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Juin 2010 : Enfance - Maxime GORKI

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Message  Ladybug Sam 12 Juin 2010 - 8:59

Juin 2010 : Enfance - Maxime GORKI 655814

Enfance - Maxime Gorki
(Editions Gallimard folio - 375 pages)

Présentation de l'éditeur

Celui que Staline érigea plus tard en pilier du pouvoir soviétique vivait en exil lorsqu'il rédigea, entre 1913 et 1920, sa grande trilogie autobiographique. Enfance, qui en constitue le premier volet, débute à la mort de son père (son premier souvenir), pour s'achever avec la mort de sa mère : il a douze ans. Évoquant par endroits Oliver Twist ou David Copperfield, Gorki décrit pourtant une misère bien plus morale que matérielle. Terrible réquisitoire contre la violence, ce récit âpre et sauvage est baigné par une mélancolie profonde. Confronté à la folie, à la sauvagerie brutale et destructrice de ses proches, l'enfant se réfugie auprès de sa grand-mère, personnage haut en couleur dont l'affection le sauve. Ses relations, également, avec son ami l'aveugle, puis le Juif, illuminent et adoucissent avec bonheur un climat autrement irrespirable, soulageant la si vive tension de ce texte ténébreux, bien éloigné de tous les clichés sur l'enfance ou la misère.

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Message  cecile Sam 12 Juin 2010 - 9:11

J'avais déjà lu ce livre il y a un certain temps et il a toujours fait partie de mes préférés. Le seul souvenir que j'en avais était celui de la grand-mère ayant une épingle à cheveux enfoncée dans son crâne, suite à une raclée que lui avait donnée son mari. Ce qui m'a le plus frappé, c'est cette violence très présente dans le récit. L'enfant s'en rend d'ailleurs compte dès son arrivée chez ses grands-parents : " La maison de mon grand-père était remplie comme d’un brouillard suffocant par la haine que chacun portait à autrui ; cette haine empoisonnait les adultes, et les enfants eux-mêmes la partageaient". Le pauvre Alexis va très rapidement être battu par son grand-père qui donne l'impression que châtier les autres est l'un de ses plaisirs favori. " Grand-père me fustigea jusqu’à ce que j’eusse perdu connaissance". Première raclée, suivie de bien d'autres.
Celui qui n'est pas épargné non plus c'est le pauvre contremaître Grigory, j'ai trouvé ce passage (entre autres) extrêmement cruel, il s'agit là des méfaits commis par les deux fils de la maison à l'encontre de ce pauvre homme : "presque chaque soir, ils faisaient une méchanceté. Tantôt ils chauffaient à blanc la poignée des ciseaux ; tantôt ils inséraient, la pointe en l’air, un clou sous le siège du malheureux ; ou bien ils profitaient de ce que Grigory était à demi aveugle pour lui donner à assembler des étoffes de couleurs différentes". Grégory confiera d'ailleurs un jour à Alexis une horrible secret : " Ton oncle a battu sa femme jusqu’à ce qu’elle en soit morte ; il l’a torturée, et maintenant sa conscience le tourmente à son tour ; comprends-tu ? Il faut que tu comprennes tout, sinon tu es perdu". Quant au personnage de Tziganok, c'est un enfant trouvé et adopté par les grands parents, il est très sympathique et Alexis l'aime beaucoup, malheureusement il meurt très rapidement d'une chute plus que suspecte. Le sort des femmes n'est pas plus enviable que celui des hommes, la grand-mère est régulièrement frappée par son mari ainsi que la tante Nathalie. Enfin vous l'aurez compris, la vie du héros n'est pas très gaie et même lorsqu'il retrouvera sa mère et partira vivre avec elle, il devra la partager avec un beau-père qui la rend malheureuse et un petit frère malade. Quant à la fin du récit on peut l'interprêter comme une délivrance pour Alexis. Cette enfance très dure décrite par Gorki semble être de mise à cette époque dans tous les pays, car la France a aussi produit quelques exemples, mais seuls les enfants en étaient victimes (Poil de carotte, Vipère au poing, entre autres). On monte ici d'un cran dans la violence car les adultes et la pauvre grand mère ne sont pas épargnés. Fort heureusement le héros s'en sortira bien et l'on peut suivre son parcours dans les deux oeuvres suivantes "En gagnant mon pain" et "Mes universités" très intéressantes également, et beaucoup moins tristes. Il est vrai que je m'appitoie beaucoup sur les malheurs des autres, mais dans ce cas précis il est difficile, à moins d'avoir une pierre à la place du coeur, de ne pas être touchée par les mauvais traitements subits par certains personnages. La question que l'on pourrait se poser est d'où vient cette violence ? Est-elle dûe au moeurs de l'époque ou du pays ? Je ne suis malheureusement pas à même d'y répondre.

