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Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni)

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Message  Invité Jeu 13 Nov 2008 - 23:19

De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2003-07-06 20:50

Note biographique
Doris May Lessing est d'origine anglaise. Elle est née en 1919 en Iran (connue alors sous le nom de Perse). Sa famille déménage au Zimbabwe (alors connu sous le nom de Rodhésie) alors qu'elle a cinq ans. Elle grandit en Afrique, son premier voyage à Londres datant de 1949. A cette occasion, elle transporte dans ses bagages le manuscrit de son premier roman, The Grass is Singing, qui fut publié l'année suivante.

Infatigable défenseur de la lutte contre le colonialisme et l'oppression sous toutes ses formes, Lessing rejoint les rangs du Parti Communiste Britannique pendant quelques années. Interdite de séjour en Rhodésie par le régime de Ian Smith, Lessing devint rapidement une des voix de l'Afrique "blanche" exprimant avec le plus de passion son identification avec la majorité noire. Lessing a écrit de nombreux romans, essais et comptes-rendus et ses ouvrages de science-fiction ont atteint une notoriété proche du Culte.

Jusqu'à une époque récente, les relations entretenues par Lessing avec le Zimbabwe sont restées assez tendues, en partie à cause de ses désillusions avec les nouveaux régimes postcoloniaux et du regard critique porté sur le régime actuel exprimés dans la relation de ses voyages en Afrique.

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Message  Invité Jeu 13 Nov 2008 - 23:25

De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2003-07-06 20:50

Le cinquième enfant
(Poche, 186 pages)

David et Harriet forment un jeune couple peu conventionnel. Au grand dam de leur famille, ils veulent de nombreux enfants. Ils font l'acquisition d'une très grande maison. A chaque année Harriet est enceinte. Avec leurs enfants ils forment la famille la plus heureuse qui soit.

Le jour où Harriet est enceinte pour la cinquième fois, rien ne va plus, c'est la débandade. Ben est un genre d'enfant-monstre qui va bouleverser à jamais cette famille. Harriet paie le gros prix pour tenter de sauver Ben...

Un roman très très intense qui se lit d'une traite. Une histoire fantastique, abracadabrante, terrifiante, étrange, pathétique... très pathétique, qui laisse un arrière-goût d'amertume. J'ai vu ce roman comme une genre de parabole: On choisit la brebis égarée ou le troupeau? C'est un roman qui frise le genre fantastique. J'ai beaucoup aimé et je suis impatiente de découvrir les autres bouquins de Doris Lessing, une auteure qui me semble sortir de l'ordinaire.

Note : 4.25/5



De : Mousseliine Envoyé : 2003-10-16 12:48

Le carnet d'or

Le Carnet d'or c'est Anna, début de la quarantaine, qui a élevé sa fille toute seule. Ce qui n'était pas courant à l'époque, l'histoire se passe entre les années 1939 et 1957. Anna c'est une artiste, elle écrit. Elle a refusé d'être la bobonne d'un homme. Elle suscite parfois la jalousie car elle passe pour une femme libre, indépendante et heureuse mais en fait ce n'est pas tout à fait vrai... J'ai rarement vu un personnage aussi bien décrit. Anna écrit dans quatre carnets:

Le carnet noir c'est Anna l'auteure. Elle a écrit un seul roman mais qui a connu un grand succès. Un roman dont l'histoire se déroule en Afrique, Anna a vécu en Afrique durant la deuxième guerre. De l'Afrique elle parle surtout de son groupe d'amis, 3 garçons et 2 filles, des intellectuels, des communistes. Elle décortique les relations entre les différents membres du groupe, relations qui sont des plus malsaines... Elle parle aussi de ce qu'elle pense du milieu littérataire. Une grande auteure Doris Lessing.

Le carnet rouge c'est Anna membre du parti communiste en Angleterre. Encore là tout se passe avec les personnages, leurs sentiments, leurs espoirs, leurs déceptions, leurs frustrations. Doris Lessing brosse un tableau remarquable du après Staline... C'est sublime! Probablement le thème que j'ai le plus aimé dans ce livre. C'est très très fort!

Le carnet jaune c'est un roman qu'Anna est entrain d'écrire. Un roman qui raconte une relation amoureuse et ce en parallèle avec la relation qu'Anna vit. Tout est détaillé à l'extrême. C'est l'aboutissement de la fin qui est raconté...

Le carnet bleu c'est le journal d'Anna. Anna qui se dévoile complètement, elle parle de ses rencontres avec sa psychanaliste et de ses relations amoureuses. L'histoire d'amour entre Anna et Saul est disséquée dans ses moindres détails. Une relation tordue, c'est la folie...

Doris Lessing a un style en plein comme j'aime... C'est une auteure très descriptive, elle va très très loin dans la psychologie de ses personnages. C'est une intellectuelle. Et la folie, les personnages tordus ce n'est pas ce qui manque dans ce bouquin, pour mon grand plaisir. J'ai beaucoup beaucoup aimé, je vous le suggère fortement à condition que les thèmes abordés vous intéressent sinon et bien évitez ce bouquin car vous risquez de vous emmerdez durant plus de 600 pages car j'avoue qu'il y a quelques longueurs, mais si peu.

Note : 5/5



De : Friisette Envoyé : 2003-12-14 15:08

Le cinquième enfant

Je ne résumerai pas le roman car Mousseline en a fait une très belle synthèse dans sa critique.

Ce roman m'a complètement accrochée! Je voulais lire quelques pages hier après-midi et je n'ai pas réussi à le poser. Dès les premières lignes, et on ne sait trop pourquoi, on est happé par l'histoire et on n'arrive plus à arrêter. Cette histoire ne doit pas être interprétée seulement au premier degré. Doris Lessing nous montre habilement comment nous pouvons parfois renoncer à nos objectifs de vie parce que nos valeurs nous en empêchent. Harriet a fait ici un choix déchirant qui a brisé sa famille parce qu'elle ne pouvait justement passer par dessus ses valeurs. Voilà un roman absolument bouleversant et différent de tout ce que j'ai lu. Chapeau et vivement d'autres oeuvres de cette auteure à me mettre sous la dent!

Note : 4.5/5



De : sereinejulie1 Envoyé : 2003-12-31 13:47

Le cinquième enfant

Le résumé en a été fait alors je donne mon appréciation:

Au fur et à mesure que l'histoire de déroule on est vitement et profondément happédans la vie de la famille Lovett et on est témoin de la déroutante confusion d'émotions que devient leur quotidien alors qu'ils tentent de se débrouiller et interagir avec leur cinquième enfant. C'est un court récit qui brusque et ébranle par les circonstances extraordinaires de l'histoire de cette famille dont l'auteur réussit avec une écriture simple et déterminée à nous faire partager l'émotion lourde de ce roman. J'ai bien aimé.

Note : 4/5



De : la-grande Envoyé : 2004-01-05 09:03

Le cinquième enfant

Je ne ferai pas de résumé mais je vous fais part de mes impressions.

Ce roman m'a amené à réfléchir sur l'impact qu'a, sur le foetus même, la condition mentale et physique d'une mère. Lorsqu'elle est enceinte de Ben, Hariett est complètement vidée et cette cinquième grossesse est vraiment de trop! Les mouvements brusques de Ben dans la ventre de sa mère est presqu'un cri de révolte.

Je me suis aussi demandé si Doris Lessing aurait pu écrire le même livre aujourd'hui... est-ce qu'un enfant comme Ben aurait été traité de la même manière par les médecins et par sa famille en 2003? Est-ce que certains enfants, qui deviendront adultes, sont irrécupérables? C'est vraiment un petit livre très intéressant sur le choix d'une mère et l'effet sur sa famille - je me suis beaucoup questionné sur ce que j'aurais fait à la place de Hariett.

Note: 4.25/5



De : Chantal5500 Envoyé : 2004-07-16 15:07

Le rêve le plus doux
Editions Flammarion
485 p.

Ce roman a été écrit pour remplacer le troisième tome de son autobiographie, car Doris Lessing ne veut pas faire de peine à certaines personnes « vulnérables ». Mais l’un des personnages principaux de ce roman, Frances Lennox, ressemble à s’y méprendre à l’écrivain et à son engagement personnel.

Ce roman traverse tout le 20ème siècle en retraçant la vie de 3 femmes : Julia, Frances et Sylvia. Il parle surtout de deux périodes : les années soixante où Julia et Frances se battent pour héberger, nourrir et conseiller plein de jeunes en rupture avec leur famille, avec la société ; les années quatre-vingt où ces jeunes ont vieilli et perdu beaucoup de leurs « grandes » idées et où Sylvia se bat pour construire un hôpital de compagne en pleine brousse dans un pays imaginaire, la Zimlie, qui ressemble fort à l’ex-Rhodésie aujourd’hui Zimbabwe où a vécu Doris Lessing.

