Amy TAN (Chine/Etats-Unis)

Amy Tan est une écrivain sino-américaine née le 19 février 1952.



Elle a 14 ans lorsqu'elle perd son père et son frère aîné à un an d'intervalle.
Elle fait des études de linguistique à l'université de San José et poursuit avec un doctorat de linguistique aux universités de Santa Cruz et Berkeley. Elle devient orthophoniste mais se désintéresse peu à peu du métier.
Tan écrit alors de nombreux livres et autres essais ; elle est traduite en trente-six langues et remporte de nombreux prix littéraires. Elle explore les relations mères-filles notamment dans son roman le plus connu Le club de la chance qui a été adapté au cinéma et qui a connu un grand succès.
Son dernier livre Noyade interdite raconte les aventures d'un groupe de jeunes porté disparu lors d'une expédition dans la jungle. Amy Tan écrit également des livres pour enfants adaptés en petites séries sur PBS. Pour anecdote, elle joue son propre rôle dans la série The Simpsons.
Tan écrit également des articles au New Yorker, à l'Harper's Bazaar et au National Geographic et est éditeur littéraire pour le magazine West du Los Angeles Times. Elle travaille à un libretto basé sur 'The Bonesetter's Daughter', dont la première est prévue pour 2008 à l'opéra de San Francisco.
Elle est mariée et vit à Sausalito en Californie.
Elle est membre du Rock Bottom Remainders, groupe de rock constitué d'écrivains publiés : Barbara Kingsolver, Matt Groening, Dave Barry et Stephen King, parmi d'autres, qui a déjà réuni plus d'un million de dollars au profit d'un programme d'alphabétisation.

Bibliographie succincte :

- 1989 : Le Club de la chance (The Joy Luck Club)
- 1993 : Les femmes du dieu du feu
- 1996 : L'Attrape-Fantômes
- 1999 : La Femme du Dieu du feu
- 2003 : Les Fantômes de LuLing
- 2007 : Noyade interdite

Ce livre est un formidable chassé-croisé de regards de femmes soit mères, soit filles séparées par la culture mais unies par le sang. Les plus âgées, les mères, se réunissent régulièrement autour d'une table de mah-jong et n'ont qu'un but : évoquer des souvenirs, faire profil bas et profiter de chaque instant en communauté pour déjouer la solitude et avancer coûte que coûte dans la société occidentale si éloignée.
Car ces mères sont chinoises et ont émigré après des vies tortueuses vers les États-Unis. Formant un groupuscule, elles n'ont d'autres choix que de se soutenir dans cette nouvelle orientation de vie marquée par des amputations et autres épreuves du passé qui les ont conduites à partir. Quant aux filles, ce sont des sino-américaines dont la mentalité est profondément américaine mais qui s'interrogent sur leurs racines. Tout débute par l'invitation, au cercle des mères chanceuses, d'une des filles Jing-mei "June" Woo dont la mère vient de mourir. Pleines d'empathie mais ne désirant pas que le vie s'arrête, toutes reprennent leur réunion commune afin que la chance continue de tracer sa route et d'éclairer la voie de chacune de nos protagonistes.

J'ai absolument et déraisonnablement adoré ce livre dont j'ai trouvé la construction passionnante. Ces points de vue de femmes, développés chacun à travers des petits chapitres permettent de lier l'ensemble et de donner un corps à l'histoire. Du point de vue des mères qui paraissent comme déracinées mais intransigeantes, on passe aux filles avides d'être acceptées et reconnues dans leur vie quotidienne. Puis on revient sur le parcours des mères avec un éclairage empreint de pudeur afin de lever les voiles des non-dits, des faux espoirs et des apparences. Chaque femme - elles sont à l'origine quatre autour de la table de mah-jong, chacune ayant une fille - est décryptée et c'est donc huit parcours radicalement différents qui nous sont livrés, bruts de décoffrage.
Le fil conducteur est le mystère qui auréole la récente défunte. Sa fille est un maillon manquant mais aussi un lien vers un passé trouble et douloureux.

Vraiment splendide et magnifiquement maîtrisé ! Je comprends qu'il ait été adapté au cinéma et ait connu un grand succès tant il est le reflet d'une profonde humanité dans la société consumériste dans laquelle nous évoluons.