Note : 5/5
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Message  Ladybug Sam 12 Juin 2010 - 9:36

Résumé :
A la mort de son père, Maxime Gorki va vivre avec sa mère Varvara chez ses grands-parents maternels. Son grand-père a une entreprise de teinturerie. Vivent dans la maison, les deux oncles Mikhaïl et Iakov, sournois et brutaux (ils avaient tenté de tuer le père de Gorki et l'un d'eux a tué sa femme), qui réclament avec insistance le partage des biens familiaux. Dans l'entreprise travaillent également, Grigori le maître compagnon aveugle et Ivan, le jeune apprenti, (bébé abandonné, il avait été recueilli par la famille).

Mon avis :
Le petit garçon arrive au sein d'une famille exubérante qui s'exprime beaucoup par la violence. Mais malgré la sauvagerie qui y règne, l'amour est présent, et il va heureusement avoir des modèles de bonté, de bon sens et de tempérance (qui contrastent avec la démesure dont font preuve son grand-père et ses oncles) qui vont le marquer durablement : sa grand-mère, Grigori, Ivan, et Bonne-Affaire, un locataire de ses grands-parents.

Le roman est peuplé de personnages hauts en couleur, la grand-mère est une femme généreuse, affectueuse et une formidable conteuse, son grand-père lorsqu'il sort de ses accès de tyrannie et de violence peut se révéler digne d'intérêt. Certains personnages ne restent pas aussi longtemps qu'on le souhaiterait mais c'est ce qui frappe dans cette enfance, les liens sont éphèmères, les gens disparaissent de sa vie pour diverses raisons, beaucoup de déménagements, de changements de situations dus aux revers de fortune de la famille, de décès...

Le petit garçon réceptif, observe, écoute, il est souvent dérouté par la folie qui l'entoure. La vie s'écoule dans ce milieu tapageur au rythme des chansons et légendes, des évènements du passé contés par les uns et les autres, des histoires profondes et pleines de vie mais qui témoignent de la cruauté des moeurs russes de cette époque. Ces récits qui parsèment le roman incitent à la mélancolie, et j'ai trouvé que cette mélancolie était renforcée par la belle écriture de Gorki qui analyse les choses avec beaucoup de sensibilité.

Ma note : 5/5

J'ai relevé plusieurs extraits que j'ai beaucoup aimés

Extrait
A propos de son ami Bonne-Affaire
Il fut le premier que je rencontrai parmi ces hommes innombrables qui se sentent étrangers dans leur propre pays et sont pourtant les meilleurs d'entre nous.


Plus tard, j'ai compris que les Russes, dont la vie est morne et misérable, trouvent dans leurs chagrins une distraction. Comme des enfants, ils jouent avec leurs malheurs dont ils n'éprouvent aucune honte.
Dans la monotonie de la vie quotidienne, le malheur lui-même est une fête et l'incendie un divertissement. Sur un visage insignifiant, même une égratignure semble un ornement.

