Julien BOUISSOUX (France)

De : Claarabel (Message d'origine) Envoyé : 2005-01-20 08:37

La chute du sac en plastique
de Julien Bouissoux

La note: 4 / 5

Jouissif !

Un deuxième roman très en verve de Julien Bouissoux, auteur à connaître pour ceux qui n'en ont pas encore eu l'occasion ! "La chute du sac en plastique" est en soi un titre ronflant qui ne résume en rien le continu du livre. Pourtant ça vaut le coup ! Julien Bouissoux a l'humour particulièrement féroce d'un jeune Tristan Poque, écrivain, méconnu, donc anonyme et donc complétement largué. Son livre "La Pulpe" a fait chou blanc, même si l'histoire démarre par un coup de fil d'une fondation qui souhaite attribuer une bourse à un jeune écrivain, Tristan apprend ainsi qu'il est sélectionné et convié à fournir seize exemplaires de son livre aux membres du jury. L'offre étant alléchante, Tristan doit toutefois se creuser les méninges pour trouver les seize livres sans se ruiner. Il opte pour la solution de la vente d'occasion et du chapardage. Vainqueur un temps, il tombera finalement sur un os... Et les déboires de Tristan ne vont pas cesser de suivre ce parcours cahotique : tantôt des hauts, suivis des bas. L'ennui premier, c'est l'argent. La solution, c'est les petites combines. Prendre possession d'un trousseau de clés tombé d'une poche d'un couple en partance pour des vacances lointaines, revendre des paillassons de son immeuble aux habitants du nouvel immeuble d'en face, rencontrer une jeune factrice avec qui entretenir une relation primaire, penser à cette autre fille en stage gratuit de planche à voile, livrer des repas pour les personnes âgées, etc... Tristan trime pour survivre, avec ce regard corrosif sur tout et sur lui-même, ce qui le rend particulièrement tendre, attachant, féroce et ignoble. Tristan n'écrit plus, lapide sa maigre fortune et médite sur son existence quotidienne. D'un style enlevé, le roman de Julien Bouissoux confirme la très bonne santé des jeunes auteurs français.

Juste avant la frontière
de Julien Bouissoux

La note: 4 / 5

Sous le charme
"Juste avant la frontière" c'est l'histoire de Samuel Elliot qui, sorti de sa promotion, est parti en mission dans un pays qui n'est jamais nommé (mais l'éditeur se base sur "une des capitales, là-bas, à l'Est, à Prague ou Budapest"). Initialement parti pour deux ans, il a renouvelé son contrat pour deux années supplémentaires. Et le roman parle de sa dernière journée dans ce pays, de ses quelques heures avant son départ pour Paris, bref de ses errances "juste avant la frontière". En une journée, le jeune homme va beaucoup marcher : prendre un dernier bain brûlant, rendre les clefs de son appartement, prendre un dernier verre dans un bar et marcher le long du fleuve, près du château et laisser ainsi ses pensées vagabonder. Car Sam a beaucoup de mal à partir, à quitter ce pays où il s'est laissé envahir par le charme, la beauté, la tristesse et le désespoir. Dans ce pays, il a eu aussi des rencontres marquantes : celles avec Katia, Judit, Niko et Riki. Toutes ont pour lui le souvenir de soirées arrosées, émoustillées et sensuelles, de sorties dans des restaurants ou à l'opéra, de flâneries au bord de l'eau... Passé et présent se mélangent dans la tête du narrateur, "mixed feelings in my head"... Et tout ça est raconté platoniquement, d'un ton assez las et blasé, parce que le jeune homme est déchiré entre ce qu'il voudrait bien et ce qu'il cherche à tout prix à comprendre. Et ce n'est pas facile : j'ai suivi ses inquiétudes et ses états d'âme en me sentant charmée par l'écriture de l'auteur. Je n'avais jamais ressenti ce magnétisme innommable pour un récit où il est question de peu de choses. Car ce n'est pas un récit truffé de détails, le narrateur a des trous de mémoire, il le reconnaît mais ce n'est pas grave, après tout. C'est finalement son travail de deuil, son acceptation au départ vers un nouveau lendemain. Pour reprendre ses dires, "C'est bien de sentir que l'on a vécu, qu'il y a eu de la vie, et de tout oublier. C'est bon de sentir qu'il y a eu de la joie, et si ça ne reste pas, je ne suis pas triste, je me dis que ce n'est pas grave. Je ne sais pas si c'est essentiel de se souvenir de tout.". Séduite.