Doris Lessing, à quatre-vingt-cinq ans, a toujours son écriture si pleine de vitalité et de réalisme face aux évènements : elle ne se gêne pas pour dire ce qu’elle pense des grandes idéologies communistes et de leurs défenseurs, du féminisme, de l’incompétence et de la malhonnêteté des dirigeants noirs qui ont repris le pouvoir après le départ des blancs, de la désorganisation et des détournements de l’aide humanitaire…

Le rêve le plus doux, c’est celui de changer le monde…rêve voué à l’échec bien que beaucoup essaient de faire de leur mieux, et de faire un petit peu, en donnant un peu d’amour, malgré un océan de problèmes. Un roman sans chapitre où j’ai été captée et « canalisée » jusqu’à la fin. J’ai aimé l’histoire de cette grande famille et de tous ses personnages, et j’ai aimé les réflexions si justes de l’auteur sur toute cette époque. J’attends le quatrième tome avec impatience : Doris Lessing est un formidable témoin de son temps.

Note : 4,5/5



De : 2550Chimère Envoyé : 2005-02-13 13:01

Dans ma peau, de Doris LESSING
ed Albin Michel
487 p

Résumé : 1er tome de l'autobiographie de Doris Lessing, ce livre aborde les trentes premières années de sa vie, de sa naissance à Kermanshah en Perse en 1919, de sa vie en Rhodésie du sud (en Afrique) et à son départ pour Londres en 1949.

Mon avis : rarement, une autobiographie ne m'aura autant fasciné et passionné que celle-ci. On y trouve une grande justesse dans l'analyse que donne l'auteur d'elle même mais aussi une forme d'honnêteté et de sincérité dans son récit qui fait que le lecteur est littéralement pris dans le récit. En relatant ses relations conflictuelles avec ses parents, ses problèmes conjugaux, son engagement politique, sa vie intime de femme, et jusqu'à son inconscient par la description de ses rêves récurrents, elle nous met littéralement "dans sa peau". C'est pendant et après ce genre de lecture, que vient automatiquement l'envie de faire le point sur sa propre existence à soi. Et là, attention on atteint le chef d'oeuvre.

Ma note : 5/5, si seulement je pouvais mettre plus.



De : Cocotte8017 Envoyé : 2005-02-28 16:09

Dans ma peau
Albin Michel
1994, 486 pages

Voici le premier tome des mémoires de Doris Lessing qui dévoile ses souvenirs de 1919 à 1949, soit de sa naissance en Perse, jusqu'à son séjour en Rhodésie et son départ pour Londres. Doris Lessing raconte son enfance, sa relation conflictuelle avec ses parents, ses déboires conjuguaux et son engagement politique.

J'ai trouvé la lecture de ce roman assez difficle. J'ai eu beaucoup de peine à embarquer dans l'histoire. Et pourtant la vie de Doris Lessing est loin d'être banale et inintéressante. Je crois que le style de l'auteur, soit un rythme lent assorti de beaucoup de détails, m'a un peu ennuyée. Parfois, je trouvais que l'auteur passait du coq à l'âne et j'étais perdue, c'est un bouquin qui m'a demandé beaucoup de concentration. J'ai tout de même apprécié certaines parties dont les passages où elle décrit sa première grossese. À plusieurs moments, je croyais que l'auteur avait réussit à m'accrocher, mais elle me perdait plus tard. Mon intérêt durant ma lecture a été plutôt inégal.

Ma note : 3/5



De : 2550Chimère Envoyé : 2005-03-02 13:56

La marche dans l'ombre de Doris Lessing
ed Albin Michel
458p

Résumé : 2ème volet de l'autobiographie de l'auteur allant de 1949 à 1962. Doris Lessing s'est installé à Londres avec son fils Peter et entame sa carrière littéraire.

Mon avis : Si je n'ai pas ressenti l'élan d'enthousiasme du 1er tome, cette deuxième partie ne manque pourtant pas d'intérêt d'un point de vue plus intellectuel. Ici, il est beaucoup plus question du climat politique de l'époque tel que l'a vécu l'auteur. Elle dévoile également son opinion sur ces ouvrages dont Le carnet d'or qui a eut une évolution intéressante dans l'interprétation qu'en ont fait les lecteurs au fil du temps. Ce livre s'adresse plus à l'esprit qu'au coeur contrairement au tome précédent mais l'intérêt ne faiblit pas cependant.

Ma note : 4/5

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Message  Invité Jeu 13 Nov 2008 - 23:34

De : Alexis_le_Yo_786 Envoyé : 2005-04-12 16:20

Le cinquième enfant
Éditions Albin Michel
203 pages

Le résumé ayant déjà été très bien fait, je vais vous donner tout de suite mon avis...

Le fait que l'on sache d'emblée que le cinquième enfant va venir briser la parfaite harmonie de la famille m'a beaucoup angoissé, dès le début du livre. Je voyais leur bonheur, mais je me rappelais constamment que cet enfant de malheur allait finir par débarquer dans la famille et rompre tous ces liens d'amour et de rapprochement. Et lorsque cet enfant arrive enfin, on assiste, impuissant, à la "dégringolade" de la famille; on voudrait tellement faire quelque chose pour les aider... Quelquefois, on a des lueurs d'espoir, on se dit que tout pourrait finir par s'arranger; finalement, on s'accroche à tout et à rien.

Les personnages sont tous très attachants, même le cinquième enfant, que l'on finit par aimer, malgré tout, et même... à avoir pitié de lui, à cause du manque d'amour, de l'incompréhension qu'il amène. Toutefois, l'écriture m'a semblé parfois un peu "lourde". Il n'y a pas de paragraphes, ni même de chapitres, et il faut être assez concentré - pour mon cas, en tout cas... Je suis extrêmement content d'avoir découvert cette auteure. Elle a une très jolie plume et elle m'a beaucoup fait réfléchir, surtout vers la fin. C'est un roman que je n'oublierai pas de sitôt et un IMMENSE coup de coeur...

Note : 4.5/5



De : 2550Chimère Envoyé : 2005-04-28 02:22

Le carnet d'or
ed Albin Micher
593p

Résumé : Disons que c'est l'histoire d'Anna Wulf qui écrit dans ses carnets.

Mon avis : une autobiographie, des réflexions politiques, un roman autobiographique, un journal intime, voilà ce que contiennent ses carnets qui seront tour à tour abandonné par l'auteur. Les récits s'interpénètrent et forment une réflexion sur les rapports homme/femme, l'impossibilité de transcrire l'exacte réalité des choses, un constat amer sur l'engagement, la politique, les évènements du monde. Parallèlement, on suit Anna du point de vue de l'auteur dans ses rapports avec Molly sa meilleure amie, le fils de celle-ci, sa fille, ses liaisons amoureuses qui tournent toujours au désastre. Ces évènements nourissent ses carnets qui finissent par devenir des reflets plus ou moins réalistes de ce que vit le personnage. Vous l'aurez compris, la construction narrative de ce roman n'est vraiment pas simple. Sans compter qu'après avoir lu l'autobiographie de l'auteur, on s'aperçoit que beaucoup de chose de sa propre existence sont dans les personnages et les situations. Où se trouve la fiction et la réalité ? Pas évident d'entrer dans ce livre mais beaucoup de plaisir à y cogiter une fois dedans.

Ma note : 4/5



De : 2186Elfe Envoyé : 2006-02-19 05:03

Les grand-mères

Lil et Roz ,deux femmes mûres mais encore belles,sont au bord de la mer avec leurs fils et leurs petites filles. Ils boivent un verre autour d'une table, quand surgit deux jeunes femmes sans doute les épouses en colère!!
De là nous découvrons le passé mystérieux qui lie Lil et Roz. Toutes deux amies depuis toujours et amoureuses du fils de l'autre.

Roman sur des amours peu conventionnels, L'auteur s'est amusée à nous dépeindre une situation particulière et troublante. Elle fait triompher l'amour scandaleux sur les conventions sociales. Les amies nourrissent une relation particulière depuis leur enfance, et cette proximité va les mener à une relation beaucoup plus complexe, qui aboutira à l'exploosion!! Très belle écriture, le lecteur se laisse mener dans cette histoire.

Ma note: 5/5



De : InaudibleAdeline Envoyé : 2006-03-15 09:47

Les grands-mères

"Les Grand-mères" court roman : un texte plus que sulfureux pour la romancière de 86 ans qui n'en finit pas de nous étonner. Des amours hors normes, un sujet traité de manière très fine, beaucoup de pudeur dans l'écriture.

