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Philippe Aubert de GASPÉ (Québec/Canada)

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Philippe Aubert de GASPÉ (Québec/Canada) Empty Philippe Aubert de GASPÉ (Québec/Canada)

Message  Prospéryne Dim 3 Juin 2012 - 16:10

Les Anciens Canadiens Philippe Aubert de Gaspé Bibliothèque québécoise Fides 357 pages


Philippe Aubert de GASPÉ (Québec/Canada) Les+Anciens+canadiens
Résumé:
Jules D'Haberville et Archibald Cameron de Locheill sont des amis, même
plus, des frères. Ils ont grandi ensemble au collège des Jésuites de
Québec et ont passé tous leurs étés dans la seigneurie du père de Jules,
à St-Jean-Port-Joli. Arrivé au seuil de l'âge adulte, les deux jeunes
gens se retrouvent à l'aube de leur carrière militaire également. Or,
en cette année 1757, le sort est sur le point de s'acharner sur leur
amitié: car tous deux prennent part à la violente guerre qui va ravager
le continent nord-américain, chacun sous des drapeaux différents.

Mon avis:
Je me permets de commencer par citer l'auteur:
J'écris pour m'amuser, au risque de bien ennuyer le lecteur qui aura
la patience de lire ce volume; mais je suis d'une nature compatissante,
j'ai un excellent conseil à donner à ce cher lecteur: c'est de jeter
promptement le malencontreux livre, sans se donner la peine de le
critiquer: ce serait lui accorder trop d'importance, et, en outre, ce
serait un labeur inutile pour le critique de bonne foi; car, à
l'encontre de ce vieil archevêque de Grenade dont parle Gil Blas, si
chatouilleux à l'endroit de ses homélies, je suis, moi, de bonne
composition et, au lieu de à ce cher critique: «Je vous souhaite toutes
sortes de prospérités avec de goût, » j'admettrai franchement qu'il y
mille défauts dans ce livre, et que je les connais.

Ça donne tout de suite le ton. D'ailleurs, ce qu'il y a de particulier
avec ce livre, c'est que l'auteur ne se gêne pas pour faire tout un tas
de commentaires sur ses personnages. Il ne se contente pas de raconter
une histoire, son narrateur fait littéralement partie du récit. Et il
en raconte des histoires! Autant d'histoires drôles tirées de sa
jeunesse chez les Jésuites (dont on soupçonne facilement qu'il n'a pas
été l'élève le plus sage!) que des commentaires sur l'intrigue. Il a
laissé plusieurs pages très riches à la fin du livre pour appuyer tel ou
tel point qu'il mentionne ou encore raconter que certaines histoires ou
certains faits qu'il raconte sont authentiques. Un autre point
important à souligner est le fait que le récit est tout entier est
couturé de surnaturel. Des histoires, de fantômes, de revenants, de
diables et d'autres personnages mi-historique, mi-réaliste. Bon, il y
a l'énorme anachronisme de La Corriveau (jugée sous le régime anglais
et qui est pourtant présentée comme ayant vécu des années avant la
Conquête), mais pour le reste, on se laisse entraîner. On est surpris
par l'emprise du surnaturel sur la vie des habitants de l'époque. Sur
ce point, je ne doute pas de l'auteur. Le quotidien est baigné dans ces
histoires et on est très attentif aux signes de la nature. Cependant,
je dois avouer que pour la lectrice du XXIe siècle, le roman est très
long à décoller et demande qu'on s'y accroche tellement il perd du temps
à raconter des histoires de fantômes et autres. Le voyage de retour
entre le Collège des Jésuites et la Seigneurie du père de Jules demande
plusieurs chapitres et malheureusement, on y perd beaucoup de temps. Et
pourtant les batailles les plus importantes de la guerre de Conquête
elle-même sont traités en quelques malheureux paragraphes, ce qui est
dommage, vu l'érudition dont le reste fait preuve. L'intrigue est
centrée sur les relations entre la famille d'Haberville et Arché et en
ce sens, c'est excellent, bien développé, mais bien sûr très
représentatif des moeurs de l'époque, c'est à dire que j'aurais
volontiers fait une tournée de Valium pour calmer tout ce beau monde à
quelques reprises. Par contre, j'aurais foutu des baffes à Blanche, la
soeur de Jules: rater sa chance de bonheur et faire rater celle de
l'homme qu'elle aime à cause d'un événement que tout le monde lui a
pardonné? Pas fort, fort, d'autant plus que l'auteur présente ça comme
un acte admirable. Je ne regrette pas du tout cette lecture, mais je
dois avouer qu'elle a plus ou moins bien vieilli.

Ma note: 3.75/5

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