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Lydia FLEM (France)

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Lydia FLEM (France) Empty Lydia FLEM (France)

Message  gallo Lun 3 Nov 2008 - 10:13

De : Claarabel (Message d'origine) Envoyé : 07/05/2004 10:49
Comment j'ai vidé la maison de mes parents de Lydia Flem
La note: ( 4/5)

Apprendre à guérir de ses souvenirs
Par sa profession de psychanalyste, Lydia Flem offre un récit très étudié de sa propre expérience de deuil et du douloureux devoir d'héritage qu'il comporte : vider la maison de ses parents. Son livre est un véritable exutoire : avec des mots et une plume l'auteur va déballer son chagrin, sa douleur, sa colère et son ras-le-bol. Hériter de ses parents n'est pas chose aisée, vider la maison encore moins. "Vider, quel mot sinistre, il résonne mal, évoque immédiatement l'idée de piller une tombe, de dérober des secrets au royaume des morts, donne la sensation de ressembler à des rapaces, des détrousseurs de cadavres." L'auteur préfère ranger, trier les papiers, ouvrir des cartons, donner, vendre, jeter.

Ce texte donne toute l'ampleur de l'instant difficile qu'est "l'après-deuil". Ou comment faire la part des choses entre préserver, maintenir le souvenir, faire évoluer les objets et leur donner une seconde vie. Combien est difficile de fouiller les affaires de ses parents, de lire leurs lettres, de découvrir des secrets, de violer leur intimité. Lydia Flem ressent tous ces paradoxes et se défoule sur le papier. Elle en veut à ses parents de n'avoir pas su décider de leur vivant que faire de leur patrimoine. Et d'un autre côté elle est submergée par l'émotion et par la nostalgie renfermées dans chaque petit papier quelconque.

Entre toutes ces lignes de dépouillage, surgit la quête de la petite fille à comprendre le passé de ses parents, d'une famille revenue de déportation ou ayant péri dans les chambres à gaz. Des parents qui ont voulu oublier tout ça, ne pas en parler mais penser à l'avenir. Ils n'ont pas compris l'enfant qui s'est sentie "rempart" contre le souvenir alors qu'elle souhaitait savoir.

"Comment j'ai vidé la maison de mes parents" est un petit livre pour tous les orphelins que nous serons ou avons été. Il nous renvoit immanquablement à cet épisode difficile qu'est la perte de nos parents. Vider leur maison recèle des moments de tendresse, de nostalgie, de surprise et de tristesse. Lydia Flem nous assène quelques analyses psychologiques sur la question mais au-delà nous offre un texte simple, beau, bien écrit, sensible et touchant. Je pensais verser de chaudes larmes à sa lecture et finalement l'auteur semble avoir détourné tout larmoiement en racontant ses parents. Un passé de rescapés, des robes élégantes et uniques, une boîte remplie de serviettes en papier... "tout cet univers qu'il me fallait disperser, cet univers frémissant de nostalgie plus vaste qu'un océan à vider à la cuillère".
Le récit de Lydia Flem nous aspire et nous marque. Une telle gravité avec des mots honnêtes et simples. Miraculeusement juste.

Clarabel,

De : Claarabel Envoyé : 07/05/2004 10:54
Le coup de coeur de Jérôme Garcin (du Nouvel Obs)

La maison aux souvenirs
Ceux qui ne l’ont pas fait le feront un jour: vider la maison de ses parents. C’est, explique Lydia Flem, une expérience d’une violence inouïe. Comme si la douleur de la séparation ne suffisait pas, l’orphelin doit en outre pénétrer dans un espace hier encore habité et soudain liquider le passé par pelletées. Il hérite de ce qu’on ne lui a pas légué. Il lit des lettres qui ne lui étaient pas destinées. Il se trouve devant un tas d’objets sans emploi, biberons, décapsuleurs, que seule la nostalgie conservait dans un placard. Lydia Flem est psychanalyste. Cela se sent dans les premières pages, trop didactiques et syllogistiques. Et puis, très vite, elle laisse de côté ses théories sur le «double deuil» et «l’épreuve de la réalité», et parle d’elle, et son témoignage, sans se départir d’une simplicité exemplaire, a soudain la beauté grave et cuivrée d’une chanson de Barbara. Cette maison dépeuplée, c’est celle de ses parents. Ce repose-pieds qu’elle emporte, c’est celui que sa mère n’avait pas voulu, de son vivant, lui donner. Ces papiers personnels, ces photos jaunies, ces décorations rouillées lui racontent une histoire longtemps tue et cachée: l’assassinat de sa grand-mère russe par les nazis, la déportation à Auschwitz de sa mère, qui fut résistante, l’internement de son père dans le camp de travail de Wülzburg, le couple qui survit à l’enfer et garde à jamais le silence dont leur fille est, désormais, l’héritière brisée. «En me quittant, ils me libéraient de leur emprise muette. Ils étaient morts, j’allais enfin pouvoir les rencontrer.» En vidant la maison de ses parents, Lydia Flem a rempli un livre où le lecteur croit retrouver ses propres objets. C’est le principe de l’émotion communicante.