Note : 4/5



De : doriane99 Envoyé : 2007-10-23 08:00

Les Grand-mères
Flammarion, Trad Isabelle D. Philippe
120p

Roz et Lil, la soixantaine triomphante sont amies d'enfance. Si proches que leurs deux familles n'en forment qu'une. Mais les deux femmes sont amoureuses chacune du fils de l'autre.

Plusieurs thèmes abordés dans ce livre court : la différence d'âge dans le couple, l'amour dans le couple, le droit à l'amour pour les femmes vieillissantes. Mais en filigrane on y trouve aussi celui de l'inceste qui m'a davantage dérangée, les femmes ici ont le rôle puissant et réconforant des mères (même dans la relation de couple) mais les hommes ne sont que des enfants qui viennent se blottir dans leur giron. Un récit qui m'a semblé bien léger, aucun des protagonistes n'a su éveiller de sympathie de ma part, je me suis sentie spectatrice mais, malgré tout, j'ai aimé l'écriture.

Note : 3/5



De : Chantal5500 Envoyé : 2007-10-24 04:23

Un enfant de l'amour
Flammarion
187 pages

Les années 40. James Reid est un jeune homme très rêveur et romantique. Très effacé, il vit beaucoup dans les livres, ou en retrait de son ami Donald qui l'initie à la politique et aux débats d'idées. Arrive la guerre, l'engagement, la préparation militaire, l'embarquement pour l'Inde. La traversée sera cauchemardesque jusqu'à l'escale au Cap. Là, les soldats sont accueillis par des familles anglaises chargées de remonter le moral et la santé des troupes. James sera hébergé avec d'autres chez Daphné, dont il va tomber très amoureux....

J'ai retrouvé l'ambiance de la jeunesse des années 40 chères à Doris Lessing, mais cette fois ce n'est plus d'une femme dont parle l'auteur, mais d'un jeune homme bien romantique qui vit plus dans son imagination que dans la vie réelle, et qui idéalise au plus haut point une femme qu'il n'a pas vraiment connue. Belle écriture (toujours), belle description de la vie de ces soldats qui n'ont pas vraiment connu la guerre : vie de caserne, camp d'entraînement, cantonnement en Inde dans l'administration sans participer aux combats. Même après la guerre, cet homme ne vivra jamais complètement sa vraie vie, regrettant toujours ses quatre jours au Cap et toute la vie qui aurait pu en découler.

Note : 3,8/5



De : Hapax (Message d'origine) Envoyé : 2008-04-06 17:11

Un enfant de l'amour
traduit de l'anglais par Isabelle D. Philiippe
Flammarion, Paris
2007, 187 pages

Bref roman, et bien ficelé,même si la ficelle est un peu trop apparente, et dont la lecture a sans doute souffert de celle, trop récente, de Les grand-mères (voir la note de lecture). Les parallèles entre les deux nuisent peut-être à une lecture trop rapprochée. Certes, les dialogues sont vifs, on perçoit les difficiles rapports entre les classes sociales. Les hommes ne sont pas grand chose. Et pour qu'ils existent, encore faut-il qu'ils soient jeunes. Mariés et pères, ils deviennent caricatures, une tache sur le papier. Les femmes sont, comme dans l'autre roman, en paire d'amies. Jeunes, riches et belles. Oisives évidemmetnt.

Ici le héros, homme sans qualités s'engage dans l'armée au début de la Dernière Guerre. Après l'entraînement c'est le départ, non pas pour le front, mais pour une destination X, qui se révèlera être, après une longue et pénible traversée, les Indes, où l'Empire vit ses derniers jours. À l'étape du Cap, une passion avec une de ces femmes, Daphné, peut-on dire une histoire d'amour, tant elle est brève et épidermique, d'où naîtra l'enfant de l'amour éponyme. Mais le héros ne l'apprendra que bien plus tard, une fois rendu aux Indes. Sa vie pourtant en sera changée, mais rien de changera, pourtant. La guerre finira, il reviendra en Angleterre. Il ne se sera pas battu, ayant tenu un poste dans "l'intendance" . Un emploi, un mariage. Le temps passera. Le roman se termine.

Et l'amour dans tout cela ? Voilà qui laisse de marbre.

Note : 3/5



De : aBeiLLe Envoyé : 2008-05-01 19:56

Les Grand-mères

4e couverture: Un été au bord de la mer. Deux familles apparemment sans histoires se prélassent au soleil : Roz et Lil, deux femmes mûres mais encore belles, leurs fils, deux hommes séduisants dans la force de l'âge, et leurs charmantes petites-filles tout occupées à leurs jeux d'enfants. Depuis toujours Roz et Lil sont aussi inséparables que des sœurs jumelles, et l'affection qu'elles se portent s'est doublée peu à peu d'un amour pour le moins trouble de chacune pour le fils de l'autre. Ce jour-la les règles du jeu vont changer. Mais qui a vraiment les cartes en main.

A 86 ans, Doris Lessing signe un texte sulfureux et dérangeant sur des amours scandaleuses. Roman du non-dit et de la dissimulation, Les Grand-mères fait résonner haut et tort la plume de la grande dame des lettres anglaises. Je n'ai pas été déçu de ma première rencontre avec cette grande dame de la littérature. J'ai bien aimé ce petit roman choquant, surtout quand on pense à l'âge de l'auteure au moment de l'écriture!

Note : 3.5/5



De : supermartine Envoyé : 2008-08-25 08:22

Les grands mères

un vrai coup de cœur que cette histoire de Roz et Lil, deux jeunes grands mères complices et inséparables depuis l'enfance. Elles passent l'été au bord de la mer en famille. Le temps est magnifique, ils sont beaux, semblent former une famille idéale, que l'on envie tous vu de l'extérieur... Quelle plume ! J'ai adoré sa façon d'écrire, c'est fluide, plein de finesse, c'est magique, les personnages sont tous magnifiés, nous font rêver. Beaucoup de non dits, tout est suggéré, rien de sordide ni de dérangeant dans cette belle histoire d'amour trouble qui relie chaque grand mère au fils de l'autre. Des flash back permettent de comprendre la genèse de l'histoire jusqu'au clash final ! Il est certain que je vais relire cette auteur.

Ma note : 5/5



De : lalyre7032 Envoyé : 2008-09-21 13:02

Les grands-mères
Flammarion
2005, 119 P.

Une famille se prélasse au soleil,Roz et Lil,les deux grand-mères,Tom et Ian ,leurs fils et deux petites filles impatientes d'aller sur la plage.Roz et Lil sont amies depuis leur petite enfance et personne n'a pu les séparer,l'une est veuve,l'autre divorcée,elles ont élevé leurs fils ensemble ,habitant dans la même rue ,les fils dormant chez l'une ou l'autre.Ils grandissent devenant de beaux garçons,elles vieillissent toujours belles,une relation frôlant l'inceste s'établit entre ces quatre personnes,les garçons étant très amoureux pour la mère de l'autre,très vite encouragés par celle-çi...Un jour, chacun d'eux rencontre une jeune femme ,c'est très vite le mariage en grande pompe et la naissance des enfants.Les grand-mères sont partagées entre culpabilité et jouissance d'un bonheur qu'elles savent éphémère,bref c'est l'amour sous toutes ses formes aussi bien conjugal que coupable.En les voyant,chacun se dit que c'est une belle famille unie,sinon que les brus sont souvent maintenues à l'écart,elles se rendent bien compte que les hommes ont souvent une attitude bizarre et lorsqu'un jour l'une d'elle fait une découverte......

Un roman que je n'ai pas aimé ,une ambiance trouble,un milieu réservé avec des travers cachés,de la dissimulation et des non-dits,ces amours troubles m'ont mise mal à l'aise .Ce roman très court qui se termine par un éclat de rire moqueur,l'histoire d'un petit monde que je n'ai pas apprécié du tout me font dire que je ne lirai plus cette auteure malgré son prix Nobel......

Note : 2,5/5

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Message  gallo Mer 19 Nov 2008 - 8:52

De: Melisande

Doris Lessing: "Dans ma peau" et "La marche dans l'ombre"

Dans ces deux gros volumes Doris Lessing raconte l'histoire de sa vie, en partant dans le premier chapître de l'histoire de ses ancêtres et parents, puis de son enfance en Iran et surtout en Rhodésie qui l'a tellement marquée et elle va jusqu'aux débuts des années soixante où elle est un écrivain reconnu (bien que quelque peu désargenté) à Londres. Elle évoque aussi bien sa vie privée (ses relations avec ses parents, ses mariages...) que le climat d'une époque: son engagement au Parti Communiste, comme toute une génération, la vie artistique à Londres, le climat de privations dans Londres d'après guerre. Elle parle aussi de son métier d'écrivain et de ses conceptions politiques, de sa vision du monde.