"Elles reviennent à leurs cacahuètes douces et à leurs histoires. Elles redeviennent petites filles, rêvent des temps heureux du passé et des temps heureux à venir. Un frère de Ningbo qui fait pleurer sa sœur en lui remboursant neuf mille dollars plus les intérêts. Un fils cadet qui réussit si bien dans le commerce des télévisions et des stéréos qu'il expédie des surplus en Chine. Une fille dont les bébés nagent comme des poissons dans leur piscine de Woodside. De si jolies histoires. Les meilleures. Des histoires de chance, des histoires de bonheur.
Et moi j'occupe la place de ma mère à la table de mah-jong, l'est, là où toute chose commence" (p. 43)

"Ma mère n'évoquait jamais sa vie en Chine, mais mon père prétendait l'avoir sauvée d'une situation terrible, un drame dont elle ne pouvait parler. En rédigeant ses papiers d'immigration, mon père la rebaptisa fièrement Betty St Clair, raturant d'un trait son nom véritable : Gu Ying-ying. Ensuite, il inscrivit une date de naissance erronée, 1916 au lieu de 1914. C'est ainsi que, par le caprice d'un stylo, ma mère perdit son nom, et de Tigre devint Dragon" (p. 116)

Ah ! Moi qui ne suis guère attirée par la littérature chinoise, celui-ci me tape dans l'oeil, alors je la note ! Merci Aurore !

Ca a l'air très intéressant ! J'avais vu La noyade interdite à la bibliothèque. Je vais voir si je trouve celui-là ! Merci Aurore !

J'ai adoré le film tiré de ce livre, il faudrait bien que je lise le livre!

Le club de la chance d’Amy Tan

Il a déjà été bien résumé par Aurore, je ne donnerai que mon avis :
J’ai beaucoup aimé les histoires de ces mères et ces filles. Les mères ont la plupart beaucoup souffert dans le passé et les filles grandissent dans un environnement totalement différent de leurs mères. Beaucoup de choses les séparent mais aussi les rapprochent. J’ai préféré suivre les passés maternels qui évoquent souvent des périodes difficiles que les souvenirs des filles qui ont des préoccupations différentes. La plus intéressante pour moi à suivre a néanmoins été Jing-mei, June, qui évoque le passé trouble de sa mère.

J’ai passé un très bon moment avec ses femmes dommage que j’ai lu en période de fêtes, j’ai eu du mal à me concentrer sur les noms. Un très beau roman qui puise un peu dans la vie de l'auteur... Très belle prose. Ah, j’ai vraiment envie de découvrir ses autres livres !

Note : 4.5/5

Quatrième de couverture

Comment vivre la Chine en Amérique? Deux générations de femmes, quatre mères, quatre filles livrent leurs histoires.
A travers le récit onirique des aînées ressurgissent les senteurs et les saveurs d'autrefois. On y croise des bébés mariés à la naissance, des soeurs jumelles perdues sur une route d'exode, la Dame Lune qui exauce les voeux des enfants, des concubines jalouses et humiliées... Nostalgiques et amères parfois, la fable se heurte à un autre langage. Celui de la réussite et de l'ambition. Celui d'une deuxième génération qui aspire à une vie différente libérée du poids de la tradition.
Au carrefour de ces deux mondes: Jing-Mei. La jeune femme découvre au club de la chance la force de l'héritage laissé par les mères. Naît alors l'espoir d'une réconciliation car les liens du sang sont indéfectibles...


Mon avis

Suyuan Woo, An-Mei Hsu, Lindo Jong et Ying-Ying St Clair vivent aux Etats-Unis, sont toutes immigrées chinoises. Elles ont quitté leur pays pour diverses raisons: guerre, misère...
A San Francisco, elles se construisent une nouvelle vie, ont des maris, des enfants... Elles deviennent amies et se retrouvent régulièrement pour jouer au mah-jong. Les années passent, les enfants grandissent, ils ont leur place dans cette société américaine mais faire cohabiter ces deux cultures n'est pas toujours chose aisée.
C'est à la mort de Suyuan que sa fille, Jing-Mei, va véritablement découvrir sa mère.

L'histoire est somme toute assez simple: quatre femmes chinoises, les quatre filles de ces femmes, des destins croisés, l'incompréhension des générations différentes et l'amour de ces femmes pour leurs filles en qui elles se cherchent. Mais cette histoire m'a transporté. Dès les premières lignes j'ai embarqué.
Il se dégage quelque chose d'incroyable de ce livre. Un mélange parfait de force et de fragilité.
Mon intérêt pour le parcours de ces huit femmes n'a pas fléchi ddu début à la fin.
Amy Tan rend à la perfection ce petit quelque chose d'inoubliable et qui a gravé ces femmes pour longtemps dans ma mémoire.
L'écriture est toute en sensibilité et j'ai eu des fois la larme à l'oeil ( la disparition de Bing, les retrouvailles à la fin du livre)
Une magnifique découverte pour moi.


Ma note

5/5

Quelle jolie critique ! Je retrouve des émotions que j'ai moi-même éprouvées à la lecture de ce livre

Faut que je lise ce roman, j'adore la littérature immigrante.

je note bien entendu !

N'hésitez pas vous ne serez pas déçues