Je me rappelle aujourd’hui cette vie comme un conte cruel habilement raconté par un génie bienveillant mais d’une impitoyable sincérité. En évoquant le passé, j’ai peine à croire à sa réalité. Je voudrais nier et chasser de mon esprit bien des faits, tant la sombre vie de cette « race stupide » était pleine de cruauté

J'ai l'impression d'avoir été dans mon enfance comme une ruche où des gens divers, simples et obscurs, apportaient, tels des abeilles, le miel de leur expérience et de leurs idées sur la vie ; chacun d'eux, à sa manière, enrichissaient généreusement mon âme. Souvent ce miel était impur et amer, mais qu'importe, toute connaissance est un précieux butin.

Ce qui étonne chez nous, ce n'est pas tant cette fange si grasse et si féconde, mais le fait qu'à travers elles germe malgré tout quelque chose de clair, de sain et de créateur, quelque chose de généreux et de bon qui fait naître l'espérance invincible d'une vie plus belle et plus humaine.

A propos de sa grand-mère

Avant de la connaitre, j'avais comme sommeillé dans les ténèbres ; mais elle parut, me réveilla et me guida vers la lumière. Elle lia d'un fil continu tout ce qui m'entourait, en fit une broderie multicolore et tout de suite devint mon amie à jamais, l'être le plus proche de mon coeur, le plus compréhensible et le plus cher. Son amour désintéressé du monde m'enrichit et m'insuffla une force invincible pour les jours difficiles.

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Message  Ysla Sam 12 Juin 2010 - 10:05

ENFANCE

Je n'avais jamais entendu parler de Gorki avant l'automne dernier. Or, comme une amie m'avait alors dit grand bien de son roman La mère, j'ai pensé que la proposition de Ladybug pour le livre du mois tombait très bien pour que je fasse connaissance avec cet auteur.

Mon avis : Gorki retrace son enfance, de 3 à 11 ans, de la mort de son père à celle de sa mère. La mort est d'ailleurs très présente dans ce livre ; on meurt facilement dans la Russie du 19ème siècle, en particulier les enfants en bas-âge. Alexis va grandir auprès de ses grands-parents, ne voyant sa mère que par périodes. Son grand-père le bat (c'était habituel de battre femme et enfants a priori, quelle horreur !) mais lui apprend aussi à lire, sa grand-mère l'aime et lui raconte les contes et légendes traditionnels.
Aujourd'hui, on frémit devant le spectacle d'une existence aussi dure, aussi violente et tragique, mais on peut aussi envier les moments de joie lors des veillées où on chante et on danse autour d'une tasse de thé et de pâtisseries (plus rares dans le livre mais bien présents quand même).

Le récit est écrit dans un style simple, agréable à lire, et illustre la vie de ces hommes et femmes modestes à travers des anecdotes, des épisodes variés. C'est un riche témoignage et une plongée culturelle dans la Russie du 19ème siècle. J'ai eu plaisir à le lire et j'aimerais lire la suite de l'autobiographie de Gorki (En gagnant mon pain).

Le seul petit reproche que je pourrais lui trouver, c'est l'absence de repères temporels : on ne sait pas très bien à quelle vitesse les événements se succèdent, quel âge a l'enfant quand telle ou telle chose se passe. Mais c'est sans doute ainsi que l'auteur, devenu adulte, se remémore les choses, sans repères précis, car il y a eu beaucoup de déménagements dans son enfance et de changements.

Je n'oublierai pas le personnage de la grand-mère, éternelle optimiste malgré les épreuves, et le surnom qu'elle donne à Alexis, si doux et plein d'innocence : "petite âme bleue".

Ma note : 4,75/5
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Message  Ladybug Sam 12 Juin 2010 - 10:42

Ysla a écrit:
Le seul petit reproche que je pourrais lui trouver, c'est l'absence de repères temporels : on ne sait pas très bien à quelle vitesse les événements se succèdent, quel âge a l'enfant quand telle ou telle chose se passe. Mais c'est sans doute ainsi que l'auteur, devenu adulte, se remémore les choses, sans repères précis, car il y a eu beaucoup de déménagements dans son enfance et de changements.
Cela m'a gênée aussi, pour moi c'est une relecture et bizarrement c'est un défaut que j'avais occulté !