J'ai trouvé cette autobiographie inégale. Elle présente des aspects intéressants surtout dans le premier volume où l'on comprend comment s'est faite la génèse de l'écrivain et des thèmes importants dans son oeuvre. Mais elle est trop longue, le deuxième volume dure inutilement, la dernière moitié est de trop. Ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est lorsque Doris Lessing parle d'elle-même, de la petite fille qu'elle était, là elle est sincère et authentique, même si très vite elle adopte une sorte de distance, une description impersonnelle des évènements pourtant à priori d'une grande résonnance affective: par exemple lorsqu'elle quitte son premier mari et abandonne ses deux très jeunes enfants, elle n'en donne pour ainsi dire aucune explication et n'évoque aucun ressenti affectif. Elle se contente de mentionner les faits.

Et j'avoue trouver toute la dernière partie du livre consacrée aux opinions de Doris Lessing d'une grande naïveté: ses opinions sur la spiritualité orientale, sur la politique etc... montrent qu'elle n'est pas un grand penseur capable d'avoir une vision forte du monde, mais une artiste capable de ressentir un certain nombre de phénomènes en résonance avec son époque. Ce qui n'est déjà pas si mal.

Notes :
Dans ma peau : 2.75/5
La marche dans l'ombre : 1.75/5


De: Odilette

Doris Lessing: "Dans ma peau"
Ceci est le premier volume des souvenirs de Doris Lessing. Elle nous raconte son enfance, son adolescence, sa vie de jeune femme, de jeune mère.

En lisant ce livre, j'ai pensé à ma grand-mère née à Madagascar à la même époque, qui a vécu une enfance assez semblable, et nous l'a souvent racontée.

C'est un remarquable témoignage sur la vie en Rhodésie, en Angleterre à cette époque. C'est aussi l'époque qui a fondé ses engagements personnels futurs. Cette femme était en avance sur son temps, en rébellion très souvent, elle avait des relations particulières avec les autres (famille, enfants, amis). L'auteur cite régulièrement les titres des nouvelles inspirées des situations vécues ou des personnes rencontrées au cours de ces années.

Ce document m'a intéressée pour mieux comprendre Doris Lessing. Je rejoins assez l'analyse de Mélisande. Par contre, je ne lirai pas le second tome. La lecture n'est pas très aisée.

Note : 2.75/5


De: le_roi_pecheur

Doris Lessing - La Terroriste(LGF - Livre de Poche, 1997)

Résumé : C'est par amour qu'Alice s'est jointe à une bande de paumés de la banlieue de Londres, qui rêvent de la révolution en squattant des maisons abandonnées. Comme eux, elle espère l'explosion de violence qui abattra la "bourgeoisie" détestée... Du moins le croit-elle. En attendant, elle s'emploie à transformer en home coquet le plus pourri des squatts, fait la cuisine pour toute la troupe, réalisant sans le savoir ses vrais désirs de famille, de bonheur paisible, de sécurité affective. Rien n'est plus humain que de se tromper sur soi-même, sur ce que l'on est vraiment.

Suis-je trop difficile, blasé, à la recherche de l'inconnu? Ce roman m'a paru bon, on plonge dans un monde, le milieu d'extrême gauche avec ses habitudes de langage, ses codes, des personnages décalés. C'est raconté sans concessions, sans jugement, avec une bonne distance: cela tient le coup (c'est déjà pas mal me direz-vous). La fin est quelconque, la psychologie des personnages figée une fois pour toute, il y a quelques invraisemblances (Alice qui raconte à un inconnu sur le pas de la porte qu'elle a reçu du "matériel"), il ne se passe pas grand chose et les personnages une fois (bien) installés (mais toujours de la même façon: on a la couleur des yeux, les cheveux, quelques vêtements, le son de la voix...), ça courre gentiment tout seul jusqu'au bout. Pas de mystère, pas de balancement, de vide où quelque chose de nouveau peut venir s'insérer: trop prévisible. Le style est banal.

Mais je ne me suis pas ennuyé, j'ai vécu quelque temps dans un nouveau monde et découvert une culture.

Note : 2/5


De: Melisande

Doris Lessing - L'habitude d'aimer
(LGF - Livre de Poche, 1994, 437 pages)

Il s'agit d'un recueil de nouvelles, dont l'action se situe presqu'exclusivement à Londres. Des femmes sont au centre de ces histoires, des femmes et leurs histoires d'amour et leur besoin d'aimer, d'avoir des hommes dans leurs vies, des hommes qui ne ressentent pas du tout cela comme les femmes, qui ont d'autres besoins et d'autres façons de ressentir ces choses. D'où des unions éphémères et insatisfaisantes, incompréhension et solitude. En bref une vision très pessimiste des relations entre les gens.

Mais j'avoue que ce qui m'a vraiment gêné dans ces récits, c'est une façon très impersonnelle d'écrire, on ne rentre à aucun moment dans l'intimité des personnages, ils nous sont présentés comme de l'extérieur, sans vraiment savoir ce qu'ils éprouvent, ils en deviennent du coup des sortes de fantoches qui nous touchent assez peu. Ce qui est décrit a beau être poignant, comme on voit tout ça du dehors, finalement on ne se sent pas concerné.

Note : 2/5


De: Aurou
Doris Lessing - L'habitude d'aimer

"L'habitude d'aimer" est un recueil de 17 nouvelles centrées principalement sur le monde des femmes dans une Europe d'après-guerre. Elles traitent de différents thèmes qui, d'après la quatrième de couverture, sont chers à l'auteur, comme la recherche de l'amour, les ambiguïtés du couple, les relations hommes/femmes (thème très présent), la vie bourgeoise, etc. 4e de couv. : "Ce livre est un véritable réquisitoire contre les travers idéologiques, politiques et les tabous de nos sociétés."

Des histoires parfois drôles, mais toujours d'une originalité surprenante, et une écriture simple, fraîche, sans tabous ni détours font de cet oeuvre un livre ambigüe, truffé de messages, mais intéressant et instructif. Bref un bouquin plaisant qui livre une étude psychologique sur les relations entre les êtres. Il y a toutefois des nouvelles un peu lourdes à lire, qui m'ont paru longues et sans intérêt, et d'autres pour lesquelles j'avais espéré une autre chute. (Bien sûr, il est possible que je n'ai pas perçu les messages de ces nouvelles là...)

Note : 3/5


De: Papillon

Doris Lessing - Le carnet d'or

Ce roman n'est pas un roman au sens classique du terme, car pour Doris Lessing, la littérature doit avoir une portée sociale: il ne s'agit pas seulement de raconter une histoire, mais de transmettre une expérience. Ce roman a donc une structure très particulière. D'un côté, "Le carnet d'or" raconte une histoire intitulée "Femmes libres" qui met en scène deux amies, Anna et Molly, vivant à Londres dans les années cinquante et qui ont des vies très semblables: toutes deux sont artistes, communistes et élèvent seules un enfant, ce qui, à l'époque, en fait des marginales. L'histoire commence comme une pièce de théâtre et montre les deux amies préoccupées par Tommy, le fils de Molly, un adolescent sans désir et sans volonté qui ne sait que faire de sa vie. Par ailleurs, l'auteur nous donne à lire les carnets d'Anna. Car Anna, écrivaine, a renoncé à écrire des romans mais couche sa vie et ses expériences dans quatre carnets, chacun étant réservé à une facette de sa personnalité: l'écrivain, la communiste, la femme amoureuse, l'Anna intime.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, ou plutôt dans les histoires, puisque les anecdotes se succèdent, chacune avec son atmosphère particulière, et on se demande sans cesse: "Où cela va-t-il nous mener?". Et puis, sans vraiment m'en rendre compte, je me suis laissée embarquer dans la vaste toile que tissent toutes les vies d'Anna. Anna a une écriture très analytique: elle se regarde vivre et interroge chacun de ses comportements. C'est parfois très fastidieux de la lire. On finit par comprendre qu'Anna traverse une période de sa vie qui est cruciale, pleine de bouleversements. Et ces bouleversements sont à l'image de la société dans laquelle elle vit, où tous les repères changent, où le statut de la femme est en pleine mutation. Anna est une mère célibataire, qui crée un rapport nouveau avec les hommes. Ce n'est pas une situation facile. Elle aimerait se marier, "comme toutes les femmes", dit-elle. Elle voudrait être aimée. Elle vit très mal d'avoir été abandonnée par son amant. Elle pense qu'il est important d'être engagé dans la vie politique, d'avoir un regard critique sur le monde, mais elle se rend compte que le communisme n'est plus la solution. Elle a écrit un roman qui est devenu un best-seller et lui a rapporté beaucoup d'argent, ce dont elle éprouve une telle culpabilité qu'elle ne peut plus écrire. Elle se rend compte par l'intermédiaire de la réflexion qu'elle mène sur elle dans ses carnets qu'elle a échoué dans tous les domaines de sa vie, ce qui cause chez elle une grave dépression.