Présentation de l'éditeur
L'héritage n'est pas un cadeau. Comment recevoir des choses que l'on ne vous pas données ? Comment vider la maison de ses parents sans liquider leur passé, le nôtre ? Les premiers jours, je me persuadai que j'allais " ranger " et non pas " vider " la maison de mes parents. Il m'arriva plusieurs fois de prononcer un verbe pour l'autre. Combien sommes-nous à vivre sans en parler à personne ce deuil qui nous ébranle ? Comment oser raconter ce désordre des sentiments, ce méli-mélo de rage, d'oppression, de peine infinie, d'irréalité, de révolte, de remords et d'étrange liberté qui nous envahit ? A qui avouer sans honte ou culpabilité ce tourbillon de passions ? A tout âge on devient orphelin.

Présentation de l'éditeur
Lydia Flem raconte comment elle a vidé la maison de ses parents. Pour chaque objet, chaque meuble, chaque vêtement, chaque papier, il n’y avait que quatre directions, comme à la croisée des chemins la rose des vents : garder, offrir, vendre ou jeter.Cette épreuve, qui arrive à chacun de nous (ne devient-on pas orphelin à tout âge ?) est ici l’occasion d’un livre bouleversant, écrit avec sensibilité, humour et sans tabou.
A l’écart de tout dolorisme, un livre au ton juste qui formule avec autant de lucidité que de tendresse « des sentiments inavouables ».
Ce livre est destiné à un large public. Son meilleur « argument de présentation » est sans doute simplement son titre. Chacun s’y retrouve à sa manière. Il ne s’agit ni d’une théorie du deuil, ni d’une analyse, mais d’un témoignage personnel en forme de récit.
Les choses d’une maison occupent dans l’imaginaire de ceux qui les gardent une place singulière. Ils sont les lieux de souvenir où se nouent des instants de bonheur, des moments de conflit. Ce livre est aussi une traversée du monde des choses de l’enfance, des objets perdus et retrouvés….

L'auteur vu par l'éditeur
Psychanalyste et auteur de plusieurs livres au Seuil sur Freud, Casanova, et l’amour à l’opéra (La voix des amants, 2002), Lydia Flem se définit volontiers comme une « conteuse ». Le livre fera penser, en plus poétique, au texte de Michel Besnier Une maison n’est rien paru en janvier 2003 chez Stock, et qui avait rencontré un relatif succès commercial. (10 000 ex. vendus).

Réponse
De : Chantal5500 Envoyé : 09/05/2004 20:34
Ce livre a été critiqué dans l'émission littéraire "Field dans ta chambre". Les critiques étaient en général très bonnes : tout le monde a été ou sera confronté à cette situation et les émotions y sont paraît-il très fortes.Je l'inscris dans mon carnet.

De : Flo7717 Envoyé : 22/10/2004 17:28
Lydia Flem - Comment j’ai vidé la maison de mes parents

Lydia Flem, psychanalyste, part du constat suivant : nous sommes tous des orphelins en puissance. En faisant référence à sa propre expérience, elle nous invite à réfléchir sur la difficulté de faire l’inventaire de ce qui nous échoit à la mort de nos parents. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la distinction faite par l’auteur entre ce qui nous est légué, et ce que l’on reçoit en tant qu’héritier légal, sans que nos parents n’aient pour autant fait la démarche de nous donner ces biens. Comment alors prendre possession de ce qui a pu nous être refusé de leur vivant ? Comment s’approprier des biens que l’on ne nous a pas donné et que, peut-être on ne mérite pas ? Sa réflexion m’a souvent parue assez négative, pour moi qui considérais comme naturel de recevoir les affaires de ses parents. Mais j’ai été sensible à la question du tri des affaires : que jeter, que donner et surtout comment traiter les papiers personnels. On se donne le sentiment de violer une intimité, et par la même de mettre à nu les petits secrets de nos géniteurs, voire des secrets de famille. Un sujet très intéressant. Beaucoup moins glauque que je ne pensais (disons que le sujet l’est mais l’approche de l’auteur permet de faire la part des choses entre le questionnement " clinique " et l’émotionnel). Le regard de Flem, en tant que psychanalyste, est instructif et son langage jamais hermétique ou trop conceptuel. Un petit livre accessible et universel qui vaut le détour

