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Jennifer BROWN (Etats-Unis)

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Jennifer BROWN (Etats-Unis) Empty Jennifer BROWN (Etats-Unis)

Message  Aurore Mer 9 Mai 2012 - 21:16

Jennifer Brown est auteur de romans pour adolescents et jeunes adultes.





Elle est connu pour son premier roman Hate List (2009), qui a reçu plusieurs prix. Elle a travaillé comme chroniqueuse humoristique pour The Kansas City Star. Elle vit à Kansas City dans le Missouri avec son mari et leurs trois enfants. Son deuxième roman Bitter End sort en juin 2012.


Hate list - Jennifer Brown
(Albin Michel, 2012, 391 p., collection Wiz)



Jennifer BROWN (Etats-Unis) Hate_List
Valerie Leftman est une jeune fille, somme toute normale puisqu'elle a un petit copain, Nick, un frère qu'elle aime bien. Là où le bât blesse c'est qu'elle se sent en marge au lycée où tous la prennent comme bouc émissaire, traitée de Soeur Funèbre puisqu'elle s'habille en noir et se teint les cheveux. Elle commence dès lors à dresser une liste de la haine, où elle inscrit les noms de toutes les personnes qui la maltraitent, la dénigrent ou lui font subir des petites souffrances quotidiennes. Nick suit avec attention les brimades qu'ils récoltent tout deux et semble encore plus susceptible de cette violence continuelle. Un jour, alors que Valerie vient une fois de plus d'encaisser une humiliation (elle s'est fait casser son MP3), Nick prend les devants, fonce à la cafétéria et décide d'agir, en tirant méthodiquement sur tous les gens figurant sur ladite liste noire.
C'est un coup de théâtre qui aura raison de la vie de nombreux gens impliqués dans ce triste événement (professeurs, élèves, famille). Touchée à la jambe, Valerie se réveille en se rendant compte qu'il ne s'agissait pas d'un cauchemar. Le plus douloureux, au-delà de la blessure physique, est sans doute dans la réalisation soudaine que son hypothétique désir de se venger à été exécuté bel et bien par son copain. Ses parents accusent le coup, la croient elle aussi meurtrière, folle et haineuse.
Eux, les parents attentionnés deviennent méfiants voire accusateurs face à cette qu'ils ne comprennent pas mais qu'en plus ils condamnent.

Oui, j'avais transformé Maman. J'avais transformé son rôle en tant que parent. Son objectif dans la vie n'était plus aussi évident et défini que le jour où je suis née. Son rôle n'était plus de me protéger contre le reste du monde. C'était de protéger le reste du monde contre moi. (p. 216)

Pour un roman jeunesse, que le style est froid et implacable ! C'est glacial cette atmosphère pesante au réveil, où tout bascule, où la confiance s'en est allée, où les amis de la veille vous évitent maintenant soigneusement. J'ai eu mal au coeur pour ces deux ados rejetés qui, à l'écart du monde, cultivaient une haine grandissante qui peu à peu a pris la place de leur vie même. C'est que les surnoms et autres sobriquets dont ils se trouvaient affublés leur pourrissaient la vie. Plutôt que de les dénoncer, de discuter avec leurs détracteurs, ils ont préféré s'isoler, évoquer plus fréquemment la mort jusqu'à passer à l'acte. Mais était-ce bien nécessaire de prendre une arme et de se faire justice soi même? Même si le drame a lieu dès le début de l'ouvrage, on est attristé d'avance par les motivations des deux ados qui semblent incliner vers la renoncement et la rupture sociale.
Valerie a le rôle le plus difficile car elle doit allier une vie de famille, où on doute d'elle, avec une vie scolaire où les gens se méfient et l'évitent comme la peste. Elle est aussi hébétée car la mort, finalement, elle ne la souhaitait à aucun. Cette liste c'était son défouloir secret, son échappatoire à une vie morose où le dialogue était rompu. Comment Nick a-t-il pu franchir toutes les limites? Souhaitait-il son bonheur ou, au contraire, sa dégringolade jusqu'à l'isolement le plus complet?

Ce récit, en définitive, parle d'une descente aux enfers mais aussi d'une reconstruction ! Cela n'a pas été sans me rappeler la tuerie de Colombine qui avait tant marqué les esprits à l'époque. De manière plus éloignée, cela m'a aussi rappelé 13 raisons de Jay Asher, où une étudiante envoyait, à tout ceux qui l'avaient fait souffrir, des cassettes audio où elle leur exprimait son malaise.


4/5

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