En fait, Anna traverse ce que les américains appellent la "middle-life crisis ", cette période de la vie, où il faut renoncer à pas mal de ses illusions de jeunesse. Anna finira par s'en sortir, mais le lecteur en sort physiquement épuisé tant cette écriture analytique est déroutante et semble tourner dans un cercle infernal. Est-ce qu'il faut vraiment s'approcher si près de la folie pour devenir soi-même? Je n'en suis pas convaincue.

Note : 3.5/5


De: Clochette

Doris Lessing - Le carnet d'or

Anna est une femme libre dans Londres de l'après-guerre. Elle a vécu en Afrique, s'est mariée, a eu un enfant, a divorcé, a écrit un livre qui a eu du succès. Elle a une très bonne amie, une femme libre comme elle, Molly, elle aussi, mariée et divorcée avec un enfant. Anna est une femme engagée, communiste, ex-communiste. Elle fait partie des cercles intellectuels londoniens reconnus. Anna ne travaille pas. Elle vit sur les doits d'auteur de son livre. Anna n'écrit plus de roman mais elle écrit toujours. Elle écrit dans des carnets.

Dans le carnet noir, elle note les faits en rapport avec son statut d'écrivain et tout ce qui tourne autour du livre qu'elle a écrit. Dans le carnet rouge, elle écrit sur son engagement politique, au sein du parti communiste. Dans le carnet jaune, elle récrit en partie sa vie sous forme de fiction. Dans le carnet bleu, elle écrit sa vie mais factuellement, en essayant d'être la plus objective possible. C'est tout Anna, toutes les facettes d'Anna, ses multiples personnalités, qu'elle essaie désespérément d'assembler.

Ce n'est pas un livre "facile". L'histoire, compartimentée au sein des différents carnets, paraît hachée, à l'image d'un film, ponctué de multiples flash-back. Anna est une femme dotée d'une vie intérieure intense. J'entends par là, qu'elle s'analyse énormément. Mon impression sur ce livre et sur ce personnage, c'est qu'Anna est tellement dans la réflexion, dans l'analyse de ses émotions, qu'elle se paralyse. A force de réfléchir, elle ne peut plus agir, elle est comme bloquée. Et on sent d'ailleurs tout au long du livre que cette paralysie augmente pour confiner à la folie. Elle tourne en rond. Les carnets constituent en quelque sorte à la fois une libération car ils lui permettent d'évacuer ses pensées, de la libérer quelque peu. Mais en même temps, ils participent à sa paralysie par leurs formes fragmentaires. Elle est incapable de se rassembler d'une seule pièce pour redevenir moteur dans sa propre vie et non passive comme elle l'est devenue.

J'ai trouvé ce roman "décalé". Les réflexions d'Anna sont en partie "démodées". Elles concernent la condition féminine d'une autre époque, où être une femme divorcée avec un enfant vous donnait un statut de marginale. Je ne me suis pas sentie en phase avec ces réflexions. Et j'ai parfois été agacée des réactions d'Anna.

En même temps, j'ai aussi trouvé des résonances dans ce livre. Je me suis identifiée à cette femme qui a une telle conscience de ses émotions et de la façon dont elles influencent sa vie, de son statut d'écrivain asséché. Mais j'ai aussi trouvé ces passages déprimants. On a l'impression que ça n'amène Anna nulle part, qu'elle tourne en rond.

C'est donc avec une impression en demi-teinte que j'ai refermé ce livre. Il m'a plutôt mis mal à l'aise finalement.

Note : 3/5
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Message  gallo Mer 19 Nov 2008 - 8:59

De: Chantal

Doris Lessing - Les carnets de Jane Somers
Tome 1 : Journal d'une voisine
Tome 2 : Si vieillesse pouvait

(Albin Michel, 1985)
L'héroïne des deux romans est une rédactrice de magazine d'une cinquantaine d'années, vivant à Londres dans le luxe, dynamique, ambitieuse, efficace, toujours très occupée et qui a tout donné pour réussir dans son travail. Elle n'a pas d'enfant et a surmonté assez facilement le décès de son mari puis celui de sa mère, tellement elle était impliquée dans son travail.

Mais la rencontre et l'affection qu'elle va porter à une très vieille dame qui vit dans la misère, la saleté et la solitude (tome 1) va la faire réfléchir sur sa vie, sur sa froideur envers sa propre famille, sur la vieillesse et sur la mort. Puis la rencontre avec Richard (tome 2), leur irrésistible attirance qui ne sera jamais assouvie, à cause de leurs responsabilités personnelles et de leurs passés, l'amènera encore à constater l'échec de son propre mariage et de sa vie privée en général. C'est un moment décisif de sa vie où elle va enfin regarder autour d'elle, voir les autres et analyser tout son passé pour pouvoir continuer sans commettre les mêmes erreurs et surtout faire ce qu'elle a vraiment envie. Et le cycle des erreurs va tout de même recommencer puisque Jill, sa nièce, l'a prise comme modèle et imite toute sa vie.

Doris Lessing analyse toujours avec une belle acuité tous les sentiments et les comportements féminins à une époque où de plus en plus de femmes pouvaient enfin se passionner pour un métier. Elle sait détailler avec subtilité et intelligence tous les bons comme tous les mauvais côtés des choix de vie de ses personnages, et toutes leurs réflexions personnelles, leurs tâtonnements, leurs prises de position. Voilà encore un roman totalement ancré dans la vie, dans la réalité et plein de lucidité.

La conclusion serait : "Ah! si vieillesse pouvait, ah! si jeunesse savait!"...

Note : 4.5/5


De: Muriel

Doris Lessing - Le monde de Ben

Ben a grandi, est devenu adolescent. C'est son histoire qui nous est racontée vu de son côté.

Mon avis : J'ai bien aimé cette suite. C'était intéressant de voir les choses du point de vue de Ben, comment il ressent sa différence. La fin m'a beaucoup plu, elle paraissait malheureusement la seule issue. Plus touchant que le 1er tome.

Conclusion : J'ai bien aimé cet auteur, et je la lirai encore à l'occasion. Vos critiques me donnent envie de lire "Mara et Dann" en particulier.

Note : 4.25/5


De: Doriane

Doris Lessing - Mara et Dann

Doris Lessing imagine la vie sur terre après qu'une interminable période de sécheresse aura décimé des populations entières, forçant les survivants à remonter vers le nord, là où se trouvent les dernières ressources en eau. Comment les hommes reconstruiront-ils le monde, quelles valeurs les animeront une fois qu'un bouleversement climatique planétaire aura fait table rase de notre civilisation technologique occidentale? L'odyssée de Mara et Dann, deux enfants abandonnés puis pourchassés, qui vont connaître la faim, la soif, la violence, la trahison, mais aussi l'amour, l'initiation et la maturité, est un fantastique voyage dans le temps. C'est aussi l'histoire d'une quête qui passe par la Méditerranée et les mythes fondateurs de notre civilisation. Par le biais de cette fiction, Doris Lessing s'adresse aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui soucieux de l'avenir de l'humanité. Et à tous les amateurs de romans d'aventure et d'imagination.

Mon avis : Un vrai coup de coeur, j'ai trouvé cette petite Mara émouvante. Elle me fait beaucoup penser à Ayla, l'héroïne des "enfants de la terre". Un livre qui nous remet en question, qui nous fait réfléchir à notre vie quotidienne et à ce qu'on en fait... Humaniste, Ecologiste, un vrai bijou!!! Un seul défaut: quelques longueurs.

Note : 4.9/5


De: Lalyre

Doris Lessing - Mara et Dann

En compagnie de Mara et Dann, frère et soeur nous allons connaître la vie sur terre dans environ un millénaire, après une épouvantable sècheresse qui aura détruit des populations entières. Derniers survivants d'une peuplade ils cherchent à remonter vers le nord à la recherche d'eau. Mais ce sont deux enfants pourchassés qui vont connaître la faim, la soif, la violence mais aussi l'amour et au cours de leur fantastique voyage ils vont découvrir que ce bouleversement climatique a fait table rase de notre civilisation technologique et archéologique.

Mon avis : Dans la 4ème de couverture on nous dit que l'auteur, par le biais de cette fiction s'adresse aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui soucieux de l'avenir de l'humanité et je trouve cela très vrai car cette lecture m'a laissée mal à l'aise. Mais y aurait-il une suite à ce livre qui se termine en queue de poisson?

Note : 3.5/5


De: pacocado

Doris Lessing - Mara et Dann

Dans un futur très lointain et indéterminé, alors que l'hémisphère nord est recouvert de glaces, une longue et terrible sécheresse décime les populations africaines. Nos deux héros frère et soeur, Mara et Dann, vont traverser cette immense territoire pour rejoindre "le nord", et ses promesses de climat doux, et vivable. Le chemin sera long, plein de dangers, de rencontres, et de choix à faire mais c'est ainsi que Mara et Dann vont grandir et murir.

