Ivan TOURGUENIEV (Russie/France)

De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2004-12-28 23:34

Premier amour

(Garnier Flammarion / Etonnants classiques Littérature étrangère
Format : Poche - 165 pages, 1999)

Le titre est fort approprié pour ce court roman (ou plutôt longue nouvelle) qui raconte le premier amour d'un adolescent. Vladimir Pétrovitch, 16 ans, est éperdument amoureux de sa voisine, Zinaïda qui en a vingt et un. Celle-ci a bien d'autres prétendants. Zinaïda est coquette et capricieuse, elle s'amuse de l'amour qu'elle inspire à ces jeunes hommes. Mais un jour elle tombe elle-même amoureuse...
Tourgueniev dresse un très beau portrait de l'adolescence et les tourments, désirs, incertitudes propre à cet âge. Le coeur de Vladimir balance entre l'espoir et le désespoir. "Et moi, je restais toujours là à regarder, à écouter, à me remplir d'un sentiment ineffable, fait à la fois de détresse et de joie, de désirs et de pressentiments, de vagues appréhensions... Je ne comprenais rien et n'aurais pu donner aucun nom précis à ce qui vibrait en moi..." Le personnage de Zinaïda est tout aussi bien réussi, cette jeune femme, assurée de ses charmes, inconsciente de la douleur de l'amour, qui s'amuse à plaire, aujourd'hui on appelle allumeuse ce genre de fille. Les siècles passent mais l'amour reste l'amour.

Une histoire d'amour qui se lit agréablement d'un bout à l'autre sans s'arrêter, et la fin est superbe!

Note : 3.75/5


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Né à Orel en 1818, mort à Bougival en 1883, Ivan Tourgueniev commença à écrire pour le théâtre en 1843, près de dix ans avant la publication de ses premiers récits. Outre les tracasseries de la censure tsariste, qui interdit la représentation de plusieurs de ses pièces, il se heurta à l'incompréhension de ses contemporains - à l'exception toutefois de quelques écrivains et poètes. Il fallut attendre 1909 pour que le Théâtre d'Art de Moscou, sous la direction de Stanislavski, imposât cette oeuvre, dont l'auteur apparut dès lors comme le précurseur du déjà célèbre Anton Tchekhov: Tourgueniev, après Gogol, ouvrait la voie à la dramaturgie moderne russe.


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Tourgueniev est un auteur plutôt oublié.

D'après les recherches que j'ai pu faire, je retiens de son oeuvre:

Parmi ses pièces de théâtre, il faut lire: Un mois à la compagne, 1950
Gallimard/folio, 1995, 260 pages

Du côte des nouvelles:

Assia, Ombres, 1997

Romans:

Dimitri Roudine, 1853, Stock/La Cosmopolite, 1984

Correspondance:

Correspondances Flaubert et Tourgueniev
Gallimard/folio, 1998, 850 pages

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De : Chantal5500 Envoyé : 2006-05-25 14:47

PREMIER AMOUR :
Librio - 96 pages.

Eté 1833 - Vladimir Pétrovich, seize ans, le passe dans une villa louée par ses parents non loin de Moscou et se prépare à entrer à l'université. Juste dans la maison à côté s'installe la princesse Zassekine. Elle n'est princesse que de titre, car elle est très pauvre, couverte de dettes et surtout très vulgaire. Mais elle a une fille de vingt et un ans, Zinaïda, capricieuse mais irrésistible, qui vit entourée de plusieurs prétendants qu'elle mène à sa guise. Vladimir va tomber fou amoureux d'elle et entrer dans sa "cour". Mais celle-ci va finalement s'éloigner d'eux : elle aussi est tombée amoureuse, mais de qui?.....

Petit roman agréable qui nous raconte avec beaucoup de sensibilité et de nostalgie (c'est autobiographique) les premiers émois d'un adolescent. L'histoire en elle-même est très simple, l'identité de l'homme aimé se devine aisément, mais le texte est raconté avec une belle écriture.