De : ClaarabeEnvoyé : 2005-02-03 05:20

Fruit rouge
de Julien Bouissoux

La note: 3.5 / 5

Eclosion d'une Fleur

Quelle jolie idée de prénommer son héroïne Fleur, jeune fille de seize ans, qui va s'ouvrir à la sexualité et à l'éclosion des sentiments !.. Julien Bouissoux signait son premier roman avec "Fruit rouge", roman délicat autour des silences d'une famille tout à fait ordinaire, Achille le père, Marie-Madeleine l'épouse, et Fleur l'adolescente. Ambiance feutrée à souhait, il y a dans cette histoire des chuchotements, des pas qu'on écoute, des mots qu'on pense, des désirs qui frétillent... Lorsqu'arrive dans cette maison un médecin de trente-cinq ans que la famille va héberger pendant une dizaine de jours, les élans du coeur n'auront plus de freins !
D'un côté, Fleur naît à cette sexualité nouvelle, à cette montée du désir, à la mouvance des sentiments et des sensations. Elle va au-devant de cet homme, lui offrant son corps en toute impunité. Parrallélement il y a Marie, Marie-Madeleine au choix, qui est l'épouse silencieuse depuis vingt ans. Sa copine Thérèse lui raconte ses exploits amoureux avec un jeune étudiant et Marie écoute. Il incombe à tous de prendre un amant après des années de mariage, semble-t-elle se demander. Il y a cet homme chez elle, courtois, charmant. Que dévisage-t-il lorsqu'il est derrière elle, depuis le couloir jusqu'à la cuisine ? sa nuque, ses jambes ?.. ou rien ?.. Marie se crée des films, raisonne, murmure tandis que sa fille fait parler son corps.
Un joli parrallèle, que l'auteur n'a pas cherché à mettre en lumière explicitement. Il joue la carte de la pudeur et des nuances, emploie des mots crus parfois, réveille des sentiments éteints, comprend la psychologie des jeunes filles et des épouses, voit le corps de chacune, note toute la différence centrée sur la poitrine. Une parole d'homme pour un roman sensuel et sensitif, une petite perle !




De : cuné Envoyé : 2005-03-22 09:29

Fruit rouge
Pocket 127 p.

10 petits jours dans une famille banale : la mère, lasse de sa vie, désenchantée. Le père, inexistant. La fille, Fleur, 16 ans, à l'âge où s'éveillent les sens. Un hôte, médecin, qui va charmer chacun(e) selon ses attentes...

A la manière d'une éducation sentimentale, tout en poésie certes, langueur monotone et descriptions précises, au lecteur de piocher ce qui l'interesse derrière ces petits riens....

Pour ma part, pas convaincue. J'ai trouvé le tout assez ennuyeux.

2/5




De : Lalyre (Message d'origine) Envoyé : 08/05/2005 17:11

Fruit rouge Julien Bouissoux

4ème de couverture

Fleur attend. Elle attend des journées entières dans les longs couloirs du lycée, pendant que les garçons parlent des seins des filles.
Le soir, dans son lit, elle attend la nuit. Elle écoute les bruits de la ville au loin, par-delà les pavillons et les murs des jardins. Dans la chambre d’à côté, l’invité fait craquer le plancher sous ses pas. Elle imagine ses gestes précis, des gestes d’adulte, son regard doux. Tout à l’heure, elle frappera à sa porte. Elle entrera. Elle se rapprochera de ce corps si grand, si différent. Et peu après, quand la maison sera silencieuse, comme une enfant qui découvre le monde en jouant, Fleur refermera sa main autour du sexe de l’homme.

Voila je ne fais pas de résumé, le 4ème de couverture devrait suffire! A mon avis

L'auteur me paraît obsèdé par le sexe, je me trompe peut-être mais ce qui est certain
c'est que je n'ai pas aimé du tout le manque de style

2/5

Lalyre

Janvier

Un travailleur se retrouve oublié dans une annexe d’une grande entreprise, au fond d’une impasse, sans tâche ni collègue, mais toujours payé. Janvier est partagé entre le plaisir d’être payé à ne rien faire et l’anxiété d’être découvert. Il n’est toutefois pas mal à l’aise avec ce luxe soudain : du temps pour faire ce qu’il veut.

J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur : une pointe d’ironie dans un récit bien mené, avec une attention aux détails amusants. Cette histoire avait un parallèle intéressant avec la situation des fonctionnaires fédéraux canadiens, où un nouveau système de paie connait d’énorme ratés depuis deux ans, certains fonctionnaires ont double et triple paie (mais beaucoup plus ne sont pas payés).Ce court livre se lit rapidement, je vous le recommande.

4,5/5

RR