Mon avis : J'ai eu énormément de mal à rentrer dans le livre (même Mara ne sait pas très bien ce qui lui arrive), puis peu à peu on s'attache à ces personnages, plongés dans un univers impitoyable tant par son climat que par les êtres qui le peuplent. Mais malgré tout, la magie ne prend pas: Le personnage de Dann n'est pas très sympathique et plutôt obscure, et ce livre est long, très long (490 pages), et on en vient parfois à souhaiter que nos deux héros arrivent enfin à bon port, ou cessent de chercher leur eldorado qui peut-être n'existe pas d'ailleurs. Une note très moyenne.

Note : 2.5/5
Pacocado


De: Laureline

Doris Lessing - Nouvelles africaines
Tome 1 - Le soleil se lève sur le veld
Tome 2 - L'hiver en juillet
Tome 3 - La Madonne noire
(L.G.F., 2005)

Je ne connaissais pas l'oeuvre de Doris Lessing: il s'agissait donc pour moi d'une totale découverte. Parmi tous ses ouvrages, mon choix s'est porté sur "Les nouvelles africaines" parce que je n'avais jusqu'alors pratiquement rien lu se rapportant à ce continent et qu'il me semblait que la lecture de ces récits comblerait cette lacune.

Je dois dire d'emblée que j'ai été "transportée" à plus d'un titre: d'abord parce que lorsque l'auteur évoque les paysages et la dure réalité de l'Afrique à travers ses propres souvenirs, j'ai été à la fois émerveillée et révoltée; ensuite parce que Doris Lessing possède une écriture très fine pour dépeindre les méandres dans lesquels ses personnages se débattent (qu'ils soient Noirs ou Blancs) et enfin parce qu'elle a su susciter en moi émotion et rélexion mais surtout l'envie de découvrir ses autres livres.

Plus précisément, je retiens :

- "Le soleil se lève sur le veld" pour son évocation réaliste de la nature à travers les yeux d'un adolescent noir.
- "La seconde hutte" et "Un toit pour le bétail des hautes terres" pour les relations humaines entre colons Blancs débarqués d'Angleterre dans l'espoir de bâtir une vie meilleure en Afrique et "indigènes" (je n'aime pas du tout ce mot mais l'auteur l'utilise régulièrement) et "domestiques" Noirs soumis, humiliés, contraints d'abandonner leurs terres et enfin Afrikaners voulant à tout prix améliorer leurs conditions. A travers ces deux textes, on se rend bien compte que même si certains essaient de dépasser les clivages imposés par le colonialisme, le poids des préjugés, des conventions, des privilèges finit par avoir raison des meilleures intentions.
- "L'arrivée des De Wet à Kloof Grange" et "L'hiver en juillet" pour l'analyse toute en finesse des comportements, des "choix" de vie des personnages: chacun devient attachant avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses, ses doutes et ses certitudes. Ces personnages et leurs vies sont tellement réels qu'ils en deviennent universels.

Et maintenant que mon opinion est livrée, je suis bien "contrariée" parce que je vais devoir noter ces livres... et que c'est une première. Aussi bien pour la qualité d'écriture que pour toutes les émotions procurées par ces lectures, je note 4,75.

Note : 4.75/5
Laureline


De: Melisande

Doris Lessing - Nouvelles africaines Tome 1 - Le soleil se lève sur le veld
Tome 1 - Le soleil se lève sur le veld
Dans ce premier recueil de nouvelles Doris Lessing évoque ses souvenirs de l'Afrique qu'elle a connu en Rhodésie. La majeure partie du recueil évoque les Blancs qui y vivent, fermiers, surtout comme son père, ayant du mal à gagner de quoi vivre correctement, affrontant des conditions de vie difficiles, essayant de reconstituer sur place pour certains le mode de vie qu'ils ont connu en Angleterre.

Toutes ces nouvelles évoquent l'incommunicabilité: à l'intérieur du couple et de la famille, avec les voisins, avec les Afrikaners, détestés, et aussi bien sûr avec les Noirs, qui sont là présents à chaque pas, mais comme invisibles pour leurs employeurs ou voisins. Les personnages semblent en fait incapables d'aller vers l'autre, de sortir de leur univers, au contraire ils semblent se construire un petit monde très contraignant, plein d'habitudes et de routines, qui les rassure d'une certaine façon, mais qui constitue aussi une sorte de prison d'où il leur est impossible de s'échapper. Tous ces personnages sont limités par leurs préjugés et leur vision étriquée de la vie, et lorsqu'ils essayent d'en sortir cela ne donne par grand chose de bons, comme par exemple ces employeurs fraichement débarqués d'Angleterre qui voudraient se montrer "gentils" avec leurs domestiques noirs, et qui ne provoquent rien de bon.

Note : 3/5


De: Doriane

Doris Lessing - Nouvelles de Londres
(LGF - Livre de Poche, 1999, 222 pages)

Ces "nouvelles de Londres" couvrent plusieurs décennies. Lessing a observé Londres et ses habitants: de l'hôpital, au parc ou au métro, elle nous offre des tranches de vie.

Mon avis : J'avoue avoir abandonné le livre au bout de 150 pages car je m'y ennuyais... J'ai apprécié certaines nouvelles: "Debbie et Julie", "Le pavillon de l'utérus" qui traitent des femmes, de leur condition et de leurs souffrances. "Plaidoyer pour le métro" me plaisait beaucoup, au début, la fin est lourde et inutile. Quant aux autres nouvelles, elles me sont indifférentes.

Bref, mon premier contact avec cet auteur n'est pas particulièrement encourageant. 2/5 car les deux nouvelles que j'ai citées sont vraiment émouvantes.

Note : 2/5
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Message  Invité Mer 1 Avr 2009 - 18:08

J'ai lu récemment "Les grand-mères"

Que dire? je suis perplexe! une toute petite histoire très légère.
J'ai essayé de chercher un sens caché à ce livre et j'ai cru voir dans les rapports entre les jeunes hommes et les grand-mères une extension des rapports entre ces deux dernières.
La relation fusionnelle est poussée à l'extrême et peut-être que si il y avait une suite les petites Alice et Shirley auraient reproduit la même chose Very Happy
Ce qui est également particulier c'est que la nature des relations décrites pourrait sembler malsaine pour plusieurs raisons mais est possible...ce n'est pas un inceste même si les relations décrites sont celles d'une pseudo-famille.
J'ai également remarqué que l'auteur ne prend pas position (Trop risqué?) mais insiste sur "La beauté" des personnages.
Un des messages serait-il également de dire que la femme a une sexualité à tout âge et que les hommes ne sont pas attirés que par les femmes jeunes? certes...mais je vois dans l'étalage des atouts physiques de ces personnes un certain ostracisme.
Je ne peux cependant pas me faire une idée juste de l'écriture de Lessing en ne lisant que ce livre.

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Message  noemiejardine Ven 20 Nov 2009 - 20:10

Le rêve le plus doux

je viens de finir ce pavé (638 p. J'ai Lu)
reste perplexe.

comme le disait Chantal en 2004
Ce roman traverse tout le 20ème siècle en retraçant la vie de 3 femmes : Julia, Frances et Sylvia. Il parle surtout de deux périodes : les années soixante où Julia et Frances se battent pour héberger, nourrir et conseiller plein de jeunes en rupture avec leur famille, avec la société ; les années quatre-vingt où ces jeunes ont vieilli et perdu beaucoup de leurs « grandes » idées et où Sylvia se bat pour construire un hôpital de compagne en pleine brousse dans un pays imaginaire, la Zimlie, qui ressemble fort à l’ex-Rhodésie aujourd’hui Zimbabwe où a vécu Doris Lessing.

pour moi ce fut trop....trop long, je crois.
eusse préféré que Doris Lessing coupe ce récit en 2.

- les années 60, eus un peu de peine à arriver au bout: il y a tant de redites.
Mais je suis bien consciente qu'elles sont voulues: dans une vie l'on répète souvent les mêmes erreurs...las!
années remplies d'idéaux généreux, de révolte et d'espoir, description minutieuse des mères trop permissives et vite dépassées, tout est très juste et vrai, à l'époque tout était chaotique...et les enfants que l'on voulait laisser libres vivaient souvent des quasi abandons.

- les années 80, cette jeune femme médecin qui va en monter un hôpital de brousse en Afrique. Incompréhension entre blancs et noirs, espoirs déçus, corruption des gouvernements locaux et incompétence crasse des ONG....c'est les début de l'épidémie du Sida.

n'ai pas aimé la fin, fallait-il vraiment rajouter du malheur au malheur de cette Afrique mal gérée?
Sylvia, la jeune médecin rentre en Angleterre avec 2 orphelins et meurt aussitôt.