3,5/5

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De : Philcabzi5 Envoyé : 2006-07-25 07:37

Nid de gentilhomme

Ed. Gallimard, 1982, 229 pages

Note: 4/5

Résumé:

Entouré de sa mère Marie Dmitrievna et de sa tante Marthe Timoféïevna, la jeune et pieuse Élisabeth Mikhaïlovna, dite Lise, attire la passion des hommes qui l'entoure. Telles des abeilles sur un pot de miel, trois hommes tomberont amoureux de la belle. Le premier, Panchine, fonctionnaire de son état mais se disant artiste (mal compris!). Il est jeune, il est beau et un bel avenir devant lui... mais il renie sa patrie et ne jure que par l'Occident. Le deuxième, un vieux compositeur et musicien allemand, M. Lemm. Il n'osera jamais avouer son amour pour Lise, mais sa douleur lui fera composer une musique quasi divine. Et finalement, celui qui fera chavirer le coeur de la fragile Lise, Théodore Ivanovitch Lavretski, un homme marié mais séparé de sa femme un peu trop volage.

Mon avis:

J'ai adoré l'écriture de Tourguéniev! Ce roman est en fait qu'une anecdote mais truffé de grandes parenthèses. Et ce sont ces parenthèse qui font la beauté de se roman. Au cours de l'histoire, lorsqu'un nouveau personnage fait son entrée, Tourguéniev se fait un devoir de nous le présenter. Et pas seulement quelques mots à propos de son apparence et de son caractère. L'auteur va alors nous expliquer d'où vient cette personne, nous dépeindre son éducation, son enfance et retracer pour nous les chemins qui l'on mené jusqu'au moment de son entrée dans l'histoire. Ainsi donc, nous pouvons mieux comprendre les choix et gestes des personnages sans pour autant deviner l'action du roman.

Le seul petit problème avec ce texte est la difficulté à retenir les noms des personnages. En plus d'avoir deux prénoms, chacun d'eux possèdent plusieurs surnoms et mots doux totalement différent de leurs prénoms (Théodore Ivanovitch = Fédia!). Mais je pense que ce problème se retrouve dans plusieurs romans russes et qu'il ne faut pas se décourager par cela, quitte à faire une liste de nom au fur et à mesure de la lecture.

Citations:

"Il lui semblait ne comprendre que maintenant pourquoi la vie valait la peine d'être vécue; toutes ses suppositions, ses résolutions d'autrefois, tout ce fatras d'enfantillages, tout cela s'était envolé d'un coup; son âme entière n'était plus qu'un flot de passion, qu'un flot de désir, désir de bonheur, de possession, d'amour, de l'amour exquis d'une femme."

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Le journal d'un homme de trop, Le Livre de Poche, 89 pages

Quatrième de couverture

L'une des premières oeuvres de Tourgueniev. Publiée en Russie en 1850 dans la revue Les Annales de la patrie, cette nouvelle, fortement censurée, ne paraîtra en volume que dix ans plus tard. Un homme, encore jeune et malade, s'éteint peu à peu. Il emploie ses dernières forces à noter l'imminence de sa disparition tout en se remémorant les moments importants de sa vie. Ainsi se dessine le tableau d'une société russe provinciale, médiocre et mortifère, parsemée d'évènements romanesques. La vanité de toute entreprise, la fragilité humaine et le sentiment de la mort envahissent ces pages merveilleusement écrites. Seul le sentiment de nature apporte un apaisement fugitif à cette lutte contre l'inéluctabilité du destin.

Avis

Une longue nouvelle très agréable à lire. Le personnage principal, dont on ne connaît que le nom de famille, Tchoulkatourine, est très ambigu : on le trouve sympathique au début, on arrive presque à le prendre en pitié, mas au fil du texte, il nous apparaît comme lâche, lunatique, et méprisable, bien que les circonstances soient tout à fait justifiées. J'ai beaucoup apprécié la façon dont le personnage perd de l'estime et de la sympathie aux yeux du lecteur au fur et à mesure du déroulement du texte. Son histoire est presque tragique : nous ne savons d'ailleurs pas de quel mal il souffre. A certains moments, tellement épris de la jeune fille, Elizabeth Cyrillovna Ojoguine, il approche même de la folie. C'est vraiment une belle découverte, essentiellement centrée sur le personnage et les méandres de sa personnalité.
Un vrai coup de coeur

5/5

Premier amour d' Ivan Tourgueniev
Livre de poche / 249 pages


Seize ans ! le bel âge pour Vladimir Pétrovitch. Zinaïda en a vingt et un. Elle prend plaisir à l'appeler monsieur Voldémar. Il porte encore veste courte col rabattu : un enfant amoureux de la jeune princesse pour l'avoir vue par-dessus la palissade de son domaine. Premier amour, premiers tourments. Tour à tour, il connaît la tristesse, l'exaltation subite, l'allégresse trouble, l'espoir et la crainte selon l'humeur de Zinaïda. D'abord insouciante, coquette, la jeune fille devient froide, mystérieuse. Vladimir songe à un rival secret. Il s'étonne de la voir caracoler à cheval avec son père et d'étranges soupçons l'envahissent. Mais comment s'y arrêter.. L'amour est aveugle et Vladimir inconscient du drame qui se joue à ses côtés.


