Stefan ZWEIG - Marie-Antoinette

Marie Antoinette chez Grasset 425 pages
Résumé de l'éditeur
Vilipendé par les uns,sactifiée par les autres,Marie Antoinette fut sans doute la plus méconnue des reines de France.Il fallut attendre Stefan Zweig,en 1933,pour que la passion le cède enfin à la vérité.Faisant oeuvre d'historien,Zweig a assemblé aves une prodigieuse maitrise tous les materiaux existants,en particulier la correspondance de Marie Thérèse d'Autriche avec sa famille et les papiers du comte de Fersen.Mais en même temps,profond psychologue,il a su explorer les moindres recoins de l'âme humaine et redonner aus statues bordant l'avenue de l'Histoire.Il nous montre ainsi comment l'impuissace temporaire de Louis XVI a précipité Marie Antoinette dans un tourbillon de distractions toujours plus onéreuses.Comment son amitié pour la comtesse de Polignac et l'affaire du Collier lui portèrent un tort fatal.Et comment la Cour se servit de tous ces éléments pour éloigner la reine du peuple.Stefan Zweig,surtout,est parvenu à évoquer,derrière la souveraine,la femme ordinaire et aimable,bientôt emportée par les évenements,et dont le destin fut malgré elle héroique.

Comme pour Marie Stuart,la biographie de Marie Antoinette se lit comme un roman et elle est à mon avis un cran au dessus de la première.Stefan Zweig n'a pas son pareil pour faire ressortir le caractère et la psychologie de ses personnages.4,75/5

Stefan Zweig
Marie-Antoinette
Le livre de poche
503 pages
2010

Mon avis :

Trés intéressée par les récits historiques, je dois dire que j'ai vraiment été passionnée par la lecture de ce roman. L'auteur a parfaitement analysé le comportement de la reine depuis son arrivée à la cour, jeune fille frivole qui s'amuse avec sa suite dans son petit hameau, jusqu'à son incarcération et son exécution où elle a fait alors preuve durant ses années difficiles, d'une indéniable dignité. Je ne connaissais pas le rôle important qu'avait joué, Axel Fersen, le grand amour de Marie-Antoinette. Quoique toujours discret, il sera présent à chaque fois que cette dernière aura besoin d'aide, notamment pour la fuite à Varennes. Il tentera de la sauver jusqu'à la fin, et ce bien qu'elle soit devenue une femme agée et malade, ayant perdu tout charme et beauté.
Après sa mort il écrira :

" Le seul objet de mon intérêt n'existe plus, lui seul réunissait tout pour moi et c'est à présent que je sens combien je lui étais véritablement attaché. Il ne cesse de m'occuper, son image me suit et me suivra sans cesse et partout, je n'aime qu'à en parler, à me rappeler les beaux moments de ma vie. Hélas il ne m'en reste que le souvenir, mais je le conserverai et celui-là ne me quittera qu'avec la vie."

Quant à Louis XVI, que l'on décrit volontiers comme un balourd qui ne songe qu'à manger (en ce qui concerne ce dernier point, celà parait assez vrai), on ne peut pas lui reprocher grand chose, lorsque l'on parle de lui, c'est sa passion pour la serrurerie qui est toujours évoquée, mais il a quand même gouverné ! Et peut-être que s'il avait épousé une femme un peu moins frivole, serait-il mort dans son lit... Tout comme son épouse, il a été digne et courageux lors de sa détention et de son éxécution. Un roi tout à fait sympathique, un peu trop, ce qui aura peut-être causé sa perte.

En ce qui concerne le dauphin, je ne connaissais pas du tout l'accusation qu'il avait portée sur sa mère et sa tante, celle d'avoir eu des relations sexuelles avec lui. Il a très certainement dû être obligé de le faire, et l'on peut se rendre compte jusqu'où on est allé pour nuire à Marie-Antoinette.

Un livre vraiment passionnant, que je suis très contente d'avoir découvert gràce au club des rats et à la suggestion de Valérie !

Note : 4,95/5