Ysla a écrit:
Je n'oublierai pas le personnage de la grand-mère, éternelle optimiste malgré les épreuves, et le surnom qu'elle donne à Alexis, si doux et plein d'innocence : "petite âme bleue".
J'adore également ce surnom de Petite âme bleue.

La grand-mère est une personne extraordinaire, elle a une faculté d'accepter le sort sans amertume ni rancune qui est sans doute dû à sa foi et qui fait réfléchir.

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Message  lalyre Sam 12 Juin 2010 - 11:03

Enfance
Maxime Gorki
Folio février 2010
Résumé 366 pages
Dans la Russie du XlXème siècle ,c'est le récit autobiographique de l'enfance de Gorki,il n'a que trois ans à la mort de son père.Il est recueilli par ses grands-parents maternels qui habitent à Nijni-Novgorod,sa mère l'ayant abandonné,ne désirant pas vivre chez ses parents.Ceux-ci sont teinturiers de métier et l'enfant va apprendre la vie faite de maladies ,de chansons tristes ,d'incendies ,de coups de cravache,de multiples bêtises et de fables que sa grand-mère lui raconte.Le patriarche très colérique qui frappe pour un rien ,l'enfant souvent livré à lui-même, assiste à des bagarres de rue,les disputes de ses oncles pour une question d'héritage mais ils connaît aussi des amitiés sincères .Entre le nouveau foyer de sa mère humiliée ,le réduit ou vivent les grands-parents ruinés et l'école ou il ne parvient pas à s'intégrer ,l'enfant accepte cette vie qui lui apprend que le malheur peut devenir un fête.......

Mon avis : Je n'en dis pas plus pour en laisser aux prochains lecteurs de ce livre ,ce que je peux dire ,c'est que j'ai aimé le récit écrit avec finesse et discrétion ,la tendresse ,la foi douce et réconfortante et l'imagination de la grand-mère m'ont émue.Il faut quand même savoir que cette autobiographie nous apprend beaucoup sur le quotidien des russes pauvres de l'époque ,une vie étouffante ou il vivait et vivent encore ,surtout dans les petits villages . 4,5/5
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Message  valérie Sam 12 Juin 2010 - 16:38

ENFANCE
Avec ce roman ,nous plongeons dans la vie quotidienne des pauvres en Russie avant la révolution.
Gorki a eu une enfance dure et pleine de vilolence,à peine adoucie par sa grand mère et ses récits du folklore russe.4/5
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Message  Franillon Sam 12 Juin 2010 - 21:32

EnfaJuin 2010 : Enfance - Maxime GORKI Emptynce de Maxime Gorki.
Tout d'abord une petite précision : la première édition de ce récit autobiographique de Gorki porte le titre de Mes années d'enfant, publiée en 1921 chez Calmann-Lévy, sur une traduction de Serge Persky, d'après le manuscrit. Je pense que ce titre correspond mieux au titre original russe, que je n'ai malheureusement pas sous les yeux. Je dis cela simplement par comparaison avec le troisième volume de ses mémoires qui est resté dans toutes les éditions sous le titre Mes universités. Mais ceci ne change rien à l'intérêt de ce livre.
Je n'ajouterai rien à la présentation ou au résumé qui ont déjà été faits précédemment. J'ai beaucoup apprécié les critiques déjà formulées.
En vrac, quelques idées :
* L'absence de repères temporels ne m'a pas du tout gêné. Bien au contraire, l'inverse enlèverait une partie du charme de cette oeuvre : il ne faut pas oublier que Gorki s'est longtemps refusé, malgré les supplications de ses amis et admirateurs, de parler de sa douloureuse enfance et il ne s'est décidé à le faire qu'à partir de 1913, alors qu'il avait déjà 45 ans. Difficile 35 à 40 ans après de relater avec une précision temporelle une telle quantité d'événements. On s'y retrouve quand même très bien.
* La brutalité du grand-père, des oncles, de son beau-père, certes, ça fait frémir. Et pourtant le grand-père avait quand même parfois de bons côtés. Mais cette brutalité, c'était très courant en Russie à cette époque. D'ailleurs, à ce sujet qu'il est intéressant de citer ce que Gorki en dit lui-même :