Un court roman à recommander aux adolescents et aux adultes qui auront conservés un gouts pour les histoires d'amour. Il est indéniable qu' il faut pour aimer ce livre ne pas se lasser des tourments amoureux d' un adolescents de seize ans. Écrit avec emphase, empreint d' un fort romantisme, la narration est très belle mais le développement de l'histoire des plus prévisible. Vladimir m' a paru naïf et innocent dans son amour, Zinaïda moqueuse presque insensible à la passion du jeune homme.
Une belle relecture...

Fantômes d' Ivan Tourguéniev (Nouvelle)
Environ 50 pages
publié également sous le titre d' Apparitions


Un jeune homme rencontre un fantôme, une jeune et fort belle femme amoureuse de lui. Tous les soirs ensemble il voyageront dans le monde des apparitions et dans l' Europe. Jusqu' à ce qu' ils croisent la mort...

Une nouvelle très courte, difficile à résumer pour ne rien révéler, elle fut le premier récit fantastique de l' auteur. Agréable à lire malgré une histoire qui aujourd'hui paraît un peu simpliste, il en était peut-être autrement en 1863/1864 a sa parution.

Premier amour

Livre audio lu par René Depasse 2H54.
Lors d'une soirée, plusieurs hommes racontent tour à tour leur premier amour....
C'est alors au tour de Vladimir Pétrovitch de nous narrer à l'aube de ses 16 ans, l'amour qu'il voua à Zinaïda, une jeune princesse de 21 ans venue s'installer avec sa famille dans la vieille maison voisine.
Voici donc un petit roman classique, académique, plein d'innocence et de romantisme. Une très belle écriture bien sûr
Le jeune amoureux nous décrit ses premiers émois, les premiers mots échangés, les premiers gestes etc... C'est désuet et plein de charme. Le garçon est très naïf et en admiration devant la belle Zinaïda qui se montre capricieuse et joueuse.
Voici un livre qui voyage très bien à travers les siècles car les sentiments et tourments que nous procurent un premier amour adolescent ne changent guère !
La lecture faite par René Depasse fut bien agréable, le ton y était : un peu d'emphase, un peu de moquerie...
J'ai donc passé un agréable moment à écouter cette description charmante d'un premier amour dans la Russie de 1800.

Ma note : 4/5

Trois longues nouvelles de Tourgueniev et pour moi une très belle lecture.

Premier Amour nous conte l'éveil à l'amour d'un adolescent amoureux d'une jeune fille volage et capricieuse qui se laissera prendre à son tour au piège de l'amour. Car pour Tourgueniev l'amour, la passion, les terribles conséquences qu'elle entraîne souvent, sont néfastes et destructeurs.

Dans L'antchar les conséquences de cette passion destructrice sont encore plus dramatiques.

Et le tout dans une écriture extrêmement fluide, attachante, ensorcelante même. Je tournais les pages avec volupté, enchantée de cette rencontre avec l'âme russe, avec le côté extrême de ses personnages et de ses paysages, avec cette démesure qui s'exprime dans cette passion dangereuse que Tourgueniev nous décrit avec un grand talent : passion âpre et dévorante mais que la légèreté et le charme de l'écriture de Tourgueniev sauve du mélodrame.

Dans l'auberge de grand chemin, ma favorite, Tourgueniev nous raconte l'histoire d'un vieux serf aubergiste, marié à une femme trop jeune pour lui qui causera sa ruine.
Tourgueniev nous dépeint l'atroce injustice de ce système de servage qui opprime les pauvres et dont les abus n'ont pas de limites et qui sera en partie, responsable de la déchéance d'Akim. Je dis, en partie, car s'il n'y avait pas eu d'hommes pour profiter de ce système rien ne se serait passé. La propriétaire indifférente au sort de ses serfs et voulant s'enrichir toujours plus, le marchand qui détrousse Akim sans aucun scrupule, la servante de la propriétaire, plus dure encore et sans pitié que sa maîtresse ......
La beauté de cette nouvelle se trouve dans l'acceptation totale de son destin par Akim, destin qu'il ne peut changer et qu'il a contribué à mettre en place, pense t'il, en épousant une femme trop jeune pour lui. Après avoir tenté, en vain, de se venger, il acceptera son sort, non pas avec résignation mais dans une adhésion parfaite à ce qui est, tourné vers le centre de son être et de l'Essentiel.

