Harriet Scott CHESSMAN (Royaume-Uni)

Présentation de l'éditeur :
Paris, 1878: les Impressionnistes s'exposent. Parmi eux, Mary Cassatt, une impétueuse peintre américaine, est remarquée par la critique pour ses nuances délicates. Au cœur de son travail, sa sœur Lydia. Cette jeune femme, dont le teint clair et les cheveux auburn illuminent les tableaux de Mary, est la narratrice du roman intimiste de Harriet Scott Chessman. Nous la suivons dans ses pensées, tandis que sa santé décline inexorablement et que s'élaborent les plus célèbres œuvres de sa sœur... Voyage poignant au cœur d'une relation complexe, celle d'un peintre à son modèle, Lydia Cassatt lisant le journal du matin est aussi l'évocation de femmes éprises d'indépendance, dans l'effervescence artistique du Paris de la fin du XIXe siècle.

(Source jaquette et présentation : Amazon.fr)

Mon avis :

Un très beau livre narrant une partie de la vie de Mary Cassatt (surnommée May par son entourage) et de sa soeur aînée Lydia.
A travers cinq tableaux que l'auteur nous fait découvrir par ses mots, nous apprenons aussi la vie de ces jeunes femmes.
Certes l'auteur a romancé les conditions dans lesquelles ces tableaux étaient peints mais j'ai adoré me plonger dans cette lecture aux couleurs pastelles et délicates.
Chaque page, chaque partie est comme un hymne à l'amour fraternel et pictural mais également à la vie puisque Lydia Cassatt est atteinte de la maladie de Bright et qu'elle vit là ses dernières années.
Même si en milieu de roman, l'éditeur a inséré les dits tableaux, il n'en demeure pas moins qu'avec la justesse des descriptions qu'a pris le soin d'établir Harriet Scott Chessman, nous n'avons aucune peine à nous les représenter.

Voici un extrait représentant Lydia Cassatt à l'heure du thé :
"Je regarde la peinture, et je vois une femme, vêtue de rose et de blanc, le blanc (le col de ma robe) formant un nuage radieux autour de son cou ainsi qu'à son poignet, tandis qu'une débauche de couleurs (les jacinthes) entoure sa tête. Je me rapproche davantage du visage de la femme dont le menton est à moitié caché par les touches de peinture blanche, le front entouré de volutes de cheveux blonds vénitien, et dont les yeux bleus, figurés par de prestes coups de pinceau, regardent ailleurs, sa bouche esquissant un demi-sourire qui préserve son expression mystérieuse." (p 83)

Et voilà le tableau correspondant :


(Source du tableau : blogs.princeton.edu/.../01/an_american_pai.html)

On ressent toute l'amertume de Lydia face à ses tableaux qui lui donnent une impression de femme en bonne santé. Pour elle, c'est comme si la peinture la guérissait.
La narration est profonde émotivement parlant. On ne peut s'empêcher de voir le mal prendre le dessus et la détresse de Mary et l'impuissance de Lydia. Indubitablement, elles savent l'une et l'autre qu'un jour elles seront séparées.
Quelque part, ces heures passées dans cette activité est comme un échappatoire face à la réalité.
Du coup, on a envie que ce petit livre en fasse des milliers : pour garder Lydia et surtout pour continuer à découvrir ses sublimes tableaux d'une impressionniste extraordinaire tenant les expressions des modèles qui ressortent de ses peintures.

Ma note : 4,75/5

coïncidence
je viens de regarder sur ARTE, "Impressionisme au féminin"
on y parler de Berthe Morisot et de sa sœur
bon documentaire, à présent je suis encore plus curieuse de ce livre

Superbe critique Belledenuit! Vraiment, l'envie de lire ce livre augmente encore!

@+ Prospéryne

Lydia Cassat lisant le journal du matin



Je rejoins tout à fait l'avis de Belle de nuit ci-dessus.
Quelques mots pour vous donner mon avis :
J'ai acheté ce livre par hasard dans une bouquinerie, attirée par le titre puis par la 4ème de couverture et je n'ai pas du tout été déçue par ce choix.
Un livre à lire si vous aimez l'impressionnisme et ses peintres du XIXème. La délicatesse de l'écriture s'accorde parfaitement à la délicatesse des personnages et des peintures décrites.
La construction est originale : à travers 5 portraits que Mary Cassat a peint de sa soeur , l'auteur tente de reconstituer quelques moments de la vie de la peintre et de sa famille : en particulier sa relation avec sa soeur Lydia fragile et malade qui est son modèle préféré.
Pour chaque portrait l'auteur va donc construire une histoire qui permet de savoir quand et comment a été peint le portrait, on assiste ainsi à la genèse du tableau, au vas et viens de l'ami Degas, aux difficultés dues à la lumière, à tenir la pose suffisamment longtemps etc...
Les 5 tableaux et donc chapitres sont décrits dans un ordre chronologique. Les soeurs échangent beaucoup, elles sont très proches, Lydia est de plus en plus faible et malade au cours du livre, ses principales activités sont la lecture, la broderie mais ce n'est pas triste ! Le temps passe lentement, tranquillement...
Nous nous trouvons dans le Paris ou dans la campagne des peintres du XIXème , l'atmosphère de l'époque est bien décrite par petites touches... La condition féminine n'est pas simple...
Un livre intimiste et très touchant.

Lors de ma lecture je suis aller fureter sur internet pour découvrir un peu plus la vie de l'artiste , ses peintures. L'auteure s'est beaucoup documenter pour écrire ce roman.
Je regrette qu'il n'y a pas d'autres livres de cette auteure de disponible en anglais. Elle a écrit 5 romans mais je ne trouve que des infos en anglais...

Ma note : 5/5

Je le note! Un livre à lire dans le prolongement de notre balade de dimanche dernier à Bougival.