En évoquant ces incroyables abominations, bien caractéristiques des moeurs russes, je me demande par moments s'il ne vaudrait pas mieux n'en point parler. Mais je me réponds avec une assurance nouvelle : "Si, c'est nécessaire, car c'est la vérité, une vérité vivante et vile qui n'a pas percé encore aujourd'hui. Et cette vérité il faut la connaître jusque dans ses fondements, pour pouvoir arracher de la mémoire des hommes, avec leurs racines, jusqu'au souvenir même des horreurs qui souillèrent la vie russe tout entière, déjà si pénible et si honteuse."
Et puis, il y a une raison encore plus positive qui m'oblige à les décrire, ces horreurs. Quoiqu'elles soient révoltantes, quoiqu'elles nous écrasent et ravalent quantité de nobles âmes, le Russe est cependant encore assez jeune et robuste d'esprit pour pouvoir les combattre et les vaincre, et il a commencé.

* La grand-mère, la meilleure des femmes, acceptant tout avec le sourire, mais sachant aussi être sévère.

* La religion tenait une très grande place dans la vie de tous les jours avec le coin réservé aux icones et l'huile pour la lampe éternelle. Mais chacun avait sa religion et ses prières bien personnelles. Les prières de la grand-mère sont particulièrement touchantes.

* La débrouillardise des enfants pour gagner quelques kopecks, avec leur étrange conception du vol et du non vol.

En fait, il y aurait beaucoup à dire sur ce livre dont le contenu est particulièrement riche, mais chacun le dira à sa façon, selon sa sensibilité.

Gorki est un peu oublié de nos jours et c'est bien dommage car c'est un des plus merveilleux auteurs russes du siècle dernier.

Ma note pour Enfance, ou Mes années d'enfant (j'y tiens) 5/5 Juin 2010 : Enfance - Maxime GORKI 397940
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Message  nauticus45 Dim 13 Juin 2010 - 12:40

Juin 2010 : Enfance - Maxime GORKI 5188BETPGGL._SL160_AA115_

Maxime Gorki, "Enfance", 375 pages, Gallimard, juin 1976


Résumé:

Gorki décrit ici une partie de son enfance qui commence avec la mort de son père quand il avait trois ans et celle de sa mère quand il avait une dizaine d'années. Durant cette période il vit chez ses grands parents, et s'efforce de se constituer des repères au milieu d'un grand-père très sévère et d'une grand-mère plutôt sensible qui passe une bonne partie de son temps à lui conter des histoires.

Commentaire:

Ce roman est un coup de Juin 2010 : Enfance - Maxime GORKI 397940. Le style est fluide et on suit avec curiosité et de chapitres en chapitres, l'évolution de ce petit bout d'homme. D'un naturel attachant mais coincé entre son grand -père très sévère et adepte des coups de fouet, et sa grand-mère plutôt sensible et bien plus maline que ne le pense son mari, Alexis essaye de comprendre les relations entre les adultes et la place qu'il pourrait prendre au milieu de tout ça. A bien des égards il est à plaindre car il perd son père très tôt et l'arrivée chez son grand-père qui, dès les départ, le fouette jusqu'à ce qu'il s'évanouisse, lui montre que la vie sera dorénavant beaucoup plus difficile. Mais Alexis, comme tous les enfants, peut s'adapter à beaucoup d'épreuves, et les corrections de son grand-père ne l'empêche pas de s'affirmer ni de se venger de ceux qui le blessent. Révélatrice de la Russie de l'époque, l'enfance de Gorki est rude et annonciatrice à la fois de son goût pour la littérature et de ses prises de positions politiques.