Referme ce livre un peu "soûle"
m'en vais faire une longue pause,
mais reprendrai un jour Doris Lessing.: la complexité des relations humaines, elle connaît!

3.5/5
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Message  Louvaluna Mer 10 Fév 2010 - 20:40

Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Petite11
Ce livre mériterait une plus jolie couverture...
Mais on excusera, la première édition dans cette collection datant de 1986.

Les chats en particulier

Auteur : Doris LESSING
Titre original : Particularly cats (1967), traduit de l’anglais par Marianne Véron
Éditions : Albin Michel (1983), Le Livre de Poche (1986), 124 pages



« Si le poisson concrétise le mouvement de l’eau, lui donne forme, alors le chat est un diagramme d’air subtil. »1


Dans ce court récit, Doris Lessing nous dévoile son expérience des chats, créatures sublimes et mystérieuses, en des termes emprunts de fascination, de délicatesse et de lucidité.

L’auteur, ayant vécu avec ses parents dans une ferme du Zimbabwe, nous entraîne dans la brousse où chats domestiques et chats sauvages sont régulés pour les uns, chassés pour les autres. On comprend que le chat domestique d’Afrique soit bien plus indépendant que le chat londonien, car loin du confort sécurisant et de l’attention toute particulière dont bénéficie ce dernier. Dans la brousse, rapaces et serpents n’hésitent pas à s’attaquer aux petits félins : « Je me rappelle ma mère, quand ce petit chat tout miaulant fut emporté dans les serres de l’aigle, qui tira toutes ses cartouches sur la bête de proie. En vain, bien sûr. »2 La mère de Doris Lessing à qui revient les tâches ingrates d’achever les animaux malades, noyer les petits chats, chasser les prédateurs de la ferme, réguler et sécuriser la ferme familiale en somme, et qui se révoltera en refusant durant une année d’accomplir ce qui semble mettre sa conscience à rude épreuve. Contestation aux conséquences désastreuses mais parlantes.

Puis, Doris Lessing part vivre à Londres, habite divers maisons et appartements plus ou moins adaptés à la présence de chats. Elle en croisera plusieurs mais ne s’attache pas cependant. Le mécanisme de protection dressé lorsqu’elle avait onze ans reste infaillible.
Elle finit par s’installer à l’endroit idéal : « Je vins habiter en pays de chats. Les maisons y sont anciennes, et complétées d’étroits jardins ceints de murs. Des fenêtres qui donnent sur l’arrière, on peut voir une dizaine de murs d’un côté, et une dizaine de l’autre, de toutes les tailles et toutes les hauteurs. Des arbres, de l’herbe, des buissons. C’est un petit théâtre, avec des toits de diverses hauteurs. Les chats s’y plaisent beaucoup. On en voit toujours sur les murs, sur les toits, dans les jardins, menant une existence secrète et compliquée à la manière des vies de quartier des enfants, qui se déroulent suivant d’inimaginables lois internes que les adultes ne devinent jamais. »3

C’est alors que la chatte grise entre en scène : « Quel enchantement, ce délicat personnage de conte de fées, dont les gènes siamois apparaissent dans le contour de la tête, les oreilles, la queue, et la ligne subtile du corps. »4 La petite créature fait tomber les barrières et charme l’écrivain qui n’aura de cesse d’observer – et d’admirer – avec beaucoup d’attention et de curiosité les faits et gestes de la chatte grise guidée par son désir de séduction.
Vient ensuite la chatte noire qui déstabilise l’univers de la grise. Et c’est ce dont nous fait part l’auteur dans la majeure partie de son récit : l’histoire de deux chattes ennemies.


Leurs rapports, d’une complexité étonnante, sont analysés avec une extrême finesse. Peut-on aller jusqu’à dire que l’auteur excelle dans la psychologie des chats ? Elle s’interroge en tout cas sur leur rivalité, leur rapport aux autres chats, aux humains qui les entourent pour mieux décrypter leurs messages parfois composés de saucisses volées. Comportement influencé par leur étroite cohabitation avec l’homme ou comportement inspiré par une hérédité ancestrale ? A travers ses réflexions, l’auteur dévoile ainsi tout ce que l’univers des chats a de plus captivant.

Ce tableau de deux caractères définitivement inconciliables est ponctué d’envoûtantes descriptions de leur profil divin. La chatte grise lumineuse : « C’était assise sur le lit devant la fenêtre qu’elle révélait le mieux sa splendeur. Ses deux pattes avant de couleur crème très légèrement rayée se tenaient bien droites l’une contre l’autre, posées sur leurs chaussons à reflets d’argent. Ses oreilles délicatement bordées de blanc éclatant se dressaient et frémissaient, à l’affût des sons, des sensations. »5 Et la chatte noire d’une beauté ténébreuse : « Chatte des ombres ! Chatte plutonique ! Chatte d’alchimiste ! Chatte de minuit ! »6 Doris Lessing sublime ainsi son récit de portraits, comme exécutés à l’encre de chine, aux lignes subtiles et limpides révélant la quintessence de ses modèles.

Et si il fallait encore démontrer sa passion des chats, nous pourrions évoquer ces procédés stylistiques d’énumération et de répétition qui décuplent la tendresse qui déborde déjà du propos de l’écrivain, et qui renvoient peut-être aussi à une certaine malice dans le regard qu’elle porte sur ces animaux qui savent si bien nous faire rire : « Quand les chatons atteignirent l’âge de pouvoir descendre dans la cour, ils vinrent s’asseoir sur la marche, un, deux, trois, quatre, représentant toutes les variations du noir et blanc, et ils contemplèrent d’un œil craintif le gros chat noir qui les guettait. »7, « Je descendis vers l’aube pour boire un verre d’eau, allumai la lumière, et vis la chatte allongée par terre, qui nourrissait ses petits, un, deux, trois, quatre ; à un mètre de là, une souris immobile manifestait que la lumière la dérangeait – mais pas la chatte. »8, « La petite chatte descendit l’escalier en sautillant, car chaque marche était deux fois plus haute qu’elle : d’abord les pattes de devant, et puis hop, celles de derrière ; celles de devant, et puis hop, celles de derrière. »9

Une délicieuse lecture et un somptueux texte sur les chats. Colette n’est certes pas loin, on pense notamment à son livre La Chatte, mais j’ai préféré Les chats en particulier.

5/5


1 Éditions Le Livre de Poche, 1986, p.51
2 Idem, p.9
3 Idem, p.32
4 Idem, p.35
5 Idem, p.51
6 Idem, p.124
7 Idem, p.25
8 Idem, p.26
9 Idem, p.36

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Message  Philcabzi Mer 10 Fév 2010 - 20:52

Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 644502 Alors là, quelle critique!!!

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Message  Louvaluna Mer 10 Fév 2010 - 20:58

Phil, je la considérerai réussie si je t'ai donné envie de lire ce livre ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_wink

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Message  Prospéryne Mer 10 Fév 2010 - 23:33

Dans mon cas, ce n'était pas tellement nécessaire, mais là, c'est sûr que je le lis! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_biggrin

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Message  Invité Jeu 11 Fév 2010 - 9:45

Ta critique donne super envie Louvaluna malheureusement il a l'air introuvable!

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Message  Bernard Jeu 11 Fév 2010 - 11:52

Bravo Louva. Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 942942

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Message  Invité Ven 26 Fév 2010 - 19:26

LES CHATS EN PARTICULIER - DORIS LESSING


Mon avis

Difficile de passer après Louvaluna ! Il y a peu de choses à rajouter.
Doris Lessing déchiffre avec amour le comportement de ses deux chattes aux caractères si différents et totalement incompatibles.
Une écriture subtile, toute en douceur. J'ai été passionnée du début à la fin. J'ai souri en lisant certains passages où j'ai retrouvé des traits de caractère du mien et de ceux qui ont jalonné ma vie. J'ai eu les larmes aux yeux à l'évocation de la mort de certains chats.
J'ai refermé ce livre avec un seul regret: qu'il fut si court.
Lecture recommandée pour tous ceux qui aiment les chats, impossible de passer à coté !

