Julia DECK (France)
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Julia DECK (France)
Viviane Élisabeth Fauville - Julia Deck
(Éditions de Minuit, 2012, 154 p.)
(Éditions de Minuit, 2012, 154 p.)
Premier roman de Julia Deck qui n'a fait qu'un seul envoi, aux éditions de Minuit, qui a été le bon. Et il faut bien admettre que ce roman a de quoi déconcerter et dérouter car dès la quatrième de couverture on est pris en otage d'un personnage qui semble déjà en lutte avec elle-même :
Vous êtes Viviane Élisabeth Fauville. Vous avez quarante-deux ans, une enfant, un mari, mais il vient de vous quitter. Et puis hier, vous avez tué votre psychanalyste? Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. Heureusement, je suis là pour reprendre la situation en main.
Le ton n'est-il pas donné? Cette Viviane Élisabeth Fauville que nous incarnons est non seulement malheureuse dans sa vie mais c'est de surcroit une meurtrière. Mais, après tout, c'est le commun de toute fiction que d'assassiner des gens par simple évocation sur le papier. Le plus intéressant est au-delà : la narratrice alterne les points de vue entre un "elle", un "je" qui est un véritable jeu de changement d'identités. Et puis il y a le "tu" qui vient la bousculer un peu, l'interpeller dans son quotidien et la ramener à ses réalités. On sent bien que le personnage est quelque peu dérangé et n'a sans doute pas la juste distance avec son rôle et son implication dans l'affaire en cours (à moins qu'elle soit au contraire trop lucide et presque fière de quelque chose qu'elle réussit enfin). Elle semble détachée de la situation car son bébé de trois mois lui sert d'alibi, de preuve qu'une mère ne peut pas être une tueuse "ordinaire".
Si le drame n'est ni caché, ni une fin en soi (il intervient dans les vingt premières pages), c'est le style qui intrigue et prend le lecteur à témoin. Il nous entraine à la suite de Viviane Élisabeth, errant dans les rues de Paris et qui, bien qu'entendue par la police, se met au devoir d'interroger l'entourage du défunt psy : sa femme, un autre patient... Se dessine une autre vie pour l'homme qui semblait bien sous tous rapports. Elle trouve dans ce nouveau passe-temps un refuge après avoir tant échappé à sa propre vie.
Étonnant ce roman ! Je crois que mon impression va demeurer marquée par le début qui m'a forcé à "être" cette bonne femme, qui m'a tout de suite semblé, antipathique. En définitive je crois que je voudrais être quiconque si ce n'est elle. Et vous, souhaiteriez-vous tenter l'expérience ?
Tu m'écoutes, Viviane ?Vous êtes Viviane Élisabeth Fauville. Vous avez quarante-deux ans, une enfant, un mari, mais il vient de vous quitter. Et puis hier, vous avez tué votre psychanalyste? Vous auriez sans doute mieux fait de vous abstenir. Heureusement, je suis là pour reprendre la situation en main.
Le ton n'est-il pas donné? Cette Viviane Élisabeth Fauville que nous incarnons est non seulement malheureuse dans sa vie mais c'est de surcroit une meurtrière. Mais, après tout, c'est le commun de toute fiction que d'assassiner des gens par simple évocation sur le papier. Le plus intéressant est au-delà : la narratrice alterne les points de vue entre un "elle", un "je" qui est un véritable jeu de changement d'identités. Et puis il y a le "tu" qui vient la bousculer un peu, l'interpeller dans son quotidien et la ramener à ses réalités. On sent bien que le personnage est quelque peu dérangé et n'a sans doute pas la juste distance avec son rôle et son implication dans l'affaire en cours (à moins qu'elle soit au contraire trop lucide et presque fière de quelque chose qu'elle réussit enfin). Elle semble détachée de la situation car son bébé de trois mois lui sert d'alibi, de preuve qu'une mère ne peut pas être une tueuse "ordinaire".
Si le drame n'est ni caché, ni une fin en soi (il intervient dans les vingt premières pages), c'est le style qui intrigue et prend le lecteur à témoin. Il nous entraine à la suite de Viviane Élisabeth, errant dans les rues de Paris et qui, bien qu'entendue par la police, se met au devoir d'interroger l'entourage du défunt psy : sa femme, un autre patient... Se dessine une autre vie pour l'homme qui semblait bien sous tous rapports. Elle trouve dans ce nouveau passe-temps un refuge après avoir tant échappé à sa propre vie.
Étonnant ce roman ! Je crois que mon impression va demeurer marquée par le début qui m'a forcé à "être" cette bonne femme, qui m'a tout de suite semblé, antipathique. En définitive je crois que je voudrais être quiconque si ce n'est elle. Et vous, souhaiteriez-vous tenter l'expérience ?
Pas vraiment, Julien.
