son projet, il épouse dans la foulée la jeune bibliothéquaire du domaine, qui devient donc la mère adoptive de Rose. Mais dans tout cela il y a un gros problème que son esprit malade refuse obstinément de voir. Le bébé trouvé n'est pas une fille mais bel et bien un garçon.

Wesley Stace a adapté son roman à partir d'une chanson Folk qu'il a écrit lorsqu'il était chanteur, Auteur, compositeur. Cette histoire d'enfant trouvé, garçon élevé en fille et apprenant à la fin de son adolescence sa véritable identité est assez rocambolesque, mais la première partie a suscité mon intérêt et même mon engouement.
Dans la deuxième partie, Rose, ayant découvert sa véritable identité s'enfuit, s'égare en Turquie, renvient en Angleterre puis enquête sur sa naissance et là j'ai largement décroché .... les longueurs, les invraisemblances s'accumulent et le trouble sexuel du personnage principal, si douloureusement ressenti par lui, nous laisse un malaise. Il m'a semblé cependant assez peu probable qu'une telle supercherie ait pu perdurer aussi longtemps.
Bilan donc mitigé pour ce roman original, à qui un peu plus de concision n'aurait pas nui.

Ce livre a été une grande déception pourtant il tient une place à part...

J'ai trouvé la première partie vraiment très enthousiasmante, passionnante ! j'adorais les personnages, l'histoire, le lieu de l'action qui joue un rôle à part entière à cause de l'atmosphère qui s'en dégage. J'ai cru tenir un coup de coeur, je croyais même qu'il allait rafler la première place dans mes livres préférés. Puis tout d'un coup...je me suis ennuyée... Il m'a provoqué une panne de lecture car je culpabilisais de le laisser tomber, je lisais une à deux pages par jour, j'ai du mettre six mois pour lire la dernière partie. C'est vraiment dommage, si j'avais tenu l'auteur, je lui aurais dit : mais réécris la 2ème partie, c'est trop bête !

C'est le seul livre qui m'ait fait cet effet !

mais j'ai hâte de lire d'autres avis, il vaut la peine d'être lu, ne serait-ce que pour faire la connaissance de Rose qui est un être à part, je l'aime beaucoup.

Mince, Ladybug, quel est le titre du livre dont tu parles ? Est-ce l'infortunée ?

Oups... oui, il s'agit bien de L'infortunée

Quatrième de couverture

Londres, 1823. Fille de Lord Loveall, l'homme le plus riche d'Angleterre, la jeune Rose fait le bonheur de son père. Elle vit dans un magnifique manoir, entourée de domestiques dévoués. Rose a une enfance comme toutes les petites filles rêvent d'en avoir. Mais voilà, Rose n'est pas une fille. Rose est un garçon. Ses parents ne sont pas ses vrais parents.Et la révélation de cette vérité va bouleverser la vie de Rose et de toute la maison.Best-seller dans de nombreux pays, L'infortunée est une fresque victorienne passionnante qui se lit déjà comme un classique.


Mon avis

Londres, 1820. Pharaoh, enfant des rues, est chargé par Maman Maynard, faiseuse d'ange, de se débarrasser d'un nouveau-né pour qui les chances de urvie sont quasi nulles.
Mais cet enfant est sauvé par Lord Loveall. Ce jeune Lord ne s'est jamais remis de la mort de Dolores, sa jeune soeur et il voit en ce bébé sa réincarnation. L'enfant sera baptisé Rose. Elle grandit en compagnie de deux enfants, Stephen et Sarah,qui sont les enfants de l'homme de loi de la famille. Ils vivent en vase clos dans cet immense domaine qu'est LoveHall et se passe bien? Mais Rose grandit, la puberté arrive et la vérité éclate: Rose est un garçon.
J'ai adoré cette partie du livre. Il y a du Dickens dans le début de ce roman et je me suis très vite plongée dans ces pages avec bonheur. Le style est enlevé, c'est dynamique, drôle, très bien écrit.

La deuxième partie m'a moins convaincue. Celle intitulée "Au pays des rêves" m'a un peu ennuyé, j'ai trouvé pas mal de passages inutiles et sans intérêt à mon goût.
On comprend bien la recherche de personnalité que fait Rose mais c'est trop répétitif. QUant à la fin elle est un peu bâclée, c'est dommage pour un si long roman.

J'ai trouvé les personnages tous très bien bâtis par contre. J'ai ressenti beaucoup de sympathie pour les Hamilton, pour Anonyma. Sans oublier les méchants Osbern ou Anstace, très caricaturaux mais ça rentre parfaitement dans le récit.

Malgré tous ses petits défauts, j'ai globalement aimé cette lecture. On voyage, c'est un bon dépaysement.


Ma note

3.75/5

L'Infortunée, Wesley Stace
(LV de Cyrielle)

Je ne reprends pas le résumé qui a déjà été posté plus haut.

Mon avis : J'ai suivi avec grand intérêt la vie mouvementée et peu ordinaire de Rose Loveall, son enfance heureuse malgré une situation peu orthodoxe, la découverte de la vérité la concernant, ses relations avec une famille particulièrement acharnée, et surtout, la rencontre avec sa conscience.

Rose a été élevée comme une fille, alors qu'elle est un garçon, et ce en réponse à la volonté de son père adoptif.
Celle-ci n'a découvert la vérité qu'à son adolescence. Comment faire face et s'accepter quand on sait que cela remet en cause les liens de l'amitié créés durant l'enfance, la perennité de sa famille dans le château : Rose s'est trouvée désemparée et a préféré fuir.

Le style mêle les codes classiques de la littérature victorienne à une syntaxe beaucoup plus libre propre à la littérature contemporaine. Ce mélange crée un petit cocktail que j'ai trouvé fort agréable, drôle et émouvant, et qui m'a donné envie de connaître l'histoire de Rose.

J'ai un peu moins apprécié la partie relatant la fuite de Rose, sa retraite loin de son pays natal, vécue comme un piège.
Cependant, le tout reste cohérent et permet d'aboutir à une fin heureuse bien qu'inattendue.
Une lecture drôle, rythmée, émouvante et hors du commun.

Ma note : 4,5/5

Merci beaucoup à Cyrielle pour cette belle découverte.

«Je suis extrêmement admiratif, mais ferai-je l'éloge de ce livre ? Il faudra me passer sur le corps. L'Infortunée est remarquable, complexe, délicat, sophistiqué, tout à fait extraordinaire, et j'ai honte de sortir un roman la même année que celui-ci. Mais le public n'aura pas connaissance de mon admiration, sauf par ces lignes, que - si quelqu'un les lit - je nierai avoir écrites. Et je m'en vais cacher mon exemplaire de L'Infortunée dans un endroit où personne ne le trouvera jamais.»

Bret Easton Ellis


Il est maintenant dans ma PAL. En furetant sur le net, j'ai trouvé ce commentaire d'un auteur connu en l'honneur du roman l'infortunée. Après ça, on ne peut qu'avoir le goût de lire le livre!