Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
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Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
(Albin Michel, 2005, 242 p.)
La première phrase : "Nos anciens sont nos meilleurs modèles pour savoir comment vivre sa vie."
Histoires et sagesse du peuple Sioux
Joseph Marshall III nous raconte les histoires que lui ont racontées sa grand-mère et son grand-père. Des légendes qui se transmettent par la voix des aînés afin d'aider les jeunes à acquérir certaines vertus qui sont chères aux Lakotas.
C'est un hommage aux grands-parents de Joseph Marshall avec lesquels il a grandi mais aussi à tous les aînés, grâce à eux les Lakotas ont réussi à sauvegarder leur culture, leur langue, leurs traditions. Ils n'ont jamais réellement capitulé devant l'homme blanc.
Un titre pour chaque chapitre : L'humilité, la persévérance, le respect, l'honneur, l'amour, le sacrifice, la vérité, la compassion, la bravoure, la force d'âme, la générosité, la sagesse.
Chaque vertu a son histoire et Joseph Marshall raconte aussi des anectodes et des expériences tirées de sa propre vie.
J'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai appris pas mal de choses, Le cercle de la vie nous permet de pénétrer dans le folklore d'un peuple, c'est authentique, ça nous vient d'un vrai Lakota, et même si on n'est pas un Indien on peut aussi profiter de ces paroles de sagesse, on en a tous besoin.
A la fin, Joseph Marshall dresse un bilan rapide de l'histoire des Sioux.
A lire et à relire!
"Les mots peuvent faire mal, me dit-il, mais seulement si tu les laisses faire. Ils t'ont insulté, mais t'ont-ils transformé en ce qu'ils disaient?
- Non, répondis-je.
- Tu ne peux pas plus oublier ce qu'ils ont dit que de ne pas sentir le vent qui souffle. Mais si tu apprends à laisser le vent te traverser, tu lui ôteras le pouvoir de te faire tomber. Si tu laisses les mots passer à travers toi, sans les laisser se prendre à ta colère ou à ta fierté, tu ne les sentiras pas."
"L'humilité est facile à porter car une personne vraiment humble se défait du fardeau de reconnaissance. Le fardeau de l'arrogance, par contre, s'alourdit au fil des jours."
"Succomber à la fatigue à la fin d'une journée épuisante est une chose; se lever avant l'aube et trouver la force de recommencer en est une autre."
"L'honneur est sans doute la vertu la plus difficile à conserver parce qu'il exige qu'on soit d'abord honnête envers soi-même. Si vous êtes capable de fermer les yeux ou de vivre avec votre propre déshonneur, alors vous penserez facilement que tout le monde le peut aussi."
"La compassion, c'est cela, simplement et profondément: partager l'embarras, la souffrance, la perte d'un autre - se soucier suffisamment d'autrui pour endosser une part du fardeau ou apporter un soulagement afin que la personne affligée ou blessée n'ait pas à le porter seule."
"Personne n'est à l'abri du malheur, et, bien souvent, nous nous sentons incapables de le supporter seul. Selon toute probabilité, personne ne peut à lui seul effacer notre désespoir ou le chagrin lié à la perte d'un être cher, mais le fait que quelqu'un qui a connu la même douleur pleure avec nous est réconfortant. Ce sentiment de réconfort vient de la prise de conscience que nous ne sommes pas seuls à notre heure la plus sombre."
"Quand il y a des gens dans le besoin, disait-elle, prenez-leur la main."
Note : 4,5/5
Joseph Marshall III est né à Rosebud, Dakota du sud en 1946.
Joseph Marshall III est un historien, écrivain et professeur Lakota. Il appartient à la tribu des Sicangu Lakotas. C'est un défenseur de la nature qui a soutenu le retour des loups à Yellowstone. Il fait également parfois des apparitions dans les documentaires et séries consacrées à l'Ouest ou aux Indiens.
Il est l'auteur d'une quinzaine d'essais et de romans, tous consacrés au peuple Sioux. Il a écrit entre autres une formidable biographie de Crazy Horse.
