Lucian Dan TEODOROVICI (Roumanie)

L’histoire de Bruno Matei
Lucian Dan Teodorovici
Gaïa 13 mars 2013
441 pages

Quatrième de couverture
Bruno est marionnettiste et amnésique. Dans la Roumanie de 1959, un agent de la Securitate le suit comme son ombre et lui réinvente un passé, pour taire les vingt ans de vie, de prisons et de camps de travail, dont Bruno ne peut se souvenir. Personnage tragique et candide, celui-ci mène avec Eliza une histoire d’amour étrange. Il manipule les fils de Vasilacke, son pantin de bois, pour lui faire prendre vie. Qui viendra tirer les fils de sa propre existence ?

Petite chronique et avis
Un jour de printemps dans les années 1950, Bruno Matéi se promène avec Vasilacke, sa marionnette en bois, il la fait balancer par-dessus la rambarde d’un pont. Lorsqu’il se fait interpeler par deux gardes de la milice qui lui demande ce qu’il fait là, je suis sorti me promener avec lui….Vous promener avec un pantin mais vous êtes dingue , répond le milicien, je sors tous les dimanche avec lui, il a peur…..
Voila comment commence l’histoire de Bruno Matei, une histoire en deux parties qui s’entrecroisent au fil des pages, dans l’une c’est Bruno le personnage principal, dans l’autre c’est le brun, mais que l’on ne s’y trompe pas c’est le même homme. Bruno est jeune tandis que le brun est plus âgé de vingt ans, car il faut dire que cet homme est amnésique depuis ces jeunes années. Que s’est-il passé, il y a plus de vingt ans ? Lorsque dans sa jeunesse, son père l’a entouré de la protection d’un ministre en disgrâce, alors on l’interroge, il avoue tout et n’importe quoi, il est accusé de complot et condamné à dix ans de travaux forcés. Les années ont passé entre solitude, moqueries et tortures, le brun a une amie Elyza qui aimerait rejoindre l’Espagne et Bojïn qui se dit son ami et le suit comme son ombre, lui laisse croire qu’il connaît beaucoup de son passé. On retrouve Bruno et son enfance, un dernier souvenir, un voyage en train avec ses parents, le reste de sa vie est restée dans une salle d’interrogatoire, le brun lui, ne se réjouira plus de rien car il n’était pas un homme, il le savait, on le lui avait si souvent hurlé aux oreilles pour que l’idée s’incruste profondément dans le cerveau. De sa liberté, on peut se demander ce que va en faire le brun, va-t-il entreprendre le voyage pour l’Espagne en compagnie d’Eliza, au péril de sa vie ou de sa liberté ?? Que dire de roman dont j’ai eu certaines difficultés à comprendre, m’obligeant à relire certains passages, mais c’est un roman très profond et intéressant sur l’amnésie et le goulag dans cette Roumanie sous le joug du communisme. 4/5