Il faut être raisonnable, Viviane.
Je ne crois pas, Julien. (p. 107)
4/5
Re: Julia DECK (France)
Le triangle d’hiver
Julia Deck
Les Editions de Minuit 4 septembre 2014
175 pages
Quatrième de couverture
Mademoiselle ne veut plus travailler. Mademoiselle est criblée de dettes. La vie serait tellement plus simple sous une nouvelle identité. Qu'à cela ne tienne, elle emprunte celle de la romancière Bérénice Beaurivage, change de ville et rencontre l'Inspecteur, dont elle tombe aussitôt amoureuse. C'est sans compter la journaliste Blandine Lenoir, éprise du même homme et résolue à la confondre. Bientôt le soupçon gagne sur tous les côtés du triangle que forment ces trois-là, parfaitement équilatéral.
Mon avis
Trois protagonistes dans ce roman, voici Bérénice Beaurivage, jeune femme tricheuse et menteuse qui a volé le nom et prénom d’une écrivaine. Un homme se disant inspecteur dont elle tombe très vite amoureuse, le troisième personnage, Blandine est une journaliste dont l’inspecteur est amoureux, Blandine qui par n’importe quel moyen, fait tout pour démystifier cette soi-disant Bérénice. Et voici le triangle que forment les habitants de ce roman et l’auteur d’une façon géniale frôle le roman policier qui n’en n’est pas un, elle berce le lecteur avec un rien de causticité et une certaine malice, elle le malmène le contraignant presque à relire le livre pour démêler les fils de l’intrigue. Et quand enfin Bérénice sera démasquée, sera ce la fin du triangle qui a tourné en rond. Un bon roman noir sans être policier à lire en vacances. 4/5
Julia Deck
Les Editions de Minuit 4 septembre 2014
175 pages
Quatrième de couverture
Mademoiselle ne veut plus travailler. Mademoiselle est criblée de dettes. La vie serait tellement plus simple sous une nouvelle identité. Qu'à cela ne tienne, elle emprunte celle de la romancière Bérénice Beaurivage, change de ville et rencontre l'Inspecteur, dont elle tombe aussitôt amoureuse. C'est sans compter la journaliste Blandine Lenoir, éprise du même homme et résolue à la confondre. Bientôt le soupçon gagne sur tous les côtés du triangle que forment ces trois-là, parfaitement équilatéral.
Mon avis
Trois protagonistes dans ce roman, voici Bérénice Beaurivage, jeune femme tricheuse et menteuse qui a volé le nom et prénom d’une écrivaine. Un homme se disant inspecteur dont elle tombe très vite amoureuse, le troisième personnage, Blandine est une journaliste dont l’inspecteur est amoureux, Blandine qui par n’importe quel moyen, fait tout pour démystifier cette soi-disant Bérénice. Et voici le triangle que forment les habitants de ce roman et l’auteur d’une façon géniale frôle le roman policier qui n’en n’est pas un, elle berce le lecteur avec un rien de causticité et une certaine malice, elle le malmène le contraignant presque à relire le livre pour démêler les fils de l’intrigue. Et quand enfin Bérénice sera démasquée, sera ce la fin du triangle qui a tourné en rond. Un bon roman noir sans être policier à lire en vacances. 4/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Julia DECK (France)
Propriété privée
Un couple de quinquagénaire réalise son rêve: l'accession à la propriété..... Et quel consécration: un pavillon dans un lotissement écoresponsable, loin de la ville et de sa pollution. Mais ce rêve vire au cauchemar à peine ont-ils déballé leurs cartons: leurs voisins emménagent. Et quels voisins!
Dans ce court roman, Julia Deck nous dresse un tableau apocalyptique de ce que peut être la propriété privée dans un lotissement. Le rêve d'une vie peut virer au cauchemar en quelques jours.
L'auteur égratigne tous ses personnages avec sa plume directe et son ton sarcastique.
Un court roman assez sympathique à lire, même si la fin me pose question et si je pense que l'auteure aurait pu aller plus loin dans son développement.
Ma note 3/5
Un couple de quinquagénaire réalise son rêve: l'accession à la propriété..... Et quel consécration: un pavillon dans un lotissement écoresponsable, loin de la ville et de sa pollution. Mais ce rêve vire au cauchemar à peine ont-ils déballé leurs cartons: leurs voisins emménagent. Et quels voisins!
Dans ce court roman, Julia Deck nous dresse un tableau apocalyptique de ce que peut être la propriété privée dans un lotissement. Le rêve d'une vie peut virer au cauchemar en quelques jours.
L'auteur égratigne tous ses personnages avec sa plume directe et son ton sarcastique.
Un court roman assez sympathique à lire, même si la fin me pose question et si je pense que l'auteure aurait pu aller plus loin dans son développement.
Ma note 3/5
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