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Mousseline
Magasin général tome 2 : Serge de Loisel et Tripp et L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
"Happiness is only real when shared." (Christopher McCandless)
Re: Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
"L'hiver du fer sacré" Folio 2011 478 pages
Quelques repères. Dans les territoires Sioux en ce milieu du 18è siècle, les Indiens ont déjà été confrontés aux Blancs. Il s'agissait le plus souvent de trappeurs (notamment Français) ou de missionnaires. Par le passé, les Sioux Lakotas (dont parle le livre) ont été chassés de leurs terres plus à l'est vers les Grands Lacs, par les Ojibways; ceux-ci devant leur suprématie aux fusils dont ils étaient armés, troqués contre des peaux à des hommes blancs. Au moment du livre, les Lakotas nomadisent grosso-modo entre les Black Hills et la Great Muddy River (actuel Dakota du Sud). Quant il était plus jeune, Whirlwind, chef guerrier de la tribu des Wolf Tails, s'est vu contraint d'abattre un homme blanc qui venait de lui tirer dessus avec son fusil sans raison apparente. Depuis ce jour, ce fusil (le Maza Wakan,le fer sacré) est gardé secrètement caché.
Le début: Whirlwind rentre d'une chasse en solitaire quand il est tiré de sa rêverie par une détonation. Il découvre un homme blanc, grièvement blessé par balle mais qui vit encore. Il est Français, s'appelle de la Vérendrye, mais ce qui intrigue le Sioux, c'est qu'il parle dans sa langue. Il décide de le ramener afin que son sort soit soumis aux délibérations du village. En attendant qu'il se rétablisse, Whirlwind l'accueille à l'intérieur de son tipi. De la Vérendrye découvre une crosse de fusil émergeant d'un sac...
Quelques jours après, Bruneaux (celui qui a tiré sur de la Vérendrye) tente de kidnapper une jeune indienne du camp; il échoue mais tue une vieille femme. Whirlwind se lance dans une traque dangereuse sur la piste du meurtrier. Ne le voyant pas revenir, son fils Walks High part à la recherche de son père avec quelques indiens. De la Vérendrye les accompagne. Bear Heart rejoint le petit groupe: il a dans l'idée de s'approprier le fusil que Whirlwind tient caché et de s'en faire expliquer le fonctionnement par l'homme blanc.
On perçoit dans ce roman toute la fragilité du mode de vie traditionnel Indien. Les colons encore peu nombreux (nous sommes aux alentours des années 1750) jettent le trouble dans les communautés indigènes. Ici, la question du "fer sacré" divise plus encore que les interrogations au sujet du Blanc lui-même. ("Que veut l'homme blanc? Que cherche-t-il? D'où vient-il?) A ce fusil, on lui confère un pouvoir presque divin. De là les dissensions au sein du village: faut-il l'utiliser ou pas...? Et on mesure tous les tiraillements qui secouent la tribu. Certains contre: c'est une arme trop redoutable, qui détient un pouvoir malsain. Dèjà, pourquoi seulement certains hommes blancs peuvent le fabriquer (alors que chaque guerrier peut se confectionner son propre arc). Certains pour: c'est une arme puissante, qui se révèlerait bien utile dans les guerres contre les ennemis de toujours que sont les Pawnees ou les Arikaras...
L'Indien, qui vivait en harmonie dans cette nature qui le comble et d'où il tire ses moyens d'existence, voit poindre avec l'arrivée de l'Homme Blanc, un bouleversement qu'il ne fait que pressentir, incapable de pouvoir juger de sa portée. L'homme blanc a rompu cet équilibre naturel. Il lui faudra maintenant s'adapter...
De très belles pages emplies de sagesse indienne et de grands espaces vierges.
Note: 4/5
Quelques repères. Dans les territoires Sioux en ce milieu du 18è siècle, les Indiens ont déjà été confrontés aux Blancs. Il s'agissait le plus souvent de trappeurs (notamment Français) ou de missionnaires. Par le passé, les Sioux Lakotas (dont parle le livre) ont été chassés de leurs terres plus à l'est vers les Grands Lacs, par les Ojibways; ceux-ci devant leur suprématie aux fusils dont ils étaient armés, troqués contre des peaux à des hommes blancs. Au moment du livre, les Lakotas nomadisent grosso-modo entre les Black Hills et la Great Muddy River (actuel Dakota du Sud). Quant il était plus jeune, Whirlwind, chef guerrier de la tribu des Wolf Tails, s'est vu contraint d'abattre un homme blanc qui venait de lui tirer dessus avec son fusil sans raison apparente. Depuis ce jour, ce fusil (le Maza Wakan,le fer sacré) est gardé secrètement caché.