5/5
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Message  dodie Dim 13 Juin 2010 - 13:12

Maxime Gorki- Enfance

Que dire qui n'a été déjà dit sur ce remarquable roman. Ce qui m'a dans un premier temps marqué, c'est évidemment la violence des hommes qui suinte en permanence de leur être tout entier: j'ai envie de frapper: je frappe. L'absence de résistance en face est inconcevable à notre époque. Malgré tout le personnage du grand-père sait être touchant par moment. J'ai évidemment adoré la grand-mère qui supporte cette vie difficile avec beaucoup de philosophie et montre un caractère hors du commun.
Ce livre est une véritable plongée dans la Russie populaire de l'époque.
Une très belle découverte.4,5/5
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Message  Invité Dim 13 Juin 2010 - 14:53

Maxime GORKI « enfance »



Maxime Gorki n’a pas besoin d’inventer des personnages de roman. Son grand-père et sa Grand mère qui l’ont élevé sont à eux seuls des caricatures. Ils crient, pleurent, se jettent au sol, frappent comme plâtre les enfants.

Nous sommes dans un univers de pauvreté culturelle, sociale. Les rapports humains relèvent de ceux du Moyen-Age. Les adultes frappent les enfants avec une bonne conscience avérée. C’est comme cela que l’on fait, c’est tout. Et, le grand-père de Maxime Gorki le frappe et l’aime simultanément, même si l’enfant est laissé sans connaissance après une joyeuse petite séance.

Le tout sur fond d’alcoolisme.

Dans cette ambiance de fin du monde, la grand-mère est un personnage remarquable. Elle seule dispense, contre vents et marées, des paroles douces et réconfortantes. C’est elle la véritable mère de Maxime Gorki. Son Dieu est un Dieu aimant, réconfortant, qui donne le pardon, alors que le Dieu du grand-père est sans appel, il est craint, il condamnera au final.



La fin de l’histoire est comme il faut s’y attendre : elle finit mal.



C’est cependant un roman qui tient le lecteur. Les faits sont narrés avec simplicité et détachement. On lit le livre comme s’il s’agissait d’une fiction.



Ma note : 4 / 5


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Message  Lulu Lun 14 Juin 2010 - 8:43

Enfance Maxime Gorki


"En évoquant ces épisodes horribles qui reflètent si bien la sauvagerie des moeurs russes, je me demande par moments s'il faut en parler..."


A la mort de son père, Gorki et sa mère retournent vivre chez les grands-parents.Le grand-père Alexis se révèle un être violent et la famille est en butte à de terribles conflits.Tout n'est que dispute et bagarre.Bientôt sa mère le laisse seul avec ses grands-parents.

Loin d'être idyllique cette enfance n'est que combat et ennui.Seul point positif l'amour et la protection de sa grand-mère.

Pour moi qui aime particulièrement les récits d'enfance celui-ci a été une belle découverte.Empreint de tristesse et de mélancolie on découvre toute la violence et la sauvagerie d'une enfance passée au sein d'une famille atypique.Pauvreté et joie se cotoient car même si l'enfant est battu j'ai ressenti au fond des moments de bonheur.Les enfants ont parfois cette force de trouver des moments de joie là où l'on ne les attend pas.
Le portrait du féroce grand-père est très réussi.Craint par toute la famille il règne en tyran sur les siens.

Il y a tout au long du récit ce ton doux amer si propre aux romans russes.

Ma note:4/5
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Message  Shan_Ze Ven 18 Juin 2010 - 11:36

Enfance de Maxime Gorki
(Folio, 359 pages)

Vraiment un livre époustouflant ! Maxime Gorki nous raconte son enfance de la mort de son père à celle de sa mère. Je n’avais du mal à croire que Gorki arrive à se souvenir aussi bien de sa jeune enfance, peut-être a-t-il un peu romancé ? C’est raconté avec tellement de détails ! En même temps, à un certain moment, il montre qu’il a une excellente mémoire alors pourquoi pas ?

Il a rencontré d’aimables personnes comme sa grand-mère ou Tziganok mais beaucoup de ses proches meurent brutalement. Toute son enfance se passera dans la violence, son grand-père le battait souvent, il trouvait plaisir à se battre dans la rue…

J’aurais bien voulu avoir plus de repères temporels aussi mais c'est quand même une très belle découverte que ce Gorki ! Je note la suite de son autobiographie dans ma liste.

Note : 4.5/5
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