4/5
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Message  gallo Lun 3 Nov 2008 - 10:14

De : Felindra2775 Envoyé : 15/05/2005 12:40
"Comment j'ai vidé la maison de mes parents" de Lydia Flem

Mon avis :
J'ai déjà beaucoup lu de livres concernant la mort mais je n'avais jamais lu de livres abordant, l'après. Quand il faut débarrasser, vider, l'appartement ou la maison de ses parents.

Pourtant il faut bien le faire cet ultime geste après la mort qui consiste à vider la maison. Cela fait partie du travail de deuil. Et à mon avis il est important. Là, on découvre nos parents tels qui étaient, avec leur force et leurs faiblesses. Ils sont mis à nu. Dure réalité, parfois. Quel choc.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage de ce livre, les mots choisis sont simples, clairs et précis, tout en douceur, plein de pudeur, et pourtant très forts...... Comme le dit l'auteur, sentiments difficiles à formuler à voix haute : entre douleur et délivrance. Elle a su parler d'un sujet tabou (pour beaucoup d'entre nous) avec justesse et lucidité. Bien sûr, j'en ressors bouleversée par une telle réalité, une telle évidence. Tôt ou tard nous passerons tous par là. Et plus le temps passe, plus nous nous en rapprochons même si nous refusons d'en parler où simplement d'y penser. La mort ne fait-elle pas partie de la vie après tout ?

J'ai beaucoup aimé ce passage :
Chacun de nous, et pas seulement en rêve, tue son parent et même ses deux parents, puiqu'il leur survit. Révoltant, mais dans le cours des choses: ceux qui nous ont vu naître, nous les voyons mourir, et ceux que nous mettons au monde nous enterreront. Nous n'avons pas connu l'enfance et la jeunesse de nos parents, ils ne connaîtront pas celles de nos enfants. Nous naissons dans notre famille d'origine, mourons dans celle que nous avons créée. Alors, oui, lorsque, à notre tour, nous montons sur le trône, c'est que nous sommes devenus des survivants. Survivre à ses enfants est intolérable. Survivre à ses parents, naturel et néanmoins malaisé.

Elle dit, je cite ;
"D'abord, l'impudeur. L'obligation de bafouer toutes les règles de la discrétion: fouiller dans les papiers personnels, ouvrir les sacs à main, décacheter et lire du courrier qui ne m'était pas adressé."

"Une hostilité marquait le regard que je portais à présent sur (tout ça). Quelle était la valeur de ce bibelot, de ce foulard, de ce dictionnaire qui eut été utile à mes enfants et qu'ils n'avaient pas jugé bon de lui offrir."

"Après m'être demandée très longtemps - trop longtemps ? - si j'avais le droit de déchirer ce qu'ils n'avaient pas eux-mêmes jeté à la corbeille..... je fus prise d'une furie de jeter."

"Sommes-nous tous voués à écrire l'histoire de nos parents ? Même après leur mort, ne cessons-nous jamais de vivre pour eux, à travers eux, en fonction d'eux ou contre eux. ? Est-ce une dette qui nous poursuit toujours."

"Farfouillant dans les tiroirs emplis de linge brodé......un petit mot sur lequel ma mère avait écrit, sans doute à mon intention : (crocheté par Bertha Karfmann vers 1920). Ma mère avait donc pris, à une date inconnue, le soin extrême d'anticiper ma découverte future. Elle savait que j'aurais un jour à faire ce travail éprouvant de choisir ce qu'il fallait garder ou pas dans la maison familiale.

Merci Clarabel, de m'avoir fait découvrir ce petit bijou de livre.

Excusez-moi d'avoir fait une critique si longue mais j'avais à coeur de tout mettre..