Le début: Whirlwind rentre d'une chasse en solitaire quand il est tiré de sa rêverie par une détonation. Il découvre un homme blanc, grièvement blessé par balle mais qui vit encore. Il est Français, s'appelle de la Vérendrye, mais ce qui intrigue le Sioux, c'est qu'il parle dans sa langue. Il décide de le ramener afin que son sort soit soumis aux délibérations du village. En attendant qu'il se rétablisse, Whirlwind l'accueille à l'intérieur de son tipi. De la Vérendrye découvre une crosse de fusil émergeant d'un sac...
Quelques jours après, Bruneaux (celui qui a tiré sur de la Vérendrye) tente de kidnapper une jeune indienne du camp; il échoue mais tue une vieille femme. Whirlwind se lance dans une traque dangereuse sur la piste du meurtrier. Ne le voyant pas revenir, son fils Walks High part à la recherche de son père avec quelques indiens. De la Vérendrye les accompagne. Bear Heart rejoint le petit groupe: il a dans l'idée de s'approprier le fusil que Whirlwind tient caché et de s'en faire expliquer le fonctionnement par l'homme blanc.
On perçoit dans ce roman toute la fragilité du mode de vie traditionnel Indien. Les colons encore peu nombreux (nous sommes aux alentours des années 1750) jettent le trouble dans les communautés indigènes. Ici, la question du "fer sacré" divise plus encore que les interrogations au sujet du Blanc lui-même. ("Que veut l'homme blanc? Que cherche-t-il? D'où vient-il?) A ce fusil, on lui confère un pouvoir presque divin. De là les dissensions au sein du village: faut-il l'utiliser ou pas...? Et on mesure tous les tiraillements qui secouent la tribu. Certains contre: c'est une arme trop redoutable, qui détient un pouvoir malsain. Dèjà, pourquoi seulement certains hommes blancs peuvent le fabriquer (alors que chaque guerrier peut se confectionner son propre arc). Certains pour: c'est une arme puissante, qui se révèlerait bien utile dans les guerres contre les ennemis de toujours que sont les Pawnees ou les Arikaras...
L'Indien, qui vivait en harmonie dans cette nature qui le comble et d'où il tire ses moyens d'existence, voit poindre avec l'arrivée de l'Homme Blanc, un bouleversement qu'il ne fait que pressentir, incapable de pouvoir juger de sa portée. L'homme blanc a rompu cet équilibre naturel. Il lui faudra maintenant s'adapter...
De très belles pages emplies de sagesse indienne et de grands espaces vierges.
Note: 4/5
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5635
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
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Re: Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
Belle critique Géromino et qui donne envie de lire ce livre. Je le note. Merci.
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Lecture en cours : En un monde parfait - Laura Kasischke
Challenge USA : 18/50
Fabienne- Nombre de messages : 1957
Age : 58
Location : Sud ouest de la France
Date d'inscription : 03/02/2010
Re: Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
Merci Fabienne . Il semble qu'il ait écrit une quinzaine de livres et d'essais sur les indiens. Je vais me renseigner, car cet auteur semble bien prometteur.
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5635
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
Je le note, entre toi et Mousseline, j'ai très envie de découvrir cet auteur
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Joseph MARSHALL III (Etats-Unis)
L’hiver du fer sacré
En 1740, Whirlwind, un Lakota rencontre un Blanc agonisant. Il hésite mais décide finalement de le ramener à son village pour qu’il y soit soigné. Le Conseil est divisé sur ce geste. Il entraînera effectivement beaucoup de perturbation dans la tribu, mais les plus sages reconnaissent que les Blancs et leurs fers sacrés (armes à feu) sont des éléments inévitables de l’avenir : comme pour l’arrivée du cheval quelques générations plus tôt, les Lakotas doivent réussir à maitriser ces nouveautés. Whrilwind partira toutefois à la poursuite de celui qui a tenté d’assassiner le Blanc. Il le poursuit à travers les plaines, les badlands et les collines de ce qui est aujourd’hui le Dakota du Sud.
L’auteur utilise l’intrigue de la rencontre entre la tribu et un Blanc qui parle leur langue pour réfléchir sur ces moments de grande altérité lorsque les Amérindiens ont compris qu’ils devaient faire face à cette marée. L’intrigue de l’aventure m’est toutefois apparue un peu trop étirée, surtout que certaines phrases se répétaient textuellement d’un chapitre à l’autre pour exprimer l’émotion de certains protagonistes. De plus, le style du texte traduit ne m’a pas charmé. Le livre pourrait plaire à quelqu’un qui découvre les histoires des Amérindiens, mais la thèse ressemble aussi à Danse avec les loups et La flèche brisée, deux lectures que j’ai mieux appréciées que celle-ci.
3/5
le Réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
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