Pär LAGERKVIST (Suède)

De : Ghis1976 --- Envoyé : 2004-03-18 16:47

Le Nain
édition stock
272 pages

Quatrième de couverture :
«Je mesure vingt-six pouces mais je suis parfaitement bâti, avec les proportions requises, sauf que j'ai la tête trop forte... J'ai une force physique considérable, surtout quand je suis en colère. Lorsqu'on nous fit lutter, Josaphat et moi, je le mis sur le dos au bout de vingt minutes et l'étranglai. Depuis, je suis le seul nain de la cour.»

Dès les premières lignes de ce livre magistral, on retrouve les grandes obsessions de Pär Lagerkvist : la solitude, la cruauté, la férocité la plus implacable et le thème de la difformité. Piccolino est physiquement et moralement un monstre. Il épie, méprise, dénonce, torture et tue. Il est incapable de pitié, de respect, d'amour, ou simplement d'affection. Mais sa haine est le reflet désespéré de sa solitude. Journal d'un fou criminel mais aussi chronique de la cour sour la Renaissance italienne, Le nain est sans doute le chef d'oeuvre de Pär Lagerkvist.

Mon avis :
Bon c'est spécial. C'est l'histoire d'un nain qui sort de l'ordinaire. C'est un récit rempli de haine, de cruauté, de chialage mais sans être trop lourd ou trop dur pour le lecteur. Bref, ce livre ne m'a pas déprimé. J'ai apprécié le côté réaliste et l'aspect journal intime du roman. Je pense que c'est ce qui réussi à faire passer toute cette méchanceté. J'ai vécu toute sorte d'émotions en lisant, parfois je souriais et parfois j'étais dégoûté sans jamais être ennuyé ou indifférent. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai apprécié le livre. C'est bien écrit, parfois j'ai lu de très belle description. J'ai réfléchi à quelques reprises sur les nombreux comportements humains et sur nos croyances. J'ai aimé être plongé dans l'univers de la cour et de la renaissance italienne. Donc, un bon livre que je recommende au curieux et curieuses, à ceux et celles qui veulent lire quelque chose de différent.

En terminant, l'auteur est né en 1891 à Växjo, petite ville du sud de la Suède. Il est mort en 1974. Il a reçu le Prix Nobel de la littérature en 1951.

Ma note : 4/5

---

De : gallomaniac --- Envoyé : 2007-07-27 05:22

Barabbas
Stock
LP biblio
1986, 186 pg.
(Traduit du Suédois. Le livre qui lui a valu le prix Nobel en 1951. Challenge 2007.)

Un conte sur la vie, la survie et la mort de Barabbas. Barabbas libéré ne peut plus oublier le Christ, l'homme qui est mort à sa place. Toute la vie postérieure à cet événement en est impregné, ses rélations, ses actes, ses choix, son comportement étrange. Barabbas, qui reste fidèle à ses opinions, tout en étant attiré terriblement par la personne du Christ et les idées de la réligion naissante. Il veut suivre le Christ, pas le Dieu, en lequel il ne croit pas. Barabbas finira en esclave à Rome, où il est crucifié après que Rome a brulé.

Lagerkvist écrit d'une langue très pure la vie intérieure fictive de Barabbas. Le livre fournit bien des occasion à reflection. Vraiment un conte philosophique, voir réligieux. Mais de là à le trouver un chef-d'oeuvre de la littérature? Le livre, prix Nobel 1951, a mal vieilli et risque de tomber en oublie.

Note 3,5/5.

---

De : Sahkti1 --- Envoyé : 2007-09-16 10:30

Mariamne

Publié en français dans la collection L'Instant romanesque chez Balland, ce récit de Lagerkvist évoque la relation tumultueuse qui a uni le roi Hérode et la belle Mariamne. Un homme brutal et sanguinaire qui croise le chemin d'une ravissante jeune femme, en tombe amoureux, l'épouse et souffre assez vite du non-amour de la belle, qui tente pourtant, vaille que vaille, de faire des efforts. Le temps et la nature feront leur oeuvre, chacun quittera ce monde de tragique manière.

Tragédie amoureuse, portrait d'une femme étrange qui envoûte un homme violent, le scénario est assez classique mais le traitement que lui réserve Pär Lagerkvist est efficace et magistral. Les mots s'enchaînent avec simplicité et fluidité, la langue est épurée, les faits sont décortiqués d'habile manière, ne prenant pas directement position mais citant, comme on le ferait pour un procès, les éléments essentiels à la bonne compréhension de l'histoire. Hérode n'apparaît guère très sympathique, mais profondément humain, contrairement à Mariamne qui semble davantage relever de la divinité. Cette divinité à laquelle le roi perdu rêve d'accéder, érigeant pour cela le plus somptueux temple qui soit... ce qui ne lui sera d'aucun secours face au désenchantement!

Note : 4/5

Mon avis :

Le résumé a déjà été posté ci-dessus.
Je n'ai pas été très enthousiasmée par ce récit, tant la méchanceté du nain me semblait extrême. Je suis tout à fait consciente que son handicap soit lourd à supporter, mais cette haine permanente m'a lassée très rapidement. Sinon si l'on fait abstraction de ce vilain défaut, l'histoire est intéressante, d'autant que j'aime beaucoup ce qui est historique et le sujet est original, car il est rare que l'on analyse le comportement d'un être "différent".

Note : 3,75/5