Vous l'aurez compris, une très belle lecture

Premier amour-L'auberge de grand chemin-L'antchar

La critique précédente de Majeanne est tellement bien écrite que je ne rajouterai que peu de choses.....
J'ai été littéralement séduite par le style de Tourgueniev que j'ai découvert dans ce recueil de nouvelles.
Ces trois histoires d'amour qui finissent mal sont remplies d'un romantisme qui paraitrait peut-être démodé à de jeunes lecteurs. Que de passion dans ces récits!!!!!
En tant que femme j'ai tout de même été un peu contrariée du portrait qui y est fait des jeunes filles: elles paraissent pour la plupart bien écervelées et capricieuses........Mais ces nouvelles datent des années 1850......
Une très belle découverte d'un auteur classique russe qui mérite d'être lu!
4,5/5

Il faudra que je me procure les autres nouvelles , j'avais été charmée par premier amour et je vois que vous avez aussi été séduites par cet auteur. Une belle découverte lors du thème Russie.

Journal d' un homme de trop d' Ivan Tourgueniev
1850
Livre de poche, collection Libretti


Le journal d'un homme de trop appartient aux premières œuvres de Tourgueniev. Publiée en Russie en 1850 dans la revue Les Annales de la patrie, cette nouvelle ne paraîtra en volume que dix ans plus tard, fortement censurée. Un homme, encore jeune et malade, s'éteint peu à peu. Il emploie ses dernières forces à noter l'imminence de sa disparition tout en se remémorant les moments importants de sa vie. Ainsi se dessine le tableau d'une société russe provinciale, médiocre et mortifère, parsemée d'événements romanesques, tels qu'un amour contrarié, un bal ou un duel. La vanité de toute entreprise, la fragilité humaine et le sentiment de la mort envahissent ces pages merveilleusement écrites. Seul le sentiment de la nature apporte un apaisement fugitif à cette lutte contre l'inéluctabilité du destin. Paru en France dès 1863, salué par les plus grands écrivains de l'époque, Le journal d'un homme de trop connut un vif succès.


Une longue nouvelle qui comme l' indique son titre prend la forme d' un journal, le narrateur est un homme jeune, malade, il tente à l'entendre « maladroitement » de nous raconter son histoire. Tchoulkatourine est un homme dont on s'éprend vite, il nous est dès les premières lignes sympathique et du moins au début nous touche beaucoup, sa maladie, le fait qu' il soit épris de la belle Elizabeth Cyrillovna qu' elle lui préfère un Prince venue de la capitale de passage « Au village d' O ».
C'est l' histoire d' un premier amour, un premier amour déçu et le jeune homme sombre peu à peu, il frôle la folie, à la fois innocent, naïf presque, bercé par ses rêves d' amour partagé. Alors même si certaines de ses actions sont lâches, méprisables, il continue de nous toucher.
L' écriture est très belle, son charme désuet nous emmène dans ce village pauvre et reculé, ses paysans, sa petite bourgeoisie locale, les rues étroites et boueuses. Un beau voyage.

Les femmes présentes dans les ouvrages de Tourgueniev que j'ai eu l' occasion de lire (sans vouloir faire de généralité) me semblent être redoutable pour les hommes qu' elles vont croiser.

Mémoires d'un chasseur



Recueil de 25 nouvelles du plus francophile des grands auteurs russes. Il n'est que très peu question de chasse ici, c'est juste un moyen de rencontrer des personnages hauts en couleur. Toutes ces histoires se déroulent dans la grande campagne russe, très loin de Moscou, à une époque où les paysans appartenaient encore aux seigneurs au même titre que les terres. Ces serfs vivent souvent des vies misérables, sous les abus des propriétaires ou des régisseurs tout puissants. Mais on découvre que les petits seigneurs aussi sont souvent bien misérables. Tout cela dans une nature magnifique, tant que l'hiver n'est pas là du moins.

Critique du système féodal russe, ce livre aurait poussé le Tsar à abolir le servage 1861. Ce recueil valu la prison au censeur qui autorisa sa parution et un an-et-demi d'assignation à domicile pour Tourguieniev. J'ai lu ce recueil tout doucement, en lisant une ou deux nouvelles après chaque roman fini car je ne me voyais pas lire 600 pages de nouvelles en une seule fois.

Note : 4/5