4.5/5

felindra


De : doriane99 Envoyé : 16/02/2006 12:10
Lydia FLEM - Comment j'ai vidé la maison de mes parents

Mon impression est moins enthousiaste. Un livre touchant, surtout au tout début, on se reconnaît dans les sentiments de l'auteure, d'autant plus lorsqu'on a vécu cette même situation... Mais... la suite est plus personnelle, j'ai eu l'impression de devenir spectatrice de son ressenti, elle s'est déversée dans ce livre qui lui a servi de psychothérapie...
3/5


De : 2550Chimère Envoyé : 31/01/2007 21:47
COMMENT J’AI VIDE LA MAISON DE MES PARENTS de Lydia FLEM
Ed La librairie du XXIe siècle/Seuil 152p

L’héritage n’est pas un cadeau. Comment recevoir des choses que l’on ne vous a pas données ?

Ce petit livre traite du travail du deuil que l’on est ou sera amené un jour à faire lorsqu’il faut gérer les objets matériels que laissent les parents défunts à leurs enfants, quand il faut vider la maison : que faire des papiers, quoi garder ou jeter ? des meubles ? des vêtements ? Et des souvenirs qui y sont liés. Lydia Flem y raconte son expérience lorsqu’elle est s’est retrouvée dans cette situation à la mort de sa mère. Le temps d’un inventaire, elle redécouvre ses parents, les blessures de la déportation qu’ils ont tous les deux vécue et qu’ils n’ont jamais voulu lui raconter, l’occasion de faire la paix avec eux et avec soi aussi. Un livre qui nous concerne aussi parce que : A tout âge on devient orphelin.

Ma note : 3/5


De : Chantal5500 Envoyé : 26/02/2007 21:50
LYDIA FLEM - COMMENT J'AI VIDE LA MAISON DE MES PARENTS :
Editions A vue d'oeil - 178 pages.

Je ne ferai pas de résumé, cela est très bien fait dans les messages précédents.

Moi, je rejoins les avis de Cuné, Doriane et Chimère. Voilà un petit livre que j'ai lu d'une traite, touchant mais non pas émouvant, qui livre des sentiments vrais que chacun, à la perte de ses parents, a éprouvé ou éprouvera. Mais j'y ai trouvé pas mal de répétitions, l'auteur effleure trop à mon avis le passé de sa famille (déportations, morts) sans chercher à en savoir plus et l'acceptant avec toutes ses inconnues. Moi aussi, je l'ai ressenti plus comme un exutoire pour l'auteur que comme un témoignage.
Donc cela est décevant pour le lecteur.

3/5



De : lalyre7032 Envoyé : 06/10/2008 19:33
Comment j'ai vidé la maison de mes parents - Lydia Flem ; 119 P.

L'auteur dont la mère vient de mourir quelques mois après son père nous parle de la façon dont elle vida leur maison.à tout âge dit-elle chacun va devenir orphelin,comment vivre ce deuil avec une impression effroyable ,de vide et pourtant avec une volonté de vivre plus puissante que la tristesse.Vider la maison de ses parents,éprouver cette impression de pillage,que faut-il faire? Jeter,donner,garder ou vendre ? Le verbe vider est pour elle difficile à concevoir,elle préfère dire qu'elle range....Dans les papiers de ses parents,elle trouve des documents qui lui apprennent qus ses ancêtres étaient russes,que beaucoup de membres de sa famille ont disparu dans les camps de concentration,que d'autres ont fait de la résistance.Que va t-elle faire des toilettes de sa mère qui était une femme très fière ,justement elle va les donner à une amie qu'elle rend heureuse par ce don,certains meubles iront chez un jeune couple qui s'installe,donner....car donner est un grand bonheur dit-elle....Elle nous dit aussi que devenir orphelin,même tard dans la vie,exige une nouvelle manière de penser car les arêtes vives des premières douleurs s'émoussent,hébétude et protestations font place à une lente acceptation de la réalité.Plus tard ,se répand une tristesse empreinte de douceur qui enveloppe l'image de l'absent.
Et pour clore l'auteur écrit.....Je n'ai pas envie de mettre un point final à ce livre....

Ce petit livre m'a interpellée par les sentiments que l'auteur dévoile grâce à son écriture sensible et dure à la fois.A un certain moment ,j'ai voulu arrêter la lecture mais j'ai pensé que je ne devais pas me voiler la face et j'ai eu raison de continuer car des réflexions m'ont beaucoup touchées,me faisant revivre certains évènements.Grâce à cette lecture il me semble que je vais pouvoir mieux accepter l'absence.....5/5
Lalyre
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