Petit plus: je l'ai lu avec Botte blotti contre moi qui ronronnait à tout va Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_biggrin


Ma note

5/5 Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 397940 Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 397940

Petit extrait qui colle à Botte :

" Elle attendait que je fusse sous les couvertures, et puis elle parcourait mon corps en étudiant les diverses possibilités. Elle s'enfonçait tout au fond du lit, contre mes pieds, ou bien se blotissait contre mon épaule, ou encore se glissait sous l'oreiller. Si je remuais trop elle changeait de place avec mauvaise humeur, en me faisant bien sentir sa contrariété. "

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Message  Louvaluna Ven 26 Fév 2010 - 22:04

Oui, qu'il est court ce livre Zozinette ! J'en aurais bien lu encore un peu moi aussi ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 938843
J'aurais beaucoup aimé avoir le petit plus qui ronronne pendant la lecture ! C'est touchant, j'imagine la scène ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_wink
L'extrait que tu as choisi me fait beaucoup rire car il est vrai que les chats nous aimeraient davantage fiables comme des canapés ; nous avons cette fâcheuse tendance à remuer et il leur faut se repositionner, c'est très perturbant pour leur repos ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_razz

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Message  petitemartine Lun 15 Mar 2010 - 16:57

Les chats en particulier


Doris Lessing nous mène des fermes du Zimbabwe où elle vécu dans son enfance jusque dans son appartement de Londres en passant par la maison de campagne anglaise.
Les personnages principaux sont les chats : chat sauvage de l'Afrique ou chat domestique anglais. Et pas de personnages secondaires, on se concentre sur ces fantastiques et mystérieux félins.
Doris Lessing a vraiment une plume magique et pleine de poésie pour sublimer l'animal, son élégance et la complexité de son caractère.
Tantôt joueur, tantôt flatteur, égoïste, hautain, capricieux, jaloux, têtu, charmeur, calin, chasseur, protecteur, maternel etc... tout y passe dans les portraits complexes qu'elle dresse de ses deux chattes en particulier : la noire et la grise, à la fois ennemies et complices. Entres elles, c'est un peu "je t'aime, moi non plus " !
Au travers de petits chapitres, nous allons donc suivre diverses étapes clés de la vie quotidienne de nos chattes : la maternité mais aussi la stérilisation, les premiers pas à la campagne, la découverte d'un feu de cheminée, la chasse aux souris et aux oiseaux etc...

Que vous aimiez les chats ou pas, c'est un petit bijou à découvrir. J'adore l'écriture de D Lessing.
On pense en effet à la chatte de Colette ( d'ailleurs cité dans le livre ) mais ici pas d'histoire autre que celle des chats, rien que des chats.

Ah, que ça me donne envie d'avoir un chat !!!

Merci Louvaluna Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 401775
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Message  Bernard Mar 16 Mar 2010 - 11:15

Et qu'est-ce qui t'empêche d'en avoir un ?

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Message  Prospéryne Mar 16 Mar 2010 - 11:28

En effet, qu'est-ce qui t'en empêche Petitemartine?

(Tu as peur de te faire manger? T'inquiètes, les miennes ne croquent pas du rat...)

Au fait, très belle critique!

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Message  Louvaluna Mar 16 Mar 2010 - 20:43

Aaaah, mais avoir un chat ça n'est pas un investissement à prendre à la légère ! Surtout si l'on tombe sur deux minettes aux caractères bien trempés comme celles de cette histoire !! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_lol N'est-ce pas Petitemartine que ces deux chattes sont magnifiques et terrifiantes à la fois ? Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_wink

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Message  Invité Mer 17 Mar 2010 - 8:58

Si tu veux faire un essai Petitemartine je peux te prêter Botte! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_biggrin Il faut faire attention aux rouleaux de sopalin parce qu'il adore les déchiqueter, mais il adore venir dormir contre les gens sur le canapé et il n'y aura plus une mouche chez toi parce qu'il les chasse sans pitié ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 416416

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Message  petitemartine Mer 17 Mar 2010 - 12:56

Louvaluna a écrit:Aaaah, mais avoir un chat ça n'est pas un investissement à prendre à la légère ! Surtout si l'on tombe sur deux minettes aux caractères bien trempés comme celles de cette histoire !!

Tout à fait Louvaluna Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) 401775 . Même si c'est plus indépendant qu'un chien, je pense qu'il faut s'en occuper ! Nous sommes absents la journée, souvent partis le weekend et il y a les vacances..... Il va s'ennuyer ! Vous venez vous en occuper ?
Donc je me contentais de m'occuper du chat des voisins lorsqu'ils partent en vacances ! Mais le pauvre Félix vient de se faire écraser par une voiture...
De plus mon ami n'est pas un grand ami des chats... Dans le passé, il a eu une mauvaise expérience avec le chat de son ex qui n'abîmait que ses affaires à lui ! Lorsque ma soeur vient nous voir avec son chat ( sale caractère... ) voici sa réaction : dès qu'il voit mon ami, il grogne, le griffe puis court se cacher etc...alors qu'il ne lui a absolument rien fait Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Kopfschuettel . Etonnant !

Donc vous comprenez mon hésitation Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_biggrin

Zozinette : du sopalin, c'est mieux que des rideaux non Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_lol
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Message  Liza_lou Jeu 8 Avr 2010 - 17:00

Les chats en particulier
(Le livre de poche, 123 pages)

Voici un récit que tous les passionnés de chats adoreront à coup sûr!

Doris Lessing nous raconte ici les relations qu'elle a pu avoir auprès de la gente féline depuis son enfance au Zimbabwe à son installation à Londres où elle adopte deux chattes, la chatte grise et la chatte noire, qui dès le premier instant se détestent copieusement. C'est avec un mélange d'humour et de tendresse qu'elle nous décrit les mimiques et autres simagrées de ses compagnons à quatre pattes dont le quotidien est rythmée par les maternités successives, les chasses de souris et d'oiseaux ou encore la découverte de la campagne anglaise avec tous ses mystères.

Durant ces quelques cent pages, le lecteur pensera forcément à Colette qui elle aussi avait mis en lumière le caractère ô combien particulier des félins qui, comme l'explique bien Doris Lessing, peuvent retomber facilement dans la vie sauvage. La ferme familiale en Afrique est "infestée" de chats, et le terme employé n'est même pas assez fort pour faire ressentir à quel point l'envahissement des chats sur la ferme peut avoir comme conséquences désastreuses. C'est la mère qui doit se charger de la triste besogne d'abattre les chats, elle qui les aime tant ces matous! Et lorsqu'elle se révolte et refuse de faire sa tache, son mari et sa fille Doris comprennent alors avec horreur que tuer les chats n'est pas une chose aussi banale qu'il n'y parait.

Quel changement de perception en arrivant à Londres! En ville, le chat n'est plus une menace mais un animal domestique à part entière. Et pourtant... C'est que la chatte grise et la chatte noire ont toutes deux leurs caractères et ce sera à qui aura les faveurs des maîtres... Même si elle s'en défend par instants - son enfance n'a t-elle pas été rythmée par les chats traités comme nuisibles?- Doris Lessing aime ses chats et elle en fera la preuve en tentant le tout pour le tout pour sauver la chatte noire. Néanmoins, Doris Lessing n'a pas de relations où, comme le héros de La Chatte de Colette, elle serait dominée par ses bêtes. Il n'en est ainsi absolument rien et on ne peut que louer le bon sens de l'auteur d'avoir su réussir à rester le maître face à deux chattes aux caractères si bien trempées!

Encore une fois, Colette n'est pas loin même si les deux styles n'ont rien à voir intrinsèquement. Ou plutôt si, un point commun primordial se dégage de ce beau récit : un amour indéfectible pour les chats.

Ma note : 4.5/5

Merci Louvalouna de m'avoir fait découvrir cette petite merveilleuse, ce fut un plaisir de lecture!

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Message  Bernard Jeu 8 Avr 2010 - 17:24

Jolie critique Liza_Lou

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Message  Louvaluna Mer 14 Avr 2010 - 12:43

Belle et intéressante critique Liza_lou ! Tu fais bien de mettre l'accent sur ce passage où l'auteur met tout en œuvre pour sauver la chatte noire ! Doris Lessing nous parle de cette particulière attente de la mort par la chatte noire et de sa propre révolte face à cette résignation animale. Un moment tout à fait poignant et fascinant ! Tu pointes également un élément fondamental à mon sens : Doris Lessing reste en effet maître de ces deux chattes particulièrement imposantes. Ce qui permet à l'auteur de dépasser l'anecdotique et donne à son récit sa réjouissante lucidité. En écrivant cela, il me vient une idée : la chatte grise et la chatte noire sont-elles deux chattes exceptionnelles ? Ou est-ce le regard subtil que l'auteur porte sur leur relation qui les rend si fameuses ? Je pencherais plutôt pour la seconde hypothèse.
Merci pour cette critique qui m'a encore permis de cogiter sur ce petit livre étonnant ! Je suis vraiment contente que tu aies eu du plaisir à le lire ! Doris LESSING (Zimbabwe/Royaume-Uni) Icon_biggrin

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Message  anna44 Jeu 15 Avr 2010 - 8:09

Pour une amoureuse des chats que je suis, comment passer à côté ??